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Palma Sur

Nous partons à neuf heures avec un petit sac pour trois jours ; nous laissons le reste dans le bus à la garde du chauffeur Tita qui dort dedans. Dans le ciel, des vautours planent avec les thermiques ; les Indiens disent qu’ils font tourner la terre.

Le bain de Drake est le lieu du trésor piqué dans la ville de Panama. Au Costa Rica, le ramboutan s’appelle Mammon, la richesse matérielle biblique : je me demande pourquoi, peut-être parce que son aspect chevelu évoque les couilles du diable ? Adrian nous apprend, parce qu’il parle toujours beaucoup, que le dendrobate est la grenouille venimeuse, très petite et très colorée. Elle est aussi très toxique en liberté, probablement par ce qu’elle mange. Les Indiens utilisent son mucus comme poison pour leurs flèches, mais aussi pour augmenter la couleur des plumes de queue des perroquets. La toxine permet une repousse beaucoup plus vive.

A Palma Sur, nous visitons l’église Saint-François-d’Assise.

Dans cette petite ville, de grosses sphères de pierre sont exposées dans un parc, découvertes dans les années 1930 lors de défrichages de jungle par l’United Fruit Company pour planter des bananes. Elles sont reconnues patrimoine culturel par l’UNESCO depuis 2014. Les sphères ont été retrouvées avec des morceaux de poterie de la culture d’Aguas Buenas (-200 à 600), ainsi que des sculptures de type polychrome de Buenos Aires (1000 à 1500). Est-ce un phénomène géologique ou une création artisanale ? Nul ne sait vraiment à quoi elles servaient. Ceux qui les ont percées n’ont pas trouvé d’or à l’intérieur comme la légende le voulait.

Le parc voit ses bancs de béton décorés de scènes peintes figurant les paysages du Costa Rica ; c’est naïf mais assez joli.

En face, un petit train à vapeur anglais du XIXe siècle a été le premier train roulant sur un chemin de fer au Costa Rica. La locomotive portant le numéro 87 conduisait des wagons destinés au transport des bananes. Aujourd’hui, le pays n’a plus aucun train car ce moyen de transport est trop lent et coûte surtout trop cher à entretenir.

Après avoir bu une noix de coco fraîche, nous embarquons pour le paradis du pauvre homme, traduction de l’anglais (obligatoire ici pour les touristes) de Poor Man’s Paradise. Ce sera le nom du lodge dans lequel le bateau va nous mener, dans le parc national du Corcovado cher à Cizia Zykë. Ce Français de père albanais et de mère grecque a été délinquant avant d’être légionnaire puis trafiquant en Argentine, au Canada et au Mali. Il s’installe au Costa Rica à 29 ans en 1980 avec son épouse et il publie en 1985 son autobiographie, Oro, relatant son orpaillage clandestin dans le pays, au sein même de cette réserve naturelle que nous allons visiter ! Je me souviens que ce macho affirmait avoir sodomisé une blonde dans les douches de fortune – et qu’elle aurait aimé ça. Bernard Pivot l’avait apostrophé avant de se faire remonter les bretelles par l’ambassadeur du Costa Rica pour faire de la publicité à une exploitation illégale.

Notre bateau descend la rivière à mangrove et méandres, rencontre la mer dans un grand mouvement, ce pourquoi nous passons plutôt à l’étale de marée. Il y a moins de vagues même si la vitesse fait que le bateau de dix personnes où nous sommes dix-huit tape.

Le capitaine est grêlé, sa femme plutôt ronde portant double rangée de crocs alignés comme des perles, haut et bas, et le neveu Slade a du poil aux jambes mais pas encore à la lèvre supérieure.

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Brisbane, son port, ses monts et son train à vapeur

Article repris par Medium4You.

Nous quittons Roma, où nous avons passé la nuit sous une petite pluie. Les nombreux shady trees (arbres-bouteilles) procurent à tous ceux qui rêvent de tranquillité une ombre généreuse. Ils ne sont pas originaires du Queensland mais y ont été plantés. La région est riche en exploitations. La terre noire est excellente pour la culture du coton, pour de grasses prairies, il y a aussi du gaz, du pétrole, du charbon. Le coton nécessite beaucoup d’eau pour sa culture, cela provoque une controverse avec les écologistes. Le terrain est instable, la route est neuve et déjà accidentée. Des eucalyptus à tronc noir (arbre de fer) bordent la route.

A Chinchilla on découvre des arbres fossilisés. A Dalby, 4 usines vont produire de l’électricité à partir du charbon. On y voit d’énormes silos à grains (sorgho et blé), des usines de matériel agricole, des champs à perte de vue, les fermes élèvent du bétail en stabulation, ce  bétail est dirigé vers l’abattoir, un même poids pour tous, toutes les piqûres en règle… bon appétit. Les usines qui fabriquent de l’électricité à partir du gaz sont commandées depuis la Nouvelle-Zélande. Tomwoomba, des vignes, c’est nouveau ici ! Le volcan éteint est responsable de la bonne terre noire, très riche. Nous croisons encore des acacias, gris, avec des boutons en fleurs.

