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D’Adelaïde à Coober Pedy

Ce matin, le temps est maussade, je crains le pire. Les eucalyptus bordent la route, au loin des collines. En 1975, Dave voyait des plantations de légumes en bord de route, aujourd’hui plus rien… le sol est devenu trop aride. Gauwler, la ville est déserte, c’est dimanche. Le paysage nous offre un mélange de constructions, de cactus, d’acacias, d’eucalyptus, de cocotiers, de moutons, de vergers. La route est bordée d’un long tuyau qui alimente en eau Adelaïde depuis le réservoir Barossa Dam, barrage creusé en 1901. Visite du lieu, aubade d’oiseaux.

Nous entrons dans la Barossa Valley, vignobles créés par les immigrants allemands. Dégustation de cépages au Château Tarunda. Trop puissants en alcool à mon goût, les rouges me rappellent les Bordeaux jeunes et âpres. Not for me, thanks ! Sandwich avalé rapidement à Kapunda, il faut poursuivre la route.

Nous avançons vers Port-Augusta, les paysages varient ; nous franchissons la passe où un explorateur anglais a été tué par le fusil chargé que transportait son chameau quand ce dernier a chuté. Dave nous annonce que les conditions de logement vont se dégrader au fur et à mesure de notre avancée dans le désert et le Centre Rouge.

Port Augusta est à la latitude 32° 30’ 00’’ Sud et longitude 137° 46’ 01’’ Est. Superficie 1153 km², 15 000 habitants. Situé à 320 km d’Adélaïde, c’est un port naturel occupé en 1852 par les Européens. La ville est située à l’intersection des axes routiers Adelaïde-Darwin et Sydney-Perth ainsi que des voies de chemin de fer de « l’Indian Pacific » qui relie Sydney, Adélaïde et Perth d’une part et « la Ghan » qui relie Adélaïde, Alice Springs et Darwin d’autre part. Deux liaisons hebdomadaires dans chaque sens. Port Augusta, c’est l’entrée de l’Outback.

C’est aussi le siège de la « School of The Air » et du « Royal Flying Doctors Service ». Les enfants isolés dans les stations (exploitations agricoles et d’élevage très éloignées) étudient, avec l’aide de leurs parents, sur les ondes et maintenant internet, avec un professeur résidant à Port Augusta ; ils deviendront pensionnaires loin de leurs parents lorsqu’ils atteindront l’âge d’entrer au collège.

On compte 26 bases à travers l’Outback, celle d’Alice Springs est la plus importante, couvrant à elle seule 1,3 million de km². Le Service du « Royal Flying Doctors Service » est composé d’avions légers avec nurse (infirmière) et/ou docteur, et le matériel indispensable qui volent au secours des blessés, des malades, isolés dans le bush. Tout est géré depuis Port Augusta et autre cité pour le désert australien. Les soins sont pris en charge ainsi que les émoluments du personnel médical par l’État mais le remplacement de la flotte et de sa maintenance reviennent à cette association et à ses sponsors. Ces médecins volants traitent 130 000 patients par an y compris les Aborigènes. Par radio, ils soignent les cas les plus simples. Une intervention en urgence demande rarement plus de 2 heures. La majorité des communautés et des stations de l’Outback possèdent une piste où ils peuvent se poser. Ce service avait été créé par le jeune missionnaire presbytérien John Flynn avec Hudson Fysh (père de Quantas), le millionnaire Hugh Victor McKay, Alfred Traeger (l’inventeur du télégraphe à pédale) et le docteur Kenuon St Vincent Welch.

