Articles tagués : cargo mixte

Croisière sur l’Aranui : Rurutu et Rimatara

19 janvier, 9 heures, l’Aranui III se détache lentement de son quai, se dirige vers la passe et met le cap au sud-ouest. Nous sommes partis. Pourquoi ce cargo mixte qui a pour destination habituelle les îles Marquises où il apporte le fret et transporte les croisiéristes, s’est-il détourné cette fois vers les Australes, en 2007 ? Jacqui Drollet, le vice-président d’Oscar Temaru, aux multiples casquettes, avait demandé sur un coup de colère à la famille Wong, propriétaire de l’Aranui, de concocter une croisière aux Australes afin d’y lancer le tourisme, balbutiant dans ces îles éloignées. Les Wong ont donc obéi aux ordres. Ils ne pouvaient loger cette croisière qu’en déplaçant leurs voyages aux Marquises, tout en sachant que l’Aranui ne pourrait ni se mettre à quai, ni pénétrer dans les lagons des Australes et – comble de malheur ! – il n’y aurait pas de fret car le ‘Tuhaa-Pae’, qui le monopolise pour les Australes, ne lui en céderait pas une once.

aranui-iii

Présentation de l’Aranui III pour ceux qui ne le connaissent pas. Il héberge 160 passagers, dont 110 locaux et 50 étrangers. Une partie des touristes ont déjà ” fait ” les Marquises à son bord. La plupart des locaux embarqués ici sont originaires des Australes et trouvent là un moyen de rendre visite à leur famille et à leurs amis. Nous serons accompagnés par Zita et Arthur, deux dépressions tropicales ! Zita nous rejoindra à Rimatara. Je retrouve mon dortoir, le personnel de bord habituel, les matelots, mis à part un ou deux visages inconnus.

Première destination Rurutu, à 313 milles nautiques de Papeete, 23 heures de navigation, 151°2 de longitude ouest, 22°27 de latitude sud (j’espère avoir bien copié ces renseignements techniques). Le commandant veut arriver à 9 heures le lendemain. Le matin de notre arrivée, l’Aranui reste au large, nous embarquons sur des barges d’environ 50 personnes, harnachées de gilets de sauvetage. Atterrissage à Moerai. Accueil grandiose ! Musique, danses, colliers de fleurs, talc, parfum. Des tables sont recouvertes de produits locaux à déguster. Nous visitons l’exposition artisanale des Rurutu, puis deux maisons, dont l’une royale, pour y admirer les tifaifai (patchwork). Rurutu est une île volcanique, donc