Kill The Gringo d’Adrian Grunberg

Mel Gibson s’est concocté un personnage à sa mesure en écrivant le scénario. Tourné en 2010 en Californie mais mal distribuée, le film mérite cependant d’être regardé. Il y a de l’action, de la morale, des tirs en tous sens, une poursuite en voiture, et un enfant innocent à sauver.

Richard Johnson (Mel Gibson) est un ancien sniper en Irak dont la femme est partie avec son associé Reginald Barnes. Il a donc décidé de se faire justice lui-même en volant plusieurs millions de dollars à un truand de la pègre, Frank Fowler (Peter Stormare). Poursuivi par la police, il défonce la barrière de sécurité qui marque la frontière mexicaine. La voiture est démolie et les fédéraux mexicains l’attendent de l’autre côté, mais il n’est plus aux États-Unis. Il considère que les Mexicains sont aussi truands que les Américains mais moins hypocrites et moins puritains. Ici comme là, la corruption règne. La première scène montre le shérif et le fédéral discutant pots-de-vin tandis que le Mexicain, ayant vu les sacs de dollars dans la voiture, garde tout pour lui.

Son compère déguisé en clown étant mort dans l’accident, Johnson est envoyé dans la prison d’El Pueblito. Le Mexique est réputé pour ses prisons mafieuses régentées par des cartels. Un temps à l’isolement où règne la loi du plus fort, le détenu est vite « libéré » dans l’enceinte-village autour de la prison. Il ne peut sortir mais peut déambuler ici ou là, se trouver un coin pour dormir, une fille ou de quoi manger tout en travaillant. Il est affecté au recyclage des déchets pour le patron local, Javi (Daniel Giménez Cacho), détenu lui aussi mais qui chapeaute tous les rackets et entretient des liens de corruption avec l’extérieur.

Ce chef de gang est malade, rançon d’une vie d’alcool et de plaisirs. Son foie est en miettes et il garde sous sa protection pour cela le jeune fils de sa putain dont le groupe sanguin rare est compatible avec le sien. Il doit se faire greffer le foie de l’enfant incessamment. Barnes, qui se débrouille pour voler les voleurs, est observé par le gamin (Kevin Hernandez), fils de dealer tué par Jarvi et parfait gavroche des bidonvilles à 10 ans (il paraît plus costaud dans le film parce qu’il en a 13 au tournage). Le gosse fait du chantage en réclamant une cigarette sous peine de le dénoncer à Jarvi que pourtant il déteste.

Barnes est touché par ce kid égaré parmi les truands, qui ne veut pas dire son prénom et se dit « spécial » ; il ne voit pas l’intérêt d’aller à l’école, préférant apprendre en observant. Il n’est pas insensible non plus au corps nu de sa mère (Dolores Heredia), très visible sous la robe qu’elle porte lors des soirées casino de son « mari » forcé.

Retrouvé par les truands qu’il a volés via le gros consul véreux des États-Unis au Mexique, Johnson doit s’évader tout en sauvant à la fois la mère et le gosse. Ce ne sera pas simple et n’ira pas sans fusillade spectaculaire et instants de suspense. Il convainc Jarvi de le libérer pour aller tuer Fowler, qui sait désormais que Jarvi a récupéré le fric qu’on lui a volé. Johnson se fait passer pour Barnes afin que le floué se venge du vrai Barnes une fois l’affaire terminée. Franck le volé n’a pas hésité et a envoyé avant de sauter, convoqué par Johnson sous le nom de Barnes, ses sbires tuer Johnson et Jarvi. La fusillade des truands entre eux ne peut être passée sous silence et les autorités font fermer la prison en envoyant près de deux mille militaires et policiers pour transférer les détenus en pleine nuit.  Il faut donc faire vite pour la transplantation et la fuite.

Le gamin est charcuté mais Barnes arrive à temps pour lui faire remettre son foie tout juste prélevé et ainsi le sauver par une ambulance alors que l’armée et la police encerclent l’ensemble de la prison. Profitant de la confusion, Barnes sous la mitraille a une hésitation devant les paquets de frics préparés par Jarvi pour se sauver après l’opération : fuir immédiatement ou sauver le gamin. Il choisit la seconde solution, ce qui lui permet en prime de prendre le fric aussi, fourré sous le brancard à roulettes du gosse vers l’hôpital.

Les presque 2 millions de dollars, plus les 6 millions planqués dans la carrosserie de la bagnole à la casse, vont permettre à lui, à la mère et au petit, de se refaire une vie loin du Mexique et des États-Unis. Barnes a retrouvé une épouse fidèle, du moins peut-on le supposer après ces aventures, et une famille, puisque le kid sourit lorsqu’il les voit ensemble et qu’il l’adopterait bien comme nouveau père.

Ce film sans prétention est très différent de ceux habituellement tournés à Hollywood bien qu’il y ait de l’action et de l’humour. Il prône une morale de la survie en toutes circonstances en fonction de valeurs personnelles orientée vers la protection de la femme et de l’enfant. Sans oublier la débrouille et l’éducation qu’il doit donner au plus jeune pour qu’il s’en sorte dans la vie. Un peu cliché mais authentique. Pionnier, justicier, bon père, bon époux : les valeurs de l’Amérique !

DVD Kill The Gringo (Get The Gringo), Adrian Grunberg, 2012, avec Mel Gibson, Kevin Hernandez, Daniel Giménez Cacho, Aventi Distribution, 1h36, €3.86 blu-ray €14.35

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