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Belles et bêtes à Tahiti

Ouf ! Grâce à la campagne de piégeage des espèces envahissantes à l’entrée des trois vallées Papehue, Maruapo et Tiapa, le Monarque jouit d’une bouffée d’oxygène. Il a beaucoup de prédateurs, le bel oiseau en danger d’extinction. Les merles des Moluques et les bulbuls à ventre rouge, espèces introduites qui attaquent les nids et qui sont également des calamités agricoles car destructeurs de fruits. Ces deux espèces introduites sont classées parmi les 100 espèces les plus envahissantes de la planète et parmi celles menaçant la biodiversité en Polynésie française. Les rats noirs, les busards de Gould, les chèvres, le miconia, le tulipier du Gabon sont les autres prédateurs du Monarque. La population a été mise à contribution. 60 personnes sur 215 ont effectivement participé au piégeage. Pendant 6 mois, ils ont positionné des pièges avec des oiseaux leurres dans les jardins. Ainsi 1500 merles des Moluques et 1200 bulbuls ont été éliminés de ces zones à la grande satisfaction de la Société d’ornithologie de Polynésie et des Monarques ! Le résultat ? Sept nouveaux territoires, 4 nouveaux couples se sont fixés dans les vallées et 8 jeunes s’envolaient durant la période de reproduction.

timbre petrel de tahiti

Le noha (rien à voir avec le tennisman, mais porte l’autre nom de Pseudobulweria rostrada) est un oiseau marin protégé par une règlementation territoriale. L’espèce est considérée « quasi » menacée par l’Union internationale. Les plateaux Temehani Rahi et Temehani Uteute à Raiatea accueillent la population la plus importante de Pétrels de Tahiti et de la Polynésie française. Les actions menées pour la sauvegarde de l’espèce sont le suivi des populations, l’identification des menaces et la protection des nids.

La famille des cypraeidae, les porcelaines, (pas celles de Limoges), sont magnifiques, elles sont connues également sous les noms cauri (ou cowry). Les eaux polynésiennes en regorgent. Leurs coquilles sont brillantes. Elles ont un aspect lisse qui attire l’œil. Dans les Tuamotu elles sont utilisées pour confectionner de magnifiques parures, des colliers ; les pêcheurs confectionnent des leurres à poulpe ; on pouvait les utiliser pour remplacer l’économe (le couteau éplucheur) et ôter ainsi la peau épaisse du fruit de l’arbre à pain. Ce sont des animaux nocturnes, herbivores. Ce sont les mamas qui les ramassent sur le récif à marée basse, cachées dans les anfractuosités des coraux. Aux Tuamotu, on les consomme encore aujourd’hui, crus ou cuits, marinées dans le citron ou cuites agrémentées de lait de coco.

porcelaine cypraeidae

A Moorea et à Tahiti, le Criobe, alerté par des plongeurs est en mission. Dans certain cas, on a observé 50 vanas (oursins) morts pour un vivant. Il s’agit des oursins de la famille des diadema (oursin noir ou marron aux longues épines). Deux hypothèses envisagées à ce jour : une cause naturelle provoquée par un changement de paramètres physiques, chimiques, par un changement de la température de l’eau ou du taux de salinité – ou une cause humaine ayant entraîné une forte pollution des eaux. Le site de Temae à Moorea est le plus touché par cette mortalité, inexpliquée à ce jour.

Il était une petite fourmi qui met le « feu » à Mahina. Wasmannia auropunctata ou petite fourmi de feu, invasive, a largement proliféré à Tahiti et particulièrement sur les hauteurs de Mahina. La bestiole est originaire d’Amazonie, elle est présente sur le territoire depuis 2004. Elle est classée parmi les 10 plus néfastes au monde. Elle a plus que triplé son territoire entre 2005 et 2009, et a officiellement contaminé 650 hectares à ce jour. Elle possède la particularité d’occasionner des piqûres très douloureuses et de rendre aveugles chiens et chats. Mais plus de sous dans la cassette alors depuis 2009. On attend, quoi ? Sûrement l’indépendance ! La commune est mise en quarantaine pour ce qui concerne l’évacuation de ses encombrants et de ses déchets verts s’ils ne sont pas traités. Pour le moment, la municipalité accumule encombrants et déchets verts sur le site du futur cimetière d’Orofara, en attendant mieux.

fourmi auropunctata

La Polynésie s’enorgueillit de posséder les stocks sauvages de bénitiers les plus denses au monde [rien à voir avec l’église]. La production actuelle s’écoule sur le marché local. Un développement du marché international pourrait être profitable, consommation et aquariophilie. Encore faudrait-il évaluer les perspectives le plus rigoureusement avant de se lancer. Un développement pour la chair, séchée, fumée, ou encore vivant pour le marché de l’aquariophilie. Évaluez, évaluez ! L’Asie, les États-Unis et l’Europe attendent les conclusions d’une étude qui devraient sortir en juin.

Hiata de Tahiti

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La vie des bêtes à Tahiti

Du centre de Bruyères-le-Châtel, Paris veille sur Mururoa depuis l’arrêt des essais nucléaires. Des scientifiques contrôlent les mouvements souterrains. Tout est sous surveillance, alors dormez tranquilles.

Sauf que les gens restent les gens. Session des assises à Papeete : l’ado qui avait massacré Victor, 14 ans, pour son vini (téléphone portable) sera au frais pendant 18 ans.

« Je l’ai violée puis étranglée avec son tricot. » Vingt-cinq ans après le fait, trahi par son ADN, il est jugé et condamné à perpétuité.

