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Chapelle du Saint-Suaire de Turin

Les Musei Reali, les musées royaux, abritent la chapelle du Saint-Suaire et la Galerie Sabauda. Les rues sont désertes et plutôt froides. Elles grouilleront de monde le soir venu, lors du rituel de la passagiata, la promenade où se montrer, destinée à socialiser, un rite immuable de fin de journée qui est au monde méditerranéen ce que le thé à cinq heures (avec canapés au concombre coupé fin) est aux Anglais. Alors nous verrons des jeunes, des vieux, des familles avec lardons ou landaus, ce qui serait incongru à Paris.

Nous commençons via la Piazzetta Reale par visiter dans les Musei Reali la chapelle du Saint-Suaire, en italien Santissima Sindone. Il s’agit d’une nouvelle pâtisserie du fameux Guarino Guarini. Elle a brûlé en 1997 mais les anges en bois doré, nus et vigoureusement musclés, sont authentiques, déposés pour restauration lors de l’incendie ; sa restitution a été achevée en 2018. C’est un immense mausolée de marbre noir et de bois d’or peint, à l’élan architectural typique du baroque. Les statues-monuments de marbre blanc ont été érigés en 1842 par Charles-Albert en souvenir de quatre de ses ancêtres.

L’architecture est symbolique avec un puits de lumière. Les fidèles sortant de l’escalier de l’église, rendu exprès obscur par le marbre noir, sont censés renaître en montant à la lumière du Sauveur lorsqu’ils entrent dans la chapelle. Des étoiles à huit branches ornent le sol.

Le Saint-Suaire de Turin semble être un faux du XIVe, selon des études multiples, mais la foi n’en croit rien. Il aurait été en contact avec le corps du Christ supplicié et cela suffit à sa « vérité », même si elle n’est pas la « réalité ». La relique aurait été prise à Jérusalem et apportée en France via Chypre avant d’entrer en 1430 dans les biens des Savoie, transplantée à Turin en 1578 par Emmanuel-Philibert et placée dans la chapelle dédiée en 1694.

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Eglise san Lorenzo à Turin

Nous quittons le Môle pour nous rendre à pied via la galerie Subalpine vers la place du Castello où réside, cachée par une façade d’appartement, le théâtre Regio (Royal) et, en face, l’église san Lorenzo, dissimulée de même par une façade d’habitation. Ce masque des apparences est destiné à respecter l’harmonie architecturale de la place, à ce qu’il semble.

Guarino Guarini fut le concepteur en 1668 de cette chapelle royale époustouflante, commencée en 1634 sur le vœu d’Emmanuel-Philibert à la bataille de Saint-Quentin en 1557. Il en a fait un chef-d’œuvre octogonal à coupole à lanterne, tout de marbres colorés et de porphyre sans aucune ligne droite, de décors en stuc doré et de statues de saints, toutes flanquées de putti musclés. Le maître-autel est survolé de petits anges-éros (des putti) par Guidobono. Six autels sont dans les absides, dont la chapelle de la Mère des douleurs avec un cadavre de Christ à ses pieds. L’Annonciation d’une chapelle est de marbre et de Carlone. La nunuche échappée de l’Education nationale s’empresse de venir me demander sotto voce, et avec des airs de conspiratrice, si les colonnes « sont en marbre ou en porphyre ». 

La nuit tombe sur la Piazza del Castello. Nous passons devant les célèbres cafés turinois dont le Mulafsano et le Baratti & Milano, la Galeria d’Italia où Nietzsche a eu un appartement et où clignotent aujourd’hui des personnages célestes sur fond bleu nuit. Nous déambulons vers la chapelle san Eligio, le palais Carignano, l’église san Filippo Neri. Elle a été commencée en 1675 par Juvarra et terminée en 1772 ; elle est très décorée de peintures et de statues. Nous terminons par l’atrium de la famille Vermut, inventeur de l’apéritif vermouth du même nom.

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