
Des extraterrestres infra-marins, il fallait y penser. Ce film de science-fiction est aussi un film d’action qui, même en version langue, n’ennuie jamais. Tout juste si l’on est parfois impatient de voir se terminer la descente dans les profondeurs ou la remontée vers la surface.
Un sous-marin nucléaire américain transportant des têtes MIRV de 50 kilotonnes se heurte à un obstacle inconnu au fond des mers. Il coule, avec ses 150 hommes à bord. La Marine des États-Unis cherche à sauver ce qui reste de son équipage et à éviter surtout que les Soviétiques, qui traînent dans le coin leurs « chalutiers » espions, ne s’emparent des têtes et des codes. Un commando SEAL est dépêché sur place via une plateforme pétrolière civile, réquisitionnée.


L’expédition devient vite un huis-clos à cause d’un ouragan en route et de la pression sous-marine. Les militaires envoyés au fond sont commandés par un psychopathe qui n’obéit qu’aux ordres… qu’il ne peut plus recevoir depuis la surface. Il s’enferme alors dans une paranoïa qui va le pousser aux extrêmes, son objectif ordonné étant de faire exploser une tête nucléaire au fond pour pulvériser le sous-marin et tout ce qu’il contient – sans parler de tout ce qui se trouve alentour, y compris la « chose » qui l’a heurté.
Le sous-marin lanceur d’engins USS Montana repose par 274 mètres de fond, mais au bord de la fosse des Caïmans qui s’enfonce jusqu’à 7 686 mètres de profondeur. Le docteur ingénieur Lindsey Brigman (Mary Elizabeth Mastrantonio), qui a conçu la plate-forme Deep Core, accompagne les trois militaires. Son ex-époux mais toujours amoureux, Virgil « Bud » Brigman (Ed Harris), se trouve dans la station comme contremaître à bord. L’équipe SEAL, commandée par le lieutenant de vaisseau Hiram Coffey (Michael Biehn), embarque à bord d’un bathyscaphe et Coffey commence à éprouver les effets d’un syndrome nerveux des hautes pressions. Ses mains se mettent à trembler, ce qui ne fera que s’aggraver, mais personne ne doit le savoir. Mission d’abord. Les marins ne découvrent aucun survivant mais que des cadavres, et un commando SEAL emporte les codes d’activation des missiles.


Mission accomplie ? C’est sans compter sur la paranoïa militaire. Les SEAL croient à un engin militaire expérimental russe et ordre leur est donner d’aller faire sauter le sous-marin en activant une ogive. Le commando réquisitionne le sous-marin de poche qui doit normalement permettre de désamarrer la grue qui relie la station Deep Core à la surface. Mauvais moment : l’ouragan se déchaîne et la grue se désagrège, entraînant la station vers les profondeurs. Les communications sont coupées et le lieutenant SEAL reste tout seul, sans ordres. Quant à Lindsey, elle a vu des phénomènes lumineux mais n’a pu les prendre en vidéo.
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C’est alors qu’une colonne d’eau, via le puits de plongée, s’introduit à l’intérieur de la station et impressionne ses occupants. Elle semble amicale et cherche à communiquer mais aperçoit la tête nucléaire que les SEAL sont en train d’armer. Le lieutenant coupe l’eau intelligente en fermant une porte de communication et se persuade que sa mission est en danger. Il arrête les « civils » sous la me,ace d’une arme et les enferme dans la cambuse. Ils sont libérés par l’ouvrier Coup d’bol (John Bedford Lloyd), blessé dans l’exploration de l’épave et qui était oublié à l’infirmerie. Coffey a pris un sous-marin pour envoyer l’ogive dans la fosse, Bud et Lindsey le poursuivent, combattant à l’aide d’engins. Passons sur le suspense. Coffey bascule et se noie sous la pression mais l’ogive armée descend. Il faut la désamorcer et Bud se dévoue, sachant qu’il n’aura pas assez d’oxygène pour remonter.


Mais la créature sous-marine qui est à l’origine de tout a compris : elle lui tend une tentacule et le sauve jusqu’à une poche d’air dans la mer, l’eau s’écartant comme devant Moïse… Il s’agit d’extraterrestres effarés d’observer les humains s’entretuer et pouvant détruire toute la planète grâce au nucléaire. Ne vaut-il pas mieux les éradiquer ? Ce pourquoi une vague gigantesque, comme un tsunami puissance dix, se forme sur les côtes. Mais le geste de Bud permet de comprendre que tous ne sont pas maudits et, par compassion pour son sacrifice, les extraterrestres sauvent les terriens de l’anéantissement (« sil existe un seul juste », disait Dieu à propos de Sodome). Le gigantesque vaisseau infra-marin extraterrestre émerge, plus grand que tout ce qu’on peut imaginer, disant la puissance de ces intelligences. C’est assez décalqué de la Bible, mais ça marche auprès des Yankees : la situation correspond à leurs mythes primaires.

J’ai l’air sarcastique parce qu’en effet l’histoire est une bluette sentimentale qui fait renouer un couple dans l’épreuve et soumet l’humanité à un test de bonté pour la sauver ou l’anéantir. Mais le découpage de l’action est exceptionnel et l’on est captivé, d’autant que les effets spéciaux ont obtenu un Oscar.
DVD Abyss – version longue (The Abyss), James Cameron, 1989, avec Ed Harris, Mary Elizabeth Mastrantonio, Michael Biehn, 2004, 2h51 v.longue, 2h19 v. cinéma, €17,84, Blu-ray €29,99
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