Droite ou gauche, le bilan

Article repris par Medium4You.

Droite et gauche de gouvernement sont épuisées, les temps changent mais pas les méthodes archaïques ni les idées anciennes. A droite l’absence de tout scrupule pour devenir « le chef », à gauche les rengaines éculées des « luttes » et du mécanisme historique attribué à Karl Marx. Avec chacun ses démons extrémistes-populistes qui n’ont aucune capacité à gouverner mais le pouvoir médiatique de culpabiliser les tièdes.

Nous assistons depuis plusieurs années dans les pays occidentaux, en Europe et en France, à un glissement général vers la droite à motif identitaire : qui sommes-nous ? jusqu’où accepter la multiculture ? où sont nos frontières en Europe ? ou même dans la nation (Catalogne, pays basque…). Mais ce qu’on a appelé la « droitisation » de Nicolas Sarkozy est un malentendu. La remontée des sondages en sa faveur en fin de campagne était plus un rejet in extremis du projet socialiste poussé par Mélenchon qu’une salve d’applaudissement en faveur d’un Sarkozy renouvelé. Les 75% d’imposition sur les revenus, la hausse de la CSG touchant TOUS les revenus plutôt qu’une hausse de TVA qui représente un CHOIX de consommation, le mépris de l’entreprise et l’embauche réitérée de milliers de fonctionnaires n’ont pas – c’est le moins qu’on puisse dire – déclenché l’enthousiasme. Au contraire… Le tropisme de gauche à vouloir imposer à tous un modèle unique selon sa morale étroitement partisane ne passe pas. Les 2.1 millions de votes blancs ou nuls ont exprimé le rejet des deux candidats restants au second tour. Sarkozy n’a perdu qu’avec 1.1 million de voix : la « politique buissonnière » ne lui a pas réussi. Jean-François Copé serait enclin à reprendre les thèses de Patrick Buisson, susurre-t-on… Bon moyen d’aller dans le mur.

chat a poilL’échec de la droite est bien dû à l’ancien président. Comment faire moins crédible que de changer d’avis une fois de plus quinze jours avant le scrutin final ? Comment laisser croire qu’il serait autre qu’il ne s’est montré cinq ans durant ? Les Français révèrent l’État, ses ors et ses pompes, et la culture de tradition nationale ; ils élisent un monarque républicain, pas un histrion de télé au vocabulaire illitéraire. La communication n’est pas la politique, ni le scoop un projet. Les Français, « peuple de commandement » disent les historiens, aiment l’autorité, mais Sarkozy les a floués : il a exercé dans la forme mais pas dans le fond. L’autorité d’État exige d’être impersonnelle et au-dessus des partis comme des intérêts particuliers. Or la bonne volonté a remplacé la volonté et l’égocentrisme la personnalité.

Le bilan des années Sarkozy n’a pas été négatif : l’ouverture à la diversité au gouvernement, la Commission Attali suivie de quelques réalisations comme l’autonomie des universités, le grand emprunt, les fonds pour la recherche, l’aide à la création d’entreprise, le représentativité des syndicats, le contrôle de l’Exécutif par des pouvoirs renforcés au Parlement et à la Cour des comptes, la tentative de rationaliser les tribunaux, les hôpitaux, l’organisation territoriale, la réforme des retraites et le service minimum dans les transports publics. On a beau reprocher à Nicolas Sarkozy son tropisme en faveur « des riches », les inégalités ont moins progressé en France que dans les pays voisins durant la période et le pays a mieux tenu dans la crise… En revanche, ni le chômage, ni la dette publique, ni le niveau « extra » ordinaire des impôts par rapport aux pays européens, ni la dégradation constante de l’école, ni la crise de l’intégration républicaine (tiens, les deux ne seraient-ils pas liés ?) n’ont été remis sur la bonne voie.

Pire : la faiblesse idéologique de cette mosaïque qu’on appelle « l’UMP » est telle qu’elle a laissé croître et embellir une forme extrême aux idées plus structurées. Quoique l’on pense du fond, Marine Le Pen a un corpus idéologique plus clair que les bafouillis cacophoniques des divers caciques de l’UMP. Juppé pense-t-il comme Raffarin qui pense comme Copé, en ligne avec Fillon et Méhaignerie ? Seul « le chef » est sensé remplacer les idées, dans ce parti fourre-tout. Si le chef disparaît, pour cause d’assez vu, ne restent que les seconds couteaux, avides d’emporter le pouvoir dans le parti, sans aucun projet pour la France. Eux qui se disent « gaullistes », se souviennent-ils que de Gaulle fustigeait « ces petits partis qui cuisent leur petite soupe à petit feu, dans leurs petits coins » ? Copain comme Copé ou filer comme Fillon n’a rien de séduisant pour le citoyen au vu des dernières semaines. Le sentiment d’abandon des populaires, notamment des ruraux et des périurbains, dessine une fracture entre majorité de Français pas très douée ni très riche, et une minorité qui copine entre soi, se marie entre soi et fait entre soi des affaires et des conquêtes de pouvoir… au lieu d’élever l’électeur au monde qui nous attend.

