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Anuradhapura et Dambulla

Nous partons visiter Anuradhapura, ville sacrée construite autour d’une bouture de l’arbre de l’Éveil, figuier de Bouddha. Elle aurait été apportée au 3ème siècle par Sanghamita, nonne qui a fondé un ordre féminin. La ville fut donc capitale religieuse, donc politique, de l’île de Ceylan durant 1300 ans. Des invasions forcèrent son abandon en 993 et la jungle y avait repris ses droits. Mais la modernité a défriché tout cela, faisant ressurgir palais et monastères. Le guide nous montre des macaques « cyniques » (sinica), avec sa façon inimitable de parler le français. Pour lui, canal devient cannelle, la boisson le poison, la mangue lemon, l’abeille un label, l’oreille l’oreiller, le pilier la pilière (qui sert à quoi ?)…

temple Sri Maha Bodhi Anuradhapura sri lanka

Nous visitons tout d’abord le temple Sri Maha Bodhi, construit autour de la bouture d’Ashvattha, l’arbre sacré de Bodhgaya (un ficus religiosa) sous lequel Siddharta atteignit l’Illumination, apportée dans l’île par une princesse indienne au 3ème siècle avant notre ère. Le Mahawanso, chronique en vers palis des plus anciennes, fait une mention détaillée de la plantation du figuier par le roi Devenipiatissa, en 288 avant. Emporter ne serait-ce qu’une simple feuille serait un sacrilège. Il n’est pas faux de penser que la bouture initiale vit encore – mais dans ses rejetons. Le bois du banian ne vit pas vieux, mais se reproduit sans cesse, poussant ses rejets dans le sol. En raison du terrorisme qui a longtemps sévi au Sri-Lanka, nous devons passer par le détecteur de métaux et la fouille, garçons d’un côté, filles de l’autre, avant d’entrer dans l’enceinte du temple où jouent des singes et des enfants.

moonstone Anuradhapura sri lanka

Au bas des marches d’entrée du palais Mahasena, la pierre de seuil en demi-lune délicatement sculptée, du genre évidemment appelée Moonstone qui se trouve devant tous les temples, montre une frise où s’ébattent les éléphants, les chevaux et les lions, puis les cygnes, enfin les plantes. Ces demi-cercles symbolisent le passage du monde profane au monde sacré, suivant les étapes de la révélation.

gamin Anuradhapura sri lanka

Il faut se déchausser pour les temples et, pire, enlever toute coiffure. Dans certains temples hindouistes, on nous dit que la visite s’effectue non seulement pieds et tête nus mais aussi pour les hommes, torse nu. Sous le soleil écrasant, il y a de quoi attraper un coup de chaleur. L’ombrelle serait-elle la solution ?

procession Anuradhapura sri lanka

Le grand dagoba Thuparama, construit par le roi Tissa au 3ème siècle avant pour renfermer une clavicule de Bouddha est moins redoutable que le dagoba immaculé de Ruvanveliseya, le plus vénéré, réverbérant la lumière. Une procession colore la visite. L’ensemble a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1982.

dagoba Thuparama Anuradhapura sri lanka

Passage au Kuttam Pokuna, appelé aussi les deux piscines, qui date du 3ème siècle. Deux basins rectangulaires en pierres et briques permettent, par des escaliers, aux moines du probable monastère disparu Kaparama, dont les ruines sont proches, d’aller faire leurs ablutions.

Kuttam Pokuna Anuradhapura sri lanka

La statue de Bouddha en posture de samadi, qui date probablement du 4ème siècle, est impressionnante de sérénité et d’écrasante majesté. Le samadi est la concentration en méditation profonde ; elle se trouve en fixant l’attention sur un seul objet pour décourager les pensées vagabondes. Le visage du Bouddha cherche à dépeindre son état d’extinction des sensations et de compassion universelle, comme si le soleil passait à travers lui. Sculpté dans le calcaire, on a du lui restaurer le nez.

