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Tahiti à voile

Les plaisanciers étrangers sont les bienvenus dans les marinas de Tahiti ; les riches surtout, ils dépenseraient énormément et auraient ainsi injecté 1 milliard de XPF dans l’économie du fenua. Un quart des navires qui visitent le fenua aurait un budget de 130 000 XPF pour leur séjour. Mais dans le haut du panier, un autre quart de ces visiteurs, sur les yachts des milliardaires, aurait un budget supérieur à 800 000 XPF, ce qui fait considérablement s’élever la « moyenne » ! Les responsables du tourisme précisent que plus de 70% des navires ont des réparations à faire soit un budget moyen de 360 000 XPF ; plus de 53% des plaisanciers annoncent vouloir rester plus de 90 jours, la note des courses augmente !

voilier tahiti

Les bateaux peuvent se déplacer facilement, ces plaisanciers  abordent les archipels peu visités par les autres touristes. Les Marquises sont abordées par plus de 2/3 des plaisanciers, 86% visitent les Tuamotu, principalement Fakarava. Ceux-là investissent surtout dans l’artisanat local plus que dans les activités touristiques. Ils visitent en moyenne 3 archipels par voyage. Ils semblent satisfaits des infrastructures nautiques mais constatent que l’accès au Wi-Fi est lamentable… et ils s’en plaignent. Si seulement ils étaient entendus ! L’accès à l’internet est un triste monopole ici.

En février, 680 kilos de cocaïne sont saisis au large de Mangareva (Gambier) sur un voilier de 10 m battant pavillon panaméen en transit entre l’Amérique du Sud et l’Australie. À bord, 3 hommes. La valeur marchande en XPF est de 20,4 milliards si elle était vendue au gramme aux consommateurs. Ce sont les marins du Prairial qui ont arraisonné le petit voilier criminel.

Quelle honte ! Des individus – cinq ! – ont débarqué sur l’île Maria (Australes) inhabitée et dépendant de Rimatara, pour y pêcher, mais également pour « récupérer » les plumes rouges des queues des tava’e (paille en queue à brin rouge) pour la confection de costumes pour le concours du Heiva… Selon un membre de l’association Rima ‘Ura à Rimatara les besoins en plumes rouges pour satisfaire ce groupe de danses atteindraient 1 500 à 2 000 plumes. On sait que lorsqu’on enlève les plumes de leur queue, les tava’e abandonnent leur nid et l’on ne sait pas pourquoi. C’est sur les réseaux sociaux que se sont pavanés les voleurs de plumes…

bateau tahiti

Une délégation des Australes a fait le voyage à la capitale (Papeete) pour défendre la création d’une aire marine protégée autour de l’archipel. Aita ! (non) a dit le gouvernement. Le ministre de l’Environnement et du Patrimoine Heremoana Maamaatuaiahutapu indique : « La Polynésie est déjà le plus grand sanctuaire marin de la planète depuis 2002. Nous n’avons pas attendu Pew (fondation américaine financée par le lobby pétrolier) pour cela. Notre pêche est déjà écologique. Depuis 2000, plus aucune flottille étrangère n’est autorisée à pénétrer dans nos eaux territoriales. Notre stratégie est de classer toute la ZEE en aire marine gérée en travaillant à l’installation d’un continuum régional, avec nos voisins du Pacifique. » On dirait bien que…

