Articles tagués : nappe phréatique

Makatea et les phosphates

Un regain d’intérêt en ce début du 20e siècle, Les phosphates entrent dans la production d’engrais azotés indispensables aux terres pauvres en minéraux : Japon, Australie, Nouvelle-Zélande. Une autre utilisation et non des moindres, les phosphates servent de base de production pour des explosifs nitrés.

Makatea  (3)

1908 : création de la Compagnie Française des Phosphates d’Océanie, CFPO.

1917 : concession de l’exploitation.

Avant l’exploitation, le phosphate affleurait à la surface, ensuite apparaissent les feo (colonne calcaire dur, stérile, de composition magnésienne). Entre les feo, mais en profondeur il y a la prolongation du gisement de phosphate.

?

?

L’origine du phosphate est différente selon les lieux géographiques. Au Chili et au Pérou, le phosphate est d’origine aviaire, c’est le guano. Makatea lui est lié au fonctionnement des atolls par endo-upwelling. Le phosphate se serait développé au sein de sédiments organiques lagunaires, comme à Mataiva, ensuite porté à l’air libre lors du soulèvement.

?

?

Mataiva, autre atoll des Tuamotu, a fait l’objet d’une surrection de3 à 4 m. Son sous-sol recèle un important gisement de phosphate évalué à 15 millions de tonnes. Il est recouvert de quelques mètres de sable corallien. Les habitants se sont toujours opposés à l’exploitation de ce gisement qui défigurerait leur petit paradis. Ils ont sous les yeux l’exemple de leur voisine Makatea.

Makatea  (12)

C’est l’île la plus productive car la terre phosphatée est riche d’engrais naturel et produit nombre de légumes : tomates, concombres, pastèques, salades, melons, le lagon regorge de poisson. Qu’espérer de mieux ?

?

?

Impossible aux bateaux de s’approcher de Makatea pour charger le phosphate, la géographie de l’île empêchait l’établissement d’un port. Il a fallu entreprendre des travaux considérables. Créer une passe artificielle pour établir le bassin Temao pour des petites unités (1m50 de profondeur). Les cargos devaient attendre au large assurés par 4 bouées d’amarrage. Le chalandage se faisait par paniers.

Makatea  (22)

1927 : Une jetée métallique portait le minerai à 50 m de la déferlante du platier.

1954 : Un pont transbordeur long de 106 m, un tapis roulant 550t/h, 3 piles le long du récif augmentaient le chargement des cargos. Sur le flanc de la falaise avait été installé le transformateur du minerai. Un train desservait l’île sur plusieurs kilomètres qui amenait le sable phosphaté à l’usine de séchage. Le stockage se faisait dans 3 silos de plus de 30 000 tonnes. À l’arrivée sur l’île, il fallait prendre un monte-charge qui menait sur le plateau.

Une ville-champignon s’est élevée, Vaitepaua, avec des logements pour le directeur, ingénieurs, médecin, travailleurs, un hôpital, une maternité, un cabinet dentaire, une école, une poste, une coopérative, une boulangerie, une boucherie, une blanchisserie, une bibliothèque, un cinéma, un cercle de réunion, un terrain de basket, un tennis, etc. Un problème, l’eau. En 1933, la nappe phréatique est atteinte à 50 m de profondeur.

Après les habitations, on trouvait les ateliers mécaniques, la menuiserie, l’usine électrique, la forge, la fonderie sur 1 500 m de long, au centre la gare, au-delà du village les zones d’extraction reliées aux silos de Temao par 7 km de voies.

Hiata de Tahiti

Catégories : Economie, Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Incivisme polynésien

Dernier recensement : 268 270 habitants. Vous rajouterez 1, car j’étais en Chine pendant le recensement.

