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Tahiti à voile

Les plaisanciers étrangers sont les bienvenus dans les marinas de Tahiti ; les riches surtout, ils dépenseraient énormément et auraient ainsi injecté 1 milliard de XPF dans l’économie du fenua. Un quart des navires qui visitent le fenua aurait un budget de 130 000 XPF pour leur séjour. Mais dans le haut du panier, un autre quart de ces visiteurs, sur les yachts des milliardaires, aurait un budget supérieur à 800 000 XPF, ce qui fait considérablement s’élever la « moyenne » ! Les responsables du tourisme précisent que plus de 70% des navires ont des réparations à faire soit un budget moyen de 360 000 XPF ; plus de 53% des plaisanciers annoncent vouloir rester plus de 90 jours, la note des courses augmente !

voilier tahiti

Les bateaux peuvent se déplacer facilement, ces plaisanciers  abordent les archipels peu visités par les autres touristes. Les Marquises sont abordées par plus de 2/3 des plaisanciers, 86% visitent les Tuamotu, principalement Fakarava. Ceux-là investissent surtout dans l’artisanat local plus que dans les activités touristiques. Ils visitent en moyenne 3 archipels par voyage. Ils semblent satisfaits des infrastructures nautiques mais constatent que l’accès au Wi-Fi est lamentable… et ils s’en plaignent. Si seulement ils étaient entendus ! L’accès à l’internet est un triste monopole ici.

En février, 680 kilos de cocaïne sont saisis au large de Mangareva (Gambier) sur un voilier de 10 m battant pavillon panaméen en transit entre l’Amérique du Sud et l’Australie. À bord, 3 hommes. La valeur marchande en XPF est de 20,4 milliards si elle était vendue au gramme aux consommateurs. Ce sont les marins du Prairial qui ont arraisonné le petit voilier criminel.

Quelle honte ! Des individus – cinq ! – ont débarqué sur l’île Maria (Australes) inhabitée et dépendant de Rimatara, pour y pêcher, mais également pour « récupérer » les plumes rouges des queues des tava’e (paille en queue à brin rouge) pour la confection de costumes pour le concours du Heiva… Selon un membre de l’association Rima ‘Ura à Rimatara les besoins en plumes rouges pour satisfaire ce groupe de danses atteindraient 1 500 à 2 000 plumes. On sait que lorsqu’on enlève les plumes de leur queue, les tava’e abandonnent leur nid et l’on ne sait pas pourquoi. C’est sur les réseaux sociaux que se sont pavanés les voleurs de plumes…

bateau tahiti

Une délégation des Australes a fait le voyage à la capitale (Papeete) pour défendre la création d’une aire marine protégée autour de l’archipel. Aita ! (non) a dit le gouvernement. Le ministre de l’Environnement et du Patrimoine Heremoana Maamaatuaiahutapu indique : « La Polynésie est déjà le plus grand sanctuaire marin de la planète depuis 2002. Nous n’avons pas attendu Pew (fondation américaine financée par le lobby pétrolier) pour cela. Notre pêche est déjà écologique. Depuis 2000, plus aucune flottille étrangère n’est autorisée à pénétrer dans nos eaux territoriales. Notre stratégie est de classer toute la ZEE en aire marine gérée en travaillant à l’installation d’un continuum régional, avec nos voisins du Pacifique. » On dirait bien que…

Hiata de Tahiti

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Makatea (Papa tea ou le rocher blanc)

CARTE MAKATEA

ILE DE MAKATEAL’ATR (avion de transport régional) qui relie Papeete à Tikehau aux Tuamotu survole un « minuscule haricot blanc » à 180 km au nord de Papeete. Ce minuscule atoll, parmi les 76 qui constituent l’archipel des Tuamotu, a marqué le 20e siècle en Polynésie.

Makatea (1)

Ce confetti, sorti des flots, sans plaine littorale, entouré d’un récif frangeant, mesure 7,5 km dans sa plus grande longueur et 4 km dans sa plus grande largeur, soit une superficie de 28 km2. Il se situe par 115°30’ de latitude Sud et 148°11’ de longitude Ouest, contient 68 habitants en 2012, et possède à Puutiare son point le plus élevé : 110 m !

Makatea (4)

Makatea appartient au groupe des 132 atolls soulevés dans le monde, il est l’atoll le plus élevé de toute la planète. Ce soulèvement serait consécutif à un mouvement tectonique ancien lors de l’érection des îles de Tahiti et Moorea qui aurait provoqué la surrection des îles avoisinantes, dont Makatea, distant seulement de 230 km de Tahiti.

Makatea est difficile d’accès à cause de ses falaises abruptes et ses récifs, on y trouve seulement deux plages minuscules à Moumu et Temao. Le sol est fertile, l’île est boisée de cocotiers et d’arbres à pain.

Je vous souhaite une agréable découverte des Tuamotu et particulièrement de Makatea.

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Une légende raconte que l’île de Makatea a été découverte par le grand guerrier Tu envoyé par le roi Pomare en mission à Tikehau. Sans s’arrêter il aurait surnommé ce rocher Ma’a Tea (poussière de clarté). Son fils Tuanaroa revenu bien des années après, pris possession au nom de son roi et l’aurait nommé l’île Papa Tea (rocher blanc, pierre soulevée et jetée sur l’océan). Vaitepaua renvoie elle au paua, feuille de cocotier tressée qui servait de réceptacle pour l’eau de pluie aux temps anciens. Les marae ont presque tous disparu sur l’île.

Makatea (20)

Aperçue le 13 février 1606 par les Occidentaux, Makatea s’est tout d’abord appelée Sagittaria de Quiros.

Jakob Roggeveen, navigateur hollandais, avait découvert l’île en juin 1722 et l’a nommée Eyland van Verwikking (Ile de la distraction). L’accueil des habitants ne fut guère cordial mais, après quelques coups de feu des visiteurs, tout se calma. Les marins débarquèrent et purent obtenir une abondance de provisions.

1812, Makatea est devenue un bagne.

Makatea (21)

1832, les hommes de Moerenhout se rendirent dans l’île pour y faire du bois, y trouvèrent des arbres de si grand taille qu’ils ne purent les transporter.

1860, le capitaine Bonnet, officier retiré à Tahiti y découvre un gisement de phosphates.

1898, une exploitation privée, artisanale est tentée puis abandonnée, faute de moyens techniques.

Hiata de Tahiti

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Du vent à Tahiti

Makemo atoll des Tuamotu, 56,2 km2 de terres émergées, surface du lagon 854 km2. Troisième plus grand atoll des Tuamotu après Rangiroa et Fakarava. Les éoliennes gisent au sol ! Les éoliennes devaient devenir un projet pilote et… un modèle pour les autres ! Aujourd’hui, on est revenu à l’électricité d’origine thermique, néanmoins tous les habitants n’ont pas encore été raccordés au réseau. La faute à qui ? Fiu ! C’était il y a dix ans, la SEM (Société d’Economie Mixte) était délégataire de service public et détenue à 66% par le Pays, le reste du capital est réparti entre la Société de réseaux d’études et de service (SPRES) et la société d’études et de développement polynésienne (SEDEP) appartenant à l’homme d’affaires Dominique Auroy. Par manque de pépètes. Il est urgent d’attendre.

Manuae

En attendant, le réchauffement climatique poursuit ses effets.

Le samedi 12 décembre, en 24 heures, il est tombé 179 mm d’eau à Papenoo (côte est de Tahiti), 201 mm à Maheana, 163 mm à Hitiaa à 2 m d’altitude et 168,4 mm à Hitiaa à 500 m d’altitude. Un homme est décédé suite à un éboulement qui a détruit sa maison. Les crues étaient impressionnantes, des torrents de boue et d’eau dévalant à toute allure, emportant maisons et voitures. Les habitants de la vallée d’Onohea ont dû être évacués, la rivière ayant recouvert la route. Le lendemain… on constate une soixantaine de maisons détruites, des familles ont tout perdu. Là encore la solidarité polynésienne n’est pas qu’un mot.

cyclone pam

Le cyclone Pam dévaste le Vanuatu, 16 morts, 450 millions de dollars de dégâts, des rafales de vent à 320 km/h. Comme toujours, les Polynésiens sont solidaires et envoient des conteneurs de dons, des secouristes, des bûcherons, des agents EDT sur place pour aider les populations.

En attendant, la prévarication continue.

atoll

Scilly ? Ce nom ne vous dit rien pour les antipodes ? Confetti de 4 km2, appelé aussi Manuae est un atoll sans passe, couvert de cocotiers dont on a parlé récemment au tribunal correctionnel. De la prison a été requise contre René Taputu, le « roitelet » de l’atoll de Scilly. Cet individu se serait érigé en roitelet depuis plus de 30 ans. D’après le procureur, « il y a créé une communauté sur laquelle il règne, il y vit avec un harem, des enfants naissent sans même être déclarés, vivent sans électricité, sans soins. Il cultive du paka (cannabis) et pêche la tortue (espèce protégée). Le pays devra un jour ou l’autre prendre ses responsabilités et organiser le rapatriement de cette communauté. Il pourra compter sur le concours du Haut-Commissariat ». N’y aurait-il pas un castelet libre à Tahiti pour y loger ce roitelet et sa cour ?

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Mer amère à Tahiti

En février une tortue verte avait été découverte au large près d’un dispositif de concentration de poissons, la patte et la tête coincées dans du matériel de pêche. Le MRCC et la Diren l’avaient confié au docteur vétérinaire de la place, spécialisé en reptiles. Son foie et ses reins étaient abîmés, elle était maigre, déshydratée. La tortue baptisée Hope (Espérance) a été remise en forme avant de subir une opération. Intubée elle a été nourrie avec un mélange de soupe de légumes, de vitamines et de produits pour la soigner. Elle a été amputée sous anesthésie de la patte avant droite. L’opération a duré 5 heures. Elle se trouve actuellement en convalescence, ses soignants espèrent la relâcher d’ici 2 à 3 mois.

hope la tortue verte de tahiti photo ladepeche

Des nouvelles fraîches : Hope survivra sur trois pattes. Elle passe sa convalescence au centre des tortues du Méridien de Bora Bora. Elle est actuellement entre les mains des biologistes. Elle est en forme, a commencé à se nourrir seule. Pour le moment elle est seule dans son bac, sa cicatrice mettra 45 à 60 jours pour guérir. Elle nage sans aide. Ensuite elle ira dans un hoa vivre en semi-liberté et, si tout se passe bien, elle retrouvera le grand bleu en fin de convalescence.
L’Assemblée nationale a voté la création de l’Agence française de la biodiversité, 5 sièges du conseil d’administration sont réservés aux Ultramarins. Il faudrait faire vite, ici au fenua, car 61 espèces sont en danger critique d’extinction. La Polynésie française, c’est 88 espèces éteintes, 61 espèces en danger critique d’extinction, 87 espèces vulnérables et 21 en danger. Des chiffres encore ? La France compte 13 325 espèces endémiques ; 10% des récifs coralliens mondiaux sont « en France » (4e rang mondial) surtout en Nouvelle-Calédonie et Polynésie. La Nouvelle-Calédonie abrite à elle seule 3 000 plantes dont 2 423 sont endémiques. La Polynésie française compte plus de 550 plantes, 989 mollusques (sur terre et en mer) et 27 oiseaux endémiques. La Polynésie française compte à elle seule 20% des atolls de la planète.

chanos chanos poisson lait

Dans la presqu’île Vairao, l’Ifremer étudie actuellement l’espèce Chanos chanos ou poisson-lait. Lors de mon séjour à Kauehi, j’avais déjà brièvement évoqué le chano, connu localement sous le nom de pati ou ava. Les scientifiques ont sélectionné 500 individus afin de poursuivre un élevage pilote. Ce petit poisson est intéressant pour les pêcheurs et les gourmets. Ce poisson herbivore est présent dans les eaux des Tuamotu et offre un ratio intéressant entre ses faibles besoins alimentaires et sa croissance. Les pêcheurs devraient également tendre l’oreille car le Chanos chanos pourrait remplacer la sardine achetée à grands frais (+ 2000 XPF le carton de 10 kg) pour servir d’appâts. Pour déguster le chano, nous attendrons encore un peu, priorité aux pêcheurs.

jeune marin torse nu

Un jeune marin-pêcheur avait disparu du Vini Vini 9. L’équipage le pensait tombé à la mer, avait averti le MRCC qui avait organisé une importante et coûteuse opération de recherche en engageant le Gardian de la flottille 25F de la Marine Nationale et l’hélicoptère inter-administrations Dauphin, ainsi que trois navires de pêche dont celui du disparu. Après près de 24 heures « d’absence » le disparu est réapparu – alors que les recherches venaient d’être arrêtées. Il s’est réveillé après un repos de presque 24 heures et est venu sur le pont, effarant tous ses collègues. Fatigué, c’était sa première campagne de pêche, il s’était trouvé un petit coin à l’avant du bateau pour dormir sans prévenir quiconque, enroulé dans une couverture, l’équipage le cherchait dans la partie vie du bateau à l’arrière. Tout est bien qui finit bien, mais combien de moni envolé encore une fois ?

Hiata de Tahiti

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Cuisine Tahiti

C’est surtout sur les atolls que l’on utilise la noix de coco pour fabriquer de délicieux pains paumotu. Pas de boulangerie ici. La noix de coco est la matière première de l’alimentation des Paumotu. Ici sur l’atoll, on utilise le fruit ancestral pour élaborer des plats traditionnels. Dans la noix de coco, tout s’utilise : l’eau de coco, le lait de coco, l’amande râpée et même le germe. Les noix de coco à maturation procurent un germe comestible appelé nounou. Tombée à terre la noix de coco germe et l’eau de coco se transforme en boule de chair comme de la mousse blanchâtre qui se développe dans la noix. Une sorte de barbe à papa paumotu ! On tranche la noix, on extrait la boule de germe et on la consomme crue, elle a un goût sucré.

coco cocotier

L’eau de coco et le nounou sont utilisés pour la confection de pains sucrés typiques de l’archipel. L’avaro, pain à base de lait de coco sucré cuit au four tahitien. Au fait, ceux qui avaient construit un four tahitien, il est temps de vérifier si tout est en ordre car bientôt le temps des barbecues en France avec l’arrivée des beaux jours !

L’ipo est un pain cuit à base de farine dans l’eau. Le tuuipa’a est un ipo mélangé avec du nounou pakari râpé et légèrement sucré tandis que le itiiti est du ipo cuit dans de l’eau de coco et arrosé de lait de coco (vous suivez ?…). Les faraoa nounou sont des galettes de pain cuites sur les pierres. Enfin, le karapu nounou se compose de boulettes de pain coco cuites dans la casserole avec de l’eau de coco et du sucre.

Vous verrez bien sûr que ce sont des recettes nourrissantes et caloriques si venez passer vos vacances sur un atoll des Tuamotu. Vous aurez alors tout loisir d’apprendre ces recettes des Paumotu car à ce jour aucune publication n’est parue quant à la pâtisserie paumotu. Avis à la population.

noix de coco bronzees

Uru et Taro à l’honneur. Avant l’arrivée des Blancs, le taro, l’uru (dire ourou) et la banane étaient les principaux aliments des populations des îles de la Polynésie. Le taro ou Colocasia esculenta, appelé encore madère, chou-Chine ou dachine, demeure un aliment consommé et apprécié des Polynésiens. Il est aujourd’hui cultivé dans des terrains marécageux. On établit une plantation avec de jeunes pousses provenant de vieux pieds que l’on pique dans des trous de 20 cm de profondeur dans la vase, espacés de 80 cm. La récolte a lieu au bout de 8 à 14 mois. Les Australes fournissent le meilleur taro de Polynésie. On consomme le rhizome bien sûr mais aussi les jeunes feuilles (pota) et les jeunes tiges (fafa), les épinards polynésiens.

bananes taro tahiti

Mais le fruit de l’arbre à pain est plus favorisé par les Tahitiens. L’arbre à pain pourrait bien être le produit de demain. Importé d’Indonésie par les navigateurs polynésiens l’Artocarpus altilis possède des propriétés médicinales et nutritives. Le latex de l’arbre est utilisé par traiter des fractures, des foulures ou des douleurs articulaires. Ce fruit est riche en vitamine C et sa farine ne comporte pas de gluten. Il demeure toutefois difficile de faire admettre aux plus jeunes les qualités du taro et du uru tant ils préfèrent aller acheter, fort cher du reste, un big machin plein de graisse et de sauce mais vanté à la télé, dans les journaux, par les potes.

