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Pollution à Tahiti

Certaines communes ont un bilan assez satisfaisant sur l’eau potable, d’autres pas du tout. Les mauvais élèves sont toujours les mêmes : Teva I Uta, Hitiaa O Te Ra, Taiarapu Est et Ouest en ce qui concerne Tahiti. L’eau vient du sous-sol, elle n’est pas traitée, chlorée et même si l’eau était potable à l’origine, elle se contamine tout le long du trajet jusqu’au robinet. Seules contrôlées 27 communes sur les 48 du fenua, soit 93% de la population totale, on ne compte que 5 communes qui obtiennent un 100% « eau potable ». Et pourtant l’eau n’est pas une ressource rare en Polynésie française. L’eau 100% potable est distribuée par les commune de Papeete, Arue, et Faa’a (Tahiti), Bora Bora (Iles sous le Vent) et Tubuai (Australes). Certaines bénéficient d’un 99% à Mahina et 94% à Punaauia (Tahiti) ; Huahine 98% (Iles sous le Vent. D’ici fin 2015, tout le monde serait à l’eau potable. Un conseil, ne vous fiez surtout pas à l’eau coulant des fontaines publiques. L’assainissement des eaux usées, vous connaissez ? Sur les 242 stations d’épuration, 128 présentent au moins un dysfonctionnement ! Le constat est alarmant et entraîne de graves conséquences pour la santé. Rien n’est vraiment entrepris Mais on avertit déjà la population qu’elle doit se préparer à une tarification supplémentaire dès l’année prochaine. Et comme tout ce qui se fait au fenua on n’entretient rien alors…

FALCATA

cocotier

Phosphates ? Pas phosphates ? Certains misent sur une reprise de l’extraction du phosphate de Makatea en 2015 et qui serait prévue pour une dizaine d’années. Partisans et opposants affutent leurs arguments, mais qu’en est-il et qu’en sera-t-il de la biodiversité. L’exploitation du phosphate commencée en 1917 s’est achevée brutalement en 1967, forçant une grande partie de la population à s’exiler à Tahiti. La population actuelle atteint à peine 50 personnes. Si l’exploitation laissa des traces visibles toujours aujourd’hui, il demeure que la végétation recouvre encore 60% de l’ile, et a conservé sa flore et sa faune – exceptionnelles. Il a fallu édicter des textes réglementaires pour protéger le patrimoine de Makatea. Parmi les espèces d’oiseaux protégés : la rousserolle des Tuamotu, endémique, ou ‘àti’oti’o ; le ‘u’upa ou ptilope de Makatea (Ptilinopus chalcurus), endémique de l’île et le rupe ou carpophage de la Société (Ducula aurorae) disparu aujourd’hui de Tahiti et dont la dernière population vit à Makatea. Ces espèces figurent sur la liste rouge car menacées d’extinction. Et la végétation existante ? Une forêt naturelle avec deux grands arbres au feuillage très sombre : le mouo (Homalium Mouo) endémique de Makatea et le moto (Homalium grayana) indigène et protégé en Polynésie française ; le tavevo, un palmier endémique ; le fara (Pandanus sp.p) et ora (Ficus prolixa) dans lequel niche le rupe. Les plantes envahissantes se sont déjà installées telles le faux-acacia ou Lantana camara, le faux-pistachier, et le pitipitio.

Une étude prévisionnelle sur les conséquences du changement climatique entreprise par le Criobe laisse apparaître que le corail du Pacifique blanchira chaque année à l’horizon 2050. Une grande partie des récifs risque de subir ce phénomène, la zone Pacifique Est et Centre, dont fait partie la Polynésie serait, pour le moment, épargnée. On sait que la température limite physiologique du blanchiment du corail se situe aux alentours de 30-31°C. Près de 74% des récifs coralliens à l’échelle de la planète, subiront un blanchiment chaque année à partir de 2045. Un corail blanchi, a subi une expulsion des zooxanthelles (algues qui vivent et nourrissent en partie le corail) évènement suivi de mortalités importantes.

Le remorqueur ravitailleur Revi de la Marine nationale a appareillé le 15 mars. Il effectuera une mission de cinq semaines dans le cadre de la surveillance radiologique des anciens sites d’expérimentation du Pacifique. Cette mission « Turbo 2013 » se déroule chaque année depuis 16 ans entre mars et avril. Les prélèvements dans les milieux physiques (eaux de mer, eaux souterraines, sédiments et sols) et biologiques (plancton, mollusques, poissons, eau de coco et coprah) seront ensuite mesurés par des labos accrédités par le Cofrac (Comité français d’accréditation) et certifiés par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) pour la mesure de la radioactivité.

On en rit ou on en pleure ? 53% des 242 stations d’épuration encore présentes en 2012 présentent au moins un dysfonctionnement. Un triste état des lieux. Mais si on était indépendant ? Tout irait-il pour le mieux et on chanterait « Tout va très bien Madame la Marquise, tout va très bien » ?

Hiata de Tahiti

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