
Cela se passe dans l’Ouest américain , au XIXe siècle. The Undertaker est l’entrepreneur, en général des pompes funèbres. Le gars se déplace en corbillard et le mamamadit veut que cela porte malheur de lui parler. Les gamins le lui disent ; et il leur répond qu’elle a raison. Mais que ceux qui refusent de répondre sont enterrés vivants. Joe Crow sait donc ce qu’il doit savoir.

Le télégraphe l’a mandé pour un enterrement à Anoki City, pour un certain Joe Cusco, « gros » propriétaire d’une mine d’or qui a fait sa fortune. Il y va donc, avec son vautour apprivoisé. Si l’homme mange du porc aux haricots (matin, midi et soir), l’animal ne mange que du steak, à la rigueur de la charogne, mais ça ne s’achète pas chez les commerçants sérieux. Et cela fait des jaloux chez les mineurs sans un flanqué de leurs multiples gosses (en faire reste le seul loisir, le soir).
A Anoki, Joe Cusco le reçoit au poulet rôti, devant sa jeune gouvernante anglaise, sa bonne chinoise et son factotum revenu de la guerre. Il veut un corbillard tout simple et un enterrement rapide. Pour quel cadavre ? Le sien… Mutilé, souffrant, il a en effet décidé d’en finir.
Mais en bon Yankee, avide et égoïste, rien pour les autres. Il s’est fait tout seul, il emportera tout ce qu’il a acquis. Comment ? Le lecteur le saura. L’enterrement ? Dans sa mine fétiche, là où il a découvert son premier filon. Mais n’allez pas le truander, le testament destiné à la Miss est très clair : un otage sera tué lentement par un Indien soudoyé, si le corbillard n’arrive pas en temps et en heure – intact.
Ce serait donc si simple ? C’est sans compter avec la foule, son avidité, son égoïsme, sa bêtise bien yankee du populisme. Il suffit d’un meneur – et un Trompe se présente, le factotum de Cusco, une grande gueule revancharde qui ne se prend pas pour rien. Le shérif est pourri, il suffit de payer ; les armes sont à la boutique, il suffit de les prendre. Le shérif arrête l’Undertaker, la gouvernante et la bonne, mais ceux-ci rusent pour s’évader. C’est facile avec les instincts primaires des Yankees : il suffit de leur montrer une paire de seins nus (avec leur morale puritaine, ils n’ont jamais vu ça). Et c’est la chasse au corbillard.
Celui-ci prend de l’avance, mais sera rattrapé par les chevaux des autres. Tout se joue sur la passerelle de planches branlantes au-dessus du canyon : il suffit de passer, de retarder les cavaliers, puis de couper les cordes. Sauf que ce serait trop simple pour l’histoire. Et le shérif a reconnu sur un avis de recherche un sharpshooter – tireur d’élite de l’Union. La gouvernante, rigide et moralisatrice, met en joue l’Untertaker. Un coup de feu éclate…
Et la suite est dans les tomes suivants, six autres pour ce « plus grand western depuis Blueberry ». Superbement dessiné, dialogues ironiques et scénario à suce panse.
Prix Saint Michel 2015 du meilleur dessin, prix Le Parisien 2015 de la meilleure BD, etc…
BD Ralph Meyer, Caroline Delabie, Xavier Dorison, Untertaker 1-Le mangeur d’or, 2004, Dargaud 10ème édition 2015, 2024, 56 pages, €17,50, e-book Kindle €9,99
(mon commentaire est libre, seuls les liens sont sponsorisés par amazon.fr)

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