Hiata de Tahiti

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Drôles de drames à Tahiti

Barthélémy Arakino, originaire des Tuamotu, a quitté la scène à l’âge de 58 ans. La dernière voix Kaina s’est éteinte. Hospitalisé en novembre dernier suite à une insuffisance respiratoire provoquée par une affection due au virus du chikungunya. Il demeurait le dernier représentant de la chanson Paumotu, après Emma Terangi. C’était un grand artiste qui a eu un parcours local mais aussi national. Il avait réussi à s’imposer au concours 9 semaines et 1 jour avec une chanson que tout le monde pensait ringarde : Café de l’amour. Il s’était produit aux Francofolies de la Rochelle en 2005 devant 20 000 personnes.

barthelemy arakino

Radio cocotier : « Tu savais que la fille de X était en France ? – Aita (non). – Si, si, elle est en France et elle donne des leçons de piano à la Sorbonne. – A la Sorbonne ? Elle a un diplôme de piano d’ici. Elle était pas partie avec son tane (époux) en Suisse ? – Aita, aita, c’est à la Sorbonne. – Ah ! bon »

salade

T’as-pas d’salades ? J’ai envie de manger de la salade ! J’te dis que j’ai pas d’salade. Discussion stérile car en saison des pluies, y a pas de salade ou si peu… Tous les ans c’est la même constatation. En allant au marché vers 4 heures du matin, on a une toute petite chance sinon il faut se passer de salade. Les maraichers peinent à produire. Les prix prennent la grosse tête et la salade (pas très belle malgré tout) s’arrache à 800F le kilo (6,70 €) au lieu de 400F (3,35 €) habituellement.

chou chinois

Cette pénurie concerne surtout les salades et dans une moindre mesure les tomates, les navets, les pota (choux chinois ou blettes). Cette saison des pluies abondantes impacte les cultures, principalement à la presqu’île de Tahiti, la principale zone agricole. Tous les ans le problème se repose. Les Autorités ont autorisé l’importation de 30 tonnes de salades sur pied car la consommation locale mensuelle atteint les 80 tonnes ! Pas d’autosuffisance alimentaire aujourd’hui, ni pour demain.

requins

La législation est formelle. Les mammifères marins et les requins sont des espèces protégées arrêté n°396/CM du 28/04/2006. Trois pêcheurs de Bora Bora ont massacré 5 (cinq) requins-citron et prétexté qu’ils ne connaissaient pas la réglementation ! Pour traduire ces contrevenants devant la Justice, il faut une plainte, mais actuellement aucune plainte n’a été déposée. Les trois pêcheurs auraient expliqué que les requins étaient dans une zone où il y a avait des enfants…

Hiata de Tahiti

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Faits d’hiver en été à Tahiti

Même si, ici, c’est l’été – l’inverse austral de la métropole – la déshumanité n’en finit pas…

Jugé pour « esclavagisme moderne », l’homme de 74 ans employait deux salariés dans sa boulangerie, l’un depuis 14 ans l’autre depuis 4 ans sans les avoir déclarés. Ces « esclaves » travaillaient 7 jours sur 7 pour un salaire hebdomadaire de 21 000 XPF (176 €) et étaient contraints d’avoir un compte à crédit ouvert dans l’épicerie aussi propriété du vieil homme. Cet Harpagon avait acquis 4 maisons et investi dans une société de transport maritime. Le défenseur d’Harpagon a plaidé le fait que son client était de « la vieille école » et « qu’il avait toujours travaillé dur depuis ces jeunes années ». Fermez le ban !

gamin ecran

A Raroia (Tuamotu), la jeune femme de 21 ans, mère d’un bébé d’à peine un an a bien été poussée dans un puisard par son tane (homme) tête la première, il a ensuite mis le feu à leur fare (maison). Ce tane avait affirmé que sa femme s’était suicidée. Un atoll d’où il a fallu rapatrier le mari qui, devant les gendarmes, a reconnu son acte. Le corps de la malheureuse a été exhumé et rapatrié aussi à Papeete pour l’enquête…

A Papeete, le mari jaloux tue l’amant de sa femme en lui roulant dessus en voiture et en lui arrachant un pied ; sur un atoll l’oncle tue à coups de hache son neveu.

perles noires tahiti

Une bonne nouvelle pour commencer cette année 2015 : en 2017, les premières perles de culture marquisiennes feront leur apparition. Cette population des Marquises possèdera une signature moléculaire totalement différente de celles des Tuamotu, des Gambier et des Iles sous le Vent. Ces perles pourraient être d’une qualité exceptionnelle. Attendons de voir.

Hiata de Tahiti

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Services publics de Tahiti rançonnés par les privilégiés

Les bus de nuit restent au garage faute de passagers. Après 4 mois d’activité, la ligne est jugée trop déficitaire pour continuer. Et si à la sortie des boîtes de nuit on installait des lits de camps afin que les gens trop bourrrrrés cuvent avant de rentrer chez eux ? C’était juste une suggestion.

La direction de la CPS (Sécurité sociale de Polynésie) cherche à faire des économies en révisant les avantages de ses agents. M. Du Prel dans son Tahiti Pacifique avait déjà abordé le sujet – épineux. Parmi les « cadeaux », le droit au voyage octroyé à l’agent, son conjoint et leurs enfants hors du fenua – pris en charge par la CPS sur la base d’un transport par avion Papeete/Paris/Papeete en classe économique. Cet avantage est accordé tous les 3, 4 ou 5 ans suivant ancienneté. La révision porte sur une restriction géographique du voyage en le limitant à la Polynésie et à 110 000 XPF par personne – à fréquence inchangée. Les agents devraient être soumis au délai de carence du code du travail local qui prévoit qu’au-delà du 2ème arrêt de travail, le salarié ne perçoit pas d’indemnité jusqu’à 3 jours. La révision concerne également les congés exceptionnels « pas plus de 15 jours par an » qu’aux agents représentant la Polynésie au niveau national et international sur le plan sportif uniquement en retirant les motifs culturel, social et éducatif. Classification de la grille, indemnités de départ à la retraite, avancement, natation, mutation, promotion seront aussi à l’ordre du jour. Entendez-vous les dents grincer ?

lune croissant

La grève se poursuit dans les hydrocarbures. La desserte des Tuamotu est déjà perturbée. Le Kura Ora 2 n’a pu appareiller. Total Polynésie bloque les distributions d’essence, gazole et carburant avion. Le carburant avion Jet A1 d’Air Tahiti dans les atolls est livré par la goélette en cubis de 1 850 litres pour permettre aux avions de faire le plein avant de regagner Tahiti. Les stations d’essence dans les îles éloignées souffrent aussi ; les pêcheurs, les agriculteurs sont tous victimes de cette grève eux qui reçoivent le divin liquide par fûts !

On a pêché des trocas à Teva i Uta, les coquilles seront vendues à la Corée du sud. Les agriculteurs réclament des terres agricoles. Le pays dispose de terres domaniales mais, car il y a un mais, il faudrait tracer des routes pour y accéder ! On réclame également un tracteur et un broyeur au ministre de l’agriculture encore faut-il faire une demande écrite, monter un dossier, et le ministre de leur répondre qu’il serait temps que les agriculteurs de Teva i Uta mettent en place leur coopérative pour mieux défendre leurs intérêts.

Début décembre, après 20 ans de préparation on a posé la première pierre du futur collège de Teva i Uta. Ce collège aura une capacité d’accueil de 600 places, permettra de désengorger les collèges de Papara et de Taravao, tous deux en sureffectif depuis plusieurs années. Il sera construit en bas de l’usine Morinda, les travaux débuteront fin février 2015 pour une livraison prévue pour la rentrée 2016.

Le belvédère de Taravao connait actuellement la phase finale des travaux commencés en septembre. 10 millions de XPF. Ce sera un site plus accueillant, plus pratique, plus pédagogique. C’est la Normandie ici avec des près verdoyants, des vaches ruminant, une vue à couper le souffle sur le lagon. Une table d’orientation installée, un circuit pédestre sécurisé au niveau du lac Vaiufauta, l’ancien fare pote entièrement refait à neuf, remplacement des barrières, enrochement des terrasses hautes et basses, tables de pique-nique, création d’une aire de parking, et pour bien faire une rénovation complète de la route qui mène à ce belvédère.

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Pannes en Polynésie

Vous n’avez qu’à bien vous tenir ou éviter la Polynésie des tsunamis, car le laboratoire de géophysique de Pamatai s’est doté d’un supercalculateur (10 millions de XPF) et pourra prédire les impacts des tsunamis sur nos îles. Atation, atation les tsunamis ! La gestion de l’alerte est assurée par la direction de la Défense et la protection civile. En Polynésie tous les archipels ne seraient pas touchés de la même manière. A Tahiti la côte Est est la plus vulnérable car elle ne possède pas de barrière de corail. L’archipel des Tuamotu (atolls) ne risque presque rien en cas de tsunami, ce sont les Marquises qui sont les plus vulnérables. Les probabilités parlent de deux tsunamis par siècle avec une montée des eaux supérieure à 3 mètres. En 1946, un séisme dans les Iles Aléoutiennes a provoqué une montée des eaux de 15 mètres aux Marquises, déplaçant des blocs de coraux de plusieurs tonnes. Rappel, en cas d’alerte, s’éloigner du rivage et gagner un point en hauteur.

vahine 2014

Touristes, on vous attend, la conférence annuelle du GIE Tahiti Tourisme est ouverte et le nouveau ministre en charge du tourisme (Jean-Christophe Bouissou) a prévu « d’atteindre les 300 000 touristes d’ici 2018 ». C’est demain 2018 ? je vais changer de calculette car la mienne doit être défaillante. Il faudra 3 ans au gouvernement Fritch pour construire le Mahana Beach, peut-être même quatre ans MAIS, « on va certainement terminer l’année avec 180 000 touristes en Polynésie ; cela fait longtemps que l’on n’a pas atteint ces chiffres ». Chapeau bas Mossieu le Ministre.

Sauf qu’Air Tahiti a des douleurs ! C’est que les finances souffrent car la fréquentation des résidents a baissé de 26%. Aïe ! Il était question de supprimer des lignes aériennes, mais devant le tollé, marche arrière toute. On va modifier les fréquentations à destination des îles déficitaires ! Je prends en exemple l’atoll de Kauehi que je vous ai fait visiter, ce sera au lieu de deux vols par semaine, un seul vol en basse saison. Rimatara, que vous avez aussi visité, on supprime le vol du mercredi en très basse saison (6 semaines par an) et l’on passe de trois vols par semaine à deux. OK, vous avez pris acte ? Vous ferez donc des économies, Youpi !

Fermé depuis le 31 décembre 2013, le Belvédère (le restaurant panoramique de Pirae) a été vendu. Les nouveaux propriétaires, tombés amoureux du fenua, comptent investir 90 millions de XPF pour le réhabiliter, il pourrait ainsi accueillir ses premiers clients en juillet 2015.

Le Haut Conseil : quèsaco ? C’est un machin imaginé par Président Flosse. Y a eu des fuites sur le salaire du président du Haut Conseil. Polémiques, règlements de comptes internes au Tahoera’a. Ce Haut Conseil « contribue à la sécurité juridique des actes du président et du gouvernement de la Polynésie française. » Alors, il paraît que le salaire du Président de ce Haut Conseil serait de 2,3 millions de XPF par mois (19 274 €). Un grain de sable dans l’eau de l’océan Pacifique !

OCT 2014

Un pays aussi grand que l’Europe comme aime à le rappeler sans cesse Oscar Temaru (tiens, au fait il a retrouvé son bureau aux Nations Unies), des communes dispersées, des confettis à la surface du Grand Océan, quelques atolls avec un aérodrome, d’autres sans. Un exemple la commune de Makemo (Tuamotu) comprend 11 atolls dispersés dans l’océan dont Katiu, Taenga, Raroia. Les élus pour se déplacer utilisent des speedboats, comme les écoliers pour les rencontres sportives, pour les concours d’Orero, les agents communaux pour suivre des formations. Ces speedboats sont devenus les engins de transport indispensables pour la liaison des communes associées.

Comment se déplacer lorsqu’on habite un confetti au milieu d’un océan grand comme l’Europe (dixit O.Temaru) ? Hein ? Pardon ? Je n’ai pas compris ! Oui, oui, il n’y a que de l’eau autour de ce bout de terre ! Alors les habitants voyagent en kau, poti marara, barge. Depuis quelques temps, la série de pannes récurrentes sur les moteurs inquiètent les usagers. Les particuliers, les perliculteurs sont obligés d’expédier leurs moteurs pour révision à Tahiti mais, dans les atolls éloignés il leur faut utiliser la goélette qui les ravitaille ; pour les mieux desservis, la goélette vient une fois par mois… Renvoyer le moteur défaillant coûte entre 6 000 (50 €) et 19 000 XPF (159 €). Un moteur neuf allège le portefeuille de 600 000 (5 028€) à 1 500 000 XPF (12 570 €). Que le fût d’essence soit de telle compagnie ou de l’autre le problème demeure le même : accumulation des pannes. Ces utilisateurs souhaitent être mieux informés sur la qualité de l’essence livrée et vendue. C’est la goélette qui livre aussi les fûts de carburant, un fût vendu avec la consigne coûte 38 500 XPF (323 €). Allo Tahiti, il y a quelqu’un ? Ah ! Il n’y a pas de réseau !

Hiata de Tahiti

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Nacre de Tahiti

Une intéressante exposition au Musée de Tahiti et des îles, « L’épopée de la nacre polynésienne 1000 ans d’histoire ».

EXPOSITION NACRE

Quatre grands temps forts :

  1. la première salle est dédiée à la biologie et au biotope de « Pinctada margaritifera cumingii » (variété typique des eaux polynésiennes)
  2. la seconde salle est consacrée à la nacre et ses usages entre 1600-1800, les mythes et légendes, les usages quotidiens de la nacre

EXPOSITION NACRE

AHU PARAU PLASTRON DE DEUILLEUR SOCIETE XVIII S

  1. l’histoire de la plonge aux nacres dans les Tuamotu et Gambier entre 1801-1950, une épopée qui rassembla la quasi-totalité des hommes des Tuamotu en âge de plonger.
  2. la dernière salle est consacrée aux objets faits en nacre, transformés dans les manufactures de l’Oise et des exemples de réalisations prêtées par le Musée National de la nacre de Méru.

EXPOSITION NACRE

Une exposition très enrichissante. Quelques photos pour illustrer mes quelques lignes.

COFFRE AVEC PLAN CATHEDRALE DE RIKITEA

Puisque le fiu local figure dorénavant dans le dictionnaire français national je me réjouis de ne plus avoir à le traduire à chaque fois que je l’emploierai, moins de fatigue pour moi ! Il paraît que maere également est en bonne place dans le Larousse. Mais d’autres mots tahitiens avaient déjà rejoint le dico national : tiaré, monoï, paréo, faré, affublés d’un accent qui n’existe pas en tahitien.

