Le temple d’Héraclès, après la Porta Aurea, dont Verrès a tenté de voler la statue de bronze, a été lui aussi anastylosé par sir Alexander Hardcastle au début du XXe siècle. Ce capitaine de l’armée anglaise a acheté en 1921 une parcelle de terrain et a bâti sa maison près du temple d’Héraclès. Il y vivra jusqu’à sa mort en 1933. Il a financé de nombreuses fouilles archéologiques et a fait redresser huit colonnes du temple d’Héraclès. Nous visitons d’ailleurs la courte exposition qui s’y tient, laquelle nous présente que deux ou trois peintures intéressantes du baroque italien.
Un enclos de chèvres de race locale Girgentana, montre des bêtes aux cornes entortillées en forme de lyre. Les Grecs ou les Arabes auraient importé ces chèvres d’Afghanistan. Son lait est très renommé pour sa teneur en protéines et la race, vouée à disparaître, est désormais sauvées par une association.
La lune s’élève, pleine, à l’opposé du soleil qui se couche. Une statue de bronze d’Icare aux ailes brisées de l’artiste contemporain Igor Mitoraj, un Polonais, trône devant le temple F, dit de la Concorde, depuis 2011. Lequel temple, érigé en 440 avant pour les Dioscures, est le mieux conservé parce que transformé un temps en église par les chrétiens. L’évêque Grégoire l’a consacré, au VIe siècle après, aux saints Pierre et Paul. Il élève ses six colonnes de face pour treize de côté vers le ciel bleu nuit. Les projecteurs leur donnent une belle couleur orangée, intermédiaire entre celle de l’astre finissant est celle de l’astre montant. Une nombreuse jeunesse s’est assise devant le temple pour jouir de l’instant. L’endroit était peut-être consacré aux Dioscures, les fils jumeaux de Léda, Castor et Pollux. Le mari de Léda était Tyndare, le roi de Sparte, mais le père biologique des gamins unis comme des frères était Zeus. Des niaises aux gros seins moulés dans des hauts blancs profitent des derniers rayons de l’astre pour se faire prendre les bras levés. Je parle de photo. Comme si elles tenaient le temple à bout de bras, à la mode du narcissisme de dérision des réseaux sociaux anglo-saxons. Un jeune homme bien bâti, bien planté sur terre par des pieds en canard, est flanqué d’un copain qui garde ses lunettes noires même en pleine obscurité. Ce doivent être des lunettes de vue qu’il ne peut enlever sous peine de buter sur les pierres.
Journée fatigante mais passionnante et très variée. Nous ne revenons à l’hôtel pas à pied, trop long et de nuit, mais en bus, en passant par la route qui longe les temples illuminés. Nous les verrons de loin de la terrasse des jardins de notre hôtel, mais ils sont trop petits pour être photographiés avec netteté. C’est une dernière lumière de Grèce, même si les paléochrétiens ont creusé les fondations du temple pour en faire leurs sépultures.
Nous dînons aussitôt à l’hôtel, à peine avons-nous le temps de nous laver les mains car il est tard. Le menu est à peine meilleure qu’hier, composé de risotto au citron avec des brins de courgettes grillées, une tranche de bœuf sauce champignon poivron assez fade, et d’une glace aux amandes. Le vin rouge que nous choisissons cette fois, un Syrah, plus vert qu’hier, de la récolte 2022, est moins goûteux au palais. C’est un vin de soif, pas trop cher., Pour les deux soirs, l’eau et le vin nous reviennent à 12 euros par personne.
















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