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Cafards, pieuvres et raies de Tahiti

Vous connaissez tous les cafards ? Ici en Polynésie, ils sont de belle taille et peuvent parfois vous pourrir la vie. Des ingénieurs et chercheurs ont découvert qu’ils démultiplient la puissance de leurs mandibules ce qui leur permet de briser des matériaux durs comme le bois, observations précieuses en micro-ingénierie. Les cafards peuvent obtenir une pression équivalente à 50 fois leurs poids soit une pression, en comparaison, cinq fois supérieure à la mâchoire humaine qui ne génère qu’une pression de 58 kg/cm², le pitbull 160, le gorille 590, et le crocodile, champion toutes catégories 2 tonnes par cm2. D’où l’intérêt des scientifiques chargés de fabriquer des microsondes qui seront insérées dans les artères ou d’autres micro-instruments chirurgicaux.

Vous aimez la pieuvre ou le poulpe ? En avez-vous mangé ? Le poulpe, animal gluant, a huit tentacules (aveave). Ce sont les huit itinéraires qui permettent de relier toutes les îles de la Polynésie à Taputapuatea à Raiatea. Les îles sont : Hawaï, Samoa, Fidji, Tonga, Rarotoa (Cook) Aotearoa (Nouvelle-Zélande) Rapa nui (Ile de Pâques) et la Polynésie. La pieuvre se dit : fe’e, feke, heke ou ‘eke dans les langues du triangle polynésien. Chez les Polynésiens, terre et mer sont un continuum grâce à la pirogue qui servait à relier les îles. La pieuvre est donc un vaisseau, un navire.

pieuvre carte des iles

Les raies Manta sont secrètes, l’espèce est protégée, mais comment protéger quand on connait si peu sur elles ? Comment vivent-elles ? Comment se nourrissent-elles ? Où se déplacent–elles ? Une association locale y travaille depuis quelques mois. On sait qu’il y a une forte présence autour des îles du Vent : Tetiaroa, Moorea et Tahiti.

Les raies Manta fuient l’homme. Il y a deux espèces : la raie Manta géante (Manta birostris) entre 3 et 7 mètres d’envergure et la raie Manta de récif (Manta alfredi) entre 2 et 5 mètres d’envergure. Elles semblent évoluer tranquillement dans les eaux, sont approchées avec un maximum de précaution afin de ne pas les déranger, mais pas partout.

Hélas, depuis quelques années, elles sont devenues des proies directes, leurs branchies étant de plus en plus utilisées en médecine traditionnelle… C H I N O I S E. Elles soigneraient diverses maladies, de la varicelle au cancer. Un rapport publié par Shark Savers et WildAid indiquait à 400 € un kilo de branchies séchées cuites avec d’autres extraits de poissons…

Des chercheurs ont évalué les populations de raies Manta du Mexique, de l’Equateur et du Mozambique à 350, 300, et 200 individus. Une femelle ne donne naissance qu’à une dizaine de petits dans sa vie, le renouvellement des raies Manta n’est plus assuré aujourd’hui.

Hiata de Tahiti

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Des soins au cimetière à Tahiti

L’huile de tamanu est une huile appelée autrefois « huile sacrée », c’est dire ! Utilisée depuis toujours dans la médecine traditionnelle des Polynésiens et encore de nos jours les bébés polynésiens sont oints de la tête aux pieds pour empêcher les piqûres de moustiques, les rougeurs des fesses, ou tout simplement les masser. Quelle chance ont les bébés polynésiens !

Côté thérapeutique, l’huile de tamanu est utilisée pour soigner les infections de la peau, même pour les ulcères et les escarres, dans le traitement des brûlures, des plaies atones et post-opératoires. En cosmétique, elle est utilisée pour son pouvoir régénérateur sur la peau et les cellules (préparation de produits anti-âge, crèmes apaisantes et réparation des dégâts produits par le soleil).

Au marché de Papeete, vous trouverez de quoi lutter et soigner psoriasis, eczéma, rosacea, bobos dus aux staphylocoques, plaies infectées, varicelle, acné, herpès et champignons. Feuilles et écorces séchées sous forme émiettées y sont vendues. Verser dans l’eau bouillante et laisser infuser 10 minutes. Verser cette infusion dans un bain tiède et trempez votre corps entier ou seulement une partie. On peut aussi faire des applications locales. Le tamanu en tisane peut servir comme anti-inflammatoire sur les œdèmes, les douleurs articulaires, musculaires et même osseuses. On prête aussi au tamanu des activités immuno-modulatrices, anticancéreuses, anti-inflammatoires, antibactériennes et antifongiques prouvées. Le tamanu a également des propriétés anti-oxydantes très fortes. Merci Seigneur, comme disent les Tahitiens.

CIMETIERE PAPEARI TOUSSAINT 2014

Le chikungunya s’installe en Polynésie, Papeari a débuté l’épidémie. Ça fonctionne bien car il a fait des émules dans d’autres districts. On a pulvérisé à Papeari quelques quartiers, puis on l’aurait vu (le moustique) à Punaauia, à Taiarapu-Est, à Faaone, maintenant partout sur Tahiti ; il s’est même exporté aux Raromatai (Iles sous le Vent) à la faveur de la course de va ’a Hawaiki Nui. Les médecins ne chôment pas. La fièvre est élevée, les douleurs articulaires invalidantes aux poignets, genoux, hanches, avec une éruption cutanée plus ou moins forte. De 400 à 500 personnes touchées, on a dépassé (si j’en crois les nouvelles) les 3 000 à Tahiti.