Nous allons aussi jusqu’au Jetavanarama Dagoba, érigé sous le roi Mahasena (274-301), le plus grand monument d’Anuradhapura. Il n’atteignait pas moins de 122 mètres de haut, tout en briques recouvertes de chaux, faisant de lui le troisième plus haut monument du monde après pyramides de Dharshur et Gizeh en Égypte.

dambulla sri lanka

Ce n’est que vers 15h30 que le bus nous mène enfin dans un hôtel déjeuner. Nous visitons ensuite Dambulla et ses cinq grottes bouddhiques, refuge jadis du roi Valagambahu lorsqu’il fut chassé de sa capitale par les invasions. Le temple d’or de Dambulla est classé par l’UNESCO depuis 1991 au patrimoine de l’humanité. Son abord est pourtant bien kitsch, avec une enseigne qui clignote « OPEN » en lumière fluo ! Un Bouddha doré gigantesque surmonte une mâchoire ouverte de dragon faisant office de porte sous ses crocs redoutables, en haut d’un escalier commençant par des griffes. C’est en 1848 que le mouvement nationaliste cinghalais débute ici.

bouddha monastère rupestre dambulla sri lanka

Il faut monter deux centaines de mètres de dénivelé pour découvrir le monastère rupestre. Le Raja Maha Vihara, date du 1er siècle. Il offre cinq grottes sanctuaires plus austères, creusées dans la falaise de granit qui domine la vallée. Chacune est décorée de peintures murales du 17ème siècle sur 2100 m². Le vermillon et l’ocre dominent. Au total, 80 grottes, 5 sanctuaires et 4 monastères principaux renferment 157 statues, 153 images du Bouddha, 3 images royales et 4 images de divinités. Les peintures représentent surtout la tentation de Bouddha par le démon Māra et son premier sermon. Le démon est jeté à bas de son éléphant par le Bienheureux. On distingue le Bouddha couché du Bouddha mort en ce que ses orteils restent bien parallèles. Celui de la première grotte, dite du Roi divin, est bel et bien mort, sur 14 m de long ; à ses pieds se trouve son disciple préféré, Ananda. Les autres Bouddhas couchés font une dizaine de mètres pour marquer la majesté.

monastère rupestre dambulla sri lanka

Dans le second temple, la grotte dite des Grands Rois renferme des statues des dieux Saman et Vishnu et 53 statues de Bouddha recouvertes d’or. Autour du Bouddha se dressent des sages en méditation, comme pour garder tout débordement du public de leur pose hiératique et de leurs yeux morts. Au plafond s’étalent des fresques à Bouddha, le plus beau de l’ensemble. Une source coulant du plafond déverse une eau purificatrice, croit-on.

La troisième grotte est nommée le Nouveau grand monastère ; elle révèle les peintures les plus abouties.

dambulla bouddha geant sri lanka

Après la brigade des stup’s ce matin, des tas de briques du 3ème siècle après, un chapelet de Bouddhas pour ce soir : nous sommes gâtés et un peu repus. La grotte numéro deux n’est plus éclairée parce que 18 h est passé. Ceux qui ont des lampes dans leur sac, comme moi, explorent tout seul ; les autres troupeautent autour d’eux tant bien que mal. J’examine les plafonds dans les tâtonnements gutturaux d’une horde allemande prenant force photos au flash sans rien voir.

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Chongking et Dazu

Avion pour Chongqing, ville la plus peuplée de Chine 30 millions d’habitants, capitale provinciale du Sichuan devenue en mars 1997 une municipalité indépendante au même titre que Pékin et Shanghai. La guide n’est pas à la hauteur même si c’est une grande et belle jeune Chinoise. S’en suit une cabale contre cette guide dépêchée par l’agence locale ; elle est étudiante, donne des cours à l’Université et a déjà fait un voyage en Europe. Elle n’avait jamais conduit un groupe de touristes, francophones de surcroît ! Afin de nous occuper, elle nous demande l’autorisation de nous faire le même cours d’économie qu’à ses étudiants ! Un problème de porteurs à l’hôtel qui réclament un pourboire alors que celui-ci leur est donné par l’agence locale en absence du guide national. Fâché par notre refus, ils iront cacher nos valises au milieu des pots de fleurs. Un excellent dîner à 12 nous réconforte. Depuis le 9ème étage, nous jouissons d’une belle vue sur une partie de la ville et la rivière Jianling.

