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Les opales de Coober Pedy

Article repris par Medium4You.

Coober Pedy, moins de 3000 habitants. La matinée est réservée à la découverte de l’étrange ville troglodyte, capitale de l’opale. Il y a 150 millions d’années un océan recouvrait la région, la silice s’est déposée dans les cavités, les fractures du sol. Cooper Pedy est situé sur le plus grand gisement d’opales du monde, 70% de la production d’opales sont extraites des mines de la région, les 30% restant provenant du Queensland et de la Nouvelle Galle du Sud. L’opale est une pierre semi-précieuse opaque ou translucide (variété de silice hydratée) à reflets irisés. Opales noble, de feu, miellée, commune, arlequin. Les plus fameuses des opales australiennes sont : la Noire de Lightning Ridge en Nouvelle Galle du Sud, gemme sombre striée de rouge, de bleu et de vert ; la blanche de Coober Pedy et la Boulder (opale de roche) de Quilpie.

La ville ressemble à un immense chantier : des monticules, des tranchées, des fosses, des baraquements. Ici, dans ce bout de désert on creuse, on creuse encore et toujours. 20% de la population habite sur terre, les autres sous terre. Les habitations aménagées dans des galeries souterraines ou dugouts (littéralement excavations) ont toutes une ventilation extérieure. Si vous apercevez un tuyau de ventilation, il y une habitation dessous ! La température intérieure demeure à 24°C toute l’année. Pendant 8 mois de l’année, la température oscille entre 35 et 57°C, sans ombre ; les autres mois, il gèle à pierre fendre pendant la nuit. L’église catholique souterraine St Pierre et Paul s’ouvre à nous, petite, conviviale, fonds baptismaux, opales dans les murs, un petit bijou. La première opale découverte l’avait été en 1915.

Vous désirez creuser ? Pas de problème On vous octroie une parcelle de 50 sur 100 m délimitée par des piquets… bonne chance. Vous n’avez que quelques jours de vacances ? Alors pratiquez le noodling (recherche à mains nues) hors des zones d’extraction délimitées. L’eau de la ville est amenée par des canalisations depuis une source éloignée de 30 km.

Dans ce décor inouï de nombreuses scènes de Mad Max III, Pitch Black, (l’engin dans la cour de l’hôtel a servi à Mel Gibson), Red Planet, Fire in the stone, Behond Thunderdome, Ground Zero, Until the end of the world, Stark ont été tournées ici à Coober Pedy et les environs.

La visite de la ville finie, nous reprenons la route. La plus longue clôture au monde se trouve en Australie, elle va du Queensland à la très lointaine South Australie. Elle court sur 5300 km et est sensée protéger les éleveurs contre les dingos. Elle passe juste à 16 km au nord de Coober Pedy. Coober Pedy est également un arrêt du Ghan Train.

Conseil aux Messieurs qui souhaiteraient offrir une opale à leur bien-aimée. Il existe trois qualités d’opales. Remember :

• Solids are natural stones that have been cut and polished without being interfered with.

• Doublets are usually two pieces of opal cemented together. They are made by cementing a layer of white opal to a dark that enhances the color.

• Triplets are doublets with clear domed caps cemented to their faces.

Notre camion affronte une toute petite tempête de sable avec aisance sous les mains expertes de Rob et croise dans des nuages de poussière jaune des Road Train. Un road train est un immense convoi constitué d’une cabine qui véhicule 3, 4 ou 5 remorques. Celui que nous croisons en ce moment est un transport de bétail avec 3 remorques. Il roule à plus de 100 km/heure. Sur la route, ce sont les road train qui doublent les voitures, les bus, les autres camions et… les conducteurs leur laissent la place et ne leur cherchent aucune noise ! De part et d’autre de la route des pierres étincellent. Nous sommes sur la « lune » ! Ces pierres qui brillent sont des morceaux de mica. Quelques photos pour figer notre arrêt sur la lune et nous repartons.

Le désert encore, avec de temps à autre un creek. Il a du pleuvoir l’année dernière, il y a un mois ou il y a dix ans. Il s’agit d’une « rivière » alimentée par l’eau de pluie, sur les rives pousse une végétation bien verte. Aucune source ne crée cette « rivière » et aucune embouchure à l’autre bout ! Nous débarquons à Cadney Homestead. La Roadhouse est une station service ouverte 24h/24, qui possède des chambres d’hôtel, un parc pour caravanes, des places de camping et une piscine… nous attendrons l’été prochain pour y plonger ! Les chambres très sommaires sont des cabines à deux lits, les commodités sont regroupées dans un autre bâtiment.

Comme l’avait indiqué Dave, plus nous avançons vers le Nord, plus la difficulté de trouver à loger 22 personnes est grande. Nous affolerons le couple qui fait la cuisine et qui sert… La soupe sort du frigo ou du congélateur, chaque assiette doit être chauffée aux micro-ondes individuellement. Au bout de deux heures d’attente tout le monde commençait à recevoir ce qu’il n’avait pas commandé ! Seulement 150 km parcourus depuis Coober Pedy mais nous avons toujours des opales plein les yeux !

Hiata de Tahiti

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D’Adelaïde à Coober Pedy

Ce matin, le temps est maussade, je crains le pire. Les eucalyptus bordent la route, au loin des collines. En 1975, Dave voyait des plantations de légumes en bord de route, aujourd’hui plus rien… le sol est devenu trop aride. Gauwler, la ville est déserte, c’est dimanche. Le paysage nous offre un mélange de constructions, de cactus, d’acacias, d’eucalyptus, de cocotiers, de moutons, de vergers. La route est bordée d’un long tuyau qui alimente en eau Adelaïde depuis le réservoir Barossa Dam, barrage creusé en 1901. Visite du lieu, aubade d’oiseaux.

Nous entrons dans la Barossa Valley, vignobles créés par les immigrants allemands. Dégustation de cépages au Château Tarunda. Trop puissants en alcool à mon goût, les rouges me rappellent les Bordeaux jeunes et âpres. Not for me, thanks ! Sandwich avalé rapidement à Kapunda, il faut poursuivre la route.

Nous avançons vers Port-Augusta, les paysages varient ; nous franchissons la passe où un explorateur anglais a été tué par le fusil chargé que transportait son chameau quand ce dernier a chuté. Dave nous annonce que les conditions de logement vont se dégrader au fur et à mesure de notre avancée dans le désert et le Centre Rouge.

Port Augusta est à la latitude 32° 30’ 00’’ Sud et longitude 137° 46’ 01’’ Est. Superficie 1153 km², 15 000 habitants. Situé à 320 km d’Adélaïde, c’est un port naturel occupé en 1852 par les Européens. La ville est située à l’intersection des axes routiers Adelaïde-Darwin et Sydney-Perth ainsi que des voies de chemin de fer de « l’Indian Pacific » qui relie Sydney, Adélaïde et Perth d’une part et « la Ghan » qui relie Adélaïde, Alice Springs et Darwin d’autre part. Deux liaisons hebdomadaires dans chaque sens. Port Augusta, c’est l’entrée de l’Outback.

C’est aussi le siège de la « School of The Air » et du « Royal Flying Doctors Service ». Les enfants isolés dans les stations (exploitations agricoles et d’élevage très éloignées) étudient, avec l’aide de leurs parents, sur les ondes et maintenant internet, avec un professeur résidant à Port Augusta ; ils deviendront pensionnaires loin de leurs parents lorsqu’ils atteindront l’âge d’entrer au collège.

On compte 26 bases à travers l’Outback, celle d’Alice Springs est la plus importante, couvrant à elle seule 1,3 million de km². Le Service du « Royal Flying Doctors Service » est composé d’avions légers avec nurse (infirmière) et/ou docteur, et le matériel indispensable qui volent au secours des blessés, des malades, isolés dans le bush. Tout est géré depuis Port Augusta et autre cité pour le désert australien. Les soins sont pris en charge ainsi que les émoluments du personnel médical par l’État mais le remplacement de la flotte et de sa maintenance reviennent à cette association et à ses sponsors. Ces médecins volants traitent 130 000 patients par an y compris les Aborigènes. Par radio, ils soignent les cas les plus simples. Une intervention en urgence demande rarement plus de 2 heures. La majorité des communautés et des stations de l’Outback possèdent une piste où ils peuvent se poser. Ce service avait été créé par le jeune missionnaire presbytérien John Flynn avec Hudson Fysh (père de Quantas), le millionnaire Hugh Victor McKay, Alfred Traeger (l’inventeur du télégraphe à pédale) et le docteur Kenuon St Vincent Welch.

Port Augusta – Coober Pedy

Aujourd’hui le soleil et le beau temps nous accompagneront. Rob et Dave, au fourneau ce matin, nous ont concocté un copieux petit-déjeuner qui semble avoir satisfait les solides estomacs polynésiens. En route ! Dans un premier temps la végétation est rase. Cette brousse (saltbush) est très nourrissante pour le bétail. Ici, on compte 10 à 12 hectares pour qu’un bœuf puisse y trouver sa nourriture. A Tahiti, on compte 2 bœufs par ha. ! Combien en France ? Nous poursuivons notre route, plus de buissons, des touffes vertes ; plus de terre rouge, des cailloux ; nous roulons sur un plateau désertique. Au loin, le lac Dutton, lac salé à sec, le temps de quelques photos, de se dégourdir les jambes. Un autre arrêt photos, il s’agit du Pernatly Lagoon.

Nous atteignons Woomera, zone militaire, établie après la Seconde Guerre mondiale par les gouvernements britannique et australien et consacrée aux essais nucléaires. « 1947 : Site for launching of British experimental rockets. Between 1960 and 1972 : NASA operated a Deep Space training station Island Lagoon.” Elle ne s’est ouverte au public qu’en 1982.

Au milieu d’essaims de mouches, nous entrevoyons une multitude de fusées de toutes tailles, des avions… A part cela, la ville semble morte. En 2000, le camp de Woomera prévu pour 400 boat people en a hébergé 1500. Maintenant, Woomera s’active dans la recherche aérospatiale. Un lunch rapide à Glendambo, 30 habitants, 300 000 têtes de bétail et 200 000 moutons, 1 station service, 1 pub et un camping, Traditional Outback homestead.

Puis le désert jusqu’à notre arrivée à Coober Pedy. Depuis Glendambo, nous avons parcouru 252 km et nous découvrons Coober Pedy, but de notre journée, la ville souterraine des prospecteurs d’opale. Le paysage est hostile et poussiéreux, tout semble dévasté. La population regroupe 42 nationalités de diggers (creuseurs). A la tombée du jour tout est jaune orangé, on ne voit que de rares maisons, jaunes aussi. Le nom Coober Pedy vient de l’aborigène kuper piti (terrier de l’homme blanc, ou homme blanc dans un trou). Dans cette ville, les maisons, les magasins, les hôtels, les galeries d’art, même les églises sont aménagées sous terre. Cela permet aux habitants d’échapper aux températures oscillant entre 50° dans la journée et 0° les nuits les plus fraîches. Installons-nous dans notre hôtel creusé dans la roche. Demain nous irons à la recherche des opales.

Hiata de Tahiti

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