8674 habitants en plus qu’en 2007 soit une augmentation de 3,4%. Faa’a demeure la commune la plus peuplée (c’est celle du Président-Ministre), suivie par Punaauia qui dépasse la capitale Papeete. Les Marquises et les Australes affichent une forte croissance, et l’on note un net ralentissement sur les Iles du Vent, les Tuamotu et les Iles sous le Vent. Quelques chiffres : Faa’a Iles du Vent = 29 687 hab ; Bora-Bora Iles sous le Vent = 9 610 hab ; Nuku Hiva Marquises = 2 966 hab ; Rurutu Australes = 2 325 hab ; Rangiroa Tuamotu Gambier = 3 281 hab.

vahines 2013La population de plus en plus urbaine est concentrée sur une zone coincée entre lagon et montagne sur environ 40 km de long entre Mahina et Punaauia. Les promoteurs construisent  tout et partout sans tenir compte des endroits à risque. Cela donne des embouteillages permanents, des plages rares, une promiscuité générant toutes sortes d’incidents. L’urbanisation laissée sans surveillance a montré ses limites : nombreux bidonvilles situés dans les zones les plus dangereuses, en bordure des rivières, de la mer, du lagon, sur des terrains instables.

Tetiaora

C’est la guerre entre Mahina et Arue. Mahina revendique à Arue l’atoll de Tetiaroa et des terrains au pied du col du Tahara’a. « Récupérer les terres de nos ancêtres dit le maire de Mahina ». Ça sent le fric à Tetiaroa où la construction du Brando hôtel se termine alors « c’était à ma famille »… Qui a raison ? Qui a tort ? On voit fleurir des boutiques « pour aider les Tahitiens a récupérer leurs terres » le plus souvent en lorgnant un coquet avantage. Un tel, sans diplômes, s’arroge le titre de « arpenteur-géomètre », possèderait des compétences en droit, en mathématiques. Quand on lit ses lignes, c’est bourré de fautes d’orthographe, cela n’a ni queue ni tête. Bon nombre de Tahitiens se font piéger par ces marchands de droits, de cadastrage car ils se sont, les faiseurs de diplômes, trouvés au bon endroit au bon moment. Il suffit de se rendre au fare fenua, d’écouter, de proposer ses services, d’annoncer ces titres qui bien souvent n’existent pas et le tour est joué. On est parti pour plusieurs années de démarches, de procès… et donc de fric envolé.

Encore et toujours des affaires de terre. Certains  ont compris qu’en allant au fare fenua (la maison des affaires de terre), en laissant traîner ses oreilles, en rendant service aux moins malins, on pouvait se faire du fric. Tiens, un pigeon. Un grand nombre de Polynésiens sont ignares face à l’Administration. Encouragés par une gentille mais intéressée personne, on se confie, on se libère de ses soucis. L’Autre va m’aider ! Quelle erreur. L’Autre va très vite se rendre compte si l’affaire vaut la peine ou pas. Si oui, elle va déployer tout son charme, parler de ses diplômes même si elle n’en a aucun. Elle prendra même une patente auprès des Impôts pour faire plus vrai. Elle sera conseil juridique, elle sera arpenteur-géomètre, elle sera mathématicienne, elle sera secrétaire trilingue… Et les factures arrivent. Le pigeon doit payer, encore et encore. L’affaire se montre juteuse pour l’Aidant. Elle doit aller rencontrer le ministre. Elle doit consulter un VRAI géomètre, elle doit prendre conseil auprès d’un VRAI avocat. Tout cela coûte et l’affaire n’avance pas mais le compte en banque du pigeon se vide, se vide, se vide.

fleurs de tahiti PETITS COEURS D ANNIE

La Polynésie est riche, riche, riche. Vous autres Métropolitains êtes étonnés de voir les ministres, président, X ou Y, venir taparu (mendier) à Paris. Et pourtant la Polynésie vit sur des tonnes d’or ! Par exemple le phosphate de Makatea. Déjà exploitée, par le CFOP. Depuis l’atoll de Makatea s’était dépeuplé et vivotait. Les Australiens, des amis d’Oscar Tane peut-être, voudraient revenir sur Makatea pour extraire des phosphates. La décision appartient maintenant au gouvernement. Les Australiens s’engagent à réhabiliter les sites d’où seraient extraits les phosphates. En Australie ils le font, contraints et forcés mais ici au pays du laisser-faire ? La population de Makatea ? 25% favorables et 75% contre car la nappe phréatique est importante et les engins australiens pourraient faire plus de dégâts que les pelles et les pioches d’antan. Je ne sais pas si j’ai rêvé, à mon âge s’est permis, mais le ministre de l’environnement pourrait avoir rallongé son titre de « et des mines ». De toutes les façons je suis sûre que vous me pardonnerez si j’ai extrapolé ! Merci !

Hiata de Tahiti

Catégories : Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,