CHONGQING

A quatre heures du matin, je suis réveillée par le téléphone. TM, coq dans l’horoscope chinois est déjà partie dans la salle de bains. – Qui appelait ? – Je n’en sais rien ça parlait chinois. – Mais tu es Chinoise, non ? Cinq minutes après, on frappe à notre porte. C’est un individu de sexe masculin qui s’engouffre dans la salle de bains et ressort rapidement. – Que voulait cette personne ? – Je n’en sais rien ! Je me lève et me rends dans la salle de bains, pas de fuite, pas de lampe grillée. Bizarre. – N’aurais-tu pas touché à quelque chose ? – Non. Soudain, après une minutieuse inspection, je découvre le bouton rouge SOS proche de la chasse d’eau. TM avait appuyé sur le bouton SOS au lieu de tirer la chasse d’eau… et refusé de le reconnaître.

Nous sommes dans la province du Sichuan, une cuvette profonde coincée au cœur des hautes montagnes, à l’ouest des contreforts de la chaîne enneigée de l’Himalaya. Le nom Sichuan signifie « quatre rivières », les quatre affluents du Yangzi : le Jialing, le Minjiang, le Tugiang et le Wujiang. Le barrage des Trois gorges achevé, Chongqing s’étendra sur les rives du plus grand lac artificiel du monde. Cette ville est le point de départ ou d’arrivée des croisières sur le Yangzi et le berceau de la cuisine épicée du Sichuan. Le poivre du Sichuan, vous connaissez ?

DAZU BAODING LA ROUE DE LA LOI

Petit déjeuner correct sans plus. Le brouillard recouvre la ville. Il faut 5 h de bus pour aller admirer les sculptures de Dazu. Les grottes bouddhiques de Dazu à elles seules sont une raison suffisante pour visiter le Sichuan. Ce n’est que vers la fin de la dynastie Tang (618-907) que les travaux de ces grottes ont débuté. La plupart datent des dynasties Song (960-1127). Donc, pas d’influence étrangère mais un style très chinois. Ces sculptures illustrent les écritures bouddhiques. Le Besishan ou « colline du Nord » comporte 290 grottes, 262 renferment des sculptures réparties sur 300 m de long et 7 m de haut. 4300 statues au total ! Le Baoding Shan ou « sommet précieux », fondé par un moine qui avait l’ambition de créer un lieu où toutes les traditions bouddhiques du Sichuan de son époque seraient représentées. Sur ce site on trouve des scènes de la vie quotidienne. Des images confucéennes ou taoïstes apparaissent au milieu des images bouddhiques.

DAZU BAODING SHAN bOUDDHA COUCHE

Un gigantesque Bouddha couché, 32 m de long, et 5,50 m de haut, représente l’entrée dans le nirvana de Sakyamuni (le moment où il quitte le monde). Son visage est empreint d’une sérénité majestueuse. La visite est très agréable et instructive principalement sur ce site. Le second est, à mon avis, moins intéressant mais nettement plus fourni en marches, mon genou en a compté 180. Dîner en ville, pas de dessert, pas d’eau, les responsables du restaurant ne veulent pas échanger 2 bières contre 1 coca ou une limonade. Toujours le même problème avec le papier toilette dans la chambre d’hôtel. Ils ont dû précompter 4 feuilles par jour et par personne. Attention au dépassement qui pourrait être facturé !

DAZU

Petit déjeuner dans une salle décorée pour un mariage. Direction le zoo où les pandas géants viennent de recevoir leur déjeuner et se régalent. Tour dans le zoo. Repas agréable dans un resto mais la bouffe est toujours trop grasse. Visite du quartier Ciqikou intéressant. Dîner excellent, fondue chinoise en attendant les « Tibétains » qui rentrent de leur périple.

Hiata de Tahiti

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