Chienlit immigratoire

Ce qui m’étonne, à propos de l’immigration, c’est que la crainte légitime d’une déferlante africaine sur l’Europe suscite des réactions aussi braillardes qu’inefficaces. Les Zemmouriens sont comme les lémuriens, une variante archaïque de prosimiens antéhumains. Le grand remplacement des Blancs par les basanés de différentes nuances est peut être inscrit dans l’évolution anthropologique longue, mais elle n’est pas un fantasme, il suffit de regarder la population des villes. Notre pays, comme les autres pays européens, ne sont pas des poubelles réceptacles de toute la misère du monde même si, comme le disait Michel Rocard, ils doivent en prendre leur part. L’immigration, pour le moment, peut être choisie, comme le fait depuis des décennies le Canada.

Le problème est l’immigration sauvage de victimes qui se lancent sur les flots en étant démunies de tout, sauf de la croyance qu’ils seront sauvés par les humanitaires chrétiens et niais que nous sommes. En ce sens, le pape François reste aussi arriéré que ses prédécesseurs sur la pilule et l’avortement, en prenant position pour une immigration inconditionnelle au nord (une « maison commune » – nom autrefois du bordel), en même temps qu’une natalité sans aucun frein au sud. Confondre les individus auquel toute l’humanité est due et la masse envahissante qu’il est légitime de contrôler. C’est appeler aux réactions les plus xénophobes et les plus violentes, et à la remontée d’une mentalité frileuse, voire raciste, que le christianisme ne nous a pourtant pas habitué à prôner.

Les électeurs extrémistes peuvent le constater sans peine en Italie avec le gouvernement de droite dure de Georgia Meloni : elle a braillé qu’on allait voir ce qu’on allait voir, l’immigration zéro, mais une fois au pouvoir, elle s’est retrouvée liée avec l’Union européenne, les traités internationaux, le Vatican, et une opinion publique qui voudrait bien que l’immigration s’arrête mais qui ne veut pas voir les conséquences d’un tel choix : soit tirer à vue sur les barcasses à la dérive, soit dénoncer l’ensemble des traités et faire de l’Italie une forteresse bien gardée à toutes les frontières (à la russe), soit négocier, encore négocier et toujours négocier pour que la lourdeur allemande et le braquage polonais ou hongrois rencontrent enfin la prudence française et l’exaspération des pays du Sud en première ligne des arrivées.

Nous en sommes là, à tenter de trouver une position commune entre le refus pur et simple d’une xénophobie à la russe et la vocation universaliste des pays issus des lumières. Il est curieux que le pape François n’appelle pas l’Arabie Saoudite, au territoire immense, la Russie, ce pays-continent à la Sibérie quasi vide, ou encore l’Argentine ou le Brésil, très peu habités, à accueillir l’immigration. Pourquoi faut-il que ce soit dans les pays les plus densément peuplés d’Europe du Nord ?

C’est pourquoi voter extrémiste n’a aucune utilité.

Les soi-disant tabous qu’on ne veut pas entendre se répandent à longueur de chaînes télé et des médias, sans parler des réseaux sociaux. On ne cesse d’en parler, de ces soi-disant tabous qu’il faudrait taire. Le seul tabou est celui de la gauche, mais la gauche est électoraliste, puisque les Maghrébins et les Africains issus de l’immigration ont voté massivement pour l’extrémisme de gauche. Mélenchon peut se frotter les mains, lui qui se disait républicain et laïc et qui s’est converti récemment, par pur électoralisme trotskiste, à la charia et à l’islamisme. La seule liberté qu’il prône est celle d’obéir à l’obscurantisme religieux avec la burka, le burkini et l’abaya.

Une façon intelligente de limiter l’immigration est donc de voter contre l’extrême-gauche, des socialistes Nupes aux insoumis en passant par les écologistes – mais pas pour l’extrémisme de droite. Car le premier flatte l’électorat immigré tandis que le second ne fait que brailler et proposer de fausses solutions sous forme de yakas.

Ce sont dans les partis de gouvernement, aptes à négocier tant au niveau politique intérieur qu’au niveau européen divers compromis socialement acceptables, que peuvent se situer les solutions concrètes et réalistes.

J’en conviens, ces solutions sont pour le moment bien rares et assez faibles. Elles ne répondent pas au sentiment d’exaspération croissant qui naît du franchissement allègre de la limite des 10 à 12 % d’allogènes dans une population – 10.3% selon l’Insee en 2023. C’est donc par la pression de l’opinion publique, manifestée par les votes successifs, que ces partis de gouvernement finiront par prendre de vraies mesures, tout comme les Danois l’ont fait, et que les Allemands augmentent les critères d’intégration.