LA course, la course mythique, la 23e édition, 128,5 km en trois étapes est la course de va ’a (pirogues) Hawaiki Nui. Tous les Polynésiens sont rivés qui à la télé, qui à la radio, qui à l’Internet. Cette année quelques équipes étrangères sont venues participer à cette grande épreuve. Il faut mobiliser les avions d’Air Tahiti pour conduire les équipes à Huahine, expédier les va’a par bateau où elles seront pesées avant de prendre part à la course. La 1ère étape part de Huahine pour rallier Raiatea soit 44,5 km. La seconde étape se déroule dans le lagon de Taha’a, l’île vanille, sur 26 km. Le vendredi, pour la dernière étape, partis de Patio à Taha’a il faut rallier Bora Bora soit 58,2 km à la rame sur les va’a V6. EDT Va’a A a gagné les 3 étapes, bravo. Pour vous, juste un petit conseil, commencez votre entraînement dès aujourd’hui pour avoir une toute petite chance de figurer !

PAPEARI TOUSSAINT 2014

A la Toussaint, les marchands de sable étaient à pied d’œuvre. Non, non, pas le marchand de sable de Nounours et Pimprenelle, mais du vrai sable à répandre sur les tombes, surtout blanc en provenance des îles. Un sac de 20 kilos ? 1 200 XPF S.V.P. Le sable blanc vient principalement de Taha’a ou Bora Bora (Iles sous le vent), le sable rose de Tikehau (Tuamotu). Tous ces efforts pour embellir les tombes et se faire, pour les revendeurs, un peu de moni (pépettes) ! Les fleurs déposées là aussi sont de plus en plus des fleurs artificielles. Celles-là n’attireront peut-être pas les voleurs. Sous le soleil, le cimetière est magnifique, non ?

Hiata de Tahiti

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Productions agricoles de Tahiti

Accusés par les consommateurs d’utiliser trop de pesticides et d’insecticides, interdits depuis des années en Europe, mais encore utilisés en Polynésie, les agriculteurs jurent qu’ils sont « propres » mais qu’il demeure malgré tout parmi eux des brebis galeuses. Ils ont obtenu du gouvernement que certains légumes dont les salades ne soient plus importés. « Nous savons doser les produits et nous connaissons les durées de rémanence ». Nous, consommateurs voulons bien les croire mais il faudra nous apporter des preuves… et pas de chalala. Microguêpes et coccinelles pourraient être à même de lutter contre les nuisibles, en plus c’est joli une coccinelle, non ?

On peut transformer l’uru (ou fruit de l’arbre à pain) en frites, farine, purée, c’est dans les cartons depuis plusieurs années (1994). On ressort le projet. On le ressort pour l’aérer ou plus ? L’uru, un fruit ou un légume, que l’on peut cuire et le congeler pendant six mois. On peut ensuite le transformer, en faire des frites, des gratins, des ragouts. On pourrait également produire de la farine, faire alors des pains d’uru, des tartes, des pai, etc. Pas de gros producteurs pour le moment mais chaque famille ayant un lopin de terre a un ou deux arbres dans son jardin. Un projet qui devrait intéresser de nombreuses familles qui profiteraient de cette surproduction pour la transformer, valoriser sa consommation à la place des produits importés, dans des petites unités de transformation. Un pied d’uru produit entre 400 et 500 kg de fruits. Le ministre de l’Agriculture voit d’autres transformations à opérer avec les rebuts des carottes des Australes. Souhaitons que le rêve devienne réalité et que cela dure ! Les enfants des cantines scolaires se régaleront.

L’huile de tamanu est obtenue à partir des amandes du fruit de Calophyllum inophyllum appelé couramment tamanu ou ati dans les îles de la Société. Cette huile est utilisée depuis des siècles dans la médecine traditionnelle des îles du Pacifique. Ses propriétés sont anti-inflammatoires, cicatrisantes et antimicrobiennes. Les usages traditionnels sont tous externes : écorchures, brulures, piqures d’insectes, coups de soleil, rhumatismes, hémorroïdes entre autres. En Polynésie elle est aussi utilisée pour faciliter la guérison après les tatouages. L’huile doit être préparée à partir de graines d’excellente qualité afin de prévenir la présence d’aflatoxines lié à la moisissure des graines. C’est vers 1950 que des études sur la résine, l’huile ou la graine de tamanu ont commencé. Une centaines d’articles ont été publiés dans les revues scientifiques internationales.

vanille

Vanilla tahitensis est une orchidée qui produit la vanille de Tahiti. Cette espèce locale, contrairement aux autres types de vanille, ne s’ouvre pas et reste charnue tandis que les gousses explosent à maturité sur  d’autres types de vanille. Elles poussent sur des lianes cultivées avec soin, et arrivent à maturité au bout de 9 à 10 mois. Elles seront cueillies et subiront un traitement spécifique avant de rejoindre vos cuisines. En voici les étapes :

–          Nettoyage des gousses

–          Noircissement : durant deux à trois jours, les gousses vertes sont mises en chambre noire pour aider à leur brunissement.

–        Séchage : durant trois semaines à un mois, les gousses sont exposées au soleil le plus chaud pendant deux à trois heures par jour. Puis on les place toutes chaudes dans un linge ou une caisse ; là elles « transpirent ». L’évacuation de l’eau doit se faire lentement, d’où le temps d’exposition limité au soleil afin de développer l’arôme de façon optimale. Après cela, pendant une à deux semaines, lorsque  les gousses commencent à se rider, le temps d’exposition passe à 1h30. Une fois refroidies, elles sont massées, le séchage alors est uniforme.

–       Aération : On installe les gousses sur des claies pour terminer leur séchage à l’ombre. Pendant un mois, la vanille se bonifie, tel le bon vin, et son taux d’humidité descend alors à 40%.

Conservation : Afin de garder longtemps leur arôme, les gousses seront conservées dans un emballage hermétique à l’abri de la lumière.

Hiata de Tahiti

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