Port Augusta – Coober Pedy

Aujourd’hui le soleil et le beau temps nous accompagneront. Rob et Dave, au fourneau ce matin, nous ont concocté un copieux petit-déjeuner qui semble avoir satisfait les solides estomacs polynésiens. En route ! Dans un premier temps la végétation est rase. Cette brousse (saltbush) est très nourrissante pour le bétail. Ici, on compte 10 à 12 hectares pour qu’un bœuf puisse y trouver sa nourriture. A Tahiti, on compte 2 bœufs par ha. ! Combien en France ? Nous poursuivons notre route, plus de buissons, des touffes vertes ; plus de terre rouge, des cailloux ; nous roulons sur un plateau désertique. Au loin, le lac Dutton, lac salé à sec, le temps de quelques photos, de se dégourdir les jambes. Un autre arrêt photos, il s’agit du Pernatly Lagoon.

Nous atteignons Woomera, zone militaire, établie après la Seconde Guerre mondiale par les gouvernements britannique et australien et consacrée aux essais nucléaires. « 1947 : Site for launching of British experimental rockets. Between 1960 and 1972 : NASA operated a Deep Space training station Island Lagoon.” Elle ne s’est ouverte au public qu’en 1982.

Au milieu d’essaims de mouches, nous entrevoyons une multitude de fusées de toutes tailles, des avions… A part cela, la ville semble morte. En 2000, le camp de Woomera prévu pour 400 boat people en a hébergé 1500. Maintenant, Woomera s’active dans la recherche aérospatiale. Un lunch rapide à Glendambo, 30 habitants, 300 000 têtes de bétail et 200 000 moutons, 1 station service, 1 pub et un camping, Traditional Outback homestead.

Puis le désert jusqu’à notre arrivée à Coober Pedy. Depuis Glendambo, nous avons parcouru 252 km et nous découvrons Coober Pedy, but de notre journée, la ville souterraine des prospecteurs d’opale. Le paysage est hostile et poussiéreux, tout semble dévasté. La population regroupe 42 nationalités de diggers (creuseurs). A la tombée du jour tout est jaune orangé, on ne voit que de rares maisons, jaunes aussi. Le nom Coober Pedy vient de l’aborigène kuper piti (terrier de l’homme blanc, ou homme blanc dans un trou). Dans cette ville, les maisons, les magasins, les hôtels, les galeries d’art, même les églises sont aménagées sous terre. Cela permet aux habitants d’échapper aux températures oscillant entre 50° dans la journée et 0° les nuits les plus fraîches. Installons-nous dans notre hôtel creusé dans la roche. Demain nous irons à la recherche des opales.

Hiata de Tahiti

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Dans le centre rouge de l’Australie

Les lapins, les immigrants illégaux, l’érosion des terres, la fragilisation du corail, les cyclones, inondations, sécheresse et grands incendies ne sont que les péripéties habituelles d’un pays-continent éprouvé plus que les autres par le changement du climat. Mais l’Australie mérite qu’on l’explore. Surtout depuis Tahiti dont on n’est guère éloigné par rapport à vous !

Ce périple de 7500 km dans un camion-bus 4×4 va nous mener en mai 2010 d’Adelaïde à Brisbane en passant par le centre du pays, Coober Pedy, Uluru et Ayer Rocks (la montagne rouge !), Alice Springs, Mount Isa, entre autre. Certains participants sont les mêmes que l’an passé auxquels se sont joint de nouvelles têtes.

Vingt personnes dans un bus de 33 places, une remorque pour les bagages, Rob notre chauffeur-guide préféré, Dave son copilote, et Jeff le traducteur. Mon amie B. venait de Paris et nous a rejoints directement à Adélaïde après Singapour et Sydney. En route ! Nous, les Tahitiens, avons du passer une nuit à Auckland avant de nous envoler pour Adélaïde.

Il faisait beau à Auckland et nous avons profité du soleil pour nous promener dans le quartier de notre hôtel. Le président Tong Sang de Tahiti avait pris le même vol que nous et nous avons eu la surprise de le croiser devant son hôtel. M., Chinoise-Polynésienne qui me suit comme mon ombre pousse soudain un cri. J’imaginais qu’une personne s’en était pris à son sac-coffre fort qui ne quitte jamais son épaule et transporte sa fortune, ses papiers…

« Mon président, tu es là. Qu’est-ce que tu fais ici. Quand tu es venu ? ». Elle lui saute au cou, lui fait la bise. Et moi ? Et moi… je vais faire la bise aussi !