Hiata de Tahiti

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Piafs de Tahiti

Le phaeton à brins rouges est un magnifique oiseau appelé paille-en-queue à la Réunion, tavake aux Tuamotu (pas de photo, toutes sous copyright). A Raroia, les tavake assurent le spectacle par leurs parades nuptiales et s’adonnent à une véritable cacophonie. Les oiseaux ont des ébats bruyants. Les vols nuptiaux sont insolites, les oiseaux exécutent des figures circulaires et poussent des cris gutturaux. Ils démarrent par des battements d’ailes rapides, les uns suivant les autres, « freinent » en plein vol, queue à la verticale puis reprennent voltiges et ascensions, balancent dans tous les sens leurs rectrices rouges. Les parades nuptiales terminées, les couples peuplent les miki miki. La femelle élabore un nid sur le sol où elle élèvera durant plusieurs semaines son oisillon. Le mâle est impliqué et assure bien son rôle de père, participe à l’incubation et à la recherche de nourriture pour sa femelle et son petit. Tout petit, le paille-en-queue est entièrement recouvert d’un duvet blanc gris. Puis apparaissent de petites plumes blanches et noires sur les ailes et la tête. A la maturité, son plumage laiteux apparait ainsi que les deux virgules sous ses yeux noirs, et son bec devient rouge. Ces rectrices rouges de 50 cm (plumes de queue) poussent à leur tour. Ils ne se reproduiront qu’à l’âge de 4 ans. Le tavake est à l’abri des rats, chats, chiens, cochons, hommes sur l’atoll de Raroia et l’on peut se réjouir de la survie de cette espèce louée et chantée dans tout le Pacifique (te tavake no raroia ou à l’île de Pâques manu tavake).

Il y a quelques mois, un sauveteur avait recueilli deux oisillons tombés des nids à Raroia. Le jeune fou n’a pas survécu mais le jeune gygis a bien grandi grâce aux soins de son ami pêcheur. Il est devenu un bel oiseau, a pris son envol accompagné par d’autres gygis, mais il revient chaque jour à 6, 12 et 16 heures réclamer en piaillant les morceaux de poissons frais que capture pour lui son sauveteur.

Encore un oiseau en voie de disparition inscrit sur la liste des espèces à protéger : la gallicolombe érythroptère (famille des pigeons). Elle est nommée tutururu aux Tuamotu, ‘u’u’aira’o aux Îles de la Société. Il mesure 25 cm de long, le mâle est gris ardoise, ailes et dos brun-roux, tête, gorge et poitrine blanches. La femelle marron chiné de roux. L’espèce est grégaire. L’oiseau ne vole que rarement. Il cherche sa nourriture au sol et mange des graines, des fruits, des bourgeons, des petits invertébrés. C’est un oiseau endémique à la Polynésie française. Les prédateurs a conduit l’espèce au bord de l’extinction.

Les aquaculteurs de paraha peue (platax orbicularis) sont actuellement au nombre de 4, tous installés à la presqu’île : 2 à Tautira, 1 à Vairao et 1 à Teahupoo. Ils ont tous choisi de faire du grossissage dans des cages flottantes situées dans le lagon. Les alevins sont vendus actuellement 12 FCP la pièce de 10 grammes par le centre technique aquacole alors qu’en France un alevin de 2 grammes est cédé au prix de 24 FCP aux éleveurs. En douze mois, ce poisson atteindra un poids de 900 grammes ; il ne faut que 8 mois pour un poids de 500 grammes. Mais il souffre d’une forte mortalité dans le mois suivant sa mise en cage dans le lagon.

Ouf ! Les orangers de Tamanu sont saufs : le programme de replantation a commencé. Après trois heures de marche depuis Punaauia, les plants d’orangers, cinquante pour le moment, ont été replantés sur les hauteurs du centre de l’île. 150 autres seront plantés d’ici le mois de juin. Le « jardin de Tamanu » est vaste de 3,5 ha qu’il a fallu débrousser, il accueillera 200 plants d’orangers en 2012, et autant en 2013. Les pieds doivent être espacés d’au moins 3 mètres. Dans 5 ans, ce lieu devrait être un magnifique verger.

Parution de ‘Maui et la naissance des îles‘ aux éditions Haere po, 66 pages, en franco-tahitien, illustré par des dessins de Jean-François Favre. Le livre est en vente à la librairie l’Harmattan à Paris pour les farani de France ! Maui est un grand héros légendaire de la cosmogonie polynésienne.

Hiata de Tahiti

Une ancienne édition de légende disponible sur Amazon :

Edward Dodd, La légende de Maui, 1985, éd. Haere po no Tahiti, 103 pages

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