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Derniers pas et repas à Cuzco

Nous nous rendons à la banque pour changer quelques billets ou prendre des devises avec la carte bancaire. Queues à divers guichets, il y a du monde. Nous avons juste le temps de remonter vers la Plaza de Jesus Lambari pour voir les boutiques. Peinture chromos, anges guerriers tous vêtus de dentelle, le visage pâle d’outre-mer, aux traits manifestement non indiens. Le ciel est peuplé de Blancs. Divers objets, reproductions artisanales de l’ancien, dont ces vases de bois ornés de mythes incas.

Nous nous restaurons dans un végétarien à l’étage d’une demeure à patio auquel on accède par un escalier de la cour intérieure. Soupe de légumes et salade variée. Des livres peuplent les étagères tout autour, en anglais et en espagnol. Nous sommes dans un endroit New-Age qui accueille nombre d’Américains branchés.

Nous passons prendre le café à l’hôtel Monasterio, installé dans l’ancien séminaire de Cuzco. Il y a longtemps que les touristes ont remplacé les moines et le bâtiment a été recyclé. La restauration est très luxueuse, les prix des chambres aussi. Une chapelle attenante dégouline sous la dorure et livre une Annonciation.

Sur la place qui fait face à l’hôtel s’ouvrent encore de ces boutiques d’artisanat, mais elles font moins pacotille que sur la Place d’armes. La clientèle du Monasterio est plus chic que le tout-venant central. On trouve de la poterie Shishino d’Amazonie au décor géométrique noir sur fond blanc, d’autres vases noirs aux décors sobres et aux couleurs éteintes.

Nous tentons de visiter le musée d’art religieux mais, sans passe général à 10 $, pas question cette fois. Nous renonçons. Diamantin et ses copains se seraient – bien sûr – « ennuyés » à déambuler tout simplement dans la ville comme nous l’avons fait. Le snobisme était de faire quelque chose d’inédit : ils sont allés « faire du mulet » de 10 à 15 h autour de Cuzco. Périclès, Peter et Clothilde se sont joints à eux. Ils sont rentrés si fatigués par le soleil et les mouvements sur la selle que Périclès dort déjà. Peter va commencer une sieste. Il est à peine 16 h…

L’apéritif est servi dans le patio de notre hôtel avec des chips de la vallée sacrée, des fèves grillées, et un porto local qui a le goût du Guignolet. Nous allons ensuite au restaurant Eulalie Quintai, où nous avions déjeuné lors de notre retour de Sacsahuaman. Ce soir, nous sommes presque les seuls clients. Quatre Français arriveront un peu plus tard et profiteront d’une partie de notre dessert. L’idée est de goûter une fois de plus au cochon d’inde, le cuy, mais cette fois bien cuit. Choisik l’a commandé à l’avance. Il est servi éventré, tête et pattes écartées, grillé à l’huile. Nous dégustons donc nos bêtes, sauf les effrayés de la glotte qui manquent vomir rien qu’à l’idée. Exclamations de dégoût effarouché des jeunes branchés du bout de la table, à leur vue. Et de fantasmer sur les formes dans l’assiette. Fortune : « t’as vu, c’est la tête ! quelle horreur ! je ne peux pas manger ça ». La viande, ça vient d’un animal récemment sur pattes, et pas seulement d’une barquette dans un congélateur ! On vend même du lama dans nos supermarchés… Le dessert est un gros gâteau pâteux au chocolat et à la crème chantilly.

Nous offrons à Choisik un collier serpent en argent portant deux dragées de corail qui entourent un pélican. Mabel a acheté cet après-midi dans la même boutique une fort belle parure d’argent incrustée de lapis lazuli et de corail aux motifs incas qui va très bien sur une robe sombre. Emue, Choisik en boit son verre de Tacama et va embrasser tout le groupe – en commençant par les garçons. En octobre prochain, elle doit aller passer deux mois en expédition subpolaire en bateau, vers l’île Saint-Gusto au sud des Malouines. Ancienne base baleinière de 1906 à 1965, l’île est occupée  par 17 militaires anglais. Choisik sera l’intendante d’un voilier de 20 m portant six hommes, tous anciens baleiniers qui veulent revenir sur les lieux de leurs exploits de jeunesse. Elle en profitera pour faire un reportage sur ces bases oubliées, à diffuser dans les magazines de voyage pour arrondir ses fins de mois.

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