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10 Trakai en Lituanie

Le paysage défile, vu du bus. Ce ne sont que forêts de bouleaux et de pins rouges, des marais à tourbe. Quelques HLM à la campagne rappellent l’époque des kolkhozes. Il s’agissait, pour les travailleurs agricoles, d’avoir un logement décent bien que simple, plutôt que d’habiter sous la paille et sur la terre battue dans la boue de la campagne. Le bus est de marque turque Temsa, sous licence Mitsubishi Motors ; la marque, en faillite, vient de se rapprocher de Skoda. Un chêne est conservé entre les deux voies de l’autoroute, car on ne coupe pas les chênes, sauf s’ils sont malades ou présentent un danger. Le culte à la nature fait partie de la culture traditionnelle du pays.

A Trakai, toujours en Lituanie, un lac tranquille, de la brume, des canards et des poules d’eau. L’été, les enfants se baignent. Aujourd’hui quelques collégiens défilent, mais habillés jusqu’au cou avec en plus un bonnet. Il ne fait guère que 2°.

Le grand château a été détruit par les Teutoniques, que Pierre préfère appeler Porte-Glaive, mais le petit château insulaire, construit en briques rouges, peut se visiter. Il a été la demeure du grand-duc de Lituanie. Ce dernier n’est jamais devenu roi car il est mort avant, vers 80 ans, d’une chute de cheval. Il devait en effet être couronné par le pape et cela n’a jamais pu avoir lieu pour diverses raisons politiques. Nous visitons la salle du trône aux arcades de briques impressionnantes de légèreté, et quelques salles consacrées aux armes et aux portraits, dont un intérieur tartare. Le drapeau national, le Vytis, est expliqué et décliné en gravure, vitrail, peinture sur bouclier, et même sur la pièce d’un euro de Lituanie.

Tout en bas, dans la cour, une ouverture permet de voir le système de chauffage à la romaine : du feu de bois allumé sous les briques et des conduits menant la chaleur aux étages.

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Autre chemin, autre gîte

Nous prenons à huit heures un petit-déjeuner continental pour partir à neuf heures. Pain, beurre, croissant sucré, confiture, yaourt : ni fromage ni charcuterie sauf quelques tranches de saucisson in extremis. Des pêches-abricot sont mûres et fermes, c’est encore le meilleur. A propos de galbe, la fille immaculée mais bien roulée nous prend en photo pour montrer qu’elle reçoit aussi des groupes dans son gîte isolé.

Le sentier est aujourd’hui aisé, celui « secret » des pèlerins souvent à l’ombre. Nous marchons 18 km comme hier mais ils sont moins fatiguant car avec moins de relief et une tendance à descendre. Érables, genévriers, chênes verts, charmes, hêtres, laissent peu à peu la place à la forêt de chênes pubescents (à poil). Quelques spécimens sont majestueux, le tronc large, la frondaison haute. Le chêne pubescent se reconnaît à son gland dressé sur pédoncule court et par les poils serrés sur le dessous des feuilles – ce qui justifie son nom un brin sexuel…

En poursuivant la métaphore érotique, « le charme d’Adam est d’être à poil » : tel est le moyen mnémotechnique pour reconnaître le charme aux feuilles dentelées du hêtre aux feuilles poilues. Le guide nous montre aussi la cardère, un chardon servant à carder la laine, de la famille de l’artichaut. La plante est aussi appelée « bar à chardonneret » car ses feuilles recourbées retiennent l’eau de la rosée. Je reconnais le fragon, ce faux houx aux baies rouges si jolies à Noël, j’apprends qu’on l’appelle aussi « asperge des Romains » car les pousses se mangent, confites au sel ou au vinaigre. Des cyclamens fleurissent, qu’une fille appelle improprement crocus.

Nous « écharpons » (comme dit le guide) la forêt ombreuse composée de hêtres et de chênes dans le Bosco Vergone del Lupo. De grands chênes centenaires à embrasser à plein bras s’élèvent ici ou là, souvent à la croisée des chemins forestiers. Le groupe s’empresse d’aller faire câlin, enserrer le tronc mâle craquelé comme la patte d’un éléphant pour « capter l’énergie ». Le lierre pousse avidement, les feuilles jeunes vigoureusement dentelées à cinq pointes. Une fois adultes, plus haut sur la liane, elles prennent une forme de triangle : elles n’ont plus à être mignonnes pour séduire.

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