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Rêve tahitien en cobalt et phosphate

Des nouvelles de Makatea et peut-être d’une nouvelle exploitation de cobalt, non, non je fais une erreur, celle  du phosphate ! C’est que, avec toutes ces richesses non exploitées en Polynésie, grande comme l’Europe, ma vieille tête mélange tout.

makatea carte

Depuis 2014, on parle d’une reprise de l’exploitation du phosphate à Makatea, en tout cas ce serait le désir de certains… Pas encore assez de trous à Makatea ? Il se dit que 161 (c’est précis) échantillons auraient été prélevés et analysés. « Cela a permis de révéler que du phosphate résiduel sous forme de sable et gravier, mais surtout sous forme solide reste en grande quantité sur l’île » – c’est le ministre qui le dit. La société Avenir Makatea estime le gisement de phosphate à plus de 3 millions de tonnes ce qui pourrait « alimenter une exploitation sur une durée de 16 ans ».

Pas encore d’engagement pour cette exploitation, du reste aucune demande de concession au Pays n’a encore été déposée. C’est qu’il y a une poutre à franchir, tous les habitants de l’atoll, tous les propriétaires terriens ne sont pas d’accord. Aïe ! Le gouvernement marche sur des œufs ! Le gouvernement indique vouloir prendre «  en compte tous les problèmes environnementaux résultant d’une telle exploitation et les solutions à mettre en œuvre pour respecter l’environnement et les espèces végétales et animales présentes sur l’île ». Vœu pieux ou réelle prise de conscience ?

Makatea train du phosphate et son équipage

Éviter les erreurs de l’exploitation comme les trous béants, les cheminées profondes, envisager avant l’exploitation « la réhabilitation des terres après l’exploitation devrait faire l’objet d’une attention spécifique afin de réparer les dégâts causés par : les techniques employées l’ancienne exploitation ». Et, si ce projet d’exploitation minière s’avérait viable, il faudrait également prévoir la mise en place d’une réglementation minière rénovée et modernisée. »

Pour tout ça, c’est qui qui va payer ? Allo Paris ? Il faudrait envoyer d’urgence des sous, ben oui, c’était une société farani  qui a « exploité nos ressources et les travailleurs ma’ohi ». Ce nouveau projet est porté par un investisseur australien Colin Randall. Or depuis 2013 la société australienne Avenir Makatea Pty Limited a créé une filiale 100% polynésienne et de droit français, la SAS Avenir Makatea. Dans ce projet, la réhabilitation des sites miniers serait largement mise en avant pour rendre le site minier « utilisable aux propriétaires locaux de l’île ». Tout serait pour le mieux afin de satisfaire les propriétaires de Makatea et les habitants de Makatea et du fenua ma’ohi. C’est encore du rêve ou du sérieux ?

cobalt

Le Richard imaginaire pourrait être une pièce de théâtre en 20 actes. Après le fantasme des terres rares  « qui auraient pu faire du fenua ma’ohi l’un des pays les plus riches de la planète », c’est le cobalt qui prend rang ! Il ne suffit pas de rêver qu’on sera immensément riche, qu’on ne travaillera plus, qu’on deviendra un des pays-phare de la planète. Encore faudrait-il aller le chercher ce cobalt ! Le ministre de la santé qui a aussi la charge de la recherche ne s’avance pas trop ! Prudent ? Cela pourrait être le futur de la Polynésie.

Les indépendantistes se battent contre l’État, certes, mais cette recherche et cette exploitation, elle devra le faire avec l’État. C’est à moi, ah ! Mais non, c’est à moi. Au fait il est à qui ce cobalt dont on nous rabat les oreilles ? Ce trésor, il va falloir aller le récolter. Alors la Polynésie française est compétente, et certaines mauvaises langues donneraient immédiatement un masque et des palmes pour ceux qui veulent aller le chercher ce cobalt !

Avant de se lancer dans l’exploitation, il faut posséder plus de connaissances, et puis la ressource ne sera peut-être pas si extraordinaire qu’espérée, les prix seront-ils au rendez-vous ? Et l’environnement dans tout cela ? Il compterait pour du beurre ? Les indépendantistes feront les yeux doux à la Chine, au Japon, à la Corée. De l’eau va encore passer sous les ponts avant qu’on nous présente la première cuiller à soupe de cobalt, alors patience.

Hiata de Tahiti

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Tahiti, une colonie ?

La Colonie ou les Colonies ? Un système qui repose sur la domination politique, sur la domination culturelle, sur la domination économique est une colonie. Les colonisateurs visaient l’exploitation des territoires et leur mise en valeur. Au début, à Tahiti, il y avait les frais de douane sur les produits importés, l’impôt de capitation, les corvées. La colonie devait équilibrer son budget afin que la métropole fasse des bénéfices. Ainsi perdurait la dépendance !

Mais jusqu’en 1964, arrivée du CEP et de ses essais nucléaires, c’étaient les taxes et impôts locaux qui payaient les salaires et frais de fonctionnement de l’administration coloniale à Tahiti. Les droits de douane sur les importations, mais surtout les taxes sur l’exportation des phosphates de Makatea (relire les pages sur le blog), étaient les principales rentrées.

