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Populisme tahitien

L’OPH (Office polynésien de l’habitat) doit rembourser un emprunt de 834 millions avant le 1er décembre 2014, emprunt contracté en 2006. Aïe. L’objectif était alors de financer en partie deux lotissements sociaux dont les locataires devaient avoir la possibilité d’accéder à la propriété en 2014, permettant à l’OPH d’amortir l’emprunt. Sauf que ces familles n’avaient qu’un revenu modeste et étaient incapables financièrement de régler la note finale. Bah ! Y a qu’à faire payer ceux qu’ont des sous : les nantis ! C’est sûr, la crise financière est passée par là (en fait la crise, elle a bon dos !) certains ménages ont perdu leurs revenus, certains locataires seraient « malhonnêtes », et puis la politique du gouvernement Temaru (indépendantiste) disait alors « vous ne devez plus payer vos logements », l’OPH pour sa part n’a pas forcé pour recouvrer les loyers. Conclusion, ce gouvernement pense proposer une convention avec un nouvel opérateur… PRIVE !

OCT 2014

Les engins de la mairie remblaient la lagune avec des déchets. Hip hip hip hourrah ! En voilà une bonne idée du maire de Maupiti. Pas d’étude d’impact, colère des riverains. Il semble que le nouveau tavana (maire) ait prêté une oreille attentive aux conseils de l’ancien tavana. Il s’agissait de remblayer la lagune proche de la plage de Tereia avec les déchets les plus anciens enfouis au dépotoir, imaginant qu’ils étaient suffisamment décomposés pour être redevenu terre… Ces décisions hâtives font trembler certains habitants de cette petite île. Normalement toutes les surfaces où passe et passait (remblais sur le lagon) l’eau salée (plage, lagune) ou douce (rivière, lac) sont du domaine public géré par le ministère de l’Équipement. Il peut en concéder l’usage sans dispenser pour autant les bénéficiaires de demander des autorisations pour modifier le site. Apparemment, le tavana ne s’est pas exécuté !

EDT (l’EDF ma’ohi) veut faire imposer les autoproducteurs d’énergie : elle propose donc aux communes de créer une nouvelle taxe ! (encore une). Cette taxe serait destinée aux administrés qui produisent de l’énergie grâce aux panneaux photovoltaïques et groupes électrogènes notamment. La démarche d’EDT ne semble pas désintéressée, d’abord casser le marché du photovoltaïque et obliger ces adeptes à se fournir exclusivement chez EDT et par ailleurs il s’agirait pour EDT de se garantir la fidélité des maires et éviter qu’elles soient, un jour, tentées de se brancher chez un éventuel concurrent puisque l’ouverture à la concurrence serait dans les maroquins du gouvernement. Ha ! Ha ! Les coquins !

verocapo tahiti

Mais voilà qu’à l’Assemblée nationale le débat sur la loi de transition énergétique arrive à point nommé ! Vous savez que l’électricité vendue aux consommateurs en Polynésie est la plus chère au monde (2 voire 3 fois plus chère qu’en France métropolitaine…) Le pays (Polynésie française) est toujours en quête de sous, de subventions. Bien que jouissant d’un statut d’autonomie interne, le pays souhaiterait ardemment bénéficier de la CSPE. Ce fond métropolitain permettrait de faire baisser la facture d’électricité et d’aider à la transition énergétique. La députée Marina Sage souligne que ce dispositif pourrait permettre de diminuer d’environ 50% notre facture d’électricité. Le nouveau gouvernement d’Édouard Fritch prête une oreille attentive et contribuerait pour 1 milliard de XPF à la CSPE qui pourrait reverser 12 milliards de XPF au nom du principe de péréquation. Ha ! Ha ! Voilà qui est intéressant.

