Articles tagués : monarque de tahiti

Conserver à Tahiti

Le vent est fort et il n’annonce pas de très bonnes nouvelles. Chacun se prépare à affronter la période cyclonique qui d’après Météo France sera rude à cause du changement climatique, El Nino étant très puissant. Les quincailleries de ont été dévalisées : cordes, filins pour attacher les toitures, panneaux de bois pour protéger les vitres, bâches pour protéger les meubles à l’intérieur des fare (etc.) chez Carrefour (qui doit se frotter les mains), de bougies, de piles électriques… bombonnes de gaz aux stations. Tout doit être prêt avant l’arrivée du cyclone car à partir du déclenchement de l’alerte n° 1 par le Haussariat (Le Haut-Commissariat), il faudra être sur le qui-vive !

Le panie matete est en tahitien le panier marché. Matete vient du mot anglais market. Allons au marché faire des emplettes, et surtout n’oublions pas notre panier-marché ! Le panier de Madame Tout-le-monde est en fibres, vous pourrez l’acheter pour un prix de 1 000 à 1 800 XPF dans sa version locale. Il en existe d’autres plus finis, plus beaux, mais le simple panier marché est d’un usage quotidien. On y met les ustensiles de pêche, on le suspend pour préserver des rats ce qu’il contient, il peut contenir des objets tabous. On le trouve également dans le four tahitien, il sert de nasse aux pêcheurs. C’est un objet « de mode » ! A l’époque des trucks, il est sur les épaules des jeunes mamans ; à la fin des années 70, il devient le symbole des opposants aux essais nucléaires ; dans les années 80, l’artiste Bobby le remet à la mode en ne s’en séparant jamais, même à bicyclette ; dans les années 90, ce sont les lycéens qui y enfournent livres et cahiers ; puis plus rien, ou presque. Il tombe en désuétude. Des créateurs comme Isabelle Pahio Guardia de la marque Fenua Pop le remettent au goût du jour, le féminisent. Comme beaucoup d’objets, on l’oublie, on le retrouve, on le modifie. Mais au départ, il y a le pandanus.

panier tahiti

Réunis en Polynésie, les 8 États insulaires membres du PLG (Polynesian Leaders Group) se sont réunis les 15 et 16 juillet derniers pour préparer une déclaration commune à présenter lors du prochain COP 21, sur le thème des effets du réchauffement climatique dans les îles du Pacifique. Edouard Fritch, chef de l’exécutif local, a soumis à l’avis des autres membres le principe de la restauration d’une desserte aérienne intra-polynésienne pour établir des passerelles directes entre les diverses destinations régionales. L’idée est de ressusciter et développer une route desservie jusque dans les années 50 par la compagnie TEAL (Tasman Empire Airways Limited) qui est devenue Air New Zeland limited en 1965. Cette compagnie desservait alors en hydravion Auckland-Tahiti via les îles Fidji, Samoa et Cook. « Coral route » était son nom. Réalisable cette ligne pour tous les partenaires ou rêve pieux ? Let and see – and wait.

monarques oiseaux de tahiti

Manu (la Société d’ornithologie de Polynésie fondée en juillet 1990) va bien. Elle œuvre pour la protection des oiseaux sauvages de Tahiti et des îles, ainsi que pour la préservation de leur habitat. Déjà évoqué dans mes quelques lignes, le sauvetage du Monarque de Tahiti que l’on ne trouve plus que dans 2 vallées de Tahiti, Punaauia et Paea et du Monarque de Fatu Hiva (Iles Marquises). La société se compose de 150 bénévoles et quatre salariés. Le travail est immense. 38 espèces d’oiseaux sont protégées en Polynésie française : 5 espèces d’oiseaux marins menacées, 1 espèce d’oiseau migrateur menacée, 28 oiseaux terrestres endémiques dont 20 espèces sont menacées selon la classification UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et 8 autres espèces terrestres endémiques de P.F. qui présentent une valeur patrimoniale indiscutable, même si elles ne sont pas directement menacées.

Hiata de Tahiti

Catégories : Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , ,

Environnement polynésien français

Les gouvernements, pour éviter l’exode des populations des Tuamotu, ont toujours maintenu les populations en atolls. Les temps ont changé, les gens ont préféré venir s’entasser, sans travail, dans le fare d’un membre de la famille plutôt que de rester dans les cocoteraies. Le coprah a bénéficié d’un soutien financier non négligeable sous formes d’aides. L’huilerie de Tahiti, par convention, est contrainte d’acheter la totalité du coprah qui lui est livrée, moyennant un prix fixé par le gouvernement en fonction de la qualité du coprah. Le coprah donne une huile brute exportée vers l’Europe.

Pour produire le monoï une faible partie est raffinée sur place. Les tourteaux servent à l’alimentation animale. L’huile de coco est alimentaire et permet la fabrication de margarine et graisses végétales. La production est en déclin depuis les années 50. Elle subit une forte concurrence de la Thaïlande, des Philippines et de l’Inde. Un cocotier vit environ un siècle mais sa durée de vie économique ne dépasse pas 50 à 80 ans. L’entretien des cocoteraies nécessite une grande rigueur, mais dans le dictionnaire tahitien, on ne trouve pas le mot rigueur. Peu d’habitants d’un atoll vivent exclusivement du coprah.