Ce faisant, la colonisation a détruit la société traditionnelle, effacé les valeurs culturelles, apporté l’école occidentale, la médecine moderne, l’individualisme. Elle a ouvert la Colonie au monde extérieur. Gagnants ?  Peut-être pas ! Même sûrement pas !

carte polynesie francaise

Si les maîtres Blancs ont été remplacés, c’est par une nouvelle « caste » locale. On pourrait l’évaluer à une centaine de familles » s’étant approprié le pouvoir et… ses avantages. Cette « caste » a remplacé l’administration coloniale à son seul profit en allant mendier des subsides à Paris, en augmentant les taxes payées par le bas peuple, notamment les impôts locaux.

Pour le petit « Tetuanui » rien n’a changé, les Nantis sont toujours nantis, de plus en plus, même si la CTC (Chambre territoriale des Comptes) le stipule dans ses nombreux rapports ! Ils montrent pourtant que les responsables des officines territoriales, qui sont nommés par les Politiques, touchent des salaires et des primes faramineux tandis que « Le petit « Tetuanui », quand il a un travail doit se contenter souvent du SMIC (environ 1 000 €). Le petit Tetuanui » est le nom de famille le plus courant, il est l’équivalent de Dupond ou Durand en métropole.

Tenacious

Ce qui est fait pour les handicapés n’est pas le fait de Tahiti. Le trois-mâts anglais Tenacious était par exemple en escale à Papeete. Très beau, il appartient à une association la Jubilee Sailing Trust qui accueille à son bord des marins atteints de handicap. A bord, des ascenseurs, des ponts plus larges et incurvés pour la circulation des fauteuils roulant, des équipements sonores sur la barre et des indications en braille sont mis en place pour que les non-voyants eux-mêmes puissent diriger le bateau. Le Tenacious compte 10 membres d’équipage et accueille à chacun de ses voyages une quarantaine de personnes dont la moitié sont handicapées. C’est un trois-mâts barque long de 65 m avec un déplacement de 500 tonnes. Année de lancement : 2000. Port d’attache : Southampton (Royaume-Uni).

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Et le tourisme sur Makatea ?

Certes le touriste, consommateur de paysages, pourrait apprécier le karst de Makatea… Mais il n’y a pas d’aérodrome, il faut venir en bonitier ou avec un catamaran.

Pour séjourner quelques jours dans l’île, il n’y a pas de logement. Je n’en ai pas découvert sur Internet, mais… Il semble que le maire délégué possède lui-même une « pension de famille », mentionnée nulle part. Le village, d’après des amis partis en découverte, est « séparé » en deux. Non, non, pas le mur de Berlin mais un petit peu quand même.

Le clan du tavana (maire) et de l’église Sanito d’un côté, les autres, probablement protestants, de l’autre. On peut mieux comprendre pourquoi, quand le tavana a été approché par des investisseurs australiens pour une nouvelle exploitation du phosphate, il n’a pas réussi à fédérer les habitants de son île !

Makatea (2)

La visite de l’île, en faisant attention aux trous, semble intéressante. Les falaises de 80 m de haut forment un rempart. Les profils dessinés dans les corniches sont surprenants : le nez de Pinocchio, la tête de lion ou moai à la pointe nord de la falaise de Moumu ; le rocher d’Anapoto sur la plage est un bloc de corail en forme de champignon.

Makatea (5)

Il existe de formidables belvédères tout en haut sur le plateau : à l’Est le belvédère de Temao domine les ruines des installations de l’ancien port. Le belvédère de Ta Ava surplombe la seule « plaine » littorale, Moumu. Il existe un sentier de 8 km qui serpente entre les feo. Pour se faire bronzer 3 km de sable blanc corallien vous attendent en contrebas.

Des ana (grottes) grâce à la dissolution du calcaire ont donné lieu à des légendes. Chut ! On dit que des pirates, ou des galions espagnols poursuivis, y auraient caché leurs trésors. Il vous reste à les découvrir – et à taire l’endroit si vous les avez trouvés.

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D’autres grottes ont été des sépultures pour les hauts personnages des sociétés polynésiennes pré-européennes. Accrochées en altitude dans la falaise, leurs corps y étaient déposés par les pirimato, êtres de légendes capables de voler dans des endroits inaccessibles.

Ana Tau i ra’i sur la falaise de Temao est tapu (tabou).

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La grotte de Hina, à proximité du chemin de Moumu est la plus fréquentée de nos jours. Son bassin d’eau douce est alimenté par la nappe phréatique.

Dans la grotte Vaimarui, de la voûte de la première salle tombe une énorme stalactite d’une cinquantaine de diamètre « le pied d’éléphant ». La légende dit qu’il suffit de la toucher avec la main gauche et de faire un vœu pour que cela vous porte bonheur. Cette salle communique avec la grotte Vairoa (la grande eau). Au milieu, hors de l’eau la stalagmite « La Princesse ». Ici venait Hina, elle se baignait les soirs de pleine lune, enduite d’huile de maiere ma’atea (la fougère de Makatea).