Et ça vient de sortir : « Le nouveau gouvernement de la Polynésie française souhaite à présent, après plus de 50 années ininterrompues de concession, faire une remise à plat globale des concessions de service public. Les coûts non maîtrisés de l’énergie électrique de ces dernières années, sont en effet, devenus un frein à un réel développement économique. » Extrait du rapport du gouvernement établi pour le débat d’orientations budgétaires…

Hiata de Tahiti

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Migrations à Tahiti

EDT (l’EDF polynésien) se préoccuperait-elle des anguilles enfin ce serait plutôt Marama Nui qui gère les barrages. Au fait, on trouve quoi dans les rivières de Tahiti ? Des espèces amphihalines qui migrent à des moments déterminés de leur cycle de l’eau salée à l’eau douce et vice et versa : les catadromes (anguilles) et les amphidromes (chevrette, gobie). Les chercheurs ont dénombré 14 espèces amphihalines réparties dans 5 familles :

  • 3 chez les anguilles : puhi pa’a (Anguilla marmorata) puhi tari’a (anguille à oreilles = Anguillamegastoma) et puhi vari (Anguilla obscura).
  • 1 chez les éléotridés : o’opu (Eleotris fusca).
  • 5 chez les gobidés : apiri (Sicyopterus lagocephalus), apiri (Sicyopterus pugnans), moomoo (Awaous ocellaris), kokopu (Stenogobus genivittatus), tuivi (Stiphodon elegans).
  • 4 chez les chevrettes : oura pape (chevrette= Macrobrachium lar), oura ‘onana (Macrobranchium aemulum, Macrobranchium latimanus), oura ‘itara (Macrobranchium australe).
  • 1 chez les poissons : nato (perche = Kuhlia marginata).

course de vaa tahiti

Ces recherches scientifiques cassent un mythe sur l’anguille sacrée du fenua qui n’aurait pas d’oreilles !

Mais selon les scientifiques, c’est le signal qu’elles sont prêtes à partir en mer pour aller se reproduire. Elles développent des nageoires pectorales. Puhi tari’a ou L’anguille à oreilles (sacrée dans la mythologie polynésienne) n’est en réalité qu’un stade de développement…

Comme les autres anguilles de par le monde elles se reproduisent en mer. Les anguilles pondraient du côté de Fidji et du Vanuatu d’après les données scientifiques. Mais on ne sait pas encore pourquoi les civelles s’éparpillent dans le Pacifique pour trouver une rivière qu’elles remonteront, y grandiront et partiront à leur tour. L’anguille, c’est le prédateur des rivières, omnivore opportuniste, mange volontiers des chevrettes : c’est le régulateur pour certaines autres espèces de la rivière.

Une thésarde a été recrutée par Marama Nui pour trois ans. Elle va étudier la rivière et ses habitants de manière scientifique puisqu’il y aura soutenance de thèse à Paris Sorbonne. Et elle permettra également à Marama Nui d’améliorer l’exploitation de la rivière et… son image de marque. Gagnant-gagnant, dit-on.

carte migrations polynesiennes

Les anguilles ne sont pas les seules à migrer. Selon des chercheurs australiens, les Polynésiens – des Samoa, des Iles de la Société, des Tuamotu, des Marquises, des Gambier, des Australes et des Iles Cook du Sud – ont essaimé vers la Nouvelle-Zélande et Rapa Nui entre 1140 et 1260. Pourquoi cette période de migrations fut-elle si courte ? Des chercheurs australiens ont conclu que pendant ces 120 années, les vents étaient favorables ! Ce sont deux spécialistes du climat et un archéo-anthropologue qui ont publié les résultats de leurs recherches dans la revue américaine PNAS.

Entre 1140 et 1260, les alizés ont faibli d’est en ouest, mais vers le Sud ont soufflé plus fort, facilitant la navigation pour les Polynésiens du centre-est vers la Nouvelle-Zélande. « Sous ce vent, les navigateurs polynésiens pouvaient faire le voyage jusqu’à Aotearoa en 10 ou 14 jours ». Après 1300, les vents se seraient inversés et la navigation vers la Nouvelle-Zélande serait devenue plus ardue. Cette même étude montre qu’à la même époque, les vents pourraient avoir été favorables aux Polynésiens et aux Amérindiens vers Rapa Nui. Bref, une histoire de souffle !

Hiata de Tahiti

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