
Un film expérimental et drôle, composé principalement de montages de scènes cultes des films noirs américains des années 40 et 50 ! Une parodie où l’on retrouve Lauren Bacall, Cary Grant, Humphrey Bogart, Ava Gardner, Burt Lancaster, Kirk Douglas et d’autres, qui se coule dans une nouvelle histoire. Juliette, une créature de rêve (Rachel Ward) charge le détective privé Rigby Reardon (Steve Martin) de retrouver comment et pourquoi son savant de père, fabricant de fromage a disparu. Son accident de voiture ai fait les gros titres du Los Angeles Times, mais…



Sa fille doute. S’agirait-il d’un meurtre ? Son père le savant avait trouvé une nouvelle moisissure dans son labo qui puait le fromage, établi dans un quartier périphérique où son odeur ne dérangeait pas. Mieux, elle a trouvé une liste de noms sur un fragment de billet de 1$, et voudrait savoir ce qu’elle signifie. Elle trouvera opportunément d’autres indices, clé, nouvelle liste, reste du dollar, qu’elle livrera au détective très mâle qui la subjugue, tout à fait dans le canon viriliste des années post-guerre. Deux listes, Friends of Carlotta (FOC) et Enemies of Carlotta (EOC), sont énigmatiques. Qui est Carlotta ? Une photo autographe de la chanteuse Kitty Collins, dont le nom figure sur l’une des listes, fournirait-elle des indices ?




Retrouvée, Kitty est réticente, mais convoque Rigby dans un restaurant où elle dîne avec des amis, et lâche sa broche papillon dans sa soupe. Le loufiat qui l’emporte est intercepté par le détective au prétexte sanitaire d’une plainte pour trop de bijoux dans les soupes – gag. Il trouve une liste dans le cœur de la broche. Tous les noms sont rayés – éliminés – sauf un, Swede Anderson, que Rigby retrouve, mais il est tué alors qu’il lui prépare un remède anti gueule de bois avec plus de café en poudre que d’eau et deux œufs avec leur coquille, le tout brassé – gag.
Les scènes raboutées des quelques 19 films noirs sont dans leur jus, le scénario du film de Reiner les raccorde immédiatement. Ainsi les dialogues se suivent, fluides, comme s’ils étaient vrais. Rigby appelle son mentor, Philip Marlowe, héros détective de Raymond Chandler, pour qu’il l’aide. Il y aura bagarre, autres gags, rebondissements, déguisement de Rigby en femme, inévitables nazis revanchards, prétexte fumeux de « nouvelle arme fatale ». Carl Reiner joue lui-même le rôle du maréchal Wilfried Von Kluck. Rigby appelle sa cliente Gueule d’ange (Angelface) et elle le suce lorsqu’il a pris une balle – toujours dans le bras gauche selon les conventions ; elle a appris cela au camp de jeunesse, sucer la plaie pour en extraire le venin, et elle ressort avec la balle entre les dents. Par trois fois, comique de répétition.



Quant au détective, il est amoureux mais ses principes l’empêchent de le déclarer à sa cliente. D’où gag lorsqu’il se tient devant elle avant de se laver les dents et presse le tube de dentifrice sans le vouloir, dans un jet spermatique évocateur de son désir… Mais sa faiblesse est surtout d’avoir perdu son père, parti lorsqu’il avait 7 ans avec la femme de ménage. Depuis, les mots même de « femme de ménage » le mettent dans une transe violente où il étrangle quiconque se trouve en face de lui.
DVD Les cadavres ne portent pas de costard (Dead Men Don’t Wear Plaid), Carl Reiner, 1982, avec Steve Martin, Rachel Ward, Carl Reiner, Reni Santoni, Georges Gaynes, Elephant Films 2020, anglais, français, 1h25, €16,90, Blu-ray €14,88
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