« Je suis en escale à Auckland et prends ce soir la direction de Shanghai pour aller inaugurer le pavillon de la Polynésie Française à l’exposition universelle ».

« Alors tu t’en vas ce soir ? Nous, on va en Australie, et patati et patata ».

Le lendemain, nous partons pour Adélaïde. La douane australienne est des plus pointilleuse, elle veut tout voir, scanner, fouiller les poches, voir s’il reste de la terre étrangère sur les semelles de vos godasses, pas de gâteaux secs, pas de fruits, pas de vanille, enfin RIEN…

B. est déjà arrivée, a étrenné le beau camion-bus de Rob. Pas de temps à perdre, hop les valises dans la remorque, Rob nous véhicule dans le quartier du port. La région est sèche, la végétation « méditerranéenne ». Le littoral est immense, magnifique, non bâti, desservi par une large route bordée de villas historiques valant au bas mot un million de dollars australiens. Notre motel est situé à Glenech, plage urbaine. Dîner en commun, puis au lit, demain il faudra se lever tôt.

Adelaïde est située à la latitude 34° 55’ 01’’ Sud et longitude 138° 36’ 00’’ Est. Altitude 0 m, Superficie 1827 km², Population : 2 millions d’habitants.

Nous sillonnons la ville, capitale de l’Australie-Méridionale, la région la plus vinicole d’Australie. La ville pleine de charmes regorge de parcs, de jardins, de larges avenues, de beaux immeubles de pierre, de maisons cossues, de points de vue. De nombreux édifices coloniaux subsistent dans la cité. La capitale d’état était surnommée « City of Churches » (« ville aux églises ») à cause de la liberté religieuse qui y régnait. L’atmosphère semble très cosmopolite.

Le Central Market, vieux de 125 ans, demeure le plus pittoresque des marchés couverts d’Australie et offre fruits, légumes, viandes, poissons, graines et autres. Il est sis dans le quartier chinois. Les sections boucherie et poissonnerie sont des spectacles à elles seules. C’est l’automne, il y a du vent, le ciel peint d’un bleu pur, le soleil diffuse ses chauds rayons. La ville est entourée de collines couvertes de forêts et de vignobles. Cette région était peuplée par les Aborigènes depuis 10 000 ans quand commença la colonisation européenne en 1836. Cette implantation s’établit sans utiliser de forçats. La région fut cadastrée par Light. L’arrivée des premiers troupeaux de bétail en provenance de Nouvelle-Galles du Sud et de Tasmanie dopa l’économie. Le commerce de la laine prit une place importante. Les pionniers appartenaient souvent à des minorités religieuses et aspiraient à une société plus tolérante. Les luthériens allemands s’installèrent à Hahndorf et dans la Barossa Valley. Ils y développèrent la viticulture.

La petite ville de Hahndorf demeurée très allemande, pimpante dans ses couleurs automnales, offre au touriste ses galeries d’art, ses édifices germaniques et les spécialités culinaires à la boulangerie Kaffehouse. C’est la plus ancienne implantation allemande d’Australie. Elle doit son nom au capitaine Dirk Hahn commandant du Zebra à bord duquel arrivèrent en 1838 les Allemands qui fondèrent la ville dans les Adelaïde Hills. Ces luthériens avaient quitté la Prusse suite à des persécutions religieuses. Montée au belvédère du mont Lofty à 727 m d’altitude d’où l’on bénéficie d’un beau panorama sur Adelaïde et la mer. Ce seront les délices de la chocolaterie Haigh à laquelle Rob attribue la médaille du meilleur des chocolats australiens, pour moi je pensais plutôt à du chocolat à cuire !

Hiata de Tahiti

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