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Turin, Palais royal de Venaria Reggia intérieur

Le grand hall est à la gloire de la chasse avec un ciel allégorique, diverses statues en stuc sur les murs représentant des déesses drapées ou des putti nus à l’exception d’un voile pudique sur leur zizi de crevette – vraiment, pas de quoi faire se pâmer une prude. Divers tableaux ont été rassemblés dans les pièces à dormir ou de toilette ainsi qu’une statue en buste du roi, torse nu en Apollon ou en Adam, bien idéalisée avec son abondante chevelure bouclée, un visage aux traits droits et des pectoraux galbés.

Parmi les peintures et sculptures, Guido Reni écorche Marsyas en peignant Apollon à l’huile sur toile et le satyre hurle de douleur tandis que le dieu reste froid.

Une plantureuse matrone habillée de Véronèse, le sein droit découvert, se touche le sexe en regardant un gamin à poil qui tient contre sa peau un torse mâle sculpté ; c’est une Allégorie de la sculpture autour de 1553 censée figurer l’émoi physique qui tient l’artiste au moment d’œuvrer.

La Madonna col Bambino de Van Dyck montre une belle femme qui offre son sein à téter à un enfançon mollasson aux cheveux longs.

Un Eros nu couché sur ses ailes déployées offre aux visiteurs son ventre direct et son sexe étalé, tandis qu’il est tout endormi.

Une étonnante plaque de bois par Pietro Clemente montre sur plusieurs registres, pour donner l’illusion du relief, la bataille de Guastalla où s’est illustré Charles-Emmanuel III.

La galerie de Diane est très lumineuse et technique ; la lumière est canalisée par les diverses ouvertures, orientées comme il se doit pour axer le soleil.

La chapelle octogonale dédiée à Saint-Hubert, bâtie entre 1716 et 1729, comprend les statues des pères de l’église, Ambroise, Augustin, et un autel baroque qui s’envole dans les chantournements.

Dans l’écurie sont installés une série de carrosses tirés par des chevaux en carton-pâte chamarrés, tandis que l’orangerie abrite une réplique grandeur nature du Bucentaure, la galère de Venise, avec sa figure de proue en jeune homme, flamboyant de jeunesse nue. Il a été commandé par Victor-Emmanuel II en 1729 sur un squelette de bateau authentiquement vénitien. Il a fait office de palais flottant pour la famille de Savoie lors des diverses célébrations. Donné en 1869 par Victor-Emmanuel II à la ville de Turin, il a été affecté en 2002 à la Reggia di Venaria qui a entrepris sa restauration et l’a exposé (enfin) en 2012.

J’ai discuté au déjeuner, puis dans le jardin du palais, avec une ex-conseillère d’éducation, en retraite à 55 ans, qui a alors repris des études d’histoire de l’art jusqu’à la thèse. Elle « adore » l’art contemporain, même si elle le trouve « difficile à comprendre ». La connaissant un peu mieux quelques jours plus tard, je trouve en elle l’évident snobisme de qui n’y comprend rien mais cherche à savoir, s’obstinant à « aimer » parce que cela pose intellectuellement. Plus c’est hermétique, plus c’est intéressant.

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Turin, Palais royal de Venaria Reggia extérieur

Turin a été fondée par les Celtes sur un carrefour routier et fluvial. Habité par les Taurini, tribu ligure qui contrôlait les cols du Mont-Cenis et du Mont-Genèvre et a refusé le passage à Hannibal, qui l’a assiégée. Le christianisme s’y est établi assez tard. Devenu duché lombard, puis prise par les Francs, occupée par les Carolingiens, la ville devient comté. Turin a fait l’objet de querelles entre empereurs, évêques et comtes de Savoie., et ce sont les Savoie qui l’ont emporté. C’est Louis de Savoie qui fonde en 1404 la première université de la ville. Turin est devenue en 1861 la première capitale du royaume d’Italie enfin unifié après le Risorgimiento. Elle est devenue centre industriel et surtout automobile avec Fiat dès 1899. Gramsci a résisté contre le fascisme mussolinien durant la Seconde guerre.

Nous visitons le palais royal – Regia veut dire royal – résidence de chasse des ducs de Savoie devenus rois, commencé en 1562 quand la capitale du duché a été transférée de Chambéry à Turin. Il a fallu deux siècles de construction, ce qui se voit dans les bâtiments de bric et de broc : une partie enduite, blanche, maniériste de l’architecte Amedeo di Castellamonte ; une autre en briques rouges d’un architecte sicilien, Michelangelo Garove. Il a été conçu et commencé en 1675 à la demande du duc Charles-Emmanuel II. Presque finis en 1675, les travaux se sont poursuivis au siècle suivant en raison de l’invasion française de 1693. Filippo Juvarra terminera l’œuvre. Cette résidence royale parmi les plus vastes au monde avec Versailles, nous dit le guide, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997. Le palais a été ouvert au public en 2007.

La cour d’honneur est bleutée et froide. Une sculpture de Tony Cragg bourgeonne en bleu vert sur un coin ; elle date de 2015 et est censée représenter un « runner », vous savez, ce genre de boy qui court sans jamais rattraper ce après quoi il court, comme un chien après sa queue.

Les jardins sont à la française, sans guère d’intérêt sauf pour se montrer, mais les intérieurs ont été entièrement remeublés. Nous n’avons pas le temps de voir à l’extérieur la Fontaine d’Hercule, le Temple de Diane, le Grand parterre, ni le plan d’eau appelé la Peschiera Grande. Deux tours couvertes de tuiles multicolores en céramique sont reliées par la Galerie de Diane, construite par Juvarra.

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