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Villa Casale à Piazza Armerina 2

Dans la salle à manger, les douze travaux d’Hercule, dans les appartements privés des scènes avec des oiseaux, de l’érotisme. Le propriétaire était préfet du prétoire, poste d’honneur consistant à gouverner des provinces, dont ils n’existait que trois ou quatre représentants dans toute l’Italie romaine. Une salle présente des sportives en bikini. Toutes des femmes, toutes s’exerçant à des jeux sportifs.

Dans la chambre, sont représentés en mosaïque Ariane et Dionysos. Dans une autre, Polyphème aux trois yeux est montré au moment où Ulysse lui tend du vin pur dans une outre. L’intelligence contre la brutalité : les Grecs ne buvaient jamais de vin pur, ce qu’un barbare acceptait sans vergogne. Arion joue de la lyre sur le dos d’un dauphin et enchante les habitants de la mer. Orphée apaise les animaux sauvages.

Dans une pièce, un agoniste entre Éros et Dionysos, chacun accompagné de ses dieux : les dieux ouraniens Apollon, Aphrodite, Athéna pour Éros, et les dieux chthoniens pour Dionysos : Hadès, Perséphone, Déméter et Hécate. « Agoniste » est encore un terme de spécialiste utilisé par le guide, il signifie « qui combat dans les jeux ».

Nous déjeunons à Piazza Armérina à six kilomètres de la villa, sous le cèdre et le laurier-rose à fleurs blanches. Nous sommes au-dehors, dans un parc face au petit restaurant, et la table est dressée avec une assiette d’antipasti et un plat de pâtes, bonnes mais en trop pour notre appétit réduit par la chaleur. Les penne sont accompagnées d’une sauce au jambon cru, aux pistaches écrasées et au fromage local râpé. Un cannolo de ricotta et un café complètent l’ensemble. Les cannolli sont des cylindres de pâte frite bourrée de ricotta parfumée au sucre et au Marsala, éventuellement de fruits confits.

Sur les murs des appartements de la ville, pas mal de pancartes annonçant la vente, «Vendesi ». A propos, sur ma question directe, Mérule ne met pas au propre ses carnets mais elle les conserve tout simplement.

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Villa Casale à Piazza Armerina 1

Nous arrivons à la villa romaine de Casale, une bergerie du quatrième siècle devenue vers 320 villa administrative du gouverneur car placée au centre stratégique de la route du blé et de la poste de Catane à Agrigente, portant les denrées et les impôts à Rome. Après la perte de l’Égypte due à la scission de l’empire romain, la Sicile était devenue le grenier à blé de Rome. Dévastée par les Vandales mais occupée par les Byzantins et les Arabes, elle fut recouverte de boue par une inondation au XIIe siècle. Elle n’a été redécouverte que dans les années 1920 et fouillée par l’archéologue Pietro Orsi.

Contrairement aux Grecs, les Romains ne se faisaient pas représenter nus, sauf les dieux et les empereurs. La nudité était considérée comme peu virile, selon le guide, les Grecs étant réputés efféminés. Ils sont dûment habillés, les ragazzi de 15 et 16 ans italiens et américains, accompagnés de trois profs. Ils sont bruyants, au point que le guide doit leur demander par deux fois de baisser le ton. On ne s’entend plus dans les écouteurs.

La villa a été bâtie et décorée comme expression de la puissance de son propriétaire : un aqueduc, des thermes, des latrines, un grand atrium décoré de mosaïques. Elle articule le public et le privé, l’ostentatoire et l’intime. La vaste cour d’accès pour les invités avait ses murs peints de personnages grandeur nature. La porte monumentale ornée d’une fontaine permet d’accéder à une seconde cour à portique, avant le vestibule où la mosaïque de sol met en scène la cérémonie d’accueil.

Après le grand jardin enjolivé de bassins et un portique de colonnes corinthiennes en granit aux chapiteaux de marbre blanc, survient le sol représentant 84 protomés d’animaux, un corridor dit faussement « de la grande chasse ». Ce grand couloir composé de mosaïques présente des scènes – non de chasse comme on l’a cru et répété aveuglément – mais de capture d’animaux exotiques pour le cirque de Rome. Après quelques degrés, les visiteurs accèdent à la basilique, lieu des cérémonies publiques ; elle est pavée de marbre et ornée d’une statue d’Hercule.

Il faudrait tout montrer, tout est beau, réaliste, vivant. Avec les fameuses « baigneuses » en bikini, qui sont des athlètes femmes. Comme quoi les Romains n’étaient pas si misogynes que l’on croit.

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