Hiata de Tahiti

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Tourisme tahitien

Une excellente nouvelle pour les touristes qui viendront en Polynésie française. Air Tahiti Nui réduit ses tarifs de 24 000 XPF (201 €) sur un billet Paris/Papeete/Paris pour les métropolitains qui séjourneront en pension de famille au moins dix jours. Qu’on se le dise ! L’actu vue par P’tit louis : « Patron d’ATN (Air Tahiti Nui) nous promet 200 000 touristes en 2016. Et l’autre de répondre : et dire qu’il y a 15 ans ils nous en annonçaient 300 000 ! »

TAHITI

Une autre bonne nouvelle, le Wind Spirit de la compagnie Windstar Cruises est arrivé le 1er mai pour six mois de croisières en Polynésie. C’est un voilier quatre-mâts qui est le sister-ship du Wind-Song, paquebot à voiles arrivé lui en 1987. On attend plein de touristes car le monde de la croisière se porte bien !

Le championnat de Tahiti 2014 des Tu’aro ma’ohi s’est déroulé sur le terrain de Vaiparoa près du Musée des Iles. Le lancer du javelot est une discipline qui demande force et précision. Les gagnants sont toujours des habitants des Tuamotu. Il s’agit d’envoyer des javelots sur un coco perché sur un mat. Le grimper au cocotier est une discipline impressionnante. Le gagnant a parcouru la distance en 4,48 secondes. Les grimpeurs portent aux pieds une lanière tressée. Ensuite le lever des pierres est une spécialité des Australes. Le poids des pierres varie de 60 kg à 140 kg. La gagnante (vahine) a soulevé une pierre de 60 kg en 1,50 seconde. Puis vint le tour des vainqueurs hommes ; pour la catégorie « léger » une pierre de 80 kg en 1,88 seconde ; pour la catégorie « moyen » une pierre de 100 kg en 1,88 seconde, à noter que les catégories « léger et moyen » ont été gagnées par le même individu ; pour la catégorie « lourd », le vainqueur a porté une pierre de 120 kg en 10,42 secondes ; la catégorie « super lourd » a vu le vainqueur soulever une pierre de 140 kg en 2,80 secondes. Il a ensuite battu le record de l’épreuve avec une pierre de 150 kg en 4,04 secondes. Qui fait mieux ?

Deux accidents dramatiques aux pirogues de Taapuna. Ces grandes pirogues de loisirs sont louées à la journée pour y faire la fête plutôt en fin de semaine. Elles sont ancrées à Taapuna dans très peu d’eau. Le même samedi un adolescent de 16 ans et un adulte de 60 ans ont été paralysés après avoir plongé dans trop peu d’eau depuis les pirogues. Les dégâts sont hélas irréversibles : tétraplégie et paraplégie. Les services de santé s’inquiètent car depuis deux ans il y aurait eu six accidents de ce type.

A BORD DE L ARANUI

Après avoir ouï les pleurs des guides de randonnées patentés, le Pei presse le pas. La concurrence est rude, grâce ou à cause d’Internet et des faux guides, alors le Pei va mettre la main au portefeuille pour réhabiliter, sécuriser et baliser NEUF sentiers de Tahiti dont Te Pari à la Presqu’île. Il y a deux ans, deux morts étaient à déplorer sur ce sentier difficile. Il paraît que pour la seule année 2014, 50 millions de XPF ont été budgétisés. On connaît 80 parcours de randonnées sur Tahiti, les 9 faisant partie du plan de réaménagement seront : l’Aorai (Pirae), la Fautaua (Papeete), Te Pari (Fenua Aihere), Vaipahi (Mataiea), Te Faaiti (Papenoo), Cité Jay (Arue), les 1 000 sources (Mahina), la vallée de Tipaerui, et la Grande randonnée de Tahiti qui pourrait mener de Mahina jusqu’à la Punaruu. Grandioses tous ces projets. On découvre, enfin, que le tourisme nature pourrait amener quelques francs supplémentaires, mais il faudra prendre conscience que la sécurité des touristes est primordiale si l’on veut les voir revenir, mais pas quitter le pei entre quatre planches.

Air Tetiaroa a réceptionné son premier avion pour transporter ses clients de Tahiti à l’hôtel The Brando. Conçu en Grande-Bretagne, le premier Britten-Norman 2T d’Air Tetiaroa est arrivé sur le territoire et avait mis plus de deux semaines pour arriver au fenua. Il a fait quelques sauts de puce en passant, non, non, pas par la Lorraine, mais par la Sardaigne, l’Arabie Saoudite, l’Inde, le Sri Lanka, l’Indonésie, Bali, l’Australie, la Nouvelle-Calédonie, Tonga, et j’en passe.

Un peu de tahitien : maita’i = bon, bien ; ve’ave’a = chaud ; ‘oa’oa = content, joyeux, gai ; hupehupe= fainéant, paresseux ; to’eto’e = froid ; poria = gros, gras ; ‘api = jeune, nouveau, neuf ; paruparu = mou ; veve = pauvre ; ‘ona = riche.
Et toujours : U prononcer ou ; E prononcer é.

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Indépendance ou assistanat à Tahiti ?

150 militants du parti indépendantiste d’Oscar Temaru ont participé il y a quelques jours à la quatrième étape du Tavini tour, une marche en l’honneur du premier anniversaire de la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes de l’Organisation des Nations unies. Les pancartes « Pas de Justice, Pas de Démocratie » fleurissaient sur le parcours ainsi que des drapeaux des Nations Unies et on redit toujours les mêmes phrases du style : « Justice coloniale, nous voulons être libres, notre prison est remplie de petits voleurs tandis que ceux qui ont volé des milliards, etc, etc. Mais aussi : il faut continuer à profiter des fonds européens car on a encore beaucoup de travaux à réaliser, et l’Europe est aussi une opportunité pour aller porter notre message hors de l’océan Pacifique ». Le Tavini Tour s’est terminé en apothéose à Faa’a mais, sur les 5 000 sympathisants bleu ciel attendus, il n’y en avait qu’un millier. L’expert indépendant en matière de gouvernance et de développement constitutionnel auprès de l’ONU, Carlyle Corbin était présent à ce premier anniversaire. Ma vieille tête mélange un peu tout, ils veulent l’indépendance (c’est tout à fait leur droit) MAIS avec les sous de la France et de l’Europe. Ils clament pourtant partout qu’ils sont Ma’ohi et que leur pays est aussi grand que toute l’Europe. C’est à ne plus rien comprendre ou alors je ne pige rien !

Justice – coloniale bien-sûr : 28 ans de réclusion criminelle dont 18 ans de période de sûreté pour l’assassin marquisien d’un globe-trotter allemand. Une version invraisemblable où les 95 kg de muscles du charmeur des Marquises reconnaissaient avoir tué d’une balle dans la tête et brûlé le corps d’un Allemand pas trop baraqué, qui faisait le tour du monde avec sa compagne. Et cela parce que ce dernier l’aurait « violé ». A l’époque des faits, la presse internationale avait parlé de cannibalisme.

trois vahines seins nus

Loi des séries ou pas, une touriste allemande s’est fait violer à Rurutu (Australes). Pas très bon pour le tourisme tous ces faits divers au moment où Gaston Flosse et son gouvernement mettent le paquet pour les attirer – les touristes. Aux dernières nouvelles, l’agresseur a été arrêté, il était déjà connu de la justice pour des faits similaires. Il s’est suicidé en prison dès la première nuit de son enfermement.

Nouvelle tragédie conjugale, une mère de famille meurt sous les coups de son mari à Fangatau (Tuamotu). Fangatau, 5,9 km² de terres émergées, 11,1 km² de lagon, pas de passe, 135 habitants en 2002, tous catholiques, vivent du coprah. Une femme de 37 ans, mère de trois jeunes enfants, avait rejoint avec son tane (mari, homme, concubin) au village où une bringue était organisée. L’alcool, les disputes, violemment frappée par son tane, elle chute sur le sol et ne se relève pas.

A Faa’a, la communauté adventiste a organisé, en avril, des journées « vie de famille » avec le soutien de la mairie de Faa’a et la Direction des Affaires sociales. Sujets abordés : « Le rôle du père de famille auprès de son fils ; l’importance du respect de soi, des autres et de la jeune fille pour les ados ; bien-être et estime de soi pour les jeunes femmes ». Les enfants étaient pris en charge pour jouer calmement et les 34 petits jouissaient d’une nurserie afin de soulager les mamans. Un déjeuner en commun pour ces 70 familles, puis un concert avant de regagner leurs foyers avec comme cadeau un sac de vivres. La prochaine journée « Vie de famille » aura lieu en mai. Faa’a est la commune la plus peuplée de Tahiti, et un grand nombre d’habitants y vivent entassés dans des bidonvilles…

fleur 2

Le Kura Ora II est à quai à Papeete depuis plus d’une dizaine de jours pour effectuer des réparations urgentes et les atolls des Tuamotu meurent de faim. Le bureau Veritas a imposé d’effectuer des travaux indispensables sur cette goélette bloquée à Papeete. Les atolls attendent désespérément les marchandises commandées. Quant à mourir de faim cela semble très exagéré car il y a des cocos, du poisson. Evidemment les cartons de cuisses de poulet sont absents des rayons de la supérette, le lait pour les enfants manque, le fret par avion est très cher. C’est l’atoll de Raroia et celui de Takume qui crient le plus fort. Ce qui inspire P’tit Louis : « Tu t’rends compte, à Takume ils n’ont plus que du kaveu (crabe de cocotier), du poisson, du uru (fruit de l’arbre à pain), et du lait de coco ! A cause du bateau » et l’autre de répondre « Hé ! la situation est pratiquement désespérée, on se demande même s’ils vont survivre ! ». Aux dernières nouvelles, c’est le Tahiti Nui 1 (bateau de la flottille administrative) qui devrait assurer la desserte, le bateau incriminé n’étant toujours pas remis en état de naviguer.

Hiata de Tahiti

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E aha te parau ‘api ? (Quoi de neuf ?)

Le Haut-Commissaire a dressé le bilan sécurité 2013. Pas très réjouissant. La délinquance générale est en hausse de 10% sur l’année !  Les cambriolages sont en augmentation significative tout comme la délinquance liée aux stupéfiants et malgré une campagne d’arrachage record (75 811 pieds arrachés en 2013) l’usage du pakalolo (cannabis) se banalise. L’économie souterraine du pakalolo a été « privée » de 1,7 milliard de XPF. Le GIR (Groupe d’intervention régional) a pour mission la détection et la confiscation des avoirs criminels, a saisi l’an passé près de 95 millions de XPF dans 33 dossiers judiciaires.

Athanase Teiri roi de hau pakumotu

Les Pakumotu, milice du roi fantoche Athanase Teiri font feu sur la police. Le souverain et trois de ses gardes du corps ont été interpellés pour avoir accueilli les armes à la main les forces de l’ordre qui venaient chercher le « roi » chez lui. D’après la police un « stock considérable de munitions de différents calibres dont un 38 spécial » a été découvert chez les Pakumotu. Sa « majesté » est en détention provisoire. Cela ne fait plus rire du tout les Autorités, ni même sourire. La justice met le turbo, aïe, aïe, aïe ! La sécurité est du ressort de l’Etat et le Peï « condamne » les agissements des Pakumotu.

cannabis

Après des mois d’enquête à Tahiti, à Huahine, 16 trafiquants de paka sous les verrous. Bien rôdé, le trafic durait depuis plusieurs années, trois ans dit-on, une famille, et quelques 250 millions de XPF de gains estimés. Il est apparu au cours de l’enquête que des fûts de 50 kg de drogue (pakalolo de premier choix puisqu’essentiellement des têtes de la plante) venant de Huahine (Iles sous le Vent) étaient transportés dans des poti marara (les poti marara ne servent donc pas exclusivement à la pêche ?) Tout était bien organisé, les trafiquants avaient compartimenté leurs ateliers de culture, de séchage, de conditionnement, de telle sorte que l’on ne puisse pas remonter jusqu’à eux ! En garde à vue l’un des protagonistes du dossier se serait vanté d’avoir écoulé à lui seul 20 000 pieds de pakalolo.

Huahine (Iles sous le Vent) : sous l’ombrière, pas de paka mais une distillerie de boisson alcoolisée appelée komo puaka. Facile à fabriquer ! Un tura (fût) de 200 litres en plastique, de l’eau, des fruits frais, du sucre blanc et de la levure sèche. Quelques jours voire semaine de brassage, le tour est joué. Filtrer pour éliminer les résidus de fruits (ananas, banane, fruit de la passion, litchi), la boisson est prête à être vendue et consommée. C’est très fort paraît-il ! Du tord-boyaux ? Je n’ai pas encore eu l’opportunité d’y goûter !

Fermeture du Legends Resort à Moorea. Touché lui aussi par la crise, l’hôtel résidence passe la main et deviendra « villas en location saisonnière ». Il avait ouvert en août 2008. Au suivant !

legend resort tahiti

La rénovation du matete (marché) de Papeete se poursuit. L’étage (oui il n’y en a qu’un !) est plus sûr et plus propre. Il vient d’être inauguré par le maire et le gouvernement. Y a des contents et des mécontents comme toujours : « L’architecte a mal fait son travail, mon espace est plus petit qu’avant, les affaires marchent mal, il y a trop de concurrence, ils ont mélangé l’artisanat et les bijouteries, il y a plein de locaux dehors pour les bijoutiers, regardez il y a Wan, Hiro Ou Wen, Mihiari Pearls, (des grosses pointures des nacres et perles) ils ne paient pas grand-chose comme loyer, ils ont les moyens, normalement le marché c’est pour les petites gens ». C’est dur de n’être que des petites gens, des petits Tetuanui (Dupond ou Durand tahitien).

Papa Flosse déclare à l’arrivée de deux délégations chinoises : «Nous Polynésiens sommes d’origine chinoise (c’est nouveau). Aujourd’hui, nous avons la certitude d’avoir des investisseurs ». Il semble tellement sûr de lui… Il ajoute : « Lorsqu’ils (les Chinois investisseurs potentiels) se seront remboursés leur investissement, les installations reviendront au Pays, et nous n’aurons pas un sou à débourser ». Une lettre au Père Noël ? Une prière ? Un rêve ? Quand le journaliste lui demande des précisions : « le projet Mahana Beach Tahiti est de l’ordre de 150 à 180 milliards de XPF. Pour l’aquaculture, c’est sûr c’est un investissement de 150 milliards sur 15 ans. Pour le photovoltaïque, il n’y a pas encore de coût ». C’est pas beau tout ça ! Sur un petit nuage…

C’est fait, la convention est signée avec les investisseurs pour les fermes aquacoles de Makemo (Tuamotu). 150 milliards de XPF seront investis en 15 ans ; à terme entre 1 000 et 1 500 emplois pourraient être créés. Des avantages fiscaux très importants sont consentis aux investisseurs chinois : le matériel et les marchandises importés dans ce projet seront détaxés ; les entreprises n’auront pas à payer d’impôts sur les bénéfices, de taxe foncière ou de TVA. Au fait, quelle sorte de poissons dans le filet ? LE MEROU !

D’autres Chinois débarquent. Les avions se succèdent à un rythme effréné sur le tarmac de Tahiti-Faa’a, des associations d’amitié Chine-Océanie, des ingénieurs, des…, des…, enfin du beau monde, tous Chinois.

Parahi iho ! (Au revoir) Fa’aitoito (Bonne continuation)

Hiata de Tahiti

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Faits divers à Tahiti

Paea, en cette après-midi du premier de l’an, un jeune cycliste de 12 ans a été tué sur la route. Erreur de trajectoire du cycliste, imprudence du conducteur ? L’enquête est en cours.

Paea, décidemment, ce début d’année est endeuillé, un père perd le contrôle de son véhicule, fait une sortie de route et  finit sa course dans une rivière, son fils meurt dans le choc.

velo torse nu short rouge

Un important dispositif avait été déployé la veille, soirée du réveillon, par les forces de l’ordre. Mille cinq-cents contrôles, 39 infractions relevées. En zone gendarmerie (en dehors de Papeete et Pirae), 755 dépistages, 21 infractions relevées pour conduite en état alcoolique dont 10 délictuelles. En zone police (Papeete et Pirae) 700 dépistages effectués pour 18 relevées pour conduite en état alcoolique dont 11 délictuelles.

