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Peter Handke, Histoire d’enfant

J’avoue ne pas avoir été pris par le style de ce poète, romancier et théâtreux allemand d’avant-garde, prix Nobel de littérature 2019. Le thème de la paternité et de la place de l’enfant pourtant, sont universels et invitent à l’empathie. La naissance d’un rejeton modifie la vie ; il rend adulte, responsable, protecteur (du moins en général).

Mais l’histoire racontée ici est inexistante, les pays mêmes ne sont pas désignés, Paris n’est par exemple que « la grande ville » et le français « la langue étrangère ». Même le père n’est que « l’homme » et le gamin « l’enfant » ; ce n’est que par hasard que l’on finit par apprendre qu’il a un sexe – féminin. Comme si le fait d’avoir une fille ou un garçon était la même chose pour un père. Surtout séparé de la mère, on ne sait pourquoi dans l’histoire.

Le style est minimaliste, genre Nouveau roman mal digéré. Nous sommes dans l’absurde, l’expérimental, avec une haine toute particulière pour tout ce qui est réaliste. Même le langage est mis à distance, ce qui ne favorise pas la communication…

Certes, être né allemand en 1942 et bâtard d’un soldat avant que sa mère n’en épouse un autre, alcoolique, ne prédispose pas à une conception du monde cohérente ni à une vie stable. L’auteur a déménagé maintes fois en divers lieux d’Allemagne, de France et des États-Unis. C’est un déraciné de lui-même et de la vie. Par tempérament, ces êtres me sont indifférents, je n’accroche pas. Je me demande ce que la récompense Nobel a voulu prouver.

Peter Handke, Histoire d’enfant, 1981, Gallimard l’Imaginaire 2019, €8,00 e-book Kindle €6,49

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Pierre Stans, Opus niger

Une œuvre noire minimaliste qui poétise comme on jette des mots pour voir comment ils retombent. C’est « une expérience », dit-on, comme il était la mode après 68 ; du spontané naitrait l’essence indicible des choses.

A ce titre-là, je ne suis guère séduit.

« Année d’absence à soi

Être sans trajectoire

Se vouer à l’immobile

Chambre sans bouger

Un désert allongé

Taureaux défaits à la lumière

Faute d’avoir habité

Quelle délivrance »

Qui l’aime le suive.

Pierre Stans, Opus niger – poèmes 1976-2014, 2018, PhB éditions, 103 pages, €10

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