Les vacances ont commencé : « de Pâques » pour les étrangers, « de printemps » pour le premier tiers des Français – dénomination politiquement correcte pour ne pas froisser les non-chrétiens… Les touristes sont revenus, avec précaution, mais il y a désormais une petite queue pour visiter la Sainte-Chapelle.
Les cadenas de la Passerelle des Arts ont été éradiqués et les « panneaux de verre » promis ont enfin remplacés des tags sur contreplaqué des scribouillards gais de la Mairie. Mais les étrangers obstinés et bêtement moutonniers, cherchent tous les moyens pour verrouiller encore des cadenas, à chaque croisement de fer, à chaque anneau.
Dans la cour du Louvre, une sculpture d’Eva Jospin (oui, la fille de) est présentée dans un labyrinthe sombre.
La pyramide reflète le ciel gris pommelé et un avion de ligne trace une virgule au-dessus.
Rue de Richelieu, c’est Molière qui trône, assis non loin de la Comédie et regardant vers le nord.
La mode du printemps jeunes s’étale dans la vitrine d’une boutique passage Jouffroy.
Un peu plus loin c’est une bonbonnière, pâtisserie tout-sucre, qui attire de son écrin douillet.
Dans le passage Verdeau qui suit, en enfilade, le Bonheur des dames est dédié depuis un siècle à la broderie.
Une librairie de livres anciens présente un Pierre Joubert aux ados sportifs.
Chez un couple artiste, qui regarde les livres d’art en occasion, le garçon porte une crête verte.
C’est Paris au printemps.
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