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Musée égyptien de Turin 2

Le tombeau de Khâ et Merit (1420-1375 avant), découvert intact par la Mission archéologique italienne en Égypte, livre sous vitrine des objets de la vie quotidienne destinés à accompagner le défunt dans l’au-delà. Il y a du mobilier, de la vaisselle, des vêtements et même une perruque en vrais cheveux. Les fouilles du village d’artisans de Deir el-Médineh fournissent du matériel, notamment la maquette d’une boulangerie qui montre les différentes phases de la fabrication du pain, ou un scribe enregistrant le grain.

La retraitée de l’Education nationale thésarde en histoire de l’art est d’une ignorance déconcertante ; j’en suis abasourdi. Elle pose des questions aberrantes sur l’Egypte, que tout le monde connaît quand même un tant soit peu. Elle n’a rien lu avant de venir, rien retenu de ses cours, ni du Louvre où elle « va souvent », ni même regardé les émissions de télévision sur Arte qui passent régulièrement des documentaires sur l’Égypte antique. De plus, elle avoue être « allée plusieurs fois » dans le pays, plus que moi semble-t-il ! Elle va voir un musée, côtoyer des œuvres, lire les étiquettes et les panneaux, discuter avec les autres… et elle ne retient rien ? Décidément, « la thèse » n’est plus ce qu’elle était.

Un papyrus est désigné comme « érotique ». Trouvé à Deir el-Médineh, il date de la période ramesside, environ 1150 avant. Bien qu’illisible car trop sombre, détaillé schématiquement sur des panneaux de métal, il est soigneusement évité par les classes et les familles. Son emplacement sur un côté d’une galerie très fréquentée est comme un grand vide de pudibonderie mal placée. Après tout, c’est la nature, et expliquer le contexte empêcherait d’être « choqué » par les scènes de sexe – que les ados ont vu en pire sur Youporn depuis l’âge de 10 ou 11 ans, d’ailleurs.

Mais cet écart nous laisse à l’aise pour détailler le document. Il est ironique, présente des animaux vêtus qui agissent comme des humains, sauf que les rôles traditionnels sont inversés : ce sont les souris qui battent les chats et les gazelles qui emprisonnent les lions dans leurs rets. Sur la gauche, de jeunes femmes essaient diverses positions de coït tandis que leurs mâles exhibent d’invraisemblables phallus d’une grosseur qui les fait émerger de leurs vêture. Il s’agit moins de « pornographie » – où c’est l’œil qui est sale – que de caricature – où il s’agit de rire de l’outrance des actes qui restent naturels.

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