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Lipari, île éolienne

Un hydrofoil des Liberty Lines, nous emporte en une heure pour l’île de Lipari avec escale à l’île de Vulcano. le guide nous égrène plusieurs fois, comme si nous devions les apprendre par cœur, les noms du chapelet des Sept îles, les Éoliennes : Lipari, Vulcano, Salina, Panarea, Stromboli, Filicudi, Alicudi… À 15h30, il n’y a pas trop de monde dans le bateau. L’hydrofoil est rapide, les paysages insignifiants derrière les vitres salies d’embruns. Derrière moi, deux adolescentes de 14 et 16 ans et un pré-ado de 12 ans, leur petit frère, le teint caramel tous les trois, la peau fine, tous blond vénitien. Un membre de la famille les attend sur le quai de Lipari et ce sont de grandes embrassades. En me levant de mon siège, je ne vois du gamin qu’un enchevêtrement poulpeux de jambes et de bras nus.

Les bagages sont emmenés directement à l’hôtel par une voiture. Pour nous, c’est une promenade d’une heure dans le Corso Victor Emmanuel II. L’endroit est calme, quasiment plus aucun touriste, cela se change d’hier à Taormina. Les boutiques sont ouvertes, offrant les bijoux en obsidienne, spécialité de Lipari, des caprons confits au sel dans les épiceries, des terres cuites de dieux antiques et des scènes imitées de la sculpture grecque d’un artiste mort il y a deux ans. Ma mère m’avait rapporté il y a trente ans une tête de Neptune en terre cuite achetée ici. L’artisanat n’a pas changé, sauf les prix : le Soleil est à 35€, la Trinacria à 40€ et Éole à 130€. Cette trinacria ou triskèle, est le symbole de la Sicile, une tête de femme en Méduse entourée de trois jambes courbées vers la droite. Outre les trois caps, elle symbolise la synthèse des trois cultures : grecque, normande, arabe.

Nous voyons des tombes grecques, des tombes romaines, de petits thermes romains dans la ville.

L’hôtel de Bougainville, quatre étoiles, via Balestrieri, est assez loin du centre balnéaire, de l’autre côté du port et à l’écart du front de mer. Il est calme, tout en longueur,au milieu d’un jardin fleuri. Ma chambre donne sur un terrain de foot où s’entraînent de jeunes adultes. Il n’y a quasiment pas un brin d’herbe sur le terrain, seules quelques plaques vertes sur les bords. Il fait toujours aussi chaud, même en mer. La déshydratation nous fatigue.

Le dîner est collectif à l’hôtel, à 19h30. Des pâtes sauce tomate, olive et câpres, du filet pané de maquereau avec une salade de tomates, des morceaux de melon d’eau et de pastèque en dessert. Le vin du pays est un peu décevant, un rouge de 2021 fade, ou un blanc un peu plus typé.

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Taormina 1

Le bus prend l’autoroute jusqu’à Taormina. Nous passons devant le complexe pétrochimique de Thasos.

La cité de Taormina est perchée au sommet du mont, celle de Naxos est au bord de la mer, juste au pied.

A l’entrée du Corso un adolescent de 13 ou 14 ans est assis sur une borne. Il porte une chaîne d’or au cou et des lunettes transparentes qui lui couvrent les tempes. Étonnant comme les Italiens font frime, arborent des déguisements à la mode pour se mettre en valeur. S’y ajoute, à cet âge, l’obsession de l’identité, savoir comment se positionner par rapport aux autres.

Des céramiques très colorées trônent dans les vitrines. Elles sont vives, fraîches, méditerranéennes ; elles donnent envie.

Nous visitons le théâtre grec (encore un) creusé dans la colline au IIIe siècle avant. Il fait 109 m de diamètre et a été remanié par les Romains. La vue porte sur le mont Venere et sur l’Etna.

Le Corso Umberto est très touristique et tout luxe, comme à Capri, Cannes ou Saint-Tropez. Il n’a aucun intérêt à mes yeux, sauf à voir défiler des pétasses qui se dandinent couvertes de falbalas fluides et ornées de bijoux clinquants, des lunettes plus ou moins noires permettant de voir sans être vu l’effet de leur séduction. J’observe au théâtre quatre riches femmes qui font jeunes de loin mais assez mûres de près ; elles portent chacune une robe de couleur différente, bleu azur, beige doré, rose fuchsia, blanc ; elles sont peut-être polonaises ou biélorusses.

Un couple chinois aux deux grosses valises portant une étiquette avec l’indicatif téléphonique +66 débarquant d’un van Mercedes noir aux vitres fumées devant le seul hôtel cinq étoiles du théâtre, avec une plaque de carte Gold. Peut-être de gros compradores chinois de Thaïlande. Ou les nouveaux Maîtres du monde de Shanghai.

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