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La grotte de la princesse espagnole dans la falaise de Temao abrite des cercueils en bois d’arbre à pain.

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La faune se compose de crabes kaveu, de rousseroles à long bec, de rupe (pigeon gris), de ptilope (pigeon vert) endémiques, de frégates, hérons, fous, paille en queue…

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La flore est riche de manguiers, uru (arbres à pain), citronniers, faux pistachiers, acacias, néfliers, kapokiers ; le palmier de Makatea et la maiere (fougère de Makatea) sont endémiques.

Portez-vous bien.

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La Compagnie Française des Phosphates d’Océanie à Makatea

La mécanisation était impossible vu la nature du gisement, des pelles, des brouettes et des seaux étaient les outils des travailleurs. Les ouvriers couraient sur des planches de 30 cm de large au-dessus du vide entre les feo. Les ouvriers étaient payés au rendement.

MAKATEA PLAN INCLINE

On peut s’étonner aujourd’hui que malgré ces méthodes rudimentaires, les résultats étaient étonnants. Une équipe extrait 5 tonnes/jour. En 1911 = 12 000 tonnes, en 1929 = 251 000 tonnes ; en 1960 = 400 000 tonnes. De 1908 à 1966 = 11 279 436 tonnes auront été extraites !

Makatea (7)

Il fallait des bras, l’île comptait peu d’habitants, 25 sur les 300 nécessaires furent recrutés sur l’île. Les cadres et spécialistes sont des Métropolitains sous contrat.

En 2014, la Société des Études Océaniennes a publié dans son numéro 331 le journal d’un médecin à Makatea au temps de la C.F.P.O, Docteur Claude Barbier. Il y demeura 4 ans avec femme et enfants.Témoignage intéressant d’un métropolitain débarquant à Makatea. La compagnie fit appel aux Asiatiques : Japonais, puis Chinois, puis Annamites jusqu’en 1920. Pour la main d’œuvre locale il y avait une multitude de problèmes : difficulté de s’adapter à un travail suivi, absentéisme au travail, mobilité du travail, caractère discontinu de l’effort, désir de changer de pays, d’occupation, lassitude…

Le grand-père de J. J. (Anglais) était comptable à Makatea avant de rencontrer sa femme polynésienne.

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Au moment de la guerre, il fallut avoir recours aux Polynésiens des Cook. Après la guerre, les Polynésiens français furent plus nombreux à venir travailler à Makatea. La société recruta aux Australes, à Raivavae surtout, cela donna de bons résultats. Les « Australiens » sont courageux, forts – dit-on. Les groupes de travailleurs étaient constitués selon l’origine et les affinités insulaires et formaient alors des équipes homogènes que l’on reconnaissait à des détails vestimentaires. Durant les dernières années d’exploitation, il y avait 800 travailleurs, tous Polynésiens.

1960 Makatea comptait 3 000 habitants avec leur famille, en 1962 on en comptait 3 071 – ils avaient faits des petits. Tout le personnel était logé par la compagnie.

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Makatea vit aussi la naissance du syndicalisme. L’île était un monde autonome : fourniture d’électricité 24 heures sur 24, 100 postes de téléphone automatiques, une station TSF, eau courante, l’électricité dans toutes les maisons. Les personnes qui, à la fermeture de l’exploitation, sont retournées dans leur île ou se sont installées à Papeete avaient réussi à se construire une maison et à vivre décemment.

MAKATEA MAISON DE FONCTION

Auparavant, les ouvriers signaient pour un contrat d’un an, renouvelable. Ceux qui optaient pour un an préféraient regagner leur île et, avec l’argent gagné s’offraient une « Vicky », vélomoteur très répandu dans l’archipel et leur permettant de circuler même sur les mauvais chemins. Le must, quoi !

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Quelques statistiques qui en diront plus long : la CFPO versait 28% des salaires du secteur privé et assurait ¼ des recettes budgétaires du Territoire en 1960. Les impôts payés et les taxes diverses représentait 24,5% du budget du territoire. La CFPO apportait plus des ¾ des devises reçues par le Territoire.

En 1966, la CFPO plie bagages, tout est abandonné, 1/3 de la surface de l’île est creusée d’excavations. Elle laisse, à titre gracieux, toutes les installations au Territoire qui les donne… à la commune !

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Makatea et les phosphates

Un regain d’intérêt en ce début du 20e siècle, Les phosphates entrent dans la production d’engrais azotés indispensables aux terres pauvres en minéraux : Japon, Australie, Nouvelle-Zélande. Une autre utilisation et non des moindres, les phosphates servent de base de production pour des explosifs nitrés.

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1908 : création de la Compagnie Française des Phosphates d’Océanie, CFPO.

1917 : concession de l’exploitation.

Avant l’exploitation, le phosphate affleurait à la surface, ensuite apparaissent les feo (colonne calcaire dur, stérile, de composition magnésienne). Entre les feo, mais en profondeur il y a la prolongation du gisement de phosphate.

