Enfin un air de printemps ! Des températures qui montent, le soleil qui luit, et voilà que les corolles des fleurs s’ouvrent, que les oiseaux lancent des trilles.
La tulipe « noire » luit doucement en absorbant les couleurs, comme douée d’une intense concentration.
Même les bêtes se prélassent, les chats au soleil, les chiens aux clôtures.
Il a fallu attendre le mois de mai, déjà entamé, pour qu’enfin la succession des saisons se manifeste, elle qui fait tout le charme de nos pays tempérés. Les jours sont plus longs, les nuits plus courtes.
Les vêtements s’allègent après le long hiver, la peau ose peu à peu s’offrir. Avez-vous remarqué ? Au printemps, les filles s’ouvrent du bas et les garçons du haut. Pour les demoiselles, les robes se font plus légères, corolles inversées incitant à venir butiner. Pour les adolescents, les cols s’ouvrent, polos ou chemises ; les cous se dressent, les gorges se dégagent des gangues de lourd coton, pistils virides à l’affût.
Le cerisier offre la fragilité de ses pétales, roses comme des joues adolescentes.
Le dahlia blanc exhibe le diaphane de ses falbalas, comme de la tulle à mariée.
Les arbustes se peuplent de fleurs jaunes ou violettes, dressées en essaims.
Le vert tendre du lierre montre combien il a manqué de soleil ces temps derniers, tout comme le prouve le teint encore pâle des enfants, la gueule enfarinée.
Les pâquerettes de Pâques vivent leur plein épanouissement – un peu en retard cette année.
Les pensées sauvages surgissent entre les pierres, de vraies nuits debout à elles seules, vivaces. On ne fera jamais taire la nature, la vie qui pousse, les êtres qui vont, désirent et s’aiment.
La vie en fleur renaît, chaque année. J’ai toujours aimé le printemps.
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