Cet hélicoptère au-dessus d’Outumaoro, en face de Carrefour fait songer à un film américain ! Que se passe-t-il ? Des voitures de gendarmerie… On le saura après, ce déploiement de forces était une opération de repérage et d’arrachage de stupéfiants avec l’aide de l’hélicoptère des armées. Depuis les airs, la vue est meilleure pour observer les plantations. Les pakaculteurs (planteurs de cannabis) ont dû se rabattre dans les bâtiments, les cours pour cultiver, les plantations dans les montagnes avaient été repérées et détruites, mais le business continue.

Un trafic international de cocaïne démantelé par la police. Le voileux résidant aux Marquises allait acheter la poudre blanche à Panama et l’écoulait avec la complicité de restaurateurs à Tahiti. Un commerce juteux mais pas sans risques, le bénéfice serait de 14 moi de XPF. Mais, qui ne risque rien n’a rien !

A Faa’a, un accident insolite au cimetière Notre-Dame des Anges. Trois lycéens de 15 ans profitaient d’une pause pour discuter à l’ombre assis sur un coin d’un caveau. Seul, l’un était assis sur la plaque de marbre qui bouche le caveau et s’est retrouvé brutalement quatre mètres plus bas au fond de la tombe. Indemne après la chute il a eu le malheur de recevoir sur lui les morceaux de la pierre tombale et l’un d’eux lui a brisé la jambe. Le malheureux sera remonté à l’air libre par les pompiers et les mutoi (flics) et conduit à l’hôpital. Qui va payer les frais d’hospitalisation ? Le mort ? Le propriétaire du caveau ? Le fournisseur de la plaque ?

poisson pierre

Le jeune Rauheierii se baignait avec des amis aux Tubuai lorsqu’il a été piqué au pied à plusieurs endroits par un nohu (poisson-pierre). Cela arrive souvent au fenua. Mais le jeune a été victime d’un choc cardiotoxique dû au venin du poisson. Il en a réchappé, c’est du jamais-vu ici. Il était arrivé au dispensaire inconscient mais grâce à l’efficacité du médecin, des infirmiers, de la chaîne de solidarité (car il y avait également trois autres personnes victimes du nohu) il a pu être évasané (évacuation sanitaire) à Papeete. Après quelques jours de soins à l’hôpital du Taone regagner son île natale.  Le poisson-pierre est réputé pour être le plus venimeux du monde.

Sur Makemo (Tuamotu), il tabasse sa femme à mort pendant son sommeil. Un meurtre ultra violent d’un homme de 57 ans, déjà condamné par le passé pour des violences conjugales,  sur sa femme de 43 ans, mère de quatre enfants. Le couple était en instance de divorce.

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Légende de Migo aux Tuamotu

C’est la période de nidification, les cris des oiseaux retentissent, certains nous suivent en paillant voyant en nous des prédateurs, d’autres couvent perchés très haut dans les Pisonia. Le Pisonia grandis est un arbre de grande taille avec un tronc atteignant parfois quatre mètres de diamètre ; les jeunes feuilles sont comestibles ; le feuillage peut servir de nourriture au bétail et aux lapins ; l’écorce sert au traitement des anthrax et panaris. Les branches sont cassantes, le bois est blanc, spongieux, très mou quand il est vert. On l’a souvent confondu par sa légèreté avec le balsa. On croise des arbres abattus par le vent violent de ces derniers mois. La forêt est clairsemée et notre guide nous indique qu’auparavant la forêt était un havre de fraîcheur grâce à la densité des gatae. Ces arbres aux troncs imposants sont souvent creux et la légende de Migo (prononcez Mingo) le confirme. La voici.

TUAMOTU AHE

« Dans la forêt aux oiseaux de l’atoll d’Ahe, vivait Migo, le héros le plus célèbre de l’atoll. Il avait la spécialité de disparaitre et de réapparaitre sur le motu, là où on ne l’attendait jamais, ce qui était fatal pour ses ennemis qui se retrouvaient morts sans savoir d’où il avait surgi. Un jour, le roi de Manihi, le rusé Puhiri qui avait la particularité d’être à moitié homme et à moitié requin, ce qui lui donnait la possibilité de respirer sous l’eau, se cacha sous les flots pour observer Migo. Il pouvait respirer dans l’eau car son père accrocha son placenta avec lui dedans sur un arbre. Un jour une tempête emporta le placenta dans la mer et un requin trouva Puhiri et l’éleva. A force de patience, il découvrit que Migo se glissait dans le tronc d’un arbre creux et qu’il y sautait habilement les pieds en avant, ce qui le soustrayait à la vue de ses poursuivants et lui permettait de les surprendre ensuite. Puhiri profita de l’absence de Migo pour ficher dans le creux de l’arbre une ‘omore (lance).

La suite est facilement devinable, notre héros s’empala sur la lance. Malgré tout, il réussit à sortir de l’arbre pour mourir au grand jour, dans d’atroces souffrances, et pendant un certain temps. Car les héros mettent du temps à mourir, ce qui leur permet de prononcer un discours ponctué de méchancetés vis-à-vis de ceux qui ont réussi à les abattre par des fourberies. En bref, parmi les dernières gentillesses proférées à l’encontre de Puhiri, Migo affirma qu’il regrettait sincèrement de ne pas lui avoir fait subir le même sort et qu’il l’aurait volontiers saigné de la même façon. La légende affirme que le corps de notre héros mourut côté océan, sur le platier récifal qui borde la plage. Son corps fut recouvert par les bernard-l’hermite qui comme chacun le sait sont rouges. Cela fait que depuis Manihi, les habitants purent apercevoir une grande lueur rouge pendant plusieurs nuits ».

TUAMOTU AHE

Si l’on poursuit vers l’océan on arrive sur une vaste esplanade dépourvue de végétation arborescente qui constituait « l’esplanade des guerriers ». Ceux-ci s’affrontaient pour désigner démocratiquement leurs chefs après d’héroïques luttes. Le vainqueur devenait alors le ’aito (guerrier, héros, courageux, noble, champion). En arrivant sur la plage, on découvre la zone où venaient pondre les honu (tortues). Il n’y a plus de tortues car les habitants les ont tué et mangé depuis belle lurette ainsi que les œufs. Elles ne reviendront plus.

Ce motu principal abritait l’ancien village avec des vestiges d’époque, comme la citerne et la vieille salle de la mairie. Les anciens avaient choisi le lieu qui est le mieux protégé de l’atoll contre la houle. Il se trouvait dans un endroit où les courants amènent les matériaux qui le rechargent et il culmine à une hauteur moyenne de 1m50 par rapport au niveau des basses eaux du lagon. On peut affirmer que suivant les courants et les vents, le niveau monte de 0m50 et que la houle cause des dégâts importants. On comprend pourquoi les élus pensaient revenir implanter un nouveau village sur l’emplacement de l’ancien.

Le motu du vieux village comprenait aussi un petit étang sacré où vivaient nymphes et fées, maitresses des lieux. L’étang a disparu, nous l’avons cherché, mais il demeure quand même une légende.

« Ce petit étang était entouré de sables mouvants. Les personnes qui essaient d’obtenir les faveurs des nymphes venaient avec des cadeaux et devaient traverser ces sables mouvants. Si les cadeaux ne plaisaient pas ou si les prétendants étaient trop arrogants, ils périssaient engloutis par les sables mouvants. Un jour, un des prétendants qui avait été séduit par la reine des nymphes eu la bonne idée de lui offrir des coquillages qui se trouvaient sur le bord de l’étang, juste avant la zone fatale des sables mouvants et qui n’étaient pas accessibles aux fées qui vivaient au fond de cet étang sacré. Ce prétendant réussit à traverser sans mal les sables mouvants et obtint les faveurs de la reine des fées. »

TUAMOTU AHE

Une autre légende attachée à l’étang sacré relate « qu’un oiseau multicolore venait  y boire le matin et qu’un arc en ciel venait éclairer ce petit étang. Celui qui parviendrait  à capturer cet oiseau aurait une destinée pleine de bonheur. Certains pensent qu’il s’agirait d’un oiseau appelé tuturu ».

Nous sommes rentrées à Papeari, les yeux pleins des lumières de cet atoll. Vous pourrez y aller vous aussi, mais attention quand même à la «  douloureuse » ! Ouvrez grand les yeux. Bien sûr il y aura les moustiques, les nonos, les mouches, les coups de soleil, les requins, les crabes de cocotier, les poissons-pierre cachés dans les patates, les cocos qui tombent sur la tête, mais essayez quand même.

Soyez heureux.

Hiata de Tahiti

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Pièges à poissons dans la passe de Tiareroa aux Tuamotu

Ce sera l’ava (passe), Tiareroa et les pièges à poissons car nous désirons remplir notre glacière pour notre vol retour sur Papeete. Un Japonais souhaite aller plonger à la passe pour voir les requins et autres poissons. Cet homme a prévu de visiter la plupart des atolls de Polynésie française. Il est là pour trois mois ! L’unique passe est large de 180 m, profonde de 12 m à l’entrée avec un seuil de 5 m à la sortie lagon. Elle est proche de la pointe Nord-ouest. Les eaux sont très claires et nous pouvons apercevoir des poissons variés. Repu, notre Japonais remonte à bord et nous nous dirigeons vers le parc à poissons. On nous y attend. C’est la saison des uhu (poissons perroquets). Nous aurions préféré d’autres types de poissons. Faisons contre mauvaise fortune bon cœur. Des perroquets de toutes les couleurs qui ne semblent pas apprécier leur capture et qui le manifestent par des sauts imposants hors du bac !

TUAMOTU AHE PERROQUETS

De retour à la pension, il faudra gratter, vider, couper afin que tout ce petit monde, prêt pour la cuisine, trouve place dans le congélateur puis dans la glacière avant de prendre l’avion de retour. M. effectuera le plus gros du travail et la déception viendra le lendemain quand elle constatera que les tenanciers de la pension, après nous avoir « plumées » pour les sorties, se sont copieusement servis en filets et grosses pièces. C’est cela le tourisme en Polynésie française. Il faut gagner en deux jours ce que l’on devrait gagner en un mois. Surtout le touriste étranger et même le résident du fenua doivent  payer le prix fort pour un service somme toute à peine moyen !

TUAMOTU AHE CITERNE DE L'ANCIEN VILLAGE

La dernière matinée sera consacrée à visiter le motu Tenihinihi. Nous commencerons par voir les citernes, l’ancienne constituée de plusieurs salles en blocs de corail est recouverte de chaux. Lors de l’annonce de cyclones, la population vidait une partie des réserves d’eau et s’abritait des éléments dans ces cases vides. La seconde est plus « moderne »  mais sans la séparation en salles ce qui ne permettait plus de servir d’abri lors des cyclones.

TUAMOTU AHE FORET

Dans le coude de ce motu, nous arrivons, côté lagon, au seuil d’une belle forêt de gatae (Pisonia grandis) ou toatoa ou puetea qui abrite une importante population d’oiseaux nicheurs tels les fous à pieds rouges et les kikiriri (noddis noirs), goélettes blanches et frégates. Le sol est recouvert de déjections, le bon compost est là et Moitessier a pu enrichir le sol de son jardin de Poro-Poro.

Hiata de Tahiti

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Pique-nique sur le motu Haka des Tuamotu

Nous commencerons le lendemain de notre arrivée par un pique-nique sur le motu Haka. Nous embarquons des glacières avec du poisson cru, du ipo ou plus exactement du Faraoa ‘Ipo fabriqué à partir de farine, d’eau, de sucre, de coco râpé, le tout bouilli. C’est qu’il y a peu ou pas de boulangeries sur les atolls alors les Paumotu (habitants des Tuamotu) se débrouillent pour fabriquer » leur pain » ! Comme plat principal du nylon, des hameçons et des appâts de petits poissons qui sont à notre disposition dans le bateau. Notre guide et pilote arrêtera le bateau près des patates de corail où se tapissent les poissons. A nous d’avoir la dextérité et la chance d’attraper notre repas si nous voulons déguster un poisson rôti sur la braise pour le déjeuner. Mon amie ramène une loche marbrée et notre pilote deux loches marbrées et un surmulet à nageoires jaunes. Ouf, nous aurons de quoi déjeuner.

TUAMOTU AHE

Moi, avec mes genoux en panne, je me contente de contempler et de photographier les prises et les pêcheurs en plein travail ! Arrivées à destination, il faut sauter à l’eau, l’eau est peu profonde, chaude à souhait, le sable est doré. Et transporter le matériel, visiter les lieux tandis que notre pilote troque sa casquette de capitaine pour celle de cuistot. Deux loches sont  grillées sur des palmes de cocotier puis mises dans l’eau de mer pour enlever cette peau noircie (tunupa’a). Cocotiers, cocotiers, encore des cocotiers, du pokea (pourpier) aux fleurs jaunes pour la salade, des miki miki (Pemphis acidula, arbuste aux branches argentés endémique aux atolls) des reliefs d’anciens piqueniques, des cocotiers à terre depuis la dernière tempête. Les photos ne seront pas extraordinaires. Alléchées par l’odeur du poisson, les mouches arrivent en escadrilles serrées, les petits poissons eux aussi se présentent et enfin arrivent les vaki (petits requins à pointes noires), les kaveka (sternes) s’assurent de quelques restes. Tout disparait, seuls flottent encore les petits morceaux de tomate du poisson cru, pas de végétariens parmi tout ce monde ?

TUAMOTU AHE

Nous rentrerons  par le chemin des écoliers en visitant le « nouveau » village de Tenukupara, avec son quai, sa rue, sa soixantaine de fare, ses quatre édifices religieux, sa mairie, son bureau de poste, son épicerie, son école primaire, son infirmerie (j’espère ne rien avoir oublié !). Les goélettes accèdent au quai en traversant le lagon balisé sur une dizaine de kilomètres. Un certain nombre d’enfants ne fréquentent pas l’école. Leurs parents doivent les amener tôt en kau (canot à moteur ou speed boat) en traversant le lagon par tous les temps.

TUAMOTU AHE

Le motu Poro Poro où s’était installé Bernard Moitissier en 1975 avec sa compagne Iléana et son fils de 4 ans est situé juste en face du village, séparé seulement par un hoa, que l’on peut franchir à  pied. Le navigateur vivait ici en autarcie totale recyclant tout ce qui lui servait ensuite comme compost. Il avait apporté de la terre de Tahiti sur son bateau et réussit à créer un potager, un verger alors que les habitants lui disaient que rien ne poussait sur ce sol corallien. Il planta une barrière anti-vent avec des aito (arbres de fer), posa des bagues en plastique sur les troncs des cocotiers afin que les rats ne puissent plus y grimper. Il importa des chats pour dévorer les rats mais les matous dévorèrent les oiseaux et les œufs ! Trop de routine, il quitta Poro Poro en 1978 et s’installa à Moorea. Sa maison de style local a été remplacée par une construction en parpaings, le jardin et le verger ont disparu, seuls certains habitants parlent encore des énormes pastèques de Bernard Moitessier.

