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Avion pour San Diego Californie

Le jour est enfin arrivé où il faut partir de notre fenua. C’est un vol Air Tahiti Nui qui nous amène à Los Angeles. L’avion est archi plein, pas une seule place de libre. On dirait que les affaires vont bien pour Air Tahiti Nui ! Notre ami J. nous attend à l’aéroport de Lax. La voiture est vaste pour contenir les trois dames, le chauffeur, les grosses valises et le chien Freddy. D’abord régler les problèmes bancaires de l’une d’entre nous puis direction la mer pour visiter sa maison de plage à Océanside Little Britany. Le lieu est sélect. Les frais de copropriété sont paraît-il très élevés mais le cadre est m a g n i f i q u e. Les demeures sont construites dans le style normand/breton. Ce lieu très privé a été créé par un architecte breton à la demande d’un soldat américain (fortuné sans doute) qui rentrait de la guerre 39-45 en Europe. Un petit en-cas « November pie » sur le pouce fera l’affaire.

san diego oceanside

J. nous mène jusqu’à San Diego où nous avons retenu un hôtel pour attendre le départ de la croisière. Il fait beau, le soleil brille, l’hôtel est simple et très propre dans le quartier de Little Italy. A cause des monstrueuses valises (pas la mienne !), la chambre est un peu exiguë. Le petit-déjeuner simple, café, pain-beurre-confiture, gaufres et sirop, est offert par l’hôtel Ce sont des personnes d’origine indienne qui le gèrent Un hôtel à privilégier si vous avez l’occasion de passer par San Diego.

san diego en route pour old town

Nous profitons de notre séjour dans cette ville pour la sillonner d’abord à pied puis la visiter à bord d’un trolleybus. Ce tour nous mènera de l’USS Midway, le célèbre porte-avion de la marine américaine, au Star of India dans le port, puis au quartier de Gaslamp lieu branché et centre de la vie nocturne ; au Convention Center, le centre des Congrès à l’architecture unique ; à l’Hôtel Marriot, la Place Horton Plaza avec ses boutiques et son architecture originale ; Little Italy, le quartier italien de San Diego où nous habitons.

san diego depuis coronado

Le Coronado que l’on atteint en roulant et traversant la baie de San Diego par l’immense Coronado Bay Bridge pour jouir d’une superbe vue de l’autre côté de la baie ; le Centre historique de la ville et la Fiesta de Reyes ; le Balboa Park, un superbe parc construit en l’honneur de Vasco Nunez de Balboa avec de splendides fontaines, l’architecture coloniale espagnole du bâtiment « El Prado », le Musée de l’homme avec son impressionnant clocher et son dôme bleu nuit. De quoi occuper toute une journée de loisirs, mais nous n’y resterons qu’une heure.

san diego balboa park

Quelques mots sur San Diego. C’est en 1542, l’expédition espagnole menée par Juan Rodriguez Cabrillo échappe à une terrible tempête en se réfugiant dans une baie inconnue peuplée d’Indiens. Il faudra attendre 1769 pour que les Espagnols s’y installent vraiment. Ils fondent la mission San Diego de Alcala, un centre religieux ayant pour but d’évangéliser les Indiens de Californie. Ce sera la première des 21 missions qui s’établiront sur la côte californienne. A la fin du 19ème siècle, de nombreux investisseurs comprennent le potentiel de San Diego avec sa baie naturelle, son climat exceptionnel et sa proximité avec le Mexique. Pourtant, il faut attendre la 2ème guerre Mondiale pour que San Diego se développe enfin. Le gouvernement décide d’y installer la base militaire principale de l’US Navy pour mener la guerre du Pacifique.

san diego sous marin

Quand la guerre prend fin, les marins et la base restent. La ville s’industrialise et l’économie prend son essor grâce à la construction d’un port et l’installation d’une industrie aéronavale qui construira les fusées Atlas. Le downtown de San Diego est réhabilité et met en valeur le patrimoine historique de la ville. Peu à peu, San Diego devient une ville résidentielle très attractive.

san diego immeuble

Aujourd’hui le tourisme participe beaucoup au dynamisme économique de la ville.