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L’origine du phosphate est différente selon les lieux géographiques. Au Chili et au Pérou, le phosphate est d’origine aviaire, c’est le guano. Makatea lui est lié au fonctionnement des atolls par endo-upwelling. Le phosphate se serait développé au sein de sédiments organiques lagunaires, comme à Mataiva, ensuite porté à l’air libre lors du soulèvement.

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Mataiva, autre atoll des Tuamotu, a fait l’objet d’une surrection de3 à 4 m. Son sous-sol recèle un important gisement de phosphate évalué à 15 millions de tonnes. Il est recouvert de quelques mètres de sable corallien. Les habitants se sont toujours opposés à l’exploitation de ce gisement qui défigurerait leur petit paradis. Ils ont sous les yeux l’exemple de leur voisine Makatea.

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C’est l’île la plus productive car la terre phosphatée est riche d’engrais naturel et produit nombre de légumes : tomates, concombres, pastèques, salades, melons, le lagon regorge de poisson. Qu’espérer de mieux ?

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Impossible aux bateaux de s’approcher de Makatea pour charger le phosphate, la géographie de l’île empêchait l’établissement d’un port. Il a fallu entreprendre des travaux considérables. Créer une passe artificielle pour établir le bassin Temao pour des petites unités (1m50 de profondeur). Les cargos devaient attendre au large assurés par 4 bouées d’amarrage. Le chalandage se faisait par paniers.

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1927 : Une jetée métallique portait le minerai à 50 m de la déferlante du platier.

1954 : Un pont transbordeur long de 106 m, un tapis roulant 550t/h, 3 piles le long du récif augmentaient le chargement des cargos. Sur le flanc de la falaise avait été installé le transformateur du minerai. Un train desservait l’île sur plusieurs kilomètres qui amenait le sable phosphaté à l’usine de séchage. Le stockage se faisait dans 3 silos de plus de 30 000 tonnes. À l’arrivée sur l’île, il fallait prendre un monte-charge qui menait sur le plateau.

Une ville-champignon s’est élevée, Vaitepaua, avec des logements pour le directeur, ingénieurs, médecin, travailleurs, un hôpital, une maternité, un cabinet dentaire, une école, une poste, une coopérative, une boulangerie, une boucherie, une blanchisserie, une bibliothèque, un cinéma, un cercle de réunion, un terrain de basket, un tennis, etc. Un problème, l’eau. En 1933, la nappe phréatique est atteinte à 50 m de profondeur.

Après les habitations, on trouvait les ateliers mécaniques, la menuiserie, l’usine électrique, la forge, la fonderie sur 1 500 m de long, au centre la gare, au-delà du village les zones d’extraction reliées aux silos de Temao par 7 km de voies.

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Makatea (Papa tea ou le rocher blanc)

CARTE MAKATEA

ILE DE MAKATEAL’ATR (avion de transport régional) qui relie Papeete à Tikehau aux Tuamotu survole un « minuscule haricot blanc » à 180 km au nord de Papeete. Ce minuscule atoll, parmi les 76 qui constituent l’archipel des Tuamotu, a marqué le 20e siècle en Polynésie.

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Ce confetti, sorti des flots, sans plaine littorale, entouré d’un récif frangeant, mesure 7,5 km dans sa plus grande longueur et 4 km dans sa plus grande largeur, soit une superficie de 28 km2. Il se situe par 115°30’ de latitude Sud et 148°11’ de longitude Ouest, contient 68 habitants en 2012, et possède à Puutiare son point le plus élevé : 110 m !

Makatea (4)

Makatea appartient au groupe des 132 atolls soulevés dans le monde, il est l’atoll le plus élevé de toute la planète. Ce soulèvement serait consécutif à un mouvement tectonique ancien lors de l’érection des îles de Tahiti et Moorea qui aurait provoqué la surrection des îles avoisinantes, dont Makatea, distant seulement de 230 km de Tahiti.

Makatea est difficile d’accès à cause de ses falaises abruptes et ses récifs, on y trouve seulement deux plages minuscules à Moumu et Temao. Le sol est fertile, l’île est boisée de cocotiers et d’arbres à pain.

Je vous souhaite une agréable découverte des Tuamotu et particulièrement de Makatea.

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Une légende raconte que l’île de Makatea a été découverte par le grand guerrier Tu envoyé par le roi Pomare en mission à Tikehau. Sans s’arrêter il aurait surnommé ce rocher Ma’a Tea (poussière de clarté). Son fils Tuanaroa revenu bien des années après, pris possession au nom de son roi et l’aurait nommé l’île Papa Tea (rocher blanc, pierre soulevée et jetée sur l’océan). Vaitepaua renvoie elle au paua, feuille de cocotier tressée qui servait de réceptacle pour l’eau de pluie aux temps anciens. Les marae ont presque tous disparu sur l’île.

Makatea (20)

Aperçue le 13 février 1606 par les Occidentaux, Makatea s’est tout d’abord appelée Sagittaria de Quiros.