Sur le chemin du retour à la pension, nous apercevons le Bethel II plutôt ce qu’il en reste sur la plage. Ce beau voilier, un Dynamique 58 baptisé Bethel II, avait fait naufrage à Ahe le 20 juin  2007. Partis du sud de la France, l’ancien pilote d’Air Polynésie et sa femme, après huit mois de navigation arrivent aux Tuamotu. Le voilier est au mouillage près de la passe, l’ancre est prise dans un pu’a (bloc de corail, patate), le vent se lève… les ancres cassent… Le rêve est fini. Le navire sera déclaré « épave » et cédé pour un franc symbolique à un jeune perliculteur qui pendant un mois préparera son opération de renflouage. Il ne disposait que de 60 fûts de 200 litres (drums), 300 m de corde, 200 m de chaîne, un moteur de hors-bord de 250 chevaux et 8 cocotiers. Elvis le Paumotu réussit son pari le 21 septembre 2007. Pendant 8 heures il tracta le voilier jusqu’à la plage devant son fare (maison). Elvis devra abandonner sa ferme perlière suite à la mévente des perles. Depuis lors le Bethel II est planté sur cette plage. Les intempéries l’outragent chaque jour un peu plus. Ce voilier acheté neuf dans les années 80 avait coûté la coquette somme de 300 millions de XPF ! (1 EUR = 119,33 XPF).

TUAMOTU AHE

Au retour de cette journée lagonaire, l’eau coule avec promptitude et abondance dans la salle de bains, rien à voir avec le filet asthmatique et nocturne de Papeari ! Nous profitons de moments libres pour poser des questions, affiner nos connaissances livresques sur Ahe auprès des tenanciers de la pension. Concernant les marae, toujours la même crainte même de prononcer ce nom tapu (tabou). Les vieux déconseillent de s’approcher des lieux. On nous raconte qu’un homme serait revenu fou après s’être trop approché d’un marae alors qu’il nettoyait sa cocoteraie. Nous avions pourtant trouvé une preuve écrite de l’existence de ces trois marae à Ahe. Eh bien, n’en parlons plus. L’épave du Saint-Xavier Maris Stella, première goélette du nom qui assurait la desserte des atolls des Tuamotu s’est échouée au sud de l’atoll d’Ahe lors d’une forte tempête. A ce jour, il ne reste plus que le moteur sur le platier et notre guide a omis de nous le signaler. L’atoll est ravitaillé par le Dory, le Mareva Nui et le St Xavier Maris Stella III. Après le diner, il est temps d’aller rêver à notre pêche et préparer la sortie du lendemain.

Hiata de Tahiti

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Embarquement pour Ahe Tuamotu

Tahiti Faa’a en cette fin de matinée. Il fait beau et chaud. Nous allons embarquer pour l’atoll d’Ahe situé à 470 km au nord-est de Tahiti et à 15 km à l’ouest de Manihi. Il faut un peu plus d’une heure en avion pour rejoindre l’atoll après une escale de 15 minutes pour faire descendre et monter les passagers à Manihi. L’envol est scabreux ! L’avion a des difficultés à décoller, nous sommes très  secouées pendant quelques minutes qui paraissent une éternité et – enfin – on semble partis pour de bon, mais pas encore arrivées ! Iaorana (au revoir) la pointe Vénus, puis le grand bleu. Les nuages nous accompagnent.

TAHITI POINTE VENUS

Kura ura (bonjour en paumotu) ! Les Tuamotu-Gambier sont situés entre les 137e et 151e degrés de longitude Ouest et  les 14e et 23e degrés de latitude Sud. Ces atolls s’étendent donc  sur 14 degrés de longitude soit 1540 km et 10 degrés de latitude soit sur 916 km ; ils sont disséminés sur 1 410 640 km2 soit plus de deux fois la superficie de la France. Ce sont 81 îles dont 43 sont habitées de façon constante par environ 6944 habitants (il serait bon de vérifier le chiffre !)

TUAMOTU AHE

Quiros les aperçut en 1606. Le Hollandais Le Maire pénétra le premier dans ces eaux le 10 avril 1616, toucha quelques îles dont Manihi. Son compatriote Roggeveen découvrit Makatea en 1722, Byron en 1765 décrit Napuka et Tepoto du Nord. En 1768 Bougainville reconnut plusieurs atolls dont Akiaki et Hao, après un voyage mouvementé et donnera pour la première fois aux Tuamotu le nom « d’archipel dangereux ». Wallis, Carteret, Cook croisèrent eux aussi dans les parages, Bellighausen découvrit Fakarava.

La description succincte d’un atoll pourrait se résumer à une pente externe abrupte sur l’océan, une crête algale, un platier, une plage, un motu (île basse, îlot), des hoa (chenaux entre océan et lagon), une ava (une ou des passes) ou pas du tout, et un roto (lagon).

D’après les scientifiques il existe quatre types d’atolls.

  1. L’atoll de type 1 possède une faible superficie totale d’environ 1900 ha, un développement important de la couronne récifale, une absence de passe. Il y aurait 31 atolls de ce type à l’Est (tels Fangatau ? Tekareka ? Puka Puka, Pinaki).
  2. L’atoll de type 2 possède une superficie plus importante environ 13 000 ha, la superficie du lagon est le double de celle de type 1, la couronne récifale est d’environ 1/5e de la superficie totale ; l’orientation dominante est soit Est/Sud-est, Ouest/Nord-Ouest ou Sud-est/Nord-ouest. Vingt atolls de ce type situés dans l’Ouest des Tuamotu (tel Reao).
  3. L’atoll de type 3 est parmi les 13 plus grands atolls comme 36 679 ha à Kauehi, 77 100 ha pour Apataki, les 3 géants Rangiroa 164 000 ha,Fakarava et Makemo. Ils sont situés au Nord-Ouest des Tuamotu.
  4. Les atolls de type 4 tels Makatea, Mataiva, Niau et Anaa sont situés à l’extrémité Nord-Ouest de l’archipel.

ahe carte lagon

Ahe, appelé autrefois Taka-Tua, reçoit le nom de Peacock par Wilkes à sa découverte en septembre 1839 ; il est orienté Nord-est/Sud-ouest et mesure 23 km dans sa plus grande longueur et 8 km dans sa plus grande largeur. Il comprend environ deux cents habitants dispersés. C’est la dernière île des Tuamotu découverte. Elle comprend 83 motus dans le plus grand est long de 10 km. La surface des terres émergées est de 12,2 km2 et la surface du lagon de 138,9 km2.

TUAMOTU AERODROME AHE

L’aérodrome a été construit par la Légion étrangère en 1998, il se situe sur le motu Pirake Keke. Une seule passe : Tiareroa. Le nouveau village se situe de l’autre côté du lagon sur le motu Tenukupara, tandis que l’ancien village, les citernes, la forêt aux oiseaux appartiennent au motu Tenihinihi. Nous avons choisi une pension pour notre séjour en espérant visiter un maximum d’endroits ! On nous a cité la forêt aux oiseaux de Tepuka, le motu Poro Poro où vécut Bernard Moitessier de 1975 à 1978, l’épave du Saint-Xavier Maris Stella, les marae des motu Tatupegiaro, Tamarahi, et Kaminihi, l’épave du Bethel II, l’étang sacré, la plage des tortues, la tombe à l’ancien village, un pique-nique sur un motu, enfin de quoi occuper nos journées !

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Tifaifai et lavatubes à Tahiti ?

Le tifaifai est conçu sur une surface de 2m40 de large et 2m60 de long, c’est un élément de décoration du fare (maison) tahitien. C’est un dessus de lit (iripiti), décoratif, pratique et confortable pour la saison fraîche. De très grandes pièces peuvent atteindre les 75 000 XPF pour les versions cousues mains. A deux personnes, il faudra plus de trois mois de travail à mi-temps. Au début du 19e siècle, ce sont les missionnaires qui ont apporté des patchworks dans leurs malles et ont transmis aux mamas l’idée de fabriquer  des couvertures avec des motifs polynésiens. C’est souvent un travail familial car il faut couper, épingler, bâtir avant de coudre. Il en existe plusieurs sortes.

tifaifai

Le tifaifai pu, qui vient des Australes, est le résultat de l’assemblage de plusieurs milliers de petits carrés ou rectangles de tissus de la même dimension. C’est un travail d’orfèvre.

Le tifaifai Pa’oti, vient les Iles de la Société et des Tuamotu, est l’assemblage généralement de deux tissus de couleurs différentes, un pour le fond, un autre appliqué dessus pour le motif utilisé, souvent uru, ape, taro, tiare. En général, c’est un motif en quatre parties symétriques d’une ou plusieurs couleurs.

Des concours du plus beau tifaifai sont organisés chaque année à l’occasion des fêtes de juillet et de l’exposition Tifaifai à la mairie de Papeete.

Vous serez à Hitiaa, au PK 40 sur la côte est de Tahiti. Vous aurez pris un guide, c’est plus sûr ! Une demi-heure de 4×4, puis une vingtaine de minutes à pied pour atteindre le début de cette randonnée sportive, vous serez à 600 m d’altitude.

lavatubes

Les lavatubes ? Ce sont des tunnels de lave apparus lors des différentes éruptions volcaniques qui formèrent l’île. Ils sont trois, de tunnels en cascades la randonnée se déroule les pieds dans l’eau et sur un sol glissant le long d’une rivière dont on doit parfois escalader les parois à la force des bras. Certes, des cordes placées le long du parcours et facilitent les montées et descentes. Pour les deux premiers lavatubes pas de problème mais le troisième réserve paraît-il de nombreuses surprises.

Une véritable galerie à plusieurs étages dont les roches et voûtes aux formes bizarres sont recouvertes de mousse, lichen. Les reflets dorés ont contribué au nom Grottes  d’or. Les Tahitiens n’aimaient guère s’y aventurer. Elles étaient souvent peuplées de lézard géant (te moo) qui vivait là se nourrissant d’animaux et d’hommes qui avaient eu l’audace d’y pénétrer. Vous serez prudents, sinon !…

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Trouble pêche à Tahiti

Certains pêcheurs ont un équipement pour pêcher dans les profondeurs de l’océan jusqu’à – 1500 m. Il leur arrive d’attraper des bestioles aux mines patibulaires, alors ces mystérieuses trouvailles atterrissent dans le congélateur après avoir posé pour l’objectif photo. Sur une page de La Dépêche de Tahiti on a pu voir l’une des 260 types de rascasses connues, un chaunax, un grenadier, un « barracuda rouget » et enfin un poisson inconnu filmé une seule fois aux Marquises avec des rostres et des ratons sur le devant… un monstre !

poissons des profondeurs tahiti

D’après une étude australienne, les requins fuient la pleine lune et le soleil au zénith et gagnent les profondeurs afin de suivre leurs proies et d’échapper à leurs prédateurs. Ces animaux à sang froid plongent de 35 m en hiver à 60 m au printemps. Cette découverte des chercheurs australiens pourrait ainsi préserver la vie de certains requins car les pêcheurs seraient alors en mesure de minimiser les prises « collatérales » en se calant sur le calendrier lunaire et sur les variations de lumière en journée pour déterminer la profondeur à laquelle laisser traîner leurs filets. Un tiers des requins océaniques (parmi lesquels le grand requin blanc et le requin marteau) sont menacés d’extinction en raison de la surpêche. Pour les requins de haute mer, cette proportion passe à 52%. Les auteurs du rapport dénoncent en particulier la pratique du « finning » qui consiste à couper les nageoires du requin [délice des Chinois] et à rejeter en mer le reste du corps.

Hoa ? Ce sont sur les atolls les chenaux de communications qui séparent les motu. Ce sont des lieux propices à la vie marine, certains sont fermés, d’autres communiquent avec l’océan et permettent l’oxygénation des lagons. A première vue ils paraissent dépourvus de vie. Mais nombres d’espèces y vivent, c’est une écloserie naturelle et protégée. Avec un peu d’attention on y découvre étoiles de mer, oursins, divers mollusques, porcelaines, huîtres, bénitiers, anémones, éponges. Ils sont bordés par le platier corallien qui abrite les loches, les perches, les poissons soldats, les surmulets. Si les conditions climatiques sont dégradées, les pêcheurs des Tuamotu utilisent ces lieux pour remplacer leurs sorties en mer, trop risquées.

Les anémones de mer (actiniaria), cousines de la méduse et proches parentes des coraux sont des polypes dotés d’un pied qui leur permettent de s’ancrer sur un support dur. Leur corps est mou et gélatineux, garni de multiples tentacules qui contiennent un poison urticant d’où leur nom d’« orties de mer ». Très mobiles, elles n’hésitent pas à changer d’habitat si celui-ci ne leur convient pas. A contrario, une fois qu’elles ont trouvé un milieu qui les satisfait, elles se développent et colonisent le milieu. L’anémone peut atteindre la taille de 1 cm à plus de 2 mètres et vivre plus de 90 ans. Mais les anémones ont un impact économique et écologique néfaste sur la production perlière. Elles fatiguent et étouffent les nacres, ce fléau touche l’ensemble des Tuamotu. Cette prolifération serait liée au nettoyage des nacres au « karcher ». A plus ou moins long terme, les nacres vont se développer moins rapidement et produire ainsi des perles de moindre qualité. Les prédateurs naturels des anémones sont les poissons-corail, crevettes et crabes. La nature va ainsi se réguler elle-même – à condition que l’homme n’interfère pas dans ce processus naturel !

Les prédateurs du lagon sont indispensables à son écosystème, à sa bonne santé. Les carangues sont d’une grande efficacité. Elles font partie de la classe des actinoptérygiens. Il en existe une vingtaine d’espèces en Polynésie. Elles nagent rapidement, puissamment, elles chassent en poursuivant leurs proies. Elles possèdent des nageoires fortes, une queue puissante en V très ancré. Elles vivent en solitaire ou en banc. On les rencontre en bord de plage dans très peu d’eau mais elles fréquentent également des baies profondes, le récif interne et externe, autant dire partout. Elles sont très appréciées pour leur chair mais présentent toutefois un risque ciguatérique important surtout pour les espèces les plus grandes. La carangue bleue (pa’aihere) est présente dans tous les archipels. Elle possède un corps bleu aux reflets jaunâtres, peut prendre une teinte très foncée. Sa taille est d’environ 60 cm. La rencontre est rare car très pêchée elle se méfie et son espèce est menacée de surpêche. La carangue à grosse tête (uru’ati) est présente partout, elle est imposante avec une taille pouvant atteindre 1m70 de long. On la rencontre rarement. Sa consommation présente un risque ciguatérique très élevé.

Les murènes de la famille des Muraenidae comptent 200 espèces de 15 genres différents. Les murènes sont des prédateurs de crevettes, crabes, seiches, pieuvres et poissons. Elles chassent plutôt la nuit, parfois avec les mérous et rougets. Une rencontre avec une murène est toujours impressionnante. Les accidents sont toutefois rares et sont dus à la négligence car la murène ne cherche pas le contact. Leur morsure n’est jamais bénigne, et peut engendrer des infections très graves et conduire à l’amputation. Elle est dotée d’un excellent odorat et d’une mâchoire puissante et bien armée. La murène javanaise (puhi ‘iari) est très répandue en Polynésie, massive, mesure de 1m50 à 2m50. La murène ponctuéepuhi) fort élégante avec sa robe tachetée de blanc est moins imposante que sa cousine, n’est pas timide et se laisse observée, mais attention elle demeure une murène.

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Contrôle des eaux à Tahiti

Depuis plusieurs mois, le CRIOBE poursuit des études concernant l’évolution des populations d’anguilles dans la vallée Vaihiria concernant l’impact des ouvrages hydro-électriques. Il s’agit d’éviter de refaire les mêmes erreurs que dans les années 1980. Il faut effectuer un inventaire des ressources faunistiques (poissons, chevrettes, …) et des richesses culturelles de l’ensemble des vallées concernées par la présence actuelle ou à venir d’installations hydroélectriques. Les anguilles en Polynésie sont souvent associées à des contes ou légendes traditionnelles, la vallée Vaihiria recèle aussi des vestiges archéologiques, marae notamment qui sont la marque d’une implantation humaine au 16/17ème siècle.