Les mots remplacent les choses, la communication remplace l’action. Cela a été inventé sous John F. Kennedy dès 1960, mis en place par Giscard dans les années 70, mais perfectionné sous Sarkozy à cause de l’Internet. François Hollande n’en est pas exempt, jouant « épouse et concubine » dès ses premiers jours de mandat, après avoir habilement surfé sur des slogans populistes (les 75%, le « moi président de la République… »). Il a su s’entourer de couples ministériels qui rejouent flic méchant/ flic sympa comme dans les séries B, pour le plus grand plaisir du médiatique : Montebourg/ Moscovici, Valls/Taubira, Fabius/Cazeneuve, Duflot/Batho. Les fameuses « reculades » que le « peuple de gauche » reproche à son président est imitation Mitterrand (mettre deux fers au feu et voir ce qui sort) – mais revue Sarkozy (faire fuiter une position extrême puis trancher en « raisonnable » après la mousse médiatique). Ainsi de l’imposition des entrepreneurs « pigeons », de la nationalisation de Florange, de l’aéroport de Nantes… Telle était la méthode Sarko, a-t-on reproché ! On le constate, c’est surtout la méthode médiatique – fondée sur les techniques de vente les plus éculées. Le « coup de pied dans la porte » est le b-a ba du commerce : pour vous faire entendre, rien de plus sûr que de frapper un grand coup… puis de présenter ensuite votre offre raisonnable devant une assistance médusée, mais devenue silencieuse et suspendue à vos lèvres. Ce qui encourage la décision politiquement correcte, l’eau tiède multiculturelle du refus des questions qui fâchent, ne jamais appeler un chat un chat pour ne pas « stigmatiser » (même le pire délinquant). Tout doit être « normal » ! Big Brother is watching you…

chatteLes intellos-politiques ont-ils vraiment compris que le quinquennat et les nouvelles TIC (techniques de l’information et de la communication) allaient gratter bien plus vite et bien plus fort qu’avant ? Pourquoi reprocher aux politiciens leur com’ puisque c’est le système qui exige d’eux qu’ils deviennent histrions ? Mais est-ce cela qui va faire tenir les Français ensemble ? La verticalité du projet approuvé par la « volonté générale » s’oppose à l’horizontalité de la communication sur tout et rien, sans cohérence, dans le va-vite des événements qui se succèdent. François Hollande a pris ses distances, mais au point d’être apparu de longs mois comme successeur de Chirac en « roi fainéant ». Laisser du temps au débat est louable ; encore faut-il faire servir le débat à un projet global. Qui reste bien flou (quelle social-démocratie ?) diront les gentils, bien hypocrite (suivre le capitalisme anglo-saxon) diront les méchants…

La gauche de la gauche exige des mesures « révolutionnaires » et le « respect » des « valeurs », le Président, son Premier ministre et une bonne partie de ses ministres sont plutôt pères tranquilles, formés à la négociation locale au cas par cas. Avec le risque de complaisance envers les lobbies et les communautarismes ; avec le risque de contradiction permanente avec les « copains » qui rappellent en incantation 1793, 1871 et 1981. Si le désendettement d’État est privilégié, c’est encore et toujours par les impôts, pas par une réforme du Mammouth public au millefeuille ingérable. Il faut dire que le gouvernement Ayrault est aux deux tiers composé de fonctionnaires, dont la moitié de profs…

Le problème principal de la France – en a-t-on VRAIMENT conscience à droite comme à gauche ? – est la dégradation continuelle de son économie. Elle n’arrive pas par hasard. L’inadaptation à la mondialisation est avant tout culturelle : la France se voit toujours comme le phare du monde, Hugo tonnant du haut de son exil, missionnaire de vertu. Mais à gauche l’inadaptation est idéologique : la concurrence heurte notre vanité, préférons le protectionnisme, avec méfiance congénitale pour toute initiative hors de l’État qui sait tout, qui peut tout, qui contrôle tout. Énarques de gauche comme énarques de droite restent énarques. On voit tristement ce qu’ils donnent lorsqu’ils sont propulsés par copinage à la tête des entreprises : Haberer, Messier, Tarallo, Gergorin, Bouton… La France, hors le luxe, produit du milieu de gamme industriel plus cher qu’ailleurs (les voitures, le vin et même la viande ou le lait). Les parts de marchés de la France dans le monde se dégradent. En cause les coûts salariaux (dus aux taxes empilées sans réflexion) et un système juridique, fiscal et syndical qui pénalise l’emploi. Mais aussi un effort d’innovation insuffisant (faute d’encouragement à transformer une idée en entreprise), méprisé par un système d’éducation trop théorique qui sélectionne sur les maths et pas sur les capacités à travailler en équipe…

