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Samarcande, mausolée Gur-Emir et medersas

L’après-midi, nous allons au mausolée Gur-Emir, celui même où repose Tamerlan dès 1405. Il l’a fait construire lui-même avant sa mort pour son petit-fils préféré Mohammed Sultan, mort deux ans avant, pendant l’expédition d’Asie mineure. Les deux fils de Timour y sont inhumés, Oulougbek aussi. Le mausolée complète autour d’une cour une medersa et la khanaka, le couvent des derviches. La coupole, de mosaïque glacée bleu azur moucheté de jaune d’or et d’outremer, est cannelée de 64 rainures. Cela lui donne une légèreté visuelle étonnante.

Les murs intérieurs sont ornés de reliefs dorés géométriques et de peintures bleu ciel sur des bossages en papier mâché. Les fenêtres à vitraux clairs s’ouvrent comme des grottes aux stalactites de stuc.

L’épitaphe de Timour, sur sa pierre tombale en néphrite vert foncé, maudit quiconque qui dérangerait le mort. Celui qui ouvrirait la tombe attirerait l’invasion sur son pays. Des archéologues soviétiques athées ont exhumé le cadavre pour tenter de reconstituer ses traits. C’était en mai-juin 1941 et, le 21 juin, l’Allemagne nazie entrait brusquement en Union soviétique avec des intentions rien moins que pacifiques…

Trois medersas du Registan sont à voir : Chir-Dor, Oulougbek et Tilla-Kari. Elles datent du 15ème siècle, celle d’Oulougbek – appelée Mirza – des années 1417-1420. Sur Registan Square, la porte de la mosquée indique la direction de La Mecque. Son plafond est décoré à la feuille d’or.

Ici règnent les marchands du temple, il y a des boutiques partout qui vendent des tapis, des vêtements, des souvenirs de pèlerinage. Le Registan était par tradition le centre marchand, artisanal et culturel de la ville depuis le 11ème siècle. Ce lieu public central de la ville montrait les exécutions capitales, criait les ordonnances du Khan et accueillait les fêtes populaires.

C’est toujours le cas : sur l’esplanade a lieu une grande fête des étudiants, musique locale à fond dans les haut-parleurs et danses rituelles de la jeunesse. C’est une occasion de badauder pour les spectateurs qui, dans ce pays, adorent ça.

Autour jouent les gamins, tout à leur imagination. Un petit dur en bermuda et torse nu, le corps pain d’épice et les cheveux blond ras, a la poitrine toute griffée par ces jeux violents. Un plus grand l’entreprend d’ailleurs et ne le ménage pas.

Nous n’avons qu’à peine le temps de souffler que, vers 19 h, nous devons quitter l’hôtel où nous venons de revenir, une demi-heure avant, pour aller dîner « chez l’habitant ». Il s’agit d’une extension de ces restaurants privatifs, mis à la mode à Moscou dans les dernières années soviétiques. Nous sommes accueillis dans une grande maison d’hôte. Un particulier loue son cadre et vend ses repas traditionnels. Sa grande terrasse, qui domine la cour, est fort agréable. Nous sommes servis sur une longue table et les plats montent directement de la cuisine par l’escalier. Salades diverses, samosas et le fameux « plof » qui est du riz pilaf au mouton gras, agrémenté de carotte et de raisins secs comme dans un couscous.

 

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