IDEM

Le lac Vaihiria est le seul lac d’altitude de Tahiti. Il s’est formé il y a très longtemps à la suite de l’effondrement d’une masse de terre issue des côtés d’une vallée située au cœur de l’ile. Ce barrage naturel occupe toute la largeur de la vallée sur environ 800 m. Il retient l’eau descendant de la montagne sur une largeur de 400 m pour 25 m de profondeur en son centre. Au début des années 1980, l’homme l’a utilisé comme un barrage hydraulique, la vallée a subi de grandes modifications avec l’installation de turbines, conduites, et autres éléments. Les pluies importantes ont fait monter brutalement le niveau de l’eau qui a failli déborder, mettant en péril la vie des habitants de la vallée. Avis aux thésards, le Criobe recherche un étudiant pour préparer une thèse de doctorat en trois ans financée par l’État et Marama Nui (bourse de thèse) sur la circulation des anguilles et des espèces piscicoles, à l’échelle de Tahiti, sur toutes les rivières aménagées par Marama Nui. Après ces trois années, cet étudiant pourrait être embauché dans une cellule environnementale directement rattachée à Marama nui. On cherche désespérément un candidat local !

La rivière Titaaviri va devenir un observatoire hydrogéologique par la signature d’une convention entre Marama Nui et l’Université de Polynésie française. Il s’agira d’un suivi hydrogéologique dans la vallée de la rivière Titaaviri à Teva I Uta. L’objectif est de relever sur plusieurs années des données sur les précipitations, le débit et la turbidité de la rivière ou encore l’érosion naturelle. Cela permettra à l’industriel de comprendre le phénomène d’érosion qui remplit son barrage et l’oblige –plus qu’ailleurs dans le monde- à de fréquents curages. On saura alors quand Tahiti finira en atoll (dans quelques millions d’années).

EUROPA

Du 27 au 31 mai, une opération commune de contrôle des eaux en bordure de la ZEE Polynésienne (zone économique exclusive) a été menée par les Forces armées françaises et plusieurs états du Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande, Iles Cook). Cette opération baptisée Tautai (pêche, mode de pêche, produit de pêche, instrument de pêche) avait pour finalité de prévenir les activités de pêche illicite. Treize navires (neuf Taïwanais, trois Chinois et un fidjien) ont été contrôlés et sur huit d’entre eux on a relevé des infractions : leurs balises ne fournissaient pas leurs coordonnées, ils ne s’étaient pas signalés dans certaines zones alors qu’ils en avaient obligation. L’équipage de l’un des navires s’est vu reprocher le non-respect des règles de pêche en matière de requins car les navires doivent conserver à bord les carcasses des squales même si la pêche d’une grande partie des espèces de requins est autorisée dans les eaux internationales.

Un groupe de pêcheurs a pu filmer un banc d’une vingtaine d’orques au large de Fare Ute (port de Papeete). Ici il y a plus souvent des cas isolés voire 2 ou 3 au maximum qu’autant d’individus aperçus récemment. A Raroia (Tuamotu) deux baleines ont été aperçues nageant au large de  l’atoll qui vient juste de retrouver sa sérénité après le passage d’une tempête. Coïncidence ?

Président Flosse et plusieurs de ses ministres sont allés rendre visite aux différents archipels. La commune de Makemo (Tuamotu) a été retenue par les investisseurs chinois pour y implanter le projet de ferme aquacole. « La société sera de droit polynésien avec un capital garanti déposé en banque. L’investissement global est de 150 milliards XPF sur 15 ans. Les concessions maritimes sont attribuées par le pays à des Polynésiens. La société vous fournira gratuitement les alevins, la nourriture et les matériels, et durant la phase d’élevage, elle vous accorde une avance mensuelle et le solde lors de la vente. Toute la main-d’œuvre sera polynésienne mais les cadres seront Chinois. L’encadrement sera à 50% polynésien au bout de cinq ans et à 90% au bout de dix ans. » Ainsi parla Président Flosse aux habitants de Makemo. P’tit Louis commente ainsi ce voyage « A Makemo, les cadres seront Chinois, les travailleurs Maohi… En Chine on dit coolie ! »

Pour Napuka et Puka Puka (Tuamotu nord) la montée des eaux et la dégénérescence de la cocoteraie sont un problème pour le gouvernement et les habitants. Certes le problème ne serait pas immédiat mais les houles de plus en plus fortes ont endommagé en 2011 la piste d’atterrissage de Puka Puka. Les cocoteraies elles sont la proie d’un insecte nuisible, le Brontispa longissima, considéré comme la peste du cocotier ; cet insecte attaque le cœur du cocotier. On envisage à plus ou moins long terme de déplacer ces populations dans d’autres îles de la Polynésie et notamment aux Marquises avec lesquelles les habitants de Puka Puka ont des liens ancestraux.

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A voile et à vapeur à Tahiti

Engouement pour les croisières sur les cargos mixtes. Pour les Australes, le cargo mixte Tuhaa Pae 4 a obtenu son certificat et démarre ses croisières aux Australes en juillet avec 25 passagers. Pour les Marquises, l’Aranui 5 devrait arriver fin 2014 et permettra d’accroitre l’offre de 180 à 260 passagers.

Aranui 5

Pour les Tuamotu, le groupe Degage (ferries pour Moorea) va lancer la construction du Dory 2 qui proposera des croisières « plongées » pour 70 passagers aux Tuamotu. On attend les touristes de préférence avec une carte de crédit gros débit ou un portefeuille bien rempli. Viendrez-vous ?

Vahine nue touriste

On annonce l’arrivée du Wind Spirit en mai 2014, le voilier pourrait rester trois ans en Polynésie. Ce voilier de quatre-mâts est le sister-ship du Wind Song, paquebot à voile arrivé en Polynésie en 1987. Les croisières seront de sept jours au départ de Papeete avec escales à Moorea, Taha’a, Raiatea, Bora Bora et Huahine.

Le A, super-yacht d’Andreï Melnichenko était dans nos eaux cet été. Il n’avait pas pu venir l’an passé à cause du bichon de Madame qui aurait été mis en quarantaine. Qu’à cela ne tienne, on a changé la législation sur les animaux et Madame a pu venir avec son bichon !

yacht 4 mats papeete

Il y eut aussi en escale le yacht Tango mais d’autres sont déjà venus cette année et d’autres annoncent leur venue tels l’Octopus, l’Artic P, le Nahlin, le Lady Christine, l’Archimède, le Suri, le Dragonfly et les Golden Odyssey et Golden Shadow. Enfin, que du beau monde.

Naufrage tragique dans la zone rapa (Australes). Les six marins pêcheurs, rescapés du navire chinois le Zhong Yang 26, quatre Chinois et deux Indonésiens, ont été rapatriés à Papeete à bord du Tuhaa Pae (la goélette des Australes). Le dimanche 5 aout vers 3 heures du matin, au large de Rapa, leur navire qui avait quatorze marins (neuf Chinois, deux Vietnamiens et trois Indonésiens) chavirait suite à une voie d’eau. Répondant à l’appel de détresse, le MRCC a largué des canots de sauvetage dans une mer démontée, et le lendemain l’hélicoptère a pu intervenir. Les marins rescapés ont été déposés à Rapa, accueillis par le premier magistrat et la population. Ils devraient quitter le sol polynésien par ATN via le Japon pour rejoindre leurs pays. Le consul de Chine à Papeete a géré ce drame du mieux qu’il a pu. Les marins travaillaient pour la Compagnie générale des Iles Fidji qui les avaient embauchés.

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Civilisation de Tahiti aujourd’hui

Le ti’i (aux Marquises Tiki) est une figure anthropomorphe, témoin de la culture ancienne des Iles de la Société, représentant un ancêtre divinisé. Celui-ci donné par un expert en art océanien de Paris  au Musée de Tahiti et des Iles mesure 40 cm de hauteur, il est taillé dans un seul bloc de corail où seuls la tête de forme triangulaire et le torse sont apparents. Il pourrait provenir de Moorea. « Parti » illégalement dans les valises d’une famille de popa’a rentrant en métropole, le ti’i a heureusement retrouvé sa patrie d’origine.

Si vous arrivez à Tahiti, vos connaissances vous couronneront. Soit ils auront fabriqué une couronne avec des fleurs, soit ils auront été acheter une couronne ou collier aux mama du fare hei. La doyenne des mama a 79 ans, la plus jeune 37. Elles fabriquent sur place ces colliers, sont présentes de 15 heures à 10 heures du matin, assurent ainsi les arrivées et les départs des vols internationaux. « Atation », pour l’arrivée des fleurs odorantes, pour le départ des coquillages colorés, la phytosanitaire veille ! Des règles très strictes veillent dans ce fare hei, certains emplacements sont meilleurs que d’autres alors les emplacements sont tournants, le port d’une robe locale est impératif. A partir du mois de mai, les mama porteront toutes les mêmes robes aux motifs fleuris et en changeront en même temps. Les mama sont indépendantes mais paient une redevance à ADT (Aéroport de Tahiti). Les nouvelles arrivées remplacent souvent une mère, une tante. Hé ! le collier de tiare Tahiti est le plus beau, le plus odorant et le plus tahitien. J’espère que c’est celui qui vous couronnera à votre arrivée dans cette île du bout du monde.

HIBISCUS RAU

En 2034 les Polynésiens seraient 350 000. Les habitants des Tuamotu ne veulent pas devenir des réfugiés climatiques. Ceux qui y sont nés veulent y rester. Certes la vie n’est pas facile mais ils ont la volonté d’y rester, de développer de l’activité et permettre le retour des exilés, et préparer l’avenir des enfants. Contrairement à ceux de Tahiti, ils ne se sentent pas pauvres, vivent de peu, ne meurent pas de faim. Mais lorsqu’il faut envoyer les enfants au collège ou au lycée à Tahiti, venir à Tahiti pour se soigner ou pour régler les problèmes administratifs… ils se sentent pauvres. Ils souhaiteraient bénéficiaient de plus de service comme des cours par correspondance pour les enfants, de paramédicaux pour leurs problèmes de santé. Des logements sociaux seraient profitables à tous car beaucoup cohabitent ce qui provoquent des conflits intergénérationnels. La réglementation est pensée à Tahiti. Mais que doit faire un maire devant le refus des gendarmes de procéder à l’examen dans un véhicule de plus de 5 ans d’âge comme le précise la réglementation ?

Uniquement pour les personnes ayant vécu à Tahiti, Tati revient en centre-ville et s’installera dans le bâtiment occupé auparavant par Télectronique et Tahiti Pas Cher Décoration rue Lagarde. Un imposant escalator sera installé, d’un poids de 6.5 tonnes et d’un coût de 6.5 millions, il desservira le premier étage du futur magasin Tati de Papeete sur 900 m² de surfaces commerciales. On y vendra des vêtements, de la parfumerie, de la droguerie. Ouverture prévue mi-mai et une vingtaine de personnes embauchées.

Vous êtes loto keno euromillions ou kikiri ? Les jeux clandestins sont légion ici, illégal le kikiri est très apprécié des joueurs du fenua. C’est l’égal du bonneteau. Les abords du marché de Papeete sont des lieux connus des joueurs et de la police qui y fait des descentes régulières avec d’importantes sommes d’argent saisies. Des parties sont improvisées dans des cours, sous des préaux, à l’abri des regards. On joue beaucoup d’argent parfois la paie entière. Ces cercles mettent en place un service de guetteurs afin de se prémunir contre l’arrivée des forces de l’ordre. Il y a aussi les combats de coqs, activité illicite mais tolérée. On y mise pour 200 000 CFP, sur certains sites la mise au kikiri est plafonnée à 5 000 CFP.

MME VASTHY

Il y a fort longtemps que vous n’avez pas pris une leçon de langue tahitienne, pour ce jour ce sera se saluer et prendre congé.

Ia ora na =  que tu aies la vie ou bonjour, bon après-midi, bonsoir, bonne nuit.

Ia ora na ‘ oe i teie po’ipo’i = vivre toi à ceci matin

Ia ora na ‘orua i teie avatea ! = vivre à ceci midi ; pour répondre au salut d’une personne, on bouge la tête vers le haut, on fait un geste de la main, ou on répond Ia ora na en retour.

E aha te huru ? = Etre quoi la forme ou Comment ça va ?

Maita’i = Bien ou Ca va bien.

Parahi ! = Rester ou Au revoir, restez-en paix !

Parahi iho ! = Rester ou Au revoir (restez en paix là où vous êtes).

Te haere nei teie = Aller celui-ci ou Je m’en vais maintenant.

Te haere ra vau = Aller moi ou Je m’en vais ou je vais m’en aller.

Ia ora na = Nana = Au revoir.

Nana, mea ma ! = Au revoir chose et ceux-avec ou Au revoir à vous tous (vous et les vôtres) !  

‘E, na reira ia ! =  Oui, là ou Oui, vas-y ou Fais-le ainsi.

‘E, a haere ia ! = Oui, aller ou Oui, d’accord (alors) !

‘E a fa’aitoito ! =  Oui, courage ! ou Oui, bon courage !

Pour aujourd’hui, ce sera tout à étudier et à la prochaine

Hiata de Tahiti

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Animaux de Polynésie

Qu’il est beau le fou à pieds rouges ! Ses pattes palmées sont rouges, son bec bleu et rose et son plumage gris et blanc, son envergure peut atteindre 1 m. Il affectionne les forêts primaires de tau et gnatae, des arbrisseaux comme le miki miki ou les gneogneo pour y faire son nid. Lorsqu’il niche dans le Pisonia grandis (gnatae) il risque que sa vie  car en pleine floraison apparaissent à l’extrémité de chaque branche des petites grappes remplies de résine qui si elles se collent sur le plumage de l’oiseau l’empêcheront de voler et le voueront à une mort certaine. L’oiseau est encore chassé dans les îles des Tuamotu, tué, plumé, cuit au four comme un poulet, mais sa chair n’est pas comparable à celle du poulet puisqu’il mange du poisson et non des grains ! Le fou à pattes rouges prend des postures amusantes, lorsqu’il est effrayé, le jeune fou balance son bec d’avant en arrière ; lorsqu’il dort, il pose son bec dans le nid, mais son arrière train est en l’air. Sur les motu où il niche, les rats, les chiens, les cochons sont des dangers permanents mais l’homme demeure son premier ennemi.

pigeon sur timbre

Son nom scientifique est Ducula galeata connu sous de nom de Carpophage des Marquises ou upe. C’est le second plus gros pigeon au monde : taille du corps 55 cm, longueur de la queue 21 cm, envergure 94 cm, poids 700 g. C’est un oiseau endémique des Marquises. La population estimée en 2008 était d’environ 300 individus sur Nuku Hiva et moins de 50 sur Ua Huka. L’oiseau a bien failli disparaître. L’oiseau au corps gris est pourtant imposant, son dos, ses ailes et sa queue sont bleu sombre irisé de vert. Les plumes de la queue côté ventral sont de couleur rouille. L’iris de l’œil, la cire et le front sont blancs. Son cri ressemble au croassement des corbeaux. Un jeune par couvée. Il se nourrit  de fruits, de feuilles et de petits insectes. Le upe est nonchalant, peu craintif. L’espèce est protégée mais le braconnage sévit. En intéressant les enfants des écoles à la sauvegarde de l’oiseau des Marquises, grâce à l’implication de l’association Manu et des habitants, on peut dire que le upe revient de loin. Du rang d’espèce en danger critique il est redescendu à espèce en danger. Bravo !

