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Morts de maladies polynésiennes

J’espère que tout va bien pour vous et les vôtres. Ici c’est la saison des pluies chaleur 31°, pluie, inondations, glissements de terrain. Voici quelques nouvelles du fenua en ce début de l’année 2015.

Cet après-midi, on a enterré un jeune surfeur de 14 ans, mort de la leptospirose. Pendant la saison des pluies, les risques sont accrus – après la dengue, le zika et le chikungunya. Les microbes de l’urine des animaux d’élevage et des rats sont charriés par les pluies et se transmettent à l’homme par l’eau sale, la boue, l’eau des rivières à l’embouchure. Chaque année 100 à 150 cas sont déclarés. La bactérie, le leptospire, trouve son chemin à travers la peau, mais pas une peau saine : il profite de la plus petite blessure. En principe ce sont principalement les personnes qui travaillent dans les fa’apu, mais aussi les chasseurs, les randonneurs, les surfeurs même qui peuvent être contaminés.

surf tahiti 14 ans

Actuellement, on peut confondre chikungunya et leptospirose : ils ont des maux communs comme fièvre, mal de tête, douleurs généralisées. L’épidémie de chikungunya a déjà fait 15 morts. Les rhumatologues voient le chiffre de leurs patients augmenter d’environ 20%. Les arthrites chroniques ou polyarthrites rhumatoïdes apparaissent plusieurs mois après la maladie. Deux mois après, les patients souffrent des pieds, des chevilles, des mains, des poignets, avec des gonflements et un épaississement des mains qui montrent un début d’arthrite.

A la marina Taina, on table sur la fin de l’épidémie de chikungunya en avril ou mai 2015 car les richissimes clients ne se sont pas bousculés en 2014. La haute saison des yachts charters est terminée. Le méga yacht Noble House qui se loue seulement 250 000 $ la semaine n’a été utilisé que 4 semaines depuis le mois d’août, aux Tuamotu et à Bora Bora pour sa première saison à Tahiti. Et ce malheureux catamaran de luxe Douce France, au prix plus qu’abordable de 150 000 $, personne ne l’a encore loué ici.

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L’Institut Louis Malardé a créé un site internet dynamique et collaboratif qui recense les cas de ciguaterra dans toute la Polynésie. Ce site est un référant mondial. La ciguaterra est une intoxication alimentaire qui fait suite à la consommation de poissons ou d’invertébrés marins (oursins, bénitiers, trocas). Les bestioles ont un état de fraicheur parfait, mais sont rendus toxiques par une toxine. Chez les poissons, la toxine est issue d’une micro-algue : le dinoflagellé Gambierdiscus, chez les invertébrés d’une cyanobactérie. Les chercheurs disent que l’apparition de cette toxine dans une zone est due à l’agression de corail (cyclone, houle violente, ou pollution, travaux, échouage.) Si vous êtes intéressés, www.ciguatera.pf ou www.ciguatera-online.com

L’État (merci aux contribuables français) versera 1,4 milliard de XPF pendant 3 ans pour le RST (Régime de solidarité territorial). Un meilleur dialogue s’est instauré avec l’État depuis que Flosse a été écarté du pouvoir en perdant tous ses mandats, mais le pays souhaiterait que l’État verse 2,8 milliards et…. à vie ! En Polynésie, encore française, peu de cotisants et beaucoup de bénéficiaires. Mais l’État demande dorénavant une contrepartie pour savoir où ira cet argent. Aïe ! C’est pas du jeu, ça !

Hiata de Tahiti

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Que cent fleurs s’épanouissent à Tahiti !

Des animaux, des enfants des écoles venus avec maître et maîtresse : le thème prétentieux de la Foire agricole avait pour titre « Que germe, que fleurisse et que fructifie notre fenua ! » Vraiment cela laisse rêveur quand on sait que 80% des produits sont importés. L’organisation de cette foire était confiée à la fédération qui regroupe des horticulteurs… Certes une salade fleurie est excellente mais pas de quoi nourrir un estomac ma’ohi.

Et que penser de l’absence des Australes qui sont le potager de la Polynésie ? Les dirigeants ont bien sûr trouvé que c’était la faute aux rotations des bateaux qui ont privé la délégation des Australes d’être présente à la foire ! Foutaise ! Ici on mange des carottes, 1 000 tonnes par an, les Australes en produisent de 400 à 500 tonnes par an, donc pour continuer à avoir les fesses roses – c’est bien ce qu’on dit ? – ben on importe les carottes des USA ou de Nouvelle-Zélande !