Dix ans de prison pour le braquage du magasin Champion de Moorea.

Un plongeur masqué, armé d’un couteau, braque la Poste de Rikitea aux Gambier et repart sur un scooter volé avec 4 millions de FCP. Il court toujours le plongeur ! Il a du rejoindre sa sirène.

« Il me viole depuis l’âge de 11 ans », le père prend 13 ans de prison.

Trente ans de prison pour la tante tortionnaire, chef de meute. Durant 3 mois, les barbares de Faaa avaient séquestré, torturé et violé la jeune femme de 19 ans, leur nièce, leur voisine, leur sœur. Ébouillantée, brûlée au fer à blanc, marquée à la cigarette incandescente, humiliée, pénétrée, enfermée nue dans une pièce de la maison, elle avait réussi à déjouer la vigilance de ses tortionnaires qui avaient poussé le vice jusqu’à organiser des tours de garde afin de l’empêcher de s’échapper. Une commerçante l’avait recueillie errant nue dans la rue, complètement hébétée.

Hélas, ce n’étaient pas des poissons d’avril !

Déjà évoqué précédemment le monarque, oiseau endémique, est victime de six prédateurs : le rat noir, le merle des Moluques, le bulbul à queue rouge, le busard de Gould, les chèvres et les chats redevenus sauvages. Et de deux plantes envahissantes qui modifient son habitat : le miconia et le tulipier du Gabon. En 2011, il ne reste plus que 40 individus. Il faut sauver le soldat Monarque de Tahiti. Ce sauvetage est l’affaire de tous.

Le cheval polynésien aurait été introduit par les Européens à partir du Chili, d’abord dans l’archipel des Marquises dans les années 1840. Allez à Ua Huka, appelée l’île aux chevaux, c’est là que cet ongulé a trouvé le plus grand essor. Le cheval marquisien est petit, robuste, utilisé pour transporter le coprah sur les chemins pas carrossables et pour accéder aux endroits difficiles. Mais cet animal broute tout sur son passage et l’écosystème souffre. Les végétations originelles ne peuvent se régénérer. Le déboisement des crêtes et des vallées s’accentue, l’érosion sévit et les sols deviennent instables.

Alexis Du Prel dans son ‘Tahiti Pacifique’ avait donné une suite à son article sur Clipperton. E. Chevreuil se trouvait sur un chalutier qui voguait en direction de cet atoll perdu. Pas d’avion ni de bateau en vue. Il passera le Nouvel An sur ce bout de terre française seul afin de vérifier ses connaissances livresques et valider ses théories. Il constate que les fous sont nombreux et en bonne santé (les oiseaux, pas les malades). Que les crabes orange sortent en nombre à la tombée de la nuit. Que les cocoteraies portent encore les stigmates des missions scientifiques, et… que les membres de ces missions, sans honte, ont publié papiers et DVD pour dénoncer un environnement en danger mais qu’ils l’ont aggravé eux-mêmes !

Ils ont usé et abusé de leurs quad (!), tronçonneuse, générateur et autres machines ! Chevreuil fait une liste de tout ce qu’il a trouvé sur l’atoll : impressionnant. « Clipperton est l’un des joyaux de la France, une de nos plus belles et plus mystérieuses possessions… peut-être aussi la plus riche et la plus diverse, et l’île mérite d’être préservée. L’île de la passion, de toutes les passions ». Je n’ajouterai rien à la conclusion de l’auteur « Ah, si seulement les crabes et les fous pouvaient avoir une carte d’électeur, peut-être que Paris prêterait enfin attention à cet atoll. »

Aïe Aïe ! Le tourisme en Polynésie française souffre encore en ce début d’année 2012. Encore une chute de 10% par rapport à janvier 2011. Le nombre de croisiéristes diminue de 16,5% également. Pour les hôtels, même tableau : -7%. C’est qui le ministre du tourisme ? Hein ? Mais c’est Oscar Temaru, bien sûr.

Pourtant, lors de la journée internationale des sites et monuments historiques, le vice-« prosidont » Géros a inauguré le marae restauré et aménagé. Cette journée est appelée en tahitien : « te mahana o te hiroa tumu » (le jour de la véritable conscience). Ce marae est situé sur la commune de Paea sur la côte ouest de Tahiti, à 17 km de Papeete, côté montagne et à 170 m de la route de ceinture. Si le chiffre n’est pas exact, prière déposer une plainte auprès des Autorités. C’est un marae de chefferie de district, l’un des plus importants de Tahiti. Le site est bien conservé. L’ensemble comprend trois grandes enceintes et un petit enclos, une plate-forme pavée qui semble être une plate-forme de conseil lui fait face. Lors de cette reconstruction historique des « unu » (poteaux sculptés gravés) ont été installés et des plantations d’essences locales effectuées. Si j’ai bien compris Mossieu le Vice-Prosidont descend d’une de ces lignées. Alors ça vous dit de venir le visiter ?

Si vous venez, vous ferez augmenter le nombre de touristes. En 2011, 162 776 touristes ont foulé le sol du fenua. Bien que l’aérien réduise la voilure, le marché nord-américain est le premier marché de croisiéristes et de honeymooners (couples amateurs de lune de miel). Les touristes européens en diminution, et plus spécialement métropolitains, restent environ 26,5 jours au fenua. C’est que ce n’est pas la porte à côté !

Mais seul un touriste sur dix revient visiter la Polynésie française. Regardez vous-même, les autres îles sont nettement moins chères et l’accueil est meilleur. Faites-votre choix.

Hiata de Tahiti

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