Les Paru, poissons des profondeurs, se pêchent aux abords des pentes récifales abruptes ou en pleine mer et se situent entre 200 et plus de 500 m de profondeur. Cette catégorie de poissons est très diversifiée. On y trouve la sériole caméléon (Matavai), la perche à raie bleue (Ta’ape), le vivaneau flamme (Paru’ihi), la perche ardoise (Taakari), la carangue noire (Ruhi), le lutjan rouge (Mero mero)… Tous ces poissons peuvent se pêcher de jour, mais pour le « Uravena » il faut attendre la nuit pour le capturer. Évoluant à des profondeurs abyssales, ils sont sans risque d’intoxication de la ciguatera. Le matériel des pêcheurs de « Paru » est assez onéreux. Ils doivent s’équiper d’une canne à pêche en fibre de verre, d’un moulinet conséquent ou d’un treuil électrique, d’un bas de ligne avec trois hameçons, d’un plomb de 500 à 800 g, de billes phosphorescentes et en tête du bas de ligne une lampe lumineuse qui a pour but d’attirer les poissons sur les hameçons chargés d’appâts (pieuvre, poisson). Il faut stabiliser la ligne à la verticale en permanence afin de ressentir « les touches ». Une fois les poissons attrapés la remontée est physique Le pêcheur doit être adroit et fort, il faut plus de 15 minutes pour récupérer ses prises. Celles-ci sont énormes et de qualité. Le goût de ces poissons diffère de celui des poissons pélagiques comme les thons, bonites, thazards. Leurs chairs sont savoureuses, souples, moins fortes en goût et moins musclées. Bonne pêche et… bon appétit !

paru

Le Kakavere (Tuamotu) ou Fistularia commersonii est souvent confondu avec le poisson trompette. Leurs corps allongés et cylindriques sont identiques. Toutefois il est aisé de les différencier. Le poisson flûte possède un long museau, environ 1/3 de la longueur totale de l’animal qui peut mesurer 1m50, 5 cm de tour de taille à l’âge adulte. A l’extrémité de son museau une petite bouche dentée qui lui permet d’avaler ses proies, des petits poissons et des crustacés qu’il trouve sur les patates de corail. Son aspect est sombre, bris à brun, et peut changer suivant son humeur, comme le poulpe. Il peut se parer de rayures bleu ciel et beiges qui clignotent. Ce poisson à l’allure profilée utilise sa nageoire caudale fourchue, prolongée d’un long filament pour se mouvoir. C’est ce qui le différencie aussi du poisson trompette chez qui cet attribut est absent. C’est le régal des petits enfants. Découpé en épais tronçons, fariné et salé, il suffit de le faire frire. Sa cuisson est rapide. Sa chair blanche est ferme, savoureuse. Il est dépourvu d’arêtes, sans danger pour les enfants.

fistularia commersonii

J’ai mauvaise réputation, pour moi, ce n’est pas nouveau et pour la murène non plus ! Cet animal marin, à cause de sa ressemblance avec un serpent, demeure un poisson « effrayant » pour les plongeurs et les pêcheurs. Pourtant, la murène est le plus souvent inoffensive. On en compte une trentaine d’espèces différentes en Polynésie. La murène javanaise se laisse admirer dans les Tuamotu, la murène poivrée se prélasse sur les platiers. Leurs dents acérées et pointues leur servent à broyer les crabes, bien qu’elles soient capables d’avaler ses proies, poissons ou poulpes en entier ! Les accidents, quand il y en a, sont dus à l’imprudence des pêcheurs ou plongeurs. Plonger ses mains dans une patate de corail sans visibilité, collecter des coquillages dans une cavité, la murène effrayée mord pensant être agressée ou croyant se saisir d’une proie. Les Paumotu se soignent avec du « Bison » (tabac à rouler) ou de jeunes pousses de « geogeo » mâchées qu’ils appliquent sur la plaie. Les feuilles ont des vertus calmantes et permettent de stopper l’hémorragie.

murene javanaise

Pour d’autres la murène javanaise est un mets de choix, un mets raffiné. Elle se cuisine de différentes façons, cuite au « Himaa’a » (four tahitien), frite, séchée, salée, en bouillon. La cuisson prend plusieurs jours ! La partie haute est consommée, la queue contenant  beaucoup d’arêtes. La peau se mange, c’est un morceau prisé les amateurs car le gras s’y  dépose. On pêche la murène au fusil harpon ou au « patia » (trident). Viser la tête dans les deux cas, si la murène est blessée elle vous attaquera. Bonne chance.

Hiata de Tahiti

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Bêtes pas bêtes à Tahiti

Le requin, craint par les hommes, il souffre d’une réputation de mangeur d’hommes et de tueur sanguinaire. Ce poisson appartient à la classe des chondrichtyens. Quatre cents espèces différentes, une dizaine sont dangereuses pour l’homme et une vingtaine d’espèces sont en Polynésie. Vous les rencontrerez dans les lagons, près des passes et en pleine mer. VAKI requin à pointes noires, TAPETE de récif à pointe blanche, TORIRE à aileron blanc de lagon, RAIRA gris de récif, ARAVA citron, MAO TORE-TORE tigre, TAUTUKAU soyeux, NOHI PIRI nourrice plus connu sous le nom requin-dormeur, MOHEAHO bordé. Raira et Tautukau sont les plus craints des pêcheurs  ici. Le requin tient une place importante dans la culture polynésienne, il est respecté et n’est pas consommé. Ce poisson est un prédateur, alors prudence ! Mais ce sont des nettoyeurs des mers, indispensables à l’équilibre si fragile de cet écosystème.

requin tuamotu a pointe noire

Prisées par les Chinois pour qui les holothuries auraient des qualités aphrodisiaques mais la surexploitation du rori inquiète les services de pêche océaniens. Les rori sont en danger dans plusieurs régions du Pacifique d’après un communiqué du secrétariat de la Communauté du Pacifique Sud. Les classes moyennes chinoises demandent des exportations grandissantes aux pays insulaires tel la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Fidji, le Vanuatu, les îles Salomon et les Tonga. L’épuisement des ressources s’accentue, les stocks n’ont plus le temps de se reconstituer pleinement. Les espèces les plus cotées sont l’holothurie de sable et l’holothurie blanche à mamelles. Ces pays devront, s’ils veulent garder une source de revenus rentable à long terme, effectuer un contrôle strict et une meilleure gestion des stocks, et résister à la tentation de l’argent facile afin de bâtir une filière stable.

rori holothurie

Les oiseaux qui viennent nicher aux Tuamotu en construisent des rudimentaires, des sophistiqués, pour leurs oisillons : des nids. Les adeptes de branchages : la frégate du Pacifique ou kotaha niche le plus souvent dans des arbustes tels le miki-miki ou le nego nego. C’est avec des brindilles de ces arbustes que cet oiseau de grande envergure construit un nid en forme de plateau sur lequel elle déposera son unique œuf. Les noddi ou goi’o nichent et pondent comme la frégate. Le fou à pieds rouges ou kariga  bâtit un nid solide et volumineux grâce aux fines brindilles ramassées sur le sol. Les noddi noirs ou kikiriri nichent au cœur des forêts primaires dans les kahaia ou les gnatae. Ils perchent leur nid fait de feuilles. Le phaéton à brins rouges ou tavake niche sur le sol, il ôte les petits cailloux du périmètre pour rendre son nid plus douillet ! La sterne fuligineuse ou kaveka  pond à même le sol, sur le sable parfois. La rousserole des Tuamotu ou kotiotio fabrique un volumineux nid avec ce qu’elle tire du cocotier, fibre, feuilles, le kere, et autres, le tout positionné en hauteur. Et la gygis blanche ou kirahu pond son œuf à même une branche, souvent à l’intersection de deux branches. Pas de nid, simplement le choix où l’œuf sera déposé. Le poussin n’aura qu’à bien se tenir !

Ici l’apiculture locale est indemne du pire problème sanitaire que connaît l’apiculture mondiale, l’acarien varroa. L’un des axes prioritaires de la politique agricole du gouvernement est la sauvegarde de la filière apicole. Il faudra assurer la protection sanitaire : mettre en place une réglementation interdisant l’introduction de matériel génétique, développer l’élevage des reines afin d’éviter les importations, sensibiliser les apiculteurs, former sur les risques d’introduction de maladies. Améliorer la qualité  et la quantité des productions, renforcer la commercialisation. Il faudrait former les apiculteurs sur les sous-produits, utiliser les bois du fenua pour les ruches, voir les pays voisins immédiats, proposer des formations certes mais adaptées au besoin, surveiller la « loque américaine » qui touche déjà l’île de Tubuai (Australes). La commercialisation est importante et ne doit pas être laissée au hasard. Voir comment  les abeilles locales se comporteront en Europe avec des tests réels dans les conditions climatiques européennes pour exporter les reines d’abeilles locales. Revoir complètement l’étiquetage à la norme européenne. Mettre en place des labels de qualité du miel local afin d’en protéger l’origine. Un énorme travail en perspective.

Un apiculteur de Taha’a (l’île vanille aux Iles sous le vent) voudrait installer mille ruches autour de l’île. Alors le miel à la vanille ? … c’est pour quand ? Bonne chance  à ce jeune et entreprenant apiculteur.

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La terre ne ment pas, sauf à Tahiti

Dans les années 1970-1980, Nauru était un paradis prospère grâce à l’exploitation du phosphate, mais connaît depuis une grave crise économique. Une petite parenthèse, Nauru est l’un des trois États du Pacifique à avoir porté à l’ONU la demande d’indépendance de la Polynésie française. Je lis que François Hollande a réitéré « l’engagement de la France dans la lutte contre les conséquences du changement climatique à Nauru ». Nauru, moins de 10 000 habitants, est passé d’une situation florissante (1970-80) en raison de l’exploitation du phosphate par des compagnies étrangères, à l’état de quasi-faillite au début des années 2000. Nauru a tenté aussi l’expérience du paradis fiscal. Nauru reçoit depuis de substantiels revenus (parfois un cinquième de son PIB) de Canberra (Australie) pour abriter un camp de boat people interceptés au large des côtes nord-occidentales australiennes.

nauru carte

Mais si t’as pas de boulot y a des concours comme par exemple celui de la gendarmerie ? 634 inscrit en 2012, 739 cette année. Licenciés en biologie, bacheliers, ces jeunes mettent tout leur espoir de travail dans les concours. Les plus courageux les essaient tous. Courage ! Et bravo car en 2012, les Polynésiens étaient 10% à être admis au concours de sous-officiers de la Gendarmerie !

Les pollueurs seront les payeurs (si on les trouve !). Le ministre annonce en compagnie du substitut du procureur des sanctions pénales contre les pollueurs. « Un signe fort » clame le ministre – mais pour ceux qui connaissent Tahiti… Pour améliorer le cadre de vie, 544 infractions auraient été traitées en 2012. Vouai ! Certains industriels seraient dans le collimateur. Et où déverse-t-on la pompe à m…. ? On creuse un trou dans la vallée de la Punaruu, le camion y déverse son chargement, quand le trou est plein on rebouche et on recreuse un autre trou à côté. Il paraît que l’autorisation date de 1973, alors ?

Au premier regard sur les Tuamotu, les terres paraissent inhabitées, sans propriétaires. Il n’en est rien. Ce sont souvent, comme partout en Polynésie, des terres indivises. L’organisation foncière Ma’ohi était bien différente de celle qu’imposèrent les autorités françaises. En 1887, les propriétaires polynésiens ont dû déclarer leur droit, s’inscrire dans des registres contenant les informations sur la terre, les délimitations (tomite). Les Anciens bornaient  leurs terres avec de grosses pierres volcaniques ou de corail (otia). D’un caractère sacré, d’un aspect foncier, ces délimitations de propriétés ne supportaient et ne supportent encore aujourd’hui aucune transgression ou aucun déplacement. Les vieux sont partis mais les pierres demeurent et demeureront encore longtemps. Ce sont pour les géomètres des repères, des références indiscutables toujours utilisées. Elles sont plantées sur les motu, près d’un arbre, près d’un cocotier, les habitants à l’œil exercé les repèrent aisément, nul besoin de plan. On ne transgresse pas les lois édictées par les Anciens. Les coprahculteurs ramassent les cocos dans les parcelles louées mais n’empiètent pas sur le terrain voisin même s’il est à l’abandon et plein de cocos.

tuamotu vue avion

Cela se passe au bout de la presqu’île, à Teahupoo, la vague mythique. Un litige foncier qui remonte à 4 ans, une barrière qui se lève seulement si la famille a payé 30 000 CFP par an. Une cinquantaine de foyers concernés par cette taxe de passage ! Les propriétaires et habitants du fenua Aihere ont bloqué le passage à leur tour le chemin qui mène à ce petit bout de paradis, au bout de la route goudronnée de Teahupoo, au niveau du radier qui traverse la rivière. Alors, afin de mieux faire comprendre aux tenanciers de la barrière le mécontentement des autres riverains, ces habitants frondeurs ont déposé d’énormes rochers au niveau du radier empêchant les empêcheurs de sortir ou d’accéder à leur habitation située au-delà de la rivière. La barrière serait restée ouverte depuis. Fini le peapea (ennuis, incident) ?

Hiata de Tahiti

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Belles et bêtes à Tahiti

Ouf ! Grâce à la campagne de piégeage des espèces envahissantes à l’entrée des trois vallées Papehue, Maruapo et Tiapa, le Monarque jouit d’une bouffée d’oxygène. Il a beaucoup de prédateurs, le bel oiseau en danger d’extinction. Les merles des Moluques et les bulbuls à ventre rouge, espèces introduites qui attaquent les nids et qui sont également des calamités agricoles car destructeurs de fruits. Ces deux espèces introduites sont classées parmi les 100 espèces les plus envahissantes de la planète et parmi celles menaçant la biodiversité en Polynésie française. Les rats noirs, les busards de Gould, les chèvres, le miconia, le tulipier du Gabon sont les autres prédateurs du Monarque. La population a été mise à contribution. 60 personnes sur 215 ont effectivement participé au piégeage. Pendant 6 mois, ils ont positionné des pièges avec des oiseaux leurres dans les jardins. Ainsi 1500 merles des Moluques et 1200 bulbuls ont été éliminés de ces zones à la grande satisfaction de la Société d’ornithologie de Polynésie et des Monarques ! Le résultat ? Sept nouveaux territoires, 4 nouveaux couples se sont fixés dans les vallées et 8 jeunes s’envolaient durant la période de reproduction.

timbre petrel de tahiti

Le noha (rien à voir avec le tennisman, mais porte l’autre nom de Pseudobulweria rostrada) est un oiseau marin protégé par une règlementation territoriale. L’espèce est considérée « quasi » menacée par l’Union internationale. Les plateaux Temehani Rahi et Temehani Uteute à Raiatea accueillent la population la plus importante de Pétrels de Tahiti et de la Polynésie française. Les actions menées pour la sauvegarde de l’espèce sont le suivi des populations, l’identification des menaces et la protection des nids.

La famille des cypraeidae, les porcelaines, (pas celles de Limoges), sont magnifiques, elles sont connues également sous les noms cauri (ou cowry). Les eaux polynésiennes en regorgent. Leurs coquilles sont brillantes. Elles ont un aspect lisse qui attire l’œil. Dans les Tuamotu elles sont utilisées pour confectionner de magnifiques parures, des colliers ; les pêcheurs confectionnent des leurres à poulpe ; on pouvait les utiliser pour remplacer l’économe (le couteau éplucheur) et ôter ainsi la peau épaisse du fruit de l’arbre à pain. Ce sont des animaux nocturnes, herbivores. Ce sont les mamas qui les ramassent sur le récif à marée basse, cachées dans les anfractuosités des coraux. Aux Tuamotu, on les consomme encore aujourd’hui, crus ou cuits, marinées dans le citron ou cuites agrémentées de lait de coco.

porcelaine cypraeidae

A Moorea et à Tahiti, le Criobe, alerté par des plongeurs est en mission. Dans certain cas, on a observé 50 vanas (oursins) morts pour un vivant. Il s’agit des oursins de la famille des diadema (oursin noir ou marron aux longues épines). Deux hypothèses envisagées à ce jour : une cause naturelle provoquée par un changement de paramètres physiques, chimiques, par un changement de la température de l’eau ou du taux de salinité – ou une cause humaine ayant entraîné une forte pollution des eaux. Le site de Temae à Moorea est le plus touché par cette mortalité, inexpliquée à ce jour.