OCT 2014

Et les bananes ? On en produit assez ? La foire agricole organise le concours de la plus belle banane, enfin du plus beau régime, c’est comme pour le concours des Miss. Elles s’appellent Hamoa, Yangamby, Rio, Pia toto, et autres (les bananes, pas les Miss). Il y a aussi les concours du plus beau taro, de la plus belle patate douce, de la plus belle igname. Tama’a maita’i (bon appétit) !
Savez-vous que la viande de lapin n’est presque pas consommée en Polynésie. Actuellement la viande est vendue directement par l’éleveur au consommateur averti ; le Tahitien aurait-il peur qu’on lui pose un lapin ! [Note d’Argoul : il s’agit plutôt d’une superstition de marin, importée dans les mentalités avec les bateaux venus d’Europe il y a deux siècles ; le lapin est un rongeur qui doit absolument ronger, donc le bois et les cordages sont sa nourriture, faute de mieux. Sur les bateaux à voiles, vous imaginez les dégâts ! Ce pourquoi on ne mentionne jamais le simple mot de « lapin » sur un navire à voiles, dire même « l’animal aux longues oreilles » attire la malchance !]

Quatre Polynésiens sur dix sont obèses. Hou ! 10% de la population est diabétique. Hou ! Et chez nos voisins ? En Nouvelle-Calédonie, 26,5% de la population est obèse, en Polynésie française 40,4%, à Wallis et Futuna 59,2% est en surpoids. 34% des enfants du fenua, âgés de 5 à 14 ans sont obèses, plus qu’aux USA. Dans le Pacifique Nauru détient le record avec 94,5% de sa population obèse. Cela fait 9,5 personnes/10. Les autorités se bougent. Elles se sont décidées à organiser lors d’un sommet sur l’alimentation « une réflexion stratégique sur les habitudes alimentaires de la population du Pacifique ». Ben ça va faire avancer, encore quelques personnes embauchées pour dormir sur un papier blanc de chez blanc ou pour sucer un crayon en attendant l’heure de sortie ! Jetez donc un coup d’œil ! Tant que l’on ne vous a pas marché sur le pied…

obeses de polynesie

Des pêcheurs marquisiens ont fait une pêche miraculeuse dans un lieu tenu secret. Ils ont ramené à bord de leur embarcation de 11 mètres équipée de deux moteurs Volvo de 300 chevaux, neuf peti (mérous géants), de nombreux vivaneaux et d’autres poissons. Parmi ces mérous, trois spécimens pesaient 60, 72 et 85 kilos. Les poissons de fond sont très prisés de la population des Marquises. Les paru sont des poissons des profondeurs dont les vivaneaux, qui appartiennent à la famille des Lutjanidae, et à celle des Seranidae pour les mérous et loches. Les pêcheurs vendent leurs prises à 600 XPF le kilo de mérou et 900 XPF le kilo pour les vivaneaux. Ces poissons vivant à de grandes profondeurs, ne sont pas touchés par la ciguaterra (la gratte).

Des pêcheurs ramassent des pierres en bordure des rivières et des plages pour pêcher le thon. Une centaine de pierres par pêcheur et par semaine. Une centaine de pêcheurs emploieraient cette technique.

La pêche au caillou ou pêche à la ligne de fond consiste donc à descendre un appât en profondeur près du trou à thons. Pour se faire les pêcheurs utilisent des pierres de basalte de forme bien arrondie et un peu allongée. Elles restent au fond sans gêner la ligne ni l’hameçon. Le pêcheur met sa ligne à l’eau et la ligne se déroule toute seule, la pierre reste au fond. Pour le moment aucune réglementation mais certains donneurs de leçon grondent les pêcheurs en leur faisant croire qu’ils sont en infraction avec une loi… qui n’existe pas !

A Raroia, il y a des gens qui travaillent dur, comme ces collecteurs de nacre, une famille de sept personnes besogneuse qui collectent les coquilles. Le collectage (ou captage) sert à prélever du naissain (petites huitres perlières) de l’huître Pinctada Margaritifera, par fixation de celui-ci sur un collecteur. Les collecteurs sont constitués d’ombrières en plastique enchevêtrés le long d’une corde. Il faudra attendre au moins un an que les nacres aient suffisamment grossi et soient bien formées avant de pouvoir les manipuler. Mais il y aura encore beaucoup de choses à faire, un travail méthodique avant de pouvoir les expédier vers les atolls pour greffage. Dame Nature travaille à son rythme.

Hiata de Tahiti

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