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Tahiti a de l’avenir

Le pharaonique ‘Tahiti Mahana Beach’ sera-t-il chinois ? Il paraît qu’en décembre on en saura plus sur ce projet, pourvu que les cyclones n’emportent pas tout sur leur passage. Tout pour les Chinois : les Chinois construiront, les Chinois viendront par milliers emplir leurs hôtels, y mangeront chinois, dormiront dans des lits chinois… après avoir pris des avions chinois pour venir entre Chinois à Tahiti.

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Le port de Papeete, un atout d’avenir ? A condition d’être modernisé car, avec l’agrandissement du Canal de Panama, ce sont de très très gros cargos qui transiteront. Actuellement le port n’est pas capable de faire entrer ces monstres ni de les faire accoster. Combien de containers sont déchargés sur les quais actuellement ? Est-ce que le port de Papeete sera capable d’accueillir ces gros cargos et combien déchargeront-ils de ces containers alors que la Nouvelle-Zélande ou l’Australie nous enverrons ensuite de plus petits bateaux engendrant ainsi un rallongement du temps de transit et bien sûr une augmentation des coûts et une dépendance vis-à-vis du port d’Auckland ? Le pays est aussi grand que l’Europe ? Certes mais avec seulement quelques confettis de terres habitables !

tahiti mahana beach resort

C’est alarmant, les populations d’animaux marins dans le monde ont chuté de moitié en 40 ans. L’homme est à l’origine de ce désastre : surpêche, industries extractives, aménagement du littoral, pollution, émissions de gaz à effet de serre responsables de l’acidification océanique et du réchauffement des mers. L’homme mange de plus en plus de poisson : la consommation moyenne par habitant était dans les années 1960 de 9,9 kg, en 2012 de 19,3 kg. On pense que les récifs coralliens et prairies sous-marines pourraient avoir disparu d’ici 2050. Or 25% de toutes les espèces marines y vivent et que 850 millions de personnes y trouvent leur moyen de subsistance…

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Donc… à quand l’autosuffisance alimentaire en Polynésie française ? C’est le vœu pieu du ministre de l’Agriculture. Le ciel l’entendra-t-il ? Faudra-t-il donc augmenter la production agricole pour satisfaire les appétits tahitiens ? Peut-être, mais également la qualité, bien souvent, laisse à désirer. Le plan couvrira la période 2015-2020. Ce sont les carottes, choux, tomates, pommes de terre, salades qui sont principalement concernées, et des espèces qui s’adapteront à la période humide comme à la période chaude ! Et l’ananas ? La production n’est pas suffisante pour faire du jus toute l’année. En 2013 les agriculteurs en ont produit 3 450 tonnes, l’objectif serait d’atteindre 5 000 tonnes. On va augmenter la surface de production de 50 hectares. Mais le problème du foncier est toujours là, on parle de planter des ananas à Afaahiti (Presqu’île de Tahiti), Oponuhu (Moorea) sur Raiatea (Îles sous le Vent) et même aux Marquises… Il faudrait d’abord regarder le prix du transport depuis les Marquises.

Hiata de Tahiti

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Pêcher à Tahiti

Il est des pêcheurs polynésiens passionnés comme I. Certain sont nés pêcheurs déjà dans le ventre de leur mère. I. pêche toutes de sortes de poissons en respectant la nature, pas de surconsommation, il pêche ce dont il a besoin. Il chasse au fusil à harpon sur les patates, à la canne, au filet, au trident, à la traîne, il pêche aussi la langouste dans les périodes autorisées. Il pratique le rama komaga qui consiste à ramener le poisson en eau peu profonde puis à l’assommer avec un bois ou un couteau.

Pour le rama (pêche au flambeau), une pêche de nuit récifale, il utilise aujourd’hui le morigaz (lampe tempête) ou le moripata (lampe torche). Autrefois, on attachait des feuilles de cocotiers séchées (niau) pour servir de torche et éclairer le pêcheur. A chacun sa technique.

S’il veut attraper des rougets ou des carangues, il utilise des mouches ; si ce sont des mérous alors ce sera une queue de bernard-l’ermite ; pareil pour les bonites ou les veve (mérous de récif) ; avec le nylon, il attrapera thons, thasards, ruhi (carangues noires), mahi mahi (dorades coryphènes).

Avec le moulinet, c’est une pêche plus sportive et physique qui permet d’attraper de grosses prises plus au large comme les espadons. Il pêche au paru ce qui lui permet d’atteindre les poissons des profondeurs supérieures à 200 m. Avec son potoru (harpon à 3 dents) ou son pumaha (harpon à 4 dents) il tire sur ce qui se présente depuis le récif à marée basse. Il appâte les balistes avec des bénitiers (coquillages, pas récipients d’église). Avec son bateau, il pratique la pêche rodéo qui consiste à suivre les balistes en zigzaguant entre les patates de corail. Il pourrait parler de ses pêches pendant des jours et des jours. C’est un être passionné, qui respecte les traditions, sa culture tout suivant le mode de vie contemporain.

Le cycle de reproduction de l’anguille est encore mal connu. Les jeunes anguilles vivent dans les rivières des vallées. Au moment de la reproduction, elles commencent une migration qui durera de cinq à dix ans pour les mâles et entre douze et vingt ans pour les femelles. Elles vont rejoindre le site de reproduction dont le lieu reste encore peu précis dans le Pacifique. Après la reproduction, les individus décèdent. Les larves à tête plate qui naissent en mer seront ramenées vers les côtes par les courants marins. Il leur faudra environ 6 mois pour parcourir cette distance, elles se métamorphoseront en civelles près des côtes. Elles colonisent les embouchures des cours d’eau entre octobre et avril, avec un pic à la nouvelle lune de décembre. Une civelle mesure 50 mm de long pour un poids de 100 mg. Dix-neuf espèces d’anguilles connues dans le monde sont menacées d’extinction. Il y a une surpêche en Europe. Un marché économique important 230 000 tonnes de poissons vendues par an dont 70% aux consommateurs japonais. Un kilo de civelles a atteint 2 millions de FCP ! A vos porte-monnaie…

A Fidji, un chef traditionnel affirme que les Chinois vident la côte de ses ressources. Les hommes d’affaires chinois paieraient les villageois pour obtenir le droit de pêcher comme bon leur semble, poissons, crustacés, bêches de mer. Ils pilleraient le thon également, au grand dam des locaux. Ils ont pillé le Pacifique Nord, ils poursuivent dans le Sud. Aux Salomon, au Vanuatu, les gouvernements accordent trop de licences, à Fidji également. Les bateaux chinois sont partout à Fidji, aux Salamon, au Vanuatu, à Kiribati. Et après ?

Les 2600 océanographes réunis en Australie ont prévenu que les récifs coralliens dans le monde étaient en train de décliner rapidement et ont appelé à agir de manière urgente sur le changement climatique pour sauver ce qu’il en reste. La grande barrière de corail en Australie, qui est pourtant un des écosystèmes marins les mieux protégés au monde, a enregistré un déclin de 50% de ses coraux en un demi-siècle. Plus de 85% des récifs dans le triangle asiatique des coraux sont menacés directement par des activités humaines, telles que le développement des régions côtières, la pollution et la surpêche. (Le triangle asiatique = Indonésie, Papouasie-Nouvelle guinée, Philippines, Salomon, Timor oriental. Il couvre près de 30% des récifs coralliens du monde et abrite plus de 3000 espèces de poissons).

Hiata de Tahiti

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