Diane Vanier, Montaine l’enfant des neiges

Le récit vécu et gentillet d’une expérience de pionnier au Canada par Nicolas Vanier, sa jeune épouse de 23 ans qui prend des notes et leur petite fille d’un an et demi.

Dix mois passés en autonomie avec les chiens de traîneau dans la forêt canadienne emplie d’ours grizzli, d’élans et de loups. Cinq mois en cabane (de rondins) en un huis-clos éprouvant pour le couple en raison de l’âge difficile de la fillette : autour de 2 ans survient « la première adolescence » – ou l’art d’énerver les parents. Où l’on comprend alors pourquoi il vaut mieux être plusieurs à élever les enfants…

Mais où l’on comprend aussi que les petits sont très résilients à tout ce qui survient : les dangers, le feu, le froid, les chiens, la forêt. Il suffit qu’ils soient avec leurs parents ou un adulte protecteur. Ils s’adaptent à tout – facilement. A condition de leur parler, de faire attention à eux et de s’en occuper. « Naturellement », oserais-je dire, car le naturel semble avoir déserté bien souvent la conscience de nos contemporains. Ils sont plus préoccupés du regard des autres que de leurs propres actes ; ils fuient la responsabilité, donc récusent la liberté naturelle pour s’empêtrer dans les rets de la moraline ambiante, artificielle et versatile. Diane récuse les accusations ineptes qui lui ont été faites, celles inadaptées des anti-fourrures (alors qu’il ne s’agit pas d’un défilé de mode de filles anorexiques à poil dessous, mais de la meilleure protection contre les grands froids), comme celles des « bonnes âmes » qui l’accusent de maltraitance et d’égoïsme pour ne serait-ce que songer à emmener une si jeune enfant parmi les dangers de la nature alors qu’on est si bien au chaud en ville, à proximité des médecins et des supermarchés.

Montaine, au prénom canadien venu de l’ermite saint Montan et qui signifie montagne, a vécu la vie libre et de nature. Elle a commencé à marcher, joué avec les chiens plus gros qu’elle, a découvert la neige, la glace, la forêt et les animaux sauvages, dont les oiseaux qu’elle ne se lasse jamais de regarder voler. Bien sûr elle a peur des grizzlis immenses et grondants qui s’approchent de la cabane, attirés par la viande d’élan pour les chiens, mais il est normal d’avoir peur, c’est un réflexe de survie. Et papa est là avec ses bras protecteurs et sa carabine armée au cas où. Un monde bien plus sûr que les banlieues et leurs prédateurs psychopathes ou leurs dealers avides de fric.

C’était il y a vingt-sept ans et Montaine est désormais adulte. Elle fait du marketing et a cofondé Tuchassou, une plateforme de mise en relations pour la chasse. L’année après la parution du livre, une éclosion de prénom Montaine a eu lieu dans le Loiret principalement, où vivaient ses parents. Depuis, il subsiste à très bas bruit. Ce récit au jour le jour de son expérience de prime enfance doit la ravir aujourd’hui. Il se lit agréablement, bien que l’auteur mère abuse des mots bébétifiants, ce qui finit par être aussi agaçant que la bambine sans cesse dans les pattes. On ne parle pas bébé aux bébé, on leur parle adulte. Donc un livre destiné à un public attendri d’avance.

Diane Vanier, Montaine l’enfant des neiges – édition illustrée, 1995, J’ai lu 1997, 188 pages, €1,58 occasion


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