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Animaux de Polynésie

Qu’il est beau le fou à pieds rouges ! Ses pattes palmées sont rouges, son bec bleu et rose et son plumage gris et blanc, son envergure peut atteindre 1 m. Il affectionne les forêts primaires de tau et gnatae, des arbrisseaux comme le miki miki ou les gneogneo pour y faire son nid. Lorsqu’il niche dans le Pisonia grandis (gnatae) il risque que sa vie  car en pleine floraison apparaissent à l’extrémité de chaque branche des petites grappes remplies de résine qui si elles se collent sur le plumage de l’oiseau l’empêcheront de voler et le voueront à une mort certaine. L’oiseau est encore chassé dans les îles des Tuamotu, tué, plumé, cuit au four comme un poulet, mais sa chair n’est pas comparable à celle du poulet puisqu’il mange du poisson et non des grains ! Le fou à pattes rouges prend des postures amusantes, lorsqu’il est effrayé, le jeune fou balance son bec d’avant en arrière ; lorsqu’il dort, il pose son bec dans le nid, mais son arrière train est en l’air. Sur les motu où il niche, les rats, les chiens, les cochons sont des dangers permanents mais l’homme demeure son premier ennemi.

pigeon sur timbre

Son nom scientifique est Ducula galeata connu sous de nom de Carpophage des Marquises ou upe. C’est le second plus gros pigeon au monde : taille du corps 55 cm, longueur de la queue 21 cm, envergure 94 cm, poids 700 g. C’est un oiseau endémique des Marquises. La population estimée en 2008 était d’environ 300 individus sur Nuku Hiva et moins de 50 sur Ua Huka. L’oiseau a bien failli disparaître. L’oiseau au corps gris est pourtant imposant, son dos, ses ailes et sa queue sont bleu sombre irisé de vert. Les plumes de la queue côté ventral sont de couleur rouille. L’iris de l’œil, la cire et le front sont blancs. Son cri ressemble au croassement des corbeaux. Un jeune par couvée. Il se nourrit  de fruits, de feuilles et de petits insectes. Le upe est nonchalant, peu craintif. L’espèce est protégée mais le braconnage sévit. En intéressant les enfants des écoles à la sauvegarde de l’oiseau des Marquises, grâce à l’implication de l’association Manu et des habitants, on peut dire que le upe revient de loin. Du rang d’espèce en danger critique il est redescendu à espèce en danger. Bravo !

Les Paru, poissons des profondeurs, se pêchent aux abords des pentes récifales abruptes ou en pleine mer et se situent entre 200 et plus de 500 m de profondeur. Cette catégorie de poissons est très diversifiée. On y trouve la sériole caméléon (Matavai), la perche à raie bleue (Ta’ape), le vivaneau flamme (Paru’ihi), la perche ardoise (Taakari), la carangue noire (Ruhi), le lutjan rouge (Mero mero)… Tous ces poissons peuvent se pêcher de jour, mais pour le « Uravena » il faut attendre la nuit pour le capturer. Évoluant à des profondeurs abyssales, ils sont sans risque d’intoxication de la ciguatera. Le matériel des pêcheurs de « Paru » est assez onéreux. Ils doivent s’équiper d’une canne à pêche en fibre de verre, d’un moulinet conséquent ou d’un treuil électrique, d’un bas de ligne avec trois hameçons, d’un plomb de 500 à 800 g, de billes phosphorescentes et en tête du bas de ligne une lampe lumineuse qui a pour but d’attirer les poissons sur les hameçons chargés d’appâts (pieuvre, poisson). Il faut stabiliser la ligne à la verticale en permanence afin de ressentir « les touches ». Une fois les poissons attrapés la remontée est physique Le pêcheur doit être adroit et fort, il faut plus de 15 minutes pour récupérer ses prises. Celles-ci sont énormes et de qualité. Le goût de ces poissons diffère de celui des poissons pélagiques comme les thons, bonites, thazards. Leurs chairs sont savoureuses, souples, moins fortes en goût et moins musclées. Bonne pêche et… bon appétit !

paru

Le Kakavere (Tuamotu) ou Fistularia commersonii est souvent confondu avec le poisson trompette. Leurs corps allongés et cylindriques sont identiques. Toutefois il est aisé de les différencier. Le poisson flûte possède un long museau, environ 1/3 de la longueur totale de l’animal qui peut mesurer 1m50, 5 cm de tour de taille à l’âge adulte. A l’extrémité de son museau une petite bouche dentée qui lui permet d’avaler ses proies, des petits poissons et des crustacés qu’il trouve sur les patates de corail. Son aspect est sombre, bris à brun, et peut changer suivant son humeur, comme le poulpe. Il peut se parer de rayures bleu ciel et beiges qui clignotent. Ce poisson à l’allure profilée utilise sa nageoire caudale fourchue, prolongée d’un long filament pour se mouvoir. C’est ce qui le différencie aussi du poisson trompette chez qui cet attribut est absent. C’est le régal des petits enfants. Découpé en épais tronçons, fariné et salé, il suffit de le faire frire. Sa cuisson est rapide. Sa chair blanche est ferme, savoureuse. Il est dépourvu d’arêtes, sans danger pour les enfants.

fistularia commersonii

J’ai mauvaise réputation, pour moi, ce n’est pas nouveau et pour la murène non plus ! Cet animal marin, à cause de sa ressemblance avec un serpent, demeure un poisson « effrayant » pour les plongeurs et les pêcheurs. Pourtant, la murène est le plus souvent inoffensive. On en compte une trentaine d’espèces différentes en Polynésie. La murène javanaise se laisse admirer dans les Tuamotu, la murène poivrée se prélasse sur les platiers. Leurs dents acérées et pointues leur servent à broyer les crabes, bien qu’elles soient capables d’avaler ses proies, poissons ou poulpes en entier ! Les accidents, quand il y en a, sont dus à l’imprudence des pêcheurs ou plongeurs. Plonger ses mains dans une patate de corail sans visibilité, collecter des coquillages dans une cavité, la murène effrayée mord pensant être agressée ou croyant se saisir d’une proie. Les Paumotu se soignent avec du « Bison » (tabac à rouler) ou de jeunes pousses de « geogeo » mâchées qu’ils appliquent sur la plaie. Les feuilles ont des vertus calmantes et permettent de stopper l’hémorragie.

murene javanaise

Pour d’autres la murène javanaise est un mets de choix, un mets raffiné. Elle se cuisine de différentes façons, cuite au « Himaa’a » (four tahitien), frite, séchée, salée, en bouillon. La cuisson prend plusieurs jours ! La partie haute est consommée, la queue contenant  beaucoup d’arêtes. La peau se mange, c’est un morceau prisé les amateurs car le gras s’y  dépose. On pêche la murène au fusil harpon ou au « patia » (trident). Viser la tête dans les deux cas, si la murène est blessée elle vous attaquera. Bonne chance.

Hiata de Tahiti

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