Paris sur Seine

L’été n’est pas fini et la capitale offre ses jeux à qui les veut. L’incontournable pyramide de verre au Louvre offre surtout son bassin d’eau fraîche durant les grosses chaleurs. Les kids s’y éclaboussent à l’envi.

Les jardins font mal aux yeux par leur herbe rare et leur gravier éblouissant, mais les policiers à cheval surveillent tous les comportements suspects.

Dans un bassin confidentiel, les bateaux à voile des gamins vont d’un bord à l’autre selon la brise. Le bassin du Luxembourg, plus grand, plus chic, plus 6ème arrondissement, est mieux connu, mais les Tuileries sont plus intimes.

Au Luxembourg, le basket fait rage car les éphèbes multiculturels peuvent s’exhiber torse nu sans craindre le regard réprobateur des gardiens et des mémères. Surtout si les enfants regardent.

Sur le pont des Arts règne la mode des cadenas, venue du monde anglo-saxon. Mode imbécile, comme tout engouement de foule qui reproduit sans savoir. L’étalage des liens inamovibles (on a perdu la clé) est clinquant et plutôt pathétique : tous ces Armelle & Colin qui vont se séparer dans quelques mois ou se déchirer dans une année…

Mais c’est la mode et tout branché se doit d’offrir son cul aux observateurs amusés pour contempler ce grand « art » à la Jacques Lang.

Reste de branchitude, les bouquinistes. Ils sont plus chers qu’ailleurs et offrent moins de choix que les librairies spécialisées sur Internet mais ils font partie de la vie des quais. Surtout quand Notre-Dame offre sa caution en ligne de mire.

Sur les marches des quais, les amoureux s’en moquent. Le monde peut bien s’écrouler, ils font monde à part dans leur bulle. Ils n’hésitent pas à se regrouper pour bien le montrer.

Grand-mère arpente, elle, le pavé pour montrer au petit-fils la « grande école » dans laquelle il doit entrer cette semaine. A six ans.


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4 réflexions sur “Paris sur Seine

  1. Effectivement j’ai mal repéré l’endroit s’il est proche de la Préfecture. (quoique… je soupçonne cet édifice de se protéger davantage que de laisser ses fonctionnaires protéger les alentours: tout près de l’Élysée, on est victime de pickpockets voire de vols à l’arraché et les agents ont pour consigne de ne pas intervenir, de garder leur poste à tout prix des fois que la manœuvre serait une diversion. (ça ne date pas de Sarkozy, je précise). Mais il y a des bords de Seine fréquentés par des individus très patibulaires. Où enfant et adolescent je déambulais, et où de nos jours je ne mettrais plus les pieds.

    Eh oui, j’ai « régaté » longtemps sur les deux plans d’eau: j’ai reçu mon premier cotre à sept ans et quand il y avait à la fois du soleil et un peu de vent, la sortie était incontournable. En fin de carrière je retournais aux Tuileries avec des modèles que j’avais entièrement montés moi même. J’avais même, vers 15-16 ans, une petite notoriété: les enfants me consultaient sous le regard bienveillant des parents, plus souvent des grand-mères. C’était ma coupable distraction petite bourgeoise, comme d’aucuns commençaient à me parler – ce qui m’en touchait une sans faire bouger l’autre.

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  2. Eh bien Bernard, ça marche !
    Benjamin, je ne vous connaissais pas ces talents de régatier panaméen. Oui, certains bouquinistes sont intéressants, notamment le spécialisé en BD au coin du pont Saint-Michel, juste devant l’entrée du RER. Il y en a d’autres, spécialisés dans le classique, mais sur l’autre rive. Cependant rien ne vaut le marché du square Brassens dans le 15e.
    Je ne comprends pas cependant votre remarque sur les amoureux qui doivent se protéger : le quai pris en photo est celui de la préfecture de police… Et en plein jour sous tous les regards des péniches à touristes et des gens qui passent. A moins qu’ils ne doivent se protéger des keufs ? Mais de quoi ?

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  3. Je précise pour avoir été, enfant, un yachtman assidu sur les deux plans d’eau que le vent offre davantage d’opportunités de faire de belles régates aux Tuileries qu’au Luxembourg. Plus constant, et légèrement tourbillonnant.
    Quelques bouquinistes dont je tairai soigneusement le nom pour qu’ils demeurent ce qu’ils sont et qui en plus ouvrent de façon quelque peu aléatoire sont encore d’un bon rapport qualité prix, et d’autre part ultra spécialisés. Travaillant peu ou prou à la commande avec leur réseau de clients, ils offrent toujours une alternative aux librairies spécialisées qui ont souvent le défaut d’être extrêmement fermées au chaland « normal ». Ce qui tue le métier, selon eux, ce n’est pas le collègue qui a son site Internet mais le particulier qui brade son patrimoine sur la Toile, le plus souvent parce qu’il en ignore la valeur. Ne pas oublier non plus qu’acheter « une caisse » et payer les redevances annuelles, ce n’est pas à la portée de tout le monde.
    A certains endroits comme celui que vous avez photographié, je crois – hélas – que les amoureux se regroupent aussi pour se protéger mutuellement…

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  4. Très belles images dont je suis envieux de cette fin d’été à Paris dont vous avez su capter parfaitement l’atmosphère

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