Giacometti et Ravenne, Conjuration Casanova

Les auteurs sont écrivains et mettent en commun leurs connaissances pour écrire des thrillers. Le premier a été journaliste d’investigation économique et a enquêté sur la franc-maçonnerie à la fin des années 1990. le second est franc-maçon et étudie les manuscrits. Ils veulent tous deux nettoyer l’obédience des rites folkloriques et des fantasmes complotistes sur le sujet. Ce pourquoi les amis d’adolescence poursuivent depuis 2005 une série qui met en scène un commissaire franc-maçon, Antoine Marcas.

Le ministre de la Culture découvre au matin dans son lit sa maîtresse morte. Aucune plaie apparente, lui ne se souvient de rien. En fait, elle est morte d’extase, de sexe un firmament. Il l’aimait d’amour fou, de son corps, de son cœur, de son âme, et il en devient fou. Il est interné dans une clinique privée de la région parisienne où sont mis au vert les politiciens surmenés. Le commissaire Marcas est chargé de l’enquête car il ne faut pas faire de vague. Le ministre est en effet franc-maçon.

Dans le même temps, une jeune femme près de Cefalu en Sicile réchappe d’un bûcher allumé par leur gourou de la Magia Erotica tirée des œuvres écrites et de chair de Giacomo Casanova. Anaïs avait suivi ce beau-parleur riche au goût exquis, qui savait parler de l’amour comme un accomplissement. Mais pour aller au bout de la chair, une fois les êtres appariés, il était nécessaires de les unir dans l’éternité de la mort, donc de les brûler tout vifs. La jeune femme en a réchappé par miracle, mais pour combien de temps ? Car le Maître ne lâche jamais sa proie, il lui faut accomplir le grand œuvre. En attendant, elle est séduite par le jeune Sicilien qui parle français, dont elle voit le torse nu svelte et musclé dans la vigueur de ses 18 ans lorsqu’il change de chemise, et elle s’offre à lui sur le capot de sa Fiat alors qu’il la conduit à l’aéroport de Palerme pour fuir la Sicile. C’est chaud, comme l’amour et le feu.

Il a pour cela acquis un manuscrit rarissime de Casanova, qui vient de passer en vente à Paris pour une somme astronomique. Mais il veut rester discret, donc anonyme. Pourquoi ? Que recèle de si sulfureux ce manuscrit rédigé à la fin de sa vie par le grand séducteur vénitien, après ses Mémoires ?

Bien construit et haletant, avec le sexe en prime alléchante, c’est un bon thriller qui n’a rien perdu de son mordant avec les années.

Eric Giacometti et Jacques Ravenne, Conjuration Casanova, 2006, Pocket 2011, 447 pages, €18,60 e-book Kindle €9,99


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