Toute politique utile prend du temps, freinée par les ignorants et les moralistes, ce qui nécessite du débat, encore du débat, et toujours du débat. Mais, comme le disait Danton, il faut de l’audace.


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2 réflexions sur “Chienlit immigratoire

  1. Votre proposition est originale et mérite quelques remarques :
    1 – impossible n’est pas français et négocier fait partie du chemin de Sisyphe pour combattre la peur, l’ignorance et la tyrannie qui – sans cela – vient.
    2 – (re)créer un vaste empire européeo-africain avec la France pour phare est anachronique : soit il faudrait les envahir et les dominer (comme auparavant – mais ils étaient bien moins nombreux et moins éduqués), soit les convaincre d’une « union » profitable pour eux comme pour nous. Au vu des coups d’Etat à répétition de n’importe quel général, colonel ou même caporal qui se veut nouveau roitelet de tribu, cela me paraît compromis.
    3 – jouer en revanche de la francophonie pour obtenir une influence par la langue et la culture (soft-power) est probablement la solution la plus réaliste : les États-Unis le font (mais ils s’en désintéressent) et la Russie s’y met (mais le coup d’État raté Prigojine a démantelé en partie l’empire soft naissant).
    Je crains que les solutions extrêmes, comme celle que vous proposez, ne soit pas réalistes – du moins dans un avenir lisible.
    Quant au Danemark, il a obtenu des exceptions certes, mais qu’est-ce qui nous empêche d’en négocier autant ? Ou, plus probablement, de pousser l’UE à adopter les « exceptions » danoises – qui ne seraient plus des exceptions mais la nouvelle norme ?
    Encore faut-il :
    1 – le vouloir
    2 – l’affirmer
    3 – prendre les moyens de négociation efficace.
    Hélas ! il faut toujours du temps et encore du temps pour convaincre d’une politique claire. En cette fin de mandat qui va encore durer 4 ans, il faut chercher du côté des probables candidats à la présidentielle (puisque le Parlement ne prend pas les moyens de ses pouvoirs) pour une telle politique.
    Mais cela vient… La hantise de la poutinisation des esprits et du recul de la démocratie libérale (au sens des Lumières et pas des trotskistes) devrait éclairer les esprits. Restent les routines des clans et la stupidité du personnel politique à droite, blessé dans sa vanité de ne plus être considéré, après l’effondrement Fillon puis Pécresse, comme un parti apte à gouverner.

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  2. Eric ANDRÉ

    Freiner l’immigration venue d’Afrique est devenu absolument impossible, que ce soit pour des raisons de moralisme (cf position du pape + position de repentance post-coloniale de nos élites), de traités internationaux, ou d’intérêt electoraliste (cf positionnement de la NUPES) .
    La politique migratoire du Danemark n’est pas reproductible, car ce pays bénéficie de dérogations aux traités européens , n’est pas géographiquement en première ligne comme le sont la Grèce, l’Italie, Malte et l’Espagne, et n’est pas comme le Royaume-Uni et la France un objectif de destination prioritaire pour les migrants.
    Je ne vois que deux solutions : accueillir massivement l’immigration africaine et pour cela changer nos lois et nos mœurs en transformant la France en République islamique, pour le plus grand bonheur de la bien-pensance et des progressistes de tout poil.
    Ou bien intégrer les pays de départ (en se limitant peut-etre aux pays francophones ou partiellement francophones) à la République française.
    Les deux solutions peuvent bien sûr être combinées.
    Les habitants de ces pays deviendraient français et prospères sans avoir besoin de migrer.
    La France reconstituerait son empire colonial et deviendrait une superpuissance demographique et islamique internationale de premier plan, à égalité avec les États-Unis d’Amérique et la Chine. La France pourrait adhérer à la conference islamique et à la ligue arabe. L’Algérie, redevenue française, ne pourrait plus refuser d’adhérer à l’organisation internationale de la francophonie, car elle aurait cessé d’exister en droit international.
    Les nostalgiques de l’Algérie française, encore nombreux au RN, devraient être ravis!

    Votre solution, voter pour des partis de gouvernement immigrationnistes partisans du statu quo au nom de l’Europe, n’en est pas une. Elle ne derait que prolonger le marasme actuel.

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