« La » Covid

Les cas de coronavirus augmentent à nouveau nettement avec les transhumances vacancières et les fêtards de tous âges (des raves et boites ados aux « mariages » familiaux) qui ne peuvent s’empêcher de se grimper dessus et de se lécher en bande. Les experts ont dit que le virus avait muté en pire lorsqu’il avait atteint l’Europe, en témoignent l’Italie et l’Est de la France en mars. Ils disent maintenant qu’il a muté en plus bénin au vu des cas qui ne dégénèrent plus en réanimation… Comme pour les masques (qui ne « servent à rien » mais « sont obligatoires »), personne ne sait rien et affirme péremptoirement, amplifié par les médias qui font un scoop de n’importe quel fragment d’hypothèse. Le porte-parole du gouvernement n’est pourtant plus si bête.

L’Académie française comme les Québécois préconisent de dire « la » Covid sous prétexte que c’est la traduction de « disease » en anglais qui signifie « la » maladie et France culture en fait tout un débat érudit… qui n’aboutit nulle part.
Car disease est « le » malaise (traduction littérale) et n’a pas de genre dans la langue anglaise : on ne dit pas « she » comme pour le chat ou le bateau mais « it », signe neutre. En quoi Covid (qui est un virus) serait-il féminin ?

Faut-il y voir une flemme des ramollis octogénaires qui composent l’assemblée immortelle, le coup de force de la seule Secrétaire perpétuelle et elle aussi immortelle ? Ou les vieux préjugés catho-tradi sexistes qui mettent au féminin tout ce qui vient du Mal ?

La femme, chez les catholiques, c’est le diable : il a perverti Eve, la première femme sorti de la côte d’Adam et a précipité le couple hors du Paradis dans la misère du labeur et de l’enfantement douloureux. En témoignent en langues latines les sept péchés capitaux, quasi tous féminins : la luxure, la gloutonnerie, l’envie, l’acédie ou paresse, l’avarice, la colère. Un seul (l’orgueil) est masculin, mais féminin en latin (superbia) – et l’estime de soi n’est d’ailleurs pas un péché si elle n’est pas accompagnée de « la » démesure ou de « la » vanité.

Quant aux dix plaies d’Egypte de la Bible, elles sont en large majorité féminines en langue française : les eaux changées en sang, les grenouilles, les poux mais les mouches, la mort des troupeaux, les furoncles mais la grêle, les sauterelles, les ténèbres, la mort des premiers nés…

Presque tout ce qui est « mal » vient de la souillure – assimilée aux femmes par les règles menstruelles. Le malaise qui rend malade devient mal-être dans la civilisation.

Disons donc « la » Covid pour emmerder les féministes et insinuer en subliminal que la nature chère aux écolos n’est que grouillement de maladies, émergentes comme les pays à immigrés – la onzième plaie de notre temps selon les réacs radicaux. Il y a beaucoup de sous-entendus dans la désignation féminine de Covid…

Ceux qui disent « le » Covid me paraissent plus logiques et plus sensés, mais on ne peut rien contre les mouvements de foules que tous les journaleux perroquettent à l’envi.

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4 réflexions sur “« La » Covid

  1. Je considère toutes les religions comme des poisons.
    Parmi elle, les trois religions du Livre sont particulièrement autoritaires, machistes, misogynes, considérant la femme comme impure et inférieure.
    Parmi les trois, le christianisme, après saint Paul, exècre la chair, la sexualité et l’ici-bas. Son idéal est l’abstinence – et rejoindre l’au-delà au plus vite.
    Je crois les préjugés chrétiens ancrés profondément dans les mentalités, même si le laisser-aller au plus facile a ici probablement agi dans le non choix du féminin pour Covid.

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  2. Je ne sais pas ce que ces malheureux catholiques vous ont fait, mais la haine est sacrément tenace.

    Exit Marie, Ste-Bernadette, Ste Thérèse et bien d’autres femmes très représentatives de LA sainteté dans l’église d’aujourd’hui.
    Qu’importe si les 3 vertus théologales sont LA foi, L’espérance et LA charité.
    Qu’importe si les 4 vertus cardinales sont LA tempérance, LA justice, LA force d’âme et LA prudence.
    Quand on déteste on ne compte pas, et LA religion catholique, dont les lieux de prière sont à peu près tous féminins (église, cathédrale, abbatiale, basilique, chapelles, collégiales) et bien qu’elle prêche LA rédemption, LA prière, LA fidélité et LA piété reste pour vous marquée par cette légende noire d’un péché (ah, tiens, mot masculin) originel strictement féminin.

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  3. C’est gentil de me lire. Vous comprendrez donc aisément que je discute les argument simplistes. Or ceux sur « le » Covid méritent d’être contestés. Une maladie est féminin en français mais ce n’est pas le cas en anglais où le mot DISEASE n’est NI féminin NI masculin mais neutre (c’est assez logique, il touche tout le monde de la même façon). De plus la traduction littérale du mot anglais (qui vient du français) est MAL (dis) AISE (ease). Mot qui est au MASCULIN en français (faute de neutre).
    Je comprends que le simplisme règne en maître dans la partie anglo-saxonnisée de la population qui ne se préoccupe pas d’histoire ni d’origines pour la langue mais va au plus pressé – mais je le conteste. ce n’est pas parce que les Québecois mettent Covid au féminin qu’il faut les suivre.
    Tout est dit dans le billet, je m’étonne que vous repreniez les mêmes arguments contestés comme si vous ne l’aviez pas lu.
    Quant au virus appelé SRAS-Cov2, il n’est au « masculin » que parce que le sigle commence par syndrome, mot masculin en français comme en anglais (syndrome respiratoire aigu sévère). Ce n’est donc pas « le » virus Cov qui est qualifié mais le syndrome qu’il engendre. Comme il est couronné, on dit « le » Coronavirus. Ce pourquoi je m’étonne de la féminisation de « la » Covid…

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  4. Bonjour,

    COVID-19 n’est pas le virus, mais la maladie, d’où le féminin utilisé au Québec
    Le virus c’est SARS-CoV-2.
    https://www.hopkinsguides.com/hopkins/view/Johns_Hopkins_ABX_Guide/540747/all/Coronavirus_COVID_19__SARS_CoV_2_

    Et disease se traduit par maladie ou affetion, tous deux féminins:
    https://www.linguee.fr/anglais-francais/traduction/disease.html#:~:text=maladie%20f%20(pluriel%3A%20maladies%20f,maladies%20peuvent%20facilement%20%C3%AAtre%20gu%C3%A9ries.

    Merci pour ce blogue, je vous lis régulièrement !

    Un québécois !

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