Nous marchons sur les trottoirs de marbre des rues en damier pour trouver le musée archéologique, sis dans la villa Landolina.
De nombreuses salles sont consacrées à l’histoire de la ville et de la région, de l’époque néolithique jusqu’aux Grecs. Il y a pléthore de vitrines de tessons, quelques panneaux explicatifs pour agrémenter. Le site de Castelluccio, la culture de Thapsos avec ses grandes jarres funéraires, la culture de Pantalica fin de l’âge du bronze, la tombe du bronze de Madonna del Piano, les spirales de pectoraux de San Cataldo, puis la colonisation des cités grecques dès le VIIIe siècle avant. Syracuse est la ville grecque la plus importante de l’île, plus qu’Athènes elle-même à son apogée.
La céramique polychrome de Megara Hyblaea, importée puis produite localement, montre des chevaux, des frises de bouquetins, des oiseaux. Quelques statues de kouros du VIe siècle ionien, de très jeunes hommes pubertaires, et d’athlètes adultes, une déesse allaitant du VIe, peut-être une Mère sicule à laquelle on vouait un culte. Une stèle funéraire d’un jeune garçon nu près d’une figure féminine drapée, de la première moitié du IVe est émouvante.
Sont exposés encore des statuettes féminines en terre cuite de style Tanagra provenant de la cité grecque et sicule de Terravecchia (VIe et Ve siècle avant), des vases peints, des armes en bronze du VIIIe siècle de la cache d’Adrano, un petit éphèbe en bronze du Ve, une Méduse de Naxos en terre cuite de la première moitié du Ve. Des vases ossuaires après crémation sont ornés de scènes de guerriers ou de banquets. Une maquette du temple d’Apollon, bâti vers 560 avant, avec ses 6 et 17 colonnes monolithes est reconstituée.
Un dépôt votif aux nymphes a été découvert en 1934 à l’embouchure de la rivière Palma in Contrada Tumazzo. Il contenait des statuettes votives en bois, bien conservées par le milieu anaérobie, des figurines et des poteries de terre cuite. Les trois figures femelles en bois, dressées rigides, sont vêtues d’un péplum dorique et coiffées d’un polos. Elles sont datés de la fin du VIIe ou de la première partie du VIe siècle avant.
Nous ne verrons pas la Vénus Landolina, anadyomène, dont Maupassant a célébré au printemps 1885 les charmes avec un érotisme torride :« la fameuse femelle de marbre », comme il dit, « on la rêve couchée en la voyant debout ». La salle était fermée pour restauration.
Notre hôtel est la Villa Politi, via Maria Politi Laudien, naturellement quatre étoiles. Churchill y aurait séjourné et très bien dormi, selon le ragot colporté par le guide. Le dîner est à 19h30 dans l’hôtel et le menu est un risotto au fenouil, un filet de bar pané aux pommes de terre avec épinards acidulés, et une salade de fruits. Le vin nous est offert car notre horaire a été changé de même que la salle, réservée par un congrès médical.
J’apprends que Jim a passé son bac en 1967. Il est à la retraite depuis bien longtemps, d’autant qu’il avait le droit de partir à l’époque à 60 ans. Quant à Mirande, cela fait plus de dix ans qu’elle est à la retraite, avec deux enfants. Ce couple passe de belles années à voyager et à se gaver de loisirs, en n’ayant travaillé que 37 ans. Cela paraît privilégié aujourd’hui mais c’était la norme à l’époque – pas si lointaine – où les baby-boomers n’étaient pas arrivés encore en masse à l’âge de se retirer.
















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