C’est un travail de force qui rapporte peu. Il faut d’abord ramasser les cocos à l’aide d’un pic en fer et d’un bâton pour éviter de se baisser, les casser à la force des bras avec une hache, faire des tas pour les sécher. L’albumen séché est décollé de la coquille à l’aide d’un petit outil. Il faut les mettre en sac puis les ramener au village, les entreposer dans le hangar à coprah, les peser et les étiqueter avant d’être vendus sur la goélette.

Pour remplir un sac de 50 kilos, il faut 250 noix pour un gain de 7000 FCP. Pour obtenir un SMIG mensuel il faudrait récolter 20 sacs de 50 kilos de coprah de première qualité soit plus de 5000 noix de cocos. Ça vous dit ?

Certes, vous savez déjà que Tahiti compte plusieurs rois auto-déclarés, mais celui dont je vais vous entretenir brièvement est un petit oiseau en danger d’extinction. Le Monarque de Tahiti (Pomarea nigra) ou O’mamao est un petit oiseau que l’on ne rencontre plus que dans 4 vallées de Tahiti qui, depuis 1998 fait l’objet d’un programme de sauvetage. La société d’ornithologie de Polynésie « Manu » dératise les sites de reproduction, capture les prédateurs tels les merles des Moluques et suit de près les individus connus pendant la période de reproduction (juillet à décembre) pour connaître le succès des nichées. Les « sauveteurs » espèrent 8 jeunes monarques pour la saison de reproduction 2012-2013. L’association a dénombré 12 couples à protéger dans les vallées, dont 6 dans les zones hautes qui ne peuvent être atteintes qu’après avoir franchi 5 cascades de 20 à 40 mètres de haut, et parmi eux 10 couples ont construit un nid. Les sponsors sont EDT (EDF polynésien), OPT (PTT) Vini (Téléphone portable).

Le Tere ou tour de l’île Rurutu (Australes) a lieu chaque année, en général 8 à 10 jours après le 1er janvier. Cette manifestation culturelle appartient au patrimoine de Rurutu. C’est une manifestation païenne qui se maintient. Cette manifestation demande une grande préparation tant par la recherche des sites à visiter que par la confection du repas qui célèbre les nouveaux champions. Chaque village est partagé en 2 sections « nia » (Est, d’où vient le vent) et « raro » (Ouest, vers où va le vent). Le cortège des voitures suit un itinéraire bien précis, en tête celle du conteur, puis celle des « hommes forts », le maire, le pasteur puis les autres !

On commence le circuit par le lever de pierre chez Temana V. Un homme de l’organisation du Tere doit soulever et porter à l’épaule « Paororo » pesant 130 kg. L’orateur rappelle l’histoire de la pierre, le pasteur dit une prière. La population sait qu’un porteur de chaque village doit réussir à lever toutes les pierres… sinon mauvais signe pour le village. Le geste de porter une pierre n’est pas un acte léger, il doit être accompli dans le respect des conventions établies par les anciens. Au cours du Tere, les hommes doivent se mesurer à cinq pierres. A la mairie de Hauti c’est « Rono 2 » 143 kg qui doit être levé. A Moerai c’est « Rono 1 » 148 kg. Tout c’est bien déroulé. A l’année prochaine.

Après le départ de La Railleuse, c’est L’Arago qui veille sur la Zone Économique Exclusive. Il a en même temps apporté son soutien logistique au Festival des Marquises en décembre dernier. RAS, aucun pêcheur en infraction. Tout va très bien, Madame la Marquise !

En Nouvelle-Calédonie, le cagou et la roussette sont en voie de disparition, sauvons-les. Deux images symboliques du Caillou. Le cagou est un oiseau qui ne vole pas et qui « aboie ». Il reste moins de 1500 cagous en NC. Le cagou vit sur terre, déploie sa huppe pour tenter d’impressionner l’ennemi ou lors de sa parade nuptiale. Il se nourrit de larves, d’escargots, de vers, il a donc « oublié » de voler. Les cochons, les chiens, les chats sauvages et la disparition progressive de la forêt primaire menacent sa survie. La roussette est une chauve-souris autre emblème de la NC. Les Néos en raffolent. Il faut sauver le cagou et la roussette.

La campagne océanographique « Pakaihi i te moana » aux Marquises s’est achevée et l’on attend avec intérêt les résultats des chercheurs. Ils ont exploré neuf cavités pour la première fois et ont trouvé une microfaune abondante, beaucoup de vie, des organismes intéressants notamment de la famille des éponges ; des poissons côtiers dont le taux d’endémisme atteint 15%. On attendra que ces scientifiques aient analysé leurs trouvailles afin d’en faire profiter un maximum d’habitants des Marquises et les autres.

Hiata de Tahiti prend congé, portez-vous bien

Catégories : Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,