san diego carte park

Enfin, le jour de l’embarquement est arrivé. D’abord faire une première et longue queue pour déposer la valise, puis revenir en arrière et faire une seconde queue pour la vérification des pièces d’identité, passer le bagage à main dans l’œil qui voit tout. Ensuite patienter longtemps dans une autre queue pour entrer dans le bateau, récupérer les cartes d’accès à bord le « sea-pass » qui sera le sésame de la cabine, le laissez-passer lors des sorties aux escales, la « carte-bleue» pour les achats, boissons et autres paiements) – et surtout laisser l’empreinte de sa carte de paiement. C’est le plus important pour ce prestataire de services.
Il y a un guichet spécial « handicapés ou personnes ayant besoin d’aide ». Il y a foule de fauteuils roulants en tous genres, mais surtout des « vespas » des tricycles motorisés pour les personnes bien portants voire obèses. Parfois c’est le couple qui se véhicule chacun avec son « scooter renforcé ». Ces individus, nous les croiserons au restaurant, nous les verrons faisant la queue au guichet crèmes glacées, au guichet gâteaux, sodas, mais peu dans la salle de gym ou sur le circuit Marche du pont 11… A 15h45 tout le monde doit être à bord, le départ est fixé 17 heures. Quand toutes les démarches sont terminées, on est autorisé – enfin- à monter à bord, à boire une coupe de « champagne », à visiter sa cabine (les bagages suivront) et à aller grignoter au buffet.

san diego depuis le pont de l infinity

Ah ! oui, les tips (12 $ par jour forfaitaires) seront prélevés directement sur la carte bancaire en fin de croisière. Pas de billets ni de pièces à bord, tout ira sur le compte personnel de chaque participant On nous propose également de prendre des packages pour les boissons à bord : bière, vin, soda, bouteille d’eau minérale, alcools… Pour assister au dîner au restaurant nous devrons nous déguiser en Smart Casual (Tenue de ville) où une table pour trois nous est réservée au deuxième service, bien qu’ayant demandé le premier service ! Nous sommes instamment priées de nous laver les mains le plus souvent possible à l’eau chaude et au savon (c’est précisé) et d’user également du produit sanitaire qui sera versé dans nos mains à chaque entrée et sortie des restaurants.

Hiata de Tahiti

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Dambatenne parmi les jardins de thé

La richesse de Ceylan consistait jadis dans la culture du café mais un insecte, l’hemileia vastatrix, parvint à tout ravager en détruisant les feuilles dès l’année 1869. Le caféier a donc été remplacé par le thé à l’initiative des Anglais en 1876. Le climat sur les collines de l’intérieur permet une récolte très fructueuse à Ceylan. Sir Thomas Lipton, né en 1850 et mort en 1931, est écossais. Épicier, il achète des plantations de thé à 180 km de Colombo, dans les collines de Poonagala. Autodidacte, il fait fortune avec ses sachets, encore étiquetés « thé Lipton », mais il s’est plus intéressé à la Coupe de l’America et aux régates de yachting qu’à Ceylan. C’est cependant sous son nom qu’est encore établie la plantation Sherwood, à Haputale. Le domaine est devenu entreprise locale dès l’indépendance, son thé est vendu en gros sous le nom de Larkin.

plantation sherwood haputale sri lanka

Nous débutons la journée par un peu de bus, qui nous conduit jusqu’à l’orée de la plantation. Chose curieuse, il fait beau. Nous montons par la route qui serpente parmi les jardins de thé et les hameaux tamouls sur les pentes des collines. Les seuls endroits plats sont cultivés de légumes et construits de maisons. Il y a un temple hindou en bas, une mosquée plus haut, et encore plus haut une chapelle chrétienne à la Vierge. Comme sur les murs de l’école que nous longeons, toutes les religions du pays sont représentées. La façade scolaire représente aussi un écolier du primaire effectuant les mouvements yoguiques du Salut au soleil.

village tamoul haputale sri lanka

Tous les gens que nous croisons nous lancent des hello ! à quelques exceptions près, musulmanes (pourquoi ai-je envie d’ajouter : « évidemment » ?). Les gamins sont particulièrement avenants, curieux de la modernité et du reste du monde. Ils parlent très peu anglais mais n’hésitent jamais (contrairement aux nôtres…) à utiliser leurs maigres connaissances pour parler. Un treize ans pieds nus, chaîne d’or au cou, me demande d’où je viens ; son copain, plus jeune et plus terreux, ne sait dire que « what’s your name » et « give a pen ». Deux autres, assis sur un muret, nous offrent des goyaves vertes qu’ils viennent de cueillir directement à l’arbre. Les femmes sourient, les petites filles se laissent prendre en photo mais ne parlent pas un mot d’anglais, entre pudeur et ignorance.

