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Maladies à Tahiti

Dimanche 27 janvier était la 60ème Journée mondiale des lépreux. A cette occasion Orofara, l’ancienne léproserie sise sur la commune de Mahina (Tahiti) a été le centre des manifestations contre la lèpre. C’est une vallée, assez méconnue, autrefois réservée à l’accueil des lépreux polynésiens, en ce jour une visite guidée, et du chalala (blablabla). L’an prochain on fêtera le centenaire de cette léproserie.

Vahine Tahiti

Celle-ci fut créée pour organiser l’isolement obligatoire des personnes susceptibles de transmettre la maladie et l’internement de tout malade ayant besoin de soins. L’endroit comportait un magasin, un lavoir-séchoir, une infirmerie, deux réfectoires, des logements, un parloir, une église. Ces personnes recevaient tous les jours une gamelle de nourriture, matin, midi et soir. La léproserie en tant que telle n’existe plus depuis 1976. L’infirmerie a été rasée. Il demeure 6 anciens malades qui y résident toujours. Le plus ancien est arrivé en 1948 en provenance de Raiatea (Iles sous le Vent), deux doyens un homme de 80 ans et une femme de 79 ans.

Aujourd’hui, la vallée comporte une trentaine  de familles, la plupart composées de descendants des lépreux qui se sont succédé à Orofara. Quel avenir pour ces bâtiments, pour ce village, installés sur un terrain domanial ? La mairie de Mahina souhaiterait y installer un dépotoir – après avoir éradiqué des déchets verts et la petite fourmi de feu. La lèpre, elle, n’est pas totalement éradiquée en Polynésie mais elle est aujourd’hui très faible. Sa prévalence est de 5 à 10 malades par an. La lèpre est transmise par le biais d’une bactérie ; sur 100 malades infectés, 10 seulement développeront des symptômes. Les malades reçoivent des soins très efficaces actuellement et n’ont plus besoin d’être isolés.

Le Caillou (Nouvelle-Calédonie) subit une épidémie de dengue, la Polynésie est épargnée… pour le moment. Déjà 646 cas de dengue sur le Caillou pour le seul mois de janvier et zéro ici. L’épidémie a démarré tôt et, depuis  le 1er septembre dernier, 1119 personnes malades ont été déclarées. Nouméa détient le record, suivie par Le Mont-Dore, Dumbéa. La vigilance reste de mise.

etoile de mer sur ventre nu

Les conseils sont toujours les mêmes : se protéger la peau avec du répulsif et toutes les semaines faire la chasse aux gîtes larvaires dans jardin et maison.

Il y a pourtant beaucoup d’échanges de voyageurs aériens entre Papeete et Nouméa. En 2001 et 2007, le virus de type 1 avait frappé la Polynésie, et si c’était tous les 6 ans ? Mais la principale inquiétude du bureau de veille sanitaire concerne la leptospirose. C’est le risque épidémique actuel avec des épisodes pluvieux importants depuis décembre 2012 et tout ce mois de janvier 2013. Un décès en fin 2012 et, au 13 janvier, quatre cas confirmés.

La meilleure prévention est d’éviter les eaux boueuses ou sales si l’on présente des blessures. Le responsable de la dengue ici est l’Aedes poynesiensis, celui du Caillou l’Aedes aegypti. Deux cousins, certes mais qui ne se fréquenteraient pas.

Euh, portez-vous bien !

Hiata de Tahiti

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Maladies et maux sociaux à Tahiti

Atation ! (attention en prononciation locale), la leptospirose guette en ce début d’année très pluvieuse. Chaque année, cette maladie fait entre 2 et 5 morts en Polynésie. Transmise par l’urine animale, cette bactérie vit dans l’eau stagnante et la boue. La maladie débute comme une grippe avec une forte fièvre, mal à la tête et douleurs musculaires font penser à la dengue. Pas soigné, le microbe peut s’attaquer au foie, aux reins, d’autres complications apparaissent (jaunisse, insuffisance rénale, signes oculaires, cardiaques ou pulmonaires, hémorragies). Alors attention, sinon… « Aiiia Madame, moi sais pas marcher avec sossures… »

En 1914, on a ouvert une léproserie dans la vallée d’Orofara, sur la côte Est de Tahiti, commune de Mahina. Les malades étaient soignés par des diaconesses protestantes. Le village comprenait une église, un temple, un magasin, deux réfectoires, une cuisine commune, un lavoir-séchoir, une infirmerie, une école et son institutrice. Tous les services étaient tenus par les lépreux. La salle de soins était tenue par du personnel métropolitain venu en mission. Les logements de 7 m sur 3 comportaient 2 chambres et un WC. Ils étaient désinfectés régulièrement. Au fond de la vallée, le cimetière des lépreux, aujourd’hui abandonné. Dame Nature offrait mangues, uru, bananiers, tubercules. En 1920, Orofara comptait 83 pensionnaires, en 1933, 133, en 1939, 90. Au milieu des années 1950, la maladie était en voie de régression, voire de disparition. La lèpre, une maladie infectieuse peu contagieuse, mais très mutilante.

Hausse modérée de la délinquance 2011 : +1,3%. A la hausse : les escroqueries, infractions économiques et financières (+40%), les vols à l’étalage (+40%), les coups et blessures volontaires (+10%), les violences sexuelles (+4,6%) les infractions à la législation sur les stups (+20,3%). Mais le pakalolo (lait de cannabis) reste au cœur des crimes malgré la destruction de 63 642 pieds de paka. On cambriole un fare, on s’empare d’un ordinateur et on l’échange contre une boîte de quelques grammes de paka ! Inquiétante tendance, le nombre de mineurs interpellés pour usage de stupéfiants en 2011 est en hausse de 66%. L’an passé, un enfant d’une dizaine d’années avait été trouvé porteur de pakalolo qu’il revendait pour le compte de ses parents.

Toujours plus d’habitants dans le bassin de Taravao. Au moins un quart, voire plus, de la population de Tahiti habite ici mais l’offre de santé de suit pas. Le gros problème c’est l’hôpital. Il est vétuste, manque de personnel. Pas de maternité. Il est courant que les sages-femmes assurent seules des accouchements « bord de route ». L’hôpital ne serait pas vraiment un hôpital, il aurait un statut bâtard et doté de moyens insuffisants.

Une page de la nuit se tourne à Papeete. Le Piano bar de la rue des Écoles, ouvert dans les années 60 par des légionnaires, avait gagné ses lettres de noblesse nocturnes à l’heure du CEP. Il change de concept. Indiqué dans tous les guides de voyage il tenait surtout au fait que le lieu de plaisir fut rapidement investi par les travestis, puis les raerae plus tard. Les militaires étaient là, l’argent aussi, les contrôles routiers absents, la fête battait son plein jusqu’au milieu des années 2000. Les travestis devenus pour la plupart transsexuels ont participé à la notoriété de l’établissement. Chaque année avait lieu l’élection de Miss Piano bar. Les shows des raerae sont finis, place aux sons de DJs.

Hiata de Tahiti

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