La droite est-elle apte mieux que la gauche de gouvernement à prendre ces problèmes à bras le corps ? J’en doute. Et même si 5 ans est une longue période en politique, je me hasarde à pronostiquer que le prochain président de la République s’appellera… François Hollande. La France aime le centre, même si les questions d’identité et de sécurité (sociale, économique, culturelle) inquiètent. Fillon apparaît trop velléitaire et Copé trop myope pour proposer un vrai projet. Et Sarkozy ne reviendra pas, les Français ont tourné la page.


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4 réflexions sur “Droite ou gauche, le bilan

  1. « Stigmatiser » est un terme à la mode qui ne veut plus rien dire, sinon « foutez-nous la paix, y a rien à voir ». Or l’éducation concerne tous les citoyens, et pas seulement une caste de fonctionnaires syndiqués à retraite et emploi garantis qui défendent leurs zacquis bec et ongles sans – surtout ! – vouloir rien changer. Au détriment des enfants, dont 150 000 sortent chaque année sans AUCUN diplôme, après avoir « redoublé » (cette exception française) trois ou quatre fois. La France est la honte de l’OCDE, pourquoi voudriez-vous que les citoyens ne demandent pas des comptes, depuis 30 ans que ça dure ?
    C’est curieux, dès qu’on discute individuellement avec les profs, tout le monde il est beau, gentil, vertueux et dévoué. Peut-être… Sauf que la « représentation » corporatiste des profs est bornée, abstraite, idéologique et systématiquement contre tout ce qui peut changer.
    Comment se fait-il que « les programmes » soient si lourds et si nuls ? Ne sont-ils pas élaborés par des commissions d’ex-profs promus dans l’administration ?
    Pourquoi y a-t-il près de 50% des profs (engagés sur concours ad hoc) qui ne sont pas dans les classes mais dans la bureaucratie autour ? Si tous les recensés « profs » étaient dans les classes, celles-ci comprendraient 14 ou 15 élèves – pas 30 ou 35.
    Avant d’incriminer ceux qui payent des impôts pour voir leurs enfants éduqués, pourquoi ne pas balayer devant votre porte ? Voter pour des syndicats moins bornés ? Réclamer plus de déconcentration des décisions ? Manifester (action très à la mode quand il s’agit de pousser des collégiens immatures dans la rue « contre » une loi qui ne plaît pas aux adultes nantis) en faveur de telle réforme ou de telle autre ?
    « Écrasez l’infâme ! » clamait Voltaire contre le cléricalisme. Qu’attendez-vous pour faire de même dans votre corporation fermée ?

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  2. dom

    Pourquoi stigmatisez -vous les profs ? Je suis professeur des écoles dans les DOM et j’ai plutôt l’impression d’être la dernière roue du carrosse. C’est sur nous que retombent tous les effets de la crise sociale et politique. Les élèves sont devenus culturellement pauvres, rêvent comme ils le voient à la télé d’être tout sans n’avoir rien fait, et, à l’image de nos dirigeants, remettent en question l’autorité. Nous devons gérer des classes avec des enfants hyper-actifs, des autistes, des « sur-doués… » et les autres …
    Le salaire des anciens n’a cessé de diminuer depuis 10 ans mais nous sommes toujours considérés comme des privilégiés (bac + 5 + 26 ans d’ancienneté = 2625 € bruts par mois).
    Les méthodes de travail que vous nous reprochez sont induites par des programmes et des évaluations dont nous ne sommes pas les initiateurs.
    Nous prenons sur notre temps, notre argent pour permettre à certains enfants de participer à des activités que l’Education Nationale n’a budgétées nulle part, mais seulement prescrites. Nous supportons toute la rancoeur des parents entretenue par des propos comme les vôtres.
    Vous vous trompez de cible, nous sommes au front.
    Que des planqués soient au ministère et dans les rectorats et même plus près du terrain cela ne fait aucun doute, mais n’appelez pas « ça » des profs. MERCI.