Jakob Roggeveen, navigateur hollandais, avait découvert l’île en juin 1722 et l’a nommée Eyland van Verwikking (Ile de la distraction). L’accueil des habitants ne fut guère cordial mais, après quelques coups de feu des visiteurs, tout se calma. Les marins débarquèrent et purent obtenir une abondance de provisions.

1812, Makatea est devenue un bagne.

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1832, les hommes de Moerenhout se rendirent dans l’île pour y faire du bois, y trouvèrent des arbres de si grand taille qu’ils ne purent les transporter.

1860, le capitaine Bonnet, officier retiré à Tahiti y découvre un gisement de phosphates.

1898, une exploitation privée, artisanale est tentée puis abandonnée, faute de moyens techniques.

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Le monde ne s’est pas arrêté de tourner

Tandis que j’étais moi-même absente du territoire, Tahiti a continué.

Alors que le maire délégué de Makatea attendait un signe fort du gouvernement Temaru, c’est une douche froide qu’il a reçue. L’arrêté portant refus à la demande de permis exclusif de recherche formulée par la SAS Avenir Makatea a été publié au JOF du 2 mai. L’objectif était de savoir s’il reste du phosphate sur l’île et en quelle quantité afin de déterminer si la relance de l’exploitation était faisable ou non et si elle est viable avant toute autre décision. D’importants travaux de réhabilitation de l’île de Makatea auraient pu être entrepris, comme c’est le cas sur l’île de Nauru. Il soumettra cette demande au nouveau président du gouvernement Président Flosse. Wait and see.

chapeau de paille polynesie

Le site Internet de l’Hôtel « The Brando » sur l’atoll Tetiaroa est fixé : http://www.thebrando.com. Le test du fonctionnement de l’hôtel est prévu au premier semestre 2014 avant l’ouverture à la clientèle prévue à la fin du premier semestre 2014. L’hôtel ne sera accessible qu’en empruntant la compagnie privée Air Tetiaroa qui desservira l’atoll avec deux Britten Norman Islander de dernière génération. La maintenance des appareils sera assurée par l’atelier « Polynésie perles ». Hiata vous souhaite un bon séjour in « The Brando » dans un proche avenir.

Encore et toujours le foncier, difficulté qui a pour nom indivision, mais aussi absence ou imprécision des documents fonciers, cadastre pas encore terminé, difficulté pour établir les généalogies, disparition progressive des tomite (comité, commission d’étude ; titre de propriété), et reliquat des irrégularités commises pendant la période coloniale. Aujourd’hui les transactions foncières sont régulières. On reconnait ici que le foncier est « la tasse de thé »  des Polynésiens car il sert de base aux retrouvailles des généalogies. Le problème foncier a une double origine : l’indivision, réalité culturelle de l’époque pro-européenne, l’État qui à l’époque coloniale n’a jamais mis les moyens pour déterminer avec justesse les terres de chacun. L’indivision a sauvegardé la propriété indigène face aux appétits des prédateurs. L’indivision ne disparaitra pas, elle évoluera. Aujourd’hui, chaque propriétaire estime qu’il possède une fortune foncière et se bat pour en tirer un profit maximum. L’attachement viscéral à la terre est un frein à la réalisation de projets, mais il disparaît en fonction du prix proposé !

Deux fois l’an, un spécialiste des troubles du rythme cardiaque, tachycardie, palpitations, problèmes cardiaques graves,  consacre huit jours à ses patients polynésiens. Un spécialiste de l’hématologie est venu en mission sur le territoire. Il consulte tous les deux ans notamment les patients polynésiens atteints de lymphomes, leucémies ou myélomes. Malgré tout, chaque année, 25 à 30 Polynésiens doivent être « évasanés » (évacuation-sanitairisés). Seules les leucémies aigues et les greffes de moelle contraignent au voyage vers la métropole. Les lymphomes et les myélomes sont traités au centre hospitalier sur place. Des études montrent qu’en Polynésie, le nombre de cas de leucémie aigues myéloblastiques est supérieur à la moyenne internationale. Une incidence plus importante qui s’expliquerait génétiquement. Hawaï est tout autant touché que le fenua.

fleur sabine

Les communes de Teahupoo et de Taiarapu Ouest proposent un projet pilote pour la mise en place d’un rahui. Le rahui de Teahupoo (connu pour les compétitions internationales de surf sur sa vague monstrueuse) couvre une superficie de 700 hectares, liés aux 2000 hectares de Te Pari classée en 1952. Deux communes bénéficient de cette zone protégée : Taiarapu Ouest (Teahupoo) et Taiarapu Est (Tautira). Ne comptant que les habitants de Teahupoo et Tautira, ce sont près de 2000 personnes concernées par le rahui et en totalisant ceux de Taiarapu Est et Taiarapu Ouest, ce sont près de 20 000 personnes ! Les objectifs principaux : préservation à long terme du milieu naturel. De très nombreuses espèces végétales rares ou médicinales sont présentes sur cette zone tout comme les espèces aviaires tel le héron strié, le ptilope de la Société ou encore l’hirondelle de Tahiti ; la gestion des espaces de loisirs qui concerne la vague mythique connue mondialement des surfeurs, que les lieux de promenade pour les invités des pensions de famille ; la mise en place d’un espace éducatif avec l’élaboration de projets scolaires pour les élèves de l’école primaire de Teahupoo, faire connaître le patrimoine culturel et naturel du Fenua aihe aux enfants.