Arrivée à Brisbane, mégapole, et direction l’hôtel près du Garden Center. Les Polynésiens doivent impérativement remplir de produits divers leurs grandes valises, même des rouleaux de papier cul ! Tout est moins cher que dans les îles. Comme l’an passé, nous irons visiter le port de Brisbane accompagné par le même guide que l’an passé, sympathique, qui a mis à son actif de nouveaux mots français. Il est fort heureux de nous offrir ses nouvelles connaissances linguistiques. Le port a avalé de nouvelles portions de lagune en vue de son agrandissement.

Promenade hors de la ville : nous roulons vers le Nord. On voit des plantations de sapins. Hier au port, nous avons vu les troncs équarris, tronçonnés et réduits en copeaux qui seront transportés au Japon pour une utilisation entièrement nippone, pas de réexportation vers l’Australie. L’exploitation s’effectue sur des pins de plus de 20 ans, par un seul homme et une seule machine qui « pince » l’arbre, le scie à sa base, coupe les branches, gratte le tronc et scie enfin le tronc en tronçons de 1 m, 1,50 m de long qui seront ensuite dirigés vers le port pour leur transformation en copeaux. Un arrêt photos au Mary Cairn cross Park d’où l’on a une vue splendide sur les Glass House Mountains (Tibrogargan, Beerburrum, Tibberoowuccum, Coonowrin, Tunbubdla Twins, Miketeebumulgral, Beerwah). Nous mettons dans la boîte à images ce magnifique panorama.

Un autre arrêt à Montville, station « chic », avec ses magasins qui offrent un choix d’articles de qualité en bois, en cuir, et autres. Rob nous presse, nous avalons en quatrième vitesse un sandwich, il nous a réservé une surprise et nous avons un rendez-vous à 13 heures 30 précises. Ouah ! Nous allons circuler à bord du « The Valley Rattler »  durant 2 heures au milieu des prairies, des vaches, des ruisseaux !  C’est un train à vapeur, sauvé par une équipe de passionnés. Un ou deux arrêts pour déguster les vins du pays de la Mary Valley, une tombola … « un p’tit train s’en va dans la campagne, un p’tit train s’en va en cahotant … ». Merci Rob pour cette délicate intention. Quelques photos de Brisbane depuis Coot Tha et retour à l’hôtel pour permettre de visiter encore et toujours le centre commercial.

Le lendemain, nous partons à l’assaut des vagues du Pacifique avec notre planche de surf à Golden Coast ! Bon, nous irons jusqu’à la plage qui s’étend sur des kilomètres et des kilomètres, nous contentant de voir évoluer quelques surfeurs. D’autres Polynésiens écument les magasins à la recherche des derniers cadeaux à ramener au fenua. Un excellent déjeuner-buffet au restaurant du Casino de Golden Coast, retour à l’hôtel où David exige que tous pèsent leurs bagages pour éviter les mauvaises surprises, demain, à l’embarquement en avion !

Pour clore le récit de ce voyage, permettez-moi d’ajouter quelques lignes sur L’Australie :

C’est à la fois le plus ancien des continents, le plus isolé, le plus massif, le plus plat et le plus sec. Son âge ? 3 milliards d’années. Il y a 150 millions d’années, Gondwana, le super continent (Australie + Afrique + Amérique du Sud, + Inde + Antarctique) se disloquait progressivement… Les côtes d’Australie ? 37 000 km ; l’altitude moyenne ? 300 m contre 700 dans le reste du monde. Le point culminant atteint 2228 m au Mont Kosciusko. C’est le continent le plus sec au monde : 470 mm/an contre 720 dans le reste du monde. Les paysages ? De larges bandes concentriques : déserts rouges de latérite, dunes sahariennes, savanes herbeuses argentées parsemées d’acacias, domaines des stations géantes. Lorsque l’on sort des villes, c’est le bush (brousse ou campagne) ou l’Outback (région moins urbanisée, de petites villes, éloignées de plus de 100 km les unes des autres) Un exemple, il faut deux jours de conduite entre Darwin et Alice Springs ! Végétation ? 500 variétés d’eucalyptus dont le gum-tree ; 700 variétés d’acacias dont le mulga ou le wattle. Les productions de l’Australie : laine, bovins, blé, orge, maïs, avoine, riz, canne à sucre, coton, tabac, fruits, légumes, vin. L’Australie possède beaucoup de mines : fer, charbon, bauxite, plomb, zinc, cuivre, nickel, manganèse, métaux rares comme l’or.

Un conseil : faites comme moi, aller visiter ce continent.

Hiata de Tahiti

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