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  3. C’est grâce à toi que j’ai entrepris cette analyse, tu m’avais incité à le faire bien que je sois plutôt lassé de ces très longs mois de pâtés de campagne, depuis l’affaire DSK aux couacs, en passant par les primaires, les élections 1 puis 2, la rentrée, le rapport Gallois, etc.
    Je maintiens que Nicolas Sarkozy a un bilan positif pour la France. Il a ENFIN fait bouger les choses que près de 20 ans de Chirac (Premier ministre puis deux fois président) avaient laissée dans un état lamentable. Je n’en ai pas parlé, c’était déjà trop long, mais Sarkozy a surtout su faire bouger l’Europe – et surtout l’Allemagne – lors de la crise de 2008, puis lors de l’effondrement grec (ou le politicard Papandréou a fait du… socialisme en annonçant un référendum – non pas sur le bien-fondé de la Grèce à rester dans l’euro, là c’était démocratique – mais en entretenant volontairement la confusion avec un « refus » des diktats des Européens !). Barouin détaille le sujet avec les précautions d’usage dans son dernier livre : l’euro est passé au tout extrême bord de l’explosion à cause de Papandréou qui n’avait souci que de son petit pouvoir, au détriment de l’intérêt général. Sur tous ces sujets, je ne suis VRAIMENT pas certain que Ségolène Royal ait réussi…
    Je note d’ailleurs que la gauche au gouvernement reprend pour la plupart les initiatives de la droite précédemment au gouvernement : sur la compétitivité des entreprises, sur l’emploi, sur la TVA, sur le pacte de stabilité, sur l’énergie nucléaire malgré tout.
    La méthode est différente, plus négociatrice. mais il est certaines choses pour lesquelles nous n’avons plus le temps : la réforme du mammouth étatique (y compris la « protection à l’enfance » qui a laissé tuer Marina, 8 ans, par ses parents, malgré les innombrables « signalements » administratifs – et bien sûr personne coupable !), l’ouverture au monde pour l’économie, la formation professionnelle, la renégociation par branche et entreprises du temps de travail, etc.
    Restent quand même des relents nostalgiques archaïques, comme cette croyance bien naïve que « la croissance » va revenir demain et résoudra tout (demain on rase gratis), que le temps joue en faveur du pouvoir (dans 5 ans, les vieux syndicalistes de Florange seront tous en retraite, l’opinion en aura marre des zécolos activistes de ND des Landes, etc.)
    Jacques Attali, ce matin sur France Culture, rétablissait bien les priorités de l’info comme de la politique : s’occuper de l’avenir plus que du passé, encourager les entreprises qui innovent (et pas « l’innovation » en soi, comme une incantation), faire entrer le fromage du financement obligatoire de la formation professionnelle dans la négociation sur la flexibilité (eu lieu de laisser les lobbies syndicaux y faire leur confortable nid en gaspillant 50 milliards), et ainsi de suite.
    Je souhaite que François Hollande sache naviguer dans ces eaux troubles et agitées, mais peut-être lui faudrait-il se mettre un peu plus en phase avec la rapidité des choses. La Chine, dans 5 ans, combien d’entreprises aura-t-elle racheté en France ? C’est déjà le cas en Allemagne…

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  4. Daniel

    Je vais peut-être te surprendre mais je suis assez en phase avec ton analyse.
    Juste une différence d’approche sur le 3ème paragraphe que j’aurais intitulé  »Dans le bilan Sarkozy, tout n’a pas été totalement négatif » » encore faudrait-il que son camp en fasse un inventaire, comme Jospin avait reconnu un inventaire nécessaire de la période Mitterrandiste.
    La priorité des priorités me semble être le déficit commercial extérieur. Alléger les charges salariales ( par la TVA et non la CSG mais la dernière mouture semble mieux équilibrée) mais aussi revenir sur le temps de travail dans une vie professionnelle (pour ceux qui ont cette chance) ….. chacun voit selon son secteur, ses expériences, mais quand j’étais encore en activité et responsable d’une agence régionale d’un bureau d’ingénierie du BTP je n’avais pas trop de problème pour les 35 h du secrétariat des ouvriers et techniciens mais pour les cadres qui étaient sous un barême de RTT (12 à 13 par année en plus des congés, c’était un vrai bordel, un désastre productif. Les cadres ne devraient pas être concernés par le sujet (si leur salaire est bien établi en conséquence).
    Je reconnais que les professionnels de l’industrie touristique et hostelière ne doivent pas être d’acord avec moi.
    Pour ce qui concerne la pression fiscale d’accord il faudra dégraisser le mastodonde mais au préalable il faut ramener la dette publique dans les clous des 60% PIB maxi de Maastritch, en jouant à la fois par une baisse des dépenses et une hausse recettes. C’est Sarkozy qui a mendié une dérogation à Merkel alors que depuis 2002 les précédents gouvernements de droite avaient déjà laissé filer la dette s’éloignant des 60% qu’avaient réussi à stabiliser Jospin et Juppé dans les années 90. Cette dérogation c’était bien pour faire des cadeaux aux français les plus riches. Idéologique !
    Je te recommande le dernier Dossier spécial sur l’état de l’Europe du Journal  » Capital » qui n’est pas un journal gauchiste. Très intéressant.

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