Il était une petite fourmi qui met le « feu » à Mahina. Wasmannia auropunctata ou petite fourmi de feu, invasive, a largement proliféré à Tahiti et particulièrement sur les hauteurs de Mahina. La bestiole est originaire d’Amazonie, elle est présente sur le territoire depuis 2004. Elle est classée parmi les 10 plus néfastes au monde. Elle a plus que triplé son territoire entre 2005 et 2009, et a officiellement contaminé 650 hectares à ce jour. Elle possède la particularité d’occasionner des piqûres très douloureuses et de rendre aveugles chiens et chats. Mais plus de sous dans la cassette alors depuis 2009. On attend, quoi ? Sûrement l’indépendance ! La commune est mise en quarantaine pour ce qui concerne l’évacuation de ses encombrants et de ses déchets verts s’ils ne sont pas traités. Pour le moment, la municipalité accumule encombrants et déchets verts sur le site du futur cimetière d’Orofara, en attendant mieux.

fourmi auropunctata

La Polynésie s’enorgueillit de posséder les stocks sauvages de bénitiers les plus denses au monde [rien à voir avec l’église]. La production actuelle s’écoule sur le marché local. Un développement du marché international pourrait être profitable, consommation et aquariophilie. Encore faudrait-il évaluer les perspectives le plus rigoureusement avant de se lancer. Un développement pour la chair, séchée, fumée, ou encore vivant pour le marché de l’aquariophilie. Évaluez, évaluez ! L’Asie, les États-Unis et l’Europe attendent les conclusions d’une étude qui devraient sortir en juin.

Hiata de Tahiti

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Tous pêcheurs à Tahiti

Article repris par Medium4You.

Poisson d’eau douce importé d’Amérique du Nord et du Vietnam, faut-il interdire la consommation du panga ? Élevé en masse au Vietnam, la bête est sous les feux de la critique sur Internet. L’autre jour c’était de la part des autorités : « Manger trop de thon, c’est pas bon », donc le panga est le poisson des cantines scolaires et des sociétés de restauration. Le Président Temaru vient de signer une convention avec la société chinoise « Jinghim Invesments » pour un vaste projet d’aquaculture au pays. Pourquoi ne pas le faire avec les propres variétés de poissons d’eau de mer du fenua ? Dans une grande surface de Tahiti vous payerez 995 CFP le kilo de tranches dégelées de panga contre 1395 CFP le kilo de thon blanc. Y’a pas photo ! Et toujours dans le poisson, le gouvernement Temaru interdit la commercialisation du mako ! Ce requin dit mako ou requin-taupe bleu appartient à la même famille que les grands requins blancs. Il est de couleur bleu-nuit sur le dessus et blanc en dessous. Hydrodynamique, sa taille maximale est de 4 m quand même.

panga

Aux Tuamotu, à Anaa chaque jardin avait un cocotier qui était destiné à recevoir les queues des poissons que le pêcheur clouait à son retour. On exposait ses trophées pour informer ainsi le reste de la population. Les ancêtres remerciaient de cette façon dame Nature. Ce sont les queues des poissons du large qui sont clouées, les grosses prises, pas les poissons du lagon. Il faut respecter un sens : on les cloue par rapport à la mer et au lever du soleil, jamais du côté du tombant du soleil. Toujours vers l’Est ! Et si, en période d’abondance « matarii ni’a » on a pris beaucoup de poissons, la coutume veut que ces prises soient partagées avec la famille et les amis. Quand le pêcheur monte sur son bateau et arrive au lieu de pêche, il prie Dieu. Ne pas partir pêcher si l’on s’est disputé ! Pour la pêche à la tortue, les rituels étaient encore plus stricts et nombreux. Il ne fallait pas avoir de rapport sexuel la veille, pas de dispute, faire attention au matériel de pêche, pas de bruit dans la maison, personne ne devait enjamber le matériel. Au retour à la maison, il fallait enterrer les restes des prises dans le sable, les poissons comme les tortues, ne jamais les jeter à la mer. Autrefois on clouait la tête de la tortue les yeux face au lagon. Si l’on faisait ça, on était sûr d’en avoir tous les jours. Les jeunes d’aujourd’hui « oublient » ou n’ont cure de ces superstitions.

Un deuxième evoxymetopon poeyi a été péché au large de Tetiaroa. Et de deux ! La bestiole mesure 2m10 pour 5 kg, capturée à 190 m de profondeur. Et si l’on faisait un recensement de cette espèce dans les eaux polynésiennes, ça vaudrait peut-être un autre « prêt » en euros, non ?

troca coquillage

13 ans après la dernière campagne la pêche au troca a été rouverte à Hao durant le mois de novembre. Les quotas ? 192 kg par travailleur, payé 300 CFP le kilo. A la fin du mois on peut espérer une rémunération de 57600 CFP. La nacre extraite de ces coquilles servira à fabriquer des boutons. Les hommes plongent, les femmes nettoient. Le résultat devra être parfait, coquille vide, sans odeur, nettoyée.

Les Maoris de Nouvelle-Zélande luttent pour sauver l’anguille géante, espèce menacée d’extinction. Anguilla dieffenbachii est la plus grosse anguille d’eau douce du monde. Elle peut atteindre 2 m de long, peser 20 kg et vivre plus de 100 ans. Autrefois prospère dans les lacs et les rivières, elle est aujourd’hui au bord de l’extinction. Si cette anguille est un géant si fragile c’est qu’elle n’atteint sa maturité sexuelle qu’après des décennies de croissance. Les plus chanceuses quittent alors les lacs et les rivières, gagnent l’océan et parcourent des milliers de kilomètres pour se reproduire une seule et unique fois dans les profondeurs du Pacifique et y mourir.

anguilla dieffenbachii

La Living Oceans Foundation termine ses recherches aux Tuamotu et à la Société.  Alors docteur, quelles nouvelles ? Des différences notables entre les deux archipels. Beaucoup des récifs autour des îles de la Société ont été endommagés par l’étoile de mer épineuse, Acanthaster Planci ou dévoreuse de corail, dite Teramea tandis que ceux des Tuamotu sont en bonne santé en général. Les récifs des Tuamotu contenaient une plus grande diversité d’espèces de corail, plus âgées et plus grandes que celles trouvées dans les Iles de la Société.

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Plein d’idées de tourisme en Polynésie

Le président-ministre du tourisme du gouvernement de la Polynésie française a lancé une idée fabuleuse. Encore une me direz-vous ? Attendez de lire la suite. Il a pour objectif 500 000 touristes mais seulement 165 000 touristes ont visité le fenua en 2011. « Oscar Temaru, Mayor of Faa’a, welcomes you to Tahiti Nui! Haere mai i te fare ! Bienvenue à la maison!”. Cela fait sensation. Cette idée géniale de l’hébergement chez l’habitant à titre gratuit des touristes venant au fenua… plairait certainement aux étrangers mais fait déjà grincer les dents les hôteliers, les pensions de famille.

D’après Oscar Tane, les touristes fortunés continueraient d’aller dans les hôtels, certains pourraient même aller dans des pensions. Imaginez quel échange culturel. Et les autres ? Ben ils iront dans les favelas d’Outumaoro. D’après le président-ministre du tourisme, c’est une idée formidable pour le brassage culturel, la culture accessible pour tous et donc GRATUITE. Un bémol peut-être pour le remboursement du billet d’avion, le ministre réfléchit encore. Encore et toujours plus d’idées novatrices et miraculeuses du golf (faire partie du circuit mondial) et le semi-marathon (comme à Hawaï)… arrêtez !  Je n’ai plus de place pour mes ragots. Et pourtant la mère cancans, c’est moi !

Longtemps, l’activité économique de nombreux atolls des Tuamotu a reposé sur l’exploitation des cocoteraies et la culture du coprah. Les insulaires pouvaient vivre grâce aux cocotiers qui leur fournissaient un revenu. Cela a duré pendant de longues années. Puis l’activité perlicole  a supplanté cette unique source de revenus. Aujourd’hui, on manque de bras pour entretenir les cocoteraies, c’est trop dur, il est nécessaire d’avoir un bateau pour entretenir les cocoteraies des motu, alors on exploite seulement les cocotiers du village et puis  il est plus facile d’aller à Tahiti vivre auprès de la famille et planter du pakalolo (cannabis). Un grand nombre de fermes perlières ont fermé, l’activité dans les cocoteraies a repris. Il ne faut pas qu’elle disparaisse, que les îliens ne viennent pas s’entasser dans les favelas de Faa’a. Mais qui prendra la décision de se saisir de ce problème à bras le corps. Qui trouvera ou tentera de trouver des solutions ? Pas de réglementation, manque de formation, de valorisation, d’accompagnement des générations futures.

Notre président–ministre fourmille d’idées certes, mais celle-ci vient de Nouvelle-Calédonie : « L’agro-tourisme ». Les représentants calédoniens de « Bienvenue à la ferme » sont venus en Polynésie à l’invitation de la Chambre d’agriculture. Ils ont identifié un « fort potentiel » qui devrait inspirer la création d’un réseau polynésien similaire avec des spécificités, comme par exemple la pêche lagonaire. Mais attendez un peu que les volontaires aient fini de nettoyer le lagon. Pardon ? Mais que croyez-vous que fassent ces volontaires, ils retirent tout le fatras  que les Polynésiens ont jeté dans « leur garde-manger » : pneus, frigos, roues de voitures, machines à laver, jouets d’enfants, ferraille, remorques, etc, etc. Cela fait à chaque fois plusieurs tonnes de déchets. Si en Nouvelle-Calédonie, cette expérience est une réussite, qu’en sera-t-il ici malgré le dévouement d’Henri Tauraa, le Président de la CAPL. Les conseils des Néo-Calédoniens ont été « regroupez-vous ». Moi, la langue de vipère, je me demande si le terme « se regrouper » appartient au vocabulaire polynésien. Vous reconnaitrez que je ne suis pas polyglotte, et avec l’âge, cela empire ! Pardon Henri.

Comment faire face à l’incivisme ? Dix ans déjà que la Polynésie est classée sanctuaire des baleines. Des règles sont édictées, sont-elles connues, sont-elles appliquées ? Il faudrait que très rapidement la justice et les forces de l’ordre passent à la vitesse supérieure. On a édité des brochures pour informer les « voyeurs «  de baleines. Où se placer par rapport à l’animal et à son petit, règlementation des sonars, tout est simple. Et pourtant ! Le 7 octobre certains n’ont pas hésité à monter à califourchon sur des baleines. Qu’attend-on pour sévir, attaquer le portefeuille des contrevenants, ça c’est parlant. Les baleines viennent mettre bas dans les eaux polynésiennes, les baleines viennent se reproduire dans les eaux polynésiennes. Ne sont-elles pas des cadeaux ?

Hiata de Tahiti

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Dragon, tortues, margouillats et autres roris de Tahiti

Un glaucus atlanticus ou dragon bleu ou Limace bleue s’est fait piéger dans un hoa de l’atoll de Raroia. C’est exceptionnel. Précision : un hoa est un bras de mer allant de l’océan au lagon en passant entre les motu. Il joue un rôle majeur pour le renouvellement de l’eau du lagon dans les atolls sans passe. Le passage des eaux de l’océan peut être épisodique ou permanent. Le hoa ne permet pas le passage de bateaux comme les passes. Ces passages sont en général peu profonds.

Ce nudibranche ne vit pas sous l’eau mais flotte ! Il possède une petite réserve de gaz dans son estomac qui lui permet une parfaite flottaison sur les océans, c’est à l’envers qu’il flotte. Ce magnifique gastéropode est toxique pour ses prédateurs. Son camouflage est de couleur bleu et gris il se confond avec l’océan et floue ainsi oiseaux et poissons qui sont ses prédateurs. Il n’est pas bien grand, à peine 4 cm, possède de nombreux « doigts » qui composent les rangées de ses ceratias. Il se laisse porter par les courants, s’il rencontre un obstacle il se contorsionne pour se retourner et suivre une direction qu’il choisit. Il est friand de physalies. Ses découvreurs l’ont transporté côté océan afin qu’il poursuive son voyage.

Les deux tortues du jardin botanique sont arrivées à Papeari. Elles avaient été offertes à Charles Nordhoff en 1928 par le gouverneur de Pennsylvanie, Monsieur Pinchot. Elles font partie des plus grosses tortues vivantes. Elles pèsent aux alentours de 200kg, mesurent 1m50 et se déplacent à 3km/h. Elles possèdent un très bon odorat, sont herbivores, se nourrissent d’herbe, de feuillages  et de fruits. Elles sont à l’honneur sur un timbre qui vient d’être édité. Te ara tau est âgé de 180 ans et Te ara u’i, elle, a 150 printemps. Le timbre à 75F a été émis par l’OPT le 17 de ce mois d’octobre. Autre bonne nouvelle, le jardin botanique de Papeari devrait bientôt se doter d’un conservatoire du cocotier et d’un autre du tiare Tahiti.

Le margouillat de nos fare, il est représenté par les artistes, tatoueurs, peintres, sculpteurs, sur les tissus, paréos et tableaux, ce petit lézard. Gecko translucide au corps dodu, long d’une vingtaine de centimètres pour les plus grands est un animal nocturne qui vit dans nos foyers. Il se nourrit d’insectes, cafards, papillons nocturnes et de moustiques. Merci gecko ! Il joue le mort et au moment propice, d’un coup de langue avale sa proie. C’est un athlète, sprinteur sur les murs, plafonds. Il possède des pattes « velcro ». C’est l’as du camouflage, il s’héberge sur les cadres, derrière les meubles, visite la cuisine pour se régaler des bananes. Il pousse des petits cris audibles et marque ainsi son territoire, il lui arrive de perdre un bout de queue au cours d’une bagarre avec ses congénères.

En Polynésie, le poisson-globe ou poisson-lune plus connu sous le nom de « fugu » au Japon, appelé huehue (distendu, gonflé) est consommé dans l’archipel des Tuamotu. A consommer avec précaution ! Il faut savoir le préparer… Le tetraodon (tetra en grec quatre et odous, dents) appartient à la famille des Tetraodontitnae. La chair est non toxique mais les viscères (gonades, foie, intestins, peau) contiennent des niveaux de tétrodotoxine suffisamment élevés pour provoquer une mort rapide et violente. Il faut d’abord retirer la peau rugueuse qui servait autrefois à confectionner des semelles des chaussures des Paumotu car elle  résistait bien au récif tranchant ; les Paumotu les assemblaient avec du niau. Quand vous aurez attrapé ce poisson, enlever délicatement les organes empoisonnés, quand il ne reste que la tête et la chair, c’est prêt à consommer. Je vous souhaite bon appétit. Tama maitai !

L’Assemblée de Polynésie l’a décidé hier, la pêche aux rori c’est bien fini ! Adieu les holothuries, vive l’aquaculture ! Les représentants du peuple Mao’hi ont planché (ceux qui étaient présents) sur deux textes relatifs à l’exploitation de nos ressources marines. Une loi de pays qui vise à encourager –avec espèces trébuchantes- le développement de l’aquaculture, principalement celui du paraha peue, de la crevette et du bénitier. Et une délibération vise à protéger le rori surexploité ces dernières années en interdisant sa pêche et sa commercialisation. Le Japon et la Chine, ouste ! C’est le maire et son conseil municipal qui octroierons des autorisations de pêche aux rori si la population en fait une demande ! Et les exportateurs du rori, ben ils demanderont un agrément au Pays !

Ben voyons c’est simple tout cela ! Reportez-vous au JO de la Polynésie, c’est écrit noir sur blanc. Mais il faut d’abord envoyer des experts pour compter les holothuries. Les rori sont les femmes de ménage de nos lagons alors si elles sont expédiées dans les assiettes asiatiques : qui nettoiera les lagons ?

Hiata de Tahiti

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