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Barbarano Romano

Nous nous transférons jusqu’à Barbarano Romano pour une randonnée dans le parc Archéologique de Marturanum.

Barbarano ne fait pas référence aux barbares mais à sainte-Barbe, une mégalomartyre fin IIIe siècle sous Dioclétien. Comme dans toutes les histoires édifiantes faites pour faire préférer le ciel à la terre, elle refuse le mariage, s’évade de la tour où l’a enfermée son père, a le corps savamment torturé, on lui brûle le sexe (après l’avoir probablement violée), lui tranche les seins, avant de la décapiter et de brûler ses restes, Évidemment le Ciel châtie les méchants, tue Dioclétien par la foudre, pétrifie le berger qui l’a dénoncée et change ses moutons (pauvres agneaux innocents) en sauterelles. La barbe ! Ne voulant pas prononcer son prénom païen, les chrétiens l’ont appelée jeune barbare – d’où Barbe.

Nous visitons la tour du roi Desiderio du XIIIe siècle et voyons reconstitués les murs écroulés en 1936. Une messe a lieu dans la petite église près de la porte d’entrée des remparts tandis qu’une séances de taï-chi a lieu dans l’église principale du village (!).

Au lavoir du village, nous rencontrons une française en retraite qui lave ses serviettes et les étend sur des fils. Elle habite juste au-dessus depuis trente ans car la vie est moins chère et elle aime le pays. « Mais il n’est pas facile de s’y intégrer », nous dit-elle.

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Parc archéologique de Pitigliano

Nous quittons ensuite le village à pied pour aller pique-niquer au bord d’une rivière dans le parc Archéologique de Sovana. Nous pouvons voir ensuite de belles tombes à dado ou demi-dado (cube) de l’art étrusque et notamment celle dite d’Hildebrand ou celle de Leoni. Ce sont deux Anglais qui, dès 1843, font connaître le site : Ainsley et Dennis. Après le pillage des « beaux objets », des fouilles plus sérieuses seront menées par un Italien en 1929, Bandinelli.

La tombe Hildebrand est célèbre non seulement parce qu’elle est belle mais aussi parce que le citoyen de Sovana Hildebrand fut le pape Grégoire VII. Elle est sculptée à même la roche en forme de temple avec deux escaliers latéraux. Des douze colonnes, une seule subsiste en forme de chicot. Les chapiteaux étaient décorés de visages et une frise en relief surmontait le tout avec des griffons, des nymphes et des motifs végétaux.

La tombe des Démons ailés est une découverte récente, en 2004. Sur le fronton écroulé, un grand démon marin avec une paire d’ailes porte une queue en forme de poisson ; il représente peut-être Scylla ou Triton. Le bras droit levé, il brandit une rame ou le gouvernail d’un bateau naufragé. Sur un autre bloc est Vanth, le démon féminin ailé messager de la mort.

Les Étrusques croient dans une vie après la mort. Il s’agit de survivre en tant qu’individu ayant vécu de son vivant et la mémoire doit se perpétuer par la tombe, reproduit l’habitation des vivants et est remplie de meubles et d’objets, y compris les bijoux précieux et des ornements honorifiques. Les traits du visage réel du défunt sont reproduits sur les vases canopes, sur les couvercles d’urnes ou sur les sarcophages. Les tombeaux à chambre à partir du VIe siècle avant sont issus de l’urbanisation et du souhait de créer pour le défunt une maison dans l’au-delà. Les tombes ne sont plus destinées à une seule personne mais à des familles entières, des clans aristocratiques.

Nous poursuivons notre promenade par haut et par bas, plus ou moins 300 m de dénivelé, dans la ville de tuf où sont creusées les tombes étrusques tout autour de Pitigliano. Nous suivons la via Cava, un chemin carrément creusé dans la roche par les millions de pas des hommes et des bêtes depuis des millénaires. Il y fait frais et il est agréable de marcher, tout en descente, malgré quelques passages difficiles aux genoux avec de hautes marches.

Après cette promenade, nous prenons une bière Peroni à Pitigliano, capitale d’un comté des Orsini. Le petit bourg médiéval perché aux rues étroites, aux ruelles plus étroites encore qui les traversent et donnent sur la vallée à flanc de falaise, attire quelques touristes dont une famille au jeune garçon de 7 ans entreprenant. Dans l’église, neuf blasons ornent le chœur. L’endroit est dédié à Saint-Roch, prié contre la peste, en vitrail au-dessus du portail d’entrée.

Nous revenons à notre hôtel, la forteresse Orsini, pour nous reposer et nous changer avant le dîner qui a lieu dehors dans la cour, à l’abri du vent, d’un menu au choix bien présenté. Mes tagliatelles sont présentées en tourbillon, le saltimbocca à plat avec sa pique pour le jambon et la sauge, les aubergines du contorno épluchées et cuites à la vapeur, mêlées ensuite d’huile d’olive et servies froides.

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