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Cap Vert d’un coup d’ailes

Le Boeing 757 des Transportes Aereos do Cabo Verde – TACV – est à l’heure. Il se remplit de familles sang-mêlé et de jeunes blancs mâles aux carrures californiennes. C’est à cet instant que je découvre que certaines îles du Cap Vert sont un paradis à quelques heures d’Europe pour les mordus de planche à voile.

Le vent constant des alizés et la houle atlantique en font un haut lieu sportif. Les costauds emmènent pour la plupart leurs compagnes. Elles ne font pas de planche mais tentent de se faire une raison. Elles consultent les guides touristiques, comme celle qui commente les « autres activités » derrière moi. Elle en aura vite marre des flots bleus et de la plage immense, des autres nanas enduites d’huile et du vent éternel. Mais elle suit les muscles adorés pour les voir se dorer.

Deux sièges devant moi causent et remuent des jumeaux français de 5 ans. A l’arrivée sur les îles, alors que l’avion survole une terre sèche et jaune, à peine plantée de rares buissons ras, l’un d’eux élève la voix : « maman, on est au Cap Vert ? Mais pourquoi c’est pas vert, maman ? On n’est pas au Cap Vert ! »

Je n’imaginais pas qu’il fallait autant de temps pour venir d’Europe : 5h40 de vol ! Nous changeons d’avion à Sal pour joindre l’île de Sao Vicente au nord. L’aéroport « international » est tellement vide que nous traversons les pistes à pied pour gagner l’aérogare. Grand soleil et grand vent. Odeur salée inimitable des îles atlantiques.

Nous avons à peine le temps de faire connaissance avec un Xavier à l’allure de titi provincial en sandales, rougi par les tropiques, que nous rembarquons dans un avion à deux hélices et deux dizaines de sièges. Une famille mêlée nous suit dans notre périple. Difficile d’attribuer les enfants aux parents. Il y a un père blanc, une mère métisse, une mère blanche. Les enfants vont du café au lait au blanc blond. L’aîné, le garçon, peut avoir huit ans, la charpente fine, les cheveux crépus presque blonds, les yeux gris bleu, il a surtout un profil délicat de gazelle, le nez allongé aux narines bien dessinées. Métis de noir, de portugais, de français, un peu d’arabe et d’autres origines encore, il est superbe. Il cajole et embrasse la plus petite des trois fillettes qui lui ressemble un peu, en plus rond.

Un touriste feuillette le guide Olizane sur le Cap Vert. Une locale de la haute, un siège en arrière, s’y reconnaît en photo aux côtés de Cesaria Evora, la célèbre chanteuse de morna aux pieds nus. Elle engage la conversation. Le touriste dirige un groupe de presse professionnelle sur le tourisme ; la Capverdienne travaille à la compagnie aérienne.
Sao Vicente pointe ses sommets rocheux et laisse apparaître ses falaises découpées.

L’avion pique vers le sol. A cent mètres au-dessus des flots, il s’engage entre les falaises, dans une anse. Le vent qui fait moutonner la mer secoue la carlingue. A voir une tour blanche défiler par le hublot sur la gauche, j’ai l’impression d’un bateau entrant au port. Il s’agit d’ailleurs du phare de Ponta Machado. La piste est installée dans l’échancrure de San Pedro, orientée à l’ouest face aux vents dominants venus d’Afrique. Et l’on se pose en douceur.

Nous sommes douze dans le groupe, avec Xavier, presque la moitié de l’avion à nous tous seul. Nous récupérons les bagages et nous nous entassons dans trois taxis, trois larges Mercedes 240TD qui datent. La nôtre affiche déjà 236 431 km au compteur et dépasse difficilement les 90 km/h. Après une dizaine de kilomètres pour rejoindre la ville, le totalisateur kilométrique n’aura pas bougé…

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El Niño le retour

El Niño se confirme en Polynésie pour 2015, attendu de « modéré à fort ». La mer est à hauts degrés et va le rester jusqu’à la saison chaude 2015-2016.

Rappelons que ce petit garçon, nom par lequel les Péruviens nomment l’Enfant Jésus, est un phénomène climatique attesté depuis le 16ème siècle.

L’oscillation australe environ tous les 3 ou 4 ans, due à la modification du trajet des vents alizés, apporte de l’eau chaude à Noël sur les côtes sud-américaines. La montée des nuages sur le Pacifique font pleuvoir de façon torrentielle au Pérou tandis que les cyclones balayent la Polynésie et que l’Indonésie connait la sécheresse.

el nino

Les températures mensuelles de surface de l’océan sont déjà plus élevées qu’au cours de la saison 2014-2015, égales ou supérieures à 28°9 C. La température de surface de la mer dans la boîte Niño 3.4 affiche une hausse de + 1.6° C. Tous les climatologues s’accordent à dire que l’océan Pacifique équatorial présente des conditions d’un El Niño. D’après Météo France la Polynésie sera soumise, pendant la saison chaude et cyclonique allant de novembre à avril aux impacts de ce phénomène. L’intensité est annoncée modérée à forte (pour le moment), les précisions ne pourront être apportées qu’à la fin de la saison fraîche.

Un rappel des souvenirs El Niño en Polynésie : En 1997, le phénomène El Niño avait atteint une amplitude exceptionnelle et c’était poursuivi en 1998. Début novembre 1997, le cyclone tropical Martin a frappé l’atoll de Mopelia puis passa à l’est des Australes. Ce Martin est responsable de la mort de 9 personnes sur l’atoll de Bellinghaussen submergé par la marée de tempête.

Fin novembre 1997, le cyclone Osea passe au nord des Australes, à l’est de Rapa, provoque des dégâts à Bora, mais c’est à Maupiti qu’il frappe le plus fort avec 95% des infrastructures de l’île détruites.

Le dernier cyclone ayant frappé la Polynésie est Oli, pendant un épisode El Niño en février 2010, le bilan faisait état de un mort, un blessé grave, six blessés légers, 4 813 personnes évacuées et 374 habitations détruites ou endommagées essentiellement dans l’archipel des Iles Sous le Vent. Prudence donc pendant la prochaine saison chaude !

robbie madison surf en moto

Cela n’a pas empêché un crossman australien de surfer – à moto – la vague de Teahupo’o ! Robbie Madison, c’est son nom, a 34 ans ; il est le seul à avoir osé et réussi cet «exploit » avec (pour les spécialistes) une KTM 250 munie de palmes (!) lui permettant de se maintenir à flot. Peut-être les puristes du surf n’apprécieront pas cette « performance ». Le sponsor était la marque DC Shoes. Le photographe pour immortaliser la chose était Tim Mc Kenna. Une vidéo a été (évidemment) tournée sur les sites de Papara et Teahupo’o.

[Où est la beauté de la glisse en surf dans cette machinerie brutale de ce Mad ? Où serait son « exploit » sans la vidéo pour le montrer ? Le narcissisme contemporain ne cherche pas à tester ou dépasser les limites, il vise avant tout à se faire voir. Nous sommes dans la société du spectacle où tout ce qui n’est pas mis en scène et diffusé n’existe pas. / Note Argoul]

Hiata de Tahiti

Le site de la météo sur le phénomène climatique El Niño

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