13 ans et son copain haputale sri lanka

Les parcelles plantées de théiers sont numérotées. Chaque plaque indique la superficie de l’exploitation, le Ph et la teneur en carbonate du sol, enfin la date de la dernière taille des arbustes. Chaque parcelle correspond à une exposition, donc à une qualité de cru. Selon les résultats sur quatre ou cinq ans, le propriétaire va planter un arbre ou deux de plus pour ombrager ou, au contraire, en couper. Des panneaux indiquent qu’il est interdit sur le domaine de chasser, de sectionner les arbres et de jeter des ordures.

jardin de the plantation sherwood haputale sri lanka

Des maximes politiquement correctes en anglais ponctuent la route à chaque virage, là où l’on doit ralentir pour négocier la courbe. Elles portent sur l’environnement dans un mélange de mystique écolo, de libéralisme anglais et de bouddhisme syncrétique. Par exemple : « le fameux équilibre de la nature est le plus extraordinaire de tous les systèmes cybernétiques. Laissé à lui-même, il est toujours autorégulé ». Ou encore : « Ceux qui espèrent apprivoiser et materner des jeunes animaux sauvages les « aiment ». Mais ceux qui respectent leur nature et espèrent les laisser vivre normalement les aiment plus encore. » Et encore : « Une personne qui écrit la nuit peut éteindre la lampe, mais les mots qu’elle a écrits restent. C’est la même chose avec le destin que nous nous créons dans le monde ».

maxime ecolo plantation sherwood haputale sri lanka

Elles ponctuent la montée au Lipton Seat, point de vue culminant où sir Thomas, dit-on aimait à monter le soir pour contempler son œuvre, sinon la beauté calme du paysage.

lipton seat plantation sherwood haputale sri lanka

Nous y prenons un thé, bien entendu, dans une petite boutique installée tout près. Dommage que le choix des qualités ne soit pas développé et que nous devions boire le thé générique, infusé dans l’eau chauffée au feu de bois qui s’est imprégnée du goût de fumée. Les nuages se sont assez levés pour dissiper la brume sur le paysage au-dessous.

the au lipton seat plantation sherwood haputale sri lanka

Nous redescendons par les escaliers sommaires qui servent à drainer les pluies et à accéder à la cueillette avant de visiter la Dambatenne Tea Factory.

farique de the sherwood haputale sri lanka

Le secret de « fabrication » est si bien gardé qu’il est interdit de prendre aucune photo – l’indépendance rend susceptible et tend à garder jalousement des procédés – acquis du colonisateur.

kids tamouls haputale sri lanka

La fabrique travaille au ralenti le dimanche, mais le contremaître nous montre cependant l’usine, contre paiement de 250 roupies chacun. Il nous explique en anglais le processus qui mène de la feuille au sachet. Après cueillette, le séchage sous de gros ventilateurs d’air chaud, puis le roulage en machine, la fermentation quelques heures pas plus, puis trois coupes successives des feuilles avant tamisage et tri par taille, de la poussière (jetée) aux résidus (jetés au compost) – les tailles intermédiaires réparties par qualité. Il y a le BODF (Broken Orange Pekoe Fine), le BOP (Broken Orange Pekoe), le BP (Broken Pekoe), le BPS (Broken Pekoe Souchong) très grossier de basse qualité, enfin le Broken tea, très médiocre. La fabrique ne produit pas de « tips », ces feuilles en bourgeon encore presque blanches, qui sont du goût le plus subtil. Pekoe signifie en chinois duvet blanc et désigne les jeunes feuilles, encore enroulées. Les grades sont alors le TGBOP (Tippy Golden Broken Orange Pekoe), le GFBOP (Golden Flowery Broken Orange Pekoe), le GBOP (Golden Broken Orange Pekoe), le FBOP (Flowery Broken Orange Pekoe), enfin le BOP1 (Broken Orange Pekoe).

femmes tamoul haputale sri lanka

« Pourquoi Orange ? » Eh bien, il semble que ce soit un hommage rendu par les premiers importateurs de thé hollandais à leur famille royale : les Orange Nassau. Le nom, originaire d’un domaine du Vaucluse, a été porté par les princes des Pays-Bas, notamment Guillaume 1er qui combattit les Espagnols de Philippe II, et Guillaume III, qui devint roi d’Angleterre et d’Écosse sous Louis XIV.

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