Académicien, écrivain, auteur, interprète, Marc Maamaatuaiahutapu a tiré sa révérence le 21 août. Cette figure de la culture polynésienne a consacré sa vie à défendre et à promouvoir la langue et la culture polynésienne. Il avait fondé l’Académie tahitienne en 1972, était l’auteur de Te huno’a mana’o-ore-hia et de Te pe’ape’ahau’ore o Papa Penu’e’o Mama Roro (1971), d’immenses succès populaires. Il y a deux ans, une nouvelle série de représentations de cette comédie croquant, en tahitien, le quotidien d’un couple polynésien avait drainé une foule de spectateurs au Petit Théâtre et l’on avait pu apprécier  également à la télévision. Des hommages unanimes lui ont été rendus. P’tit louis aussi dans un dessin « en deuil » a fait dire à ses deux acteurs : « Pour sa dernière représentation le Père Maco… aura réussi à faire s’asseoir ensemble tous les crapoliticards, sans qu’ils s’engueulent ! Chapeau l’artisse… »

Hiata de Tahiti

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Pollution à Tahiti

Certaines communes ont un bilan assez satisfaisant sur l’eau potable, d’autres pas du tout. Les mauvais élèves sont toujours les mêmes : Teva I Uta, Hitiaa O Te Ra, Taiarapu Est et Ouest en ce qui concerne Tahiti. L’eau vient du sous-sol, elle n’est pas traitée, chlorée et même si l’eau était potable à l’origine, elle se contamine tout le long du trajet jusqu’au robinet. Seules contrôlées 27 communes sur les 48 du fenua, soit 93% de la population totale, on ne compte que 5 communes qui obtiennent un 100% « eau potable ». Et pourtant l’eau n’est pas une ressource rare en Polynésie française. L’eau 100% potable est distribuée par les commune de Papeete, Arue, et Faa’a (Tahiti), Bora Bora (Iles sous le Vent) et Tubuai (Australes). Certaines bénéficient d’un 99% à Mahina et 94% à Punaauia (Tahiti) ; Huahine 98% (Iles sous le Vent. D’ici fin 2015, tout le monde serait à l’eau potable. Un conseil, ne vous fiez surtout pas à l’eau coulant des fontaines publiques. L’assainissement des eaux usées, vous connaissez ? Sur les 242 stations d’épuration, 128 présentent au moins un dysfonctionnement ! Le constat est alarmant et entraîne de graves conséquences pour la santé. Rien n’est vraiment entrepris Mais on avertit déjà la population qu’elle doit se préparer à une tarification supplémentaire dès l’année prochaine. Et comme tout ce qui se fait au fenua on n’entretient rien alors…

FALCATA

cocotier

Phosphates ? Pas phosphates ? Certains misent sur une reprise de l’extraction du phosphate de Makatea en 2015 et qui serait prévue pour une dizaine d’années. Partisans et opposants affutent leurs arguments, mais qu’en est-il et qu’en sera-t-il de la biodiversité. L’exploitation du phosphate commencée en 1917 s’est achevée brutalement en 1967, forçant une grande partie de la population à s’exiler à Tahiti. La population actuelle atteint à peine 50 personnes. Si l’exploitation laissa des traces visibles toujours aujourd’hui, il demeure que la végétation recouvre encore 60% de l’ile, et a conservé sa flore et sa faune – exceptionnelles. Il a fallu édicter des textes réglementaires pour protéger le patrimoine de Makatea. Parmi les espèces d’oiseaux protégés : la rousserolle des Tuamotu, endémique, ou ‘àti’oti’o ; le ‘u’upa ou ptilope de Makatea (Ptilinopus chalcurus), endémique de l’île et le rupe ou carpophage de la Société (Ducula aurorae) disparu aujourd’hui de Tahiti et dont la dernière population vit à Makatea. Ces espèces figurent sur la liste rouge car menacées d’extinction. Et la végétation existante ? Une forêt naturelle avec deux grands arbres au feuillage très sombre : le mouo (Homalium Mouo) endémique de Makatea et le moto (Homalium grayana) indigène et protégé en Polynésie française ; le tavevo, un palmier endémique ; le fara (Pandanus sp.p) et ora (Ficus prolixa) dans lequel niche le rupe. Les plantes envahissantes se sont déjà installées telles le faux-acacia ou Lantana camara, le faux-pistachier, et le pitipitio.

Une étude prévisionnelle sur les conséquences du changement climatique entreprise par le Criobe laisse apparaître que le corail du Pacifique blanchira chaque année à l’horizon 2050. Une grande partie des récifs risque de subir ce phénomène, la zone Pacifique Est et Centre, dont fait partie la Polynésie serait, pour le moment, épargnée. On sait que la température limite physiologique du blanchiment du corail se situe aux alentours de 30-31°C. Près de 74% des récifs coralliens à l’échelle de la planète, subiront un blanchiment chaque année à partir de 2045. Un corail blanchi, a subi une expulsion des zooxanthelles (algues qui vivent et nourrissent en partie le corail) évènement suivi de mortalités importantes.

Le remorqueur ravitailleur Revi de la Marine nationale a appareillé le 15 mars. Il effectuera une mission de cinq semaines dans le cadre de la surveillance radiologique des anciens sites d’expérimentation du Pacifique. Cette mission « Turbo 2013 » se déroule chaque année depuis 16 ans entre mars et avril. Les prélèvements dans les milieux physiques (eaux de mer, eaux souterraines, sédiments et sols) et biologiques (plancton, mollusques, poissons, eau de coco et coprah) seront ensuite mesurés par des labos accrédités par le Cofrac (Comité français d’accréditation) et certifiés par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) pour la mesure de la radioactivité.

On en rit ou on en pleure ? 53% des 242 stations d’épuration encore présentes en 2012 présentent au moins un dysfonctionnement. Un triste état des lieux. Mais si on était indépendant ? Tout irait-il pour le mieux et on chanterait « Tout va très bien Madame la Marquise, tout va très bien » ?

Hiata de Tahiti

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Autour de Tahiti

Rapa Nui est tentée par l’indépendance… comme Tahiti ! L’île menace de déclarer son indépendance vis-à-vis du Chili et de déposer un recours devant la Cour Internationale de justice de La Haye contre Santiago. Les Rapa Nui (1500 personnes sur les 5000 habitants) souhaitent freiner le tourisme de masse (65 000 visiteurs débarquent chaque année), contrôler l’immigration croissante des Chiliens venus du continent, obtenir des investissements dans la santé, l’éducation et le commerce. « Nous pourrions demander notre rattachement à la Polynésie, plus proche, puisque le Chili n’a pas rempli ses obligations ». Faudrait consulter Oscar Tane, spécialiste pour l’ONU.

Rapa-Nui film

Oscar Tane est en Amérique, à New York, à l’ONU, pour réclamer l’indépendance du peuple Maori et de son territoire. « Ce peuple qui se bat avec des lances de bois contre des armes à feu », qui réclame à cor et à cris l’indépendance mais – car il y a un mais ! – avec les gros sous de la France, cette puissance étrangère qui étouffe le peuple Maohi. Au fait le ministre popaa de l’outremer Victorin Lurel est arrivé le 20 janvier à Papeete et Oscar Tane n’est pas entré au fenua. Vous avez dit bizarre ? Non, c’est normal !

Victorin Lurel, ministre des Outremers n’a passé qu’une seule journée en Polynésie française, à cause du décès de sa mère. Mais le Père Noël a déposé plein de cadeaux en janvier ! Des milliards, des emplois d’avenir comme en France alors que le statut d’autonomie de Tahiti ne le permettrait pas, des contrats de projets, la défiscalisation, et même l’ouverture des robinets de 3 milliards pour le RSPF (Régime de solidarité de la P.F.). Un grand absent Temaru « parti à New-York pour rien ». Et le sénateur indépendantiste lui aussi en mission d’accompagnement auprès d’Oscar Temaru. Les élections territoriales sont fixées pour les 21 avril et 5 mai prochains. A quand le référendum pour l’indépendance ? Qui aurait peur de ce référendum ?

L’art de plumer les pigeons européens : c’est le Prosident  qui l’affirme, il faut que les Popa’a casquent et principalement les Farani : « la France nous doit ». Maintenant il existe des séminaires destinés aux maires et aux ministres pour apprendre comment mieux capter les financements de l’Union Européenne. Car si ici on est Maohi jusqu’au bout des ongles, il faut apprendre à drainer le maximum de pépètes avec des projets bidons  et là on peut espérer aussi le Nobel des mensonges !

makatea carte

Projet d’exploration des gisements de phosphate sur l’île Makatea. L’enquête d’utilité publique préalable à l’institution d’un titre minier vient à peine de commencer que déjà des querelles entre les partisans du projet et les opposants se font entendre ! Pour les uns on parle réhabilitation de l’île pour les autres, spoliation des terres. Qui croire quand on sait qu’en Polynésie le mensonge est sport national. L’extraction du phosphate s’est terminée en 1966, elle avait commencé en 1906,  plusieurs projets avancés mais aucun n’a abouti. Et le foncier en Polynésie… il y a 1200 personnes qui revendiquent à la source, certains regroupés en association. La compagnie australienne espère trouver des phosphates et si l’exploration du sous-sol se révélait propice ils l’exploiteraient. Si tout se passe comme prévu, le premier sac de phosphate serait chargé sur un cargo en janvier 2015. A suivre.

Hiata de Tahiti

[Vient de paraître chez Stock « L’homme qui voulut être roi » de Gérard Davet & Fabrice Lhomme, concernant Gaston Flosse et sa connivence avec Jacques Chirac, comme lui il aime « les femmes, les arts premiers, la boisson qui rend gai et la politique »…]

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Incivisme polynésien

Dernier recensement : 268 270 habitants. Vous rajouterez 1, car j’étais en Chine pendant le recensement.

8674 habitants en plus qu’en 2007 soit une augmentation de 3,4%. Faa’a demeure la commune la plus peuplée (c’est celle du Président-Ministre), suivie par Punaauia qui dépasse la capitale Papeete. Les Marquises et les Australes affichent une forte croissance, et l’on note un net ralentissement sur les Iles du Vent, les Tuamotu et les Iles sous le Vent. Quelques chiffres : Faa’a Iles du Vent = 29 687 hab ; Bora-Bora Iles sous le Vent = 9 610 hab ; Nuku Hiva Marquises = 2 966 hab ; Rurutu Australes = 2 325 hab ; Rangiroa Tuamotu Gambier = 3 281 hab.

vahines 2013La population de plus en plus urbaine est concentrée sur une zone coincée entre lagon et montagne sur environ 40 km de long entre Mahina et Punaauia. Les promoteurs construisent  tout et partout sans tenir compte des endroits à risque. Cela donne des embouteillages permanents, des plages rares, une promiscuité générant toutes sortes d’incidents. L’urbanisation laissée sans surveillance a montré ses limites : nombreux bidonvilles situés dans les zones les plus dangereuses, en bordure des rivières, de la mer, du lagon, sur des terrains instables.

Tetiaora

C’est la guerre entre Mahina et Arue. Mahina revendique à Arue l’atoll de Tetiaroa et des terrains au pied du col du Tahara’a. « Récupérer les terres de nos ancêtres dit le maire de Mahina ». Ça sent le fric à Tetiaroa où la construction du Brando hôtel se termine alors « c’était à ma famille »… Qui a raison ? Qui a tort ? On voit fleurir des boutiques « pour aider les Tahitiens a récupérer leurs terres » le plus souvent en lorgnant un coquet avantage. Un tel, sans diplômes, s’arroge le titre de « arpenteur-géomètre », possèderait des compétences en droit, en mathématiques. Quand on lit ses lignes, c’est bourré de fautes d’orthographe, cela n’a ni queue ni tête. Bon nombre de Tahitiens se font piéger par ces marchands de droits, de cadastrage car ils se sont, les faiseurs de diplômes, trouvés au bon endroit au bon moment. Il suffit de se rendre au fare fenua, d’écouter, de proposer ses services, d’annoncer ces titres qui bien souvent n’existent pas et le tour est joué. On est parti pour plusieurs années de démarches, de procès… et donc de fric envolé.

Encore et toujours des affaires de terre. Certains  ont compris qu’en allant au fare fenua (la maison des affaires de terre), en laissant traîner ses oreilles, en rendant service aux moins malins, on pouvait se faire du fric. Tiens, un pigeon. Un grand nombre de Polynésiens sont ignares face à l’Administration. Encouragés par une gentille mais intéressée personne, on se confie, on se libère de ses soucis. L’Autre va m’aider ! Quelle erreur. L’Autre va très vite se rendre compte si l’affaire vaut la peine ou pas. Si oui, elle va déployer tout son charme, parler de ses diplômes même si elle n’en a aucun. Elle prendra même une patente auprès des Impôts pour faire plus vrai. Elle sera conseil juridique, elle sera arpenteur-géomètre, elle sera mathématicienne, elle sera secrétaire trilingue… Et les factures arrivent. Le pigeon doit payer, encore et encore. L’affaire se montre juteuse pour l’Aidant. Elle doit aller rencontrer le ministre. Elle doit consulter un VRAI géomètre, elle doit prendre conseil auprès d’un VRAI avocat. Tout cela coûte et l’affaire n’avance pas mais le compte en banque du pigeon se vide, se vide, se vide.

fleurs de tahiti PETITS COEURS D ANNIE

La Polynésie est riche, riche, riche. Vous autres Métropolitains êtes étonnés de voir les ministres, président, X ou Y, venir taparu (mendier) à Paris. Et pourtant la Polynésie vit sur des tonnes d’or ! Par exemple le phosphate de Makatea. Déjà exploitée, par le CFOP. Depuis l’atoll de Makatea s’était dépeuplé et vivotait. Les Australiens, des amis d’Oscar Tane peut-être, voudraient revenir sur Makatea pour extraire des phosphates. La décision appartient maintenant au gouvernement. Les Australiens s’engagent à réhabiliter les sites d’où seraient extraits les phosphates. En Australie ils le font, contraints et forcés mais ici au pays du laisser-faire ? La population de Makatea ? 25% favorables et 75% contre car la nappe phréatique est importante et les engins australiens pourraient faire plus de dégâts que les pelles et les pioches d’antan. Je ne sais pas si j’ai rêvé, à mon âge s’est permis, mais le ministre de l’environnement pourrait avoir rallongé son titre de « et des mines ». De toutes les façons je suis sûre que vous me pardonnerez si j’ai extrapolé ! Merci !

Hiata de Tahiti

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