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Île d’Ortigia à Syracuse 2

Devant le Duomo, le palais est du XVe rénové au XVIIIe siècle. La cathédrale est l’ancien temple d’Athéna aux colonnes reprises et leurs intervalles murés au VIIe siècle e notre ère. En 1754, Andrea Palma a ajouté une grande façade baroque pleine de mouvement. La nef centrale est l’ancien naos percé de huit grandes arcades de chaque côté. Les colonnes du périptère furent comblées pour faire les murs extérieurs. En 1518, un plafond de bois fut ajouté sur la nef. Nous sommes dimanche et un office interminable se déroule à l’intérieur, bien après midi juste. Nous ne pouvons nous y attarder. Des ados attendent à l’extérieur, assis sur les marches, consultant leurs smartphones ;

A un carrefour près du Lungomare, la source dite d’Aréthuse. Cette nymphe d’Artémis, pour Ovide (Métamorphoses, 4, 494), est aimée par Alphée, le dieu-fleuve. La voyant se baigner nue, il s’éprit de son corps juvénile et la poursuivit, métamorphosé en chasseur. Diane changea Aréthuse en une source souterraine qui jaillit à Ortygie. De l’eau douce y coule encore. La présence d’une source d’eau douce jaillissant au niveau de la mer est un phénomène géologique.

Nous déjeunons libre à cinq à la Trattoria Kalliope avec l’infirmière Mirande et son mari Eloi, et le couple de prof. Ils parlent de leurs voyages, ils en font un grand par an et deux petits depuis des années. Qui dit encore que les profs ne sont pas assez payés ? Je prends une tranche d’espadon sauce au fenouil et menthe, olives noires et câpres. C’est très bon. L’espadon est mariné au citron et à l’huile d’olive avant d’être frit sous le grill, puis arrosé de sa sauce. On le prépare parfois avec une compotée de tomate, poivron et piment, avec toujours des câpres et des olives noires. Deux petites chattes à qui je donne les peaux de poisson me sont très amicales.

Nous avons rendez-vous à 15 heures pour reprendre le bus, direction Neapolis, le quartier neuf antique où sont les carrières.

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Île d’Ortigia à Syracuse 1

Notre hôtel est bâti au-dessus des latomies, ces carrières antiques, dans un parc isolé de la rue. Il est très calme, au luxe aristocratique 19e mais avec l’air conditionné en plus et une piscine. Mirande et son mari ont été nager une demi-heure hier soir.

Je lis Les Désarçonnés de Pascal Quignard, trouvé à l’hôtel de Raguse et échangé contre un mauvais Ludlum. Pour lui, tous ceux qui ont fait une chute grave, de cheval pour la plupart, sont nés à nouveau, comme neufs. Ils voient la vie autrement. Le style est aride et pourtant assez prenant. Il y a des fulgurances, des chocs d’événements, d’images et de mots.

Le bus nous emmène sur l’île d’Ortigia, une presqu’île devenue île par le percement d’un canal pour relier les deux petits ports antiques. Cette île est la ville grecque originaire, bâtie en 734 avant par les Corinthiens.

Piazza Pancali, dans l’axe du port, le temple d’Apollon du VIe siècle est devenu église byzantine puis mosquée musulmane et basilique normande ; il n’en reste que des vestiges. Des gens déguisés reviennent de quelque part, peut-être des acteurs de film ; c’est assez cocasse.

Le corso Matteotti, du nom d’un résistant au fascisme, conduit à la piazza Archimède, du nom d’un célèbre inventeur grec qui mourut ici en 212. Perdu dans ses calculs, il n’avait pas répondu à un centurion romain qui, impatient et direct, lui a passé son épée au travers du corps. Place Archimède, la fontaine représente Artémis portant l’arc, entourée d’une famille de tritons, un couple et trois enfants, un garçon, une fille et un bébé ; tous ruissellent fraîchement sous le soleil du climat réchauffé d’octobre. Autour de la place, des palais de banque, celle d’Italie, celle de Sicile.

Au musée Bellomo, galerie régionale, le nom de peintre le plus représenté sur les étiquettes est Ignoto. Il semble l’auteur de la majeure partie des œuvres de la Renaissance. Mais « ignoto » veut tout simplement dire inconnu en italien. le guide nous compte avec humour cette anecdote de touristes ignorant.

Une Annonciation d’Antonio da Messina, peinte en 1474 a été abîmée par le tremblement de terre mais reste terriblement vivante. Deux colombes fusent vers la Vierge depuis la fenêtre, laissant derrière elles un trait de feu. Comme si le message venait directement du ciel et non pas de l’archange Gabriel qui se tient face à elle. La plus avancée des colombes est blanche, celle qui la suit de près est noire. Est-ce le symbole de la vie qui va naître, puis de la mort programmée de Jésus ?

Un gisant de chevalier en marbre sur des drapés exquis trône dans un couloir, celui de Giovanni Cabastida de Barcelone, 1472. Une scène de peste réalisée en céroplastie du XVIIe siècle baroque.

Nous visitons à pied la ville. Place de la cathédrale, un petit garçon blond coiffé en casque fait tomber sa boule de glace au chocolat par terre ; il en est tout marri. Son père le prend dans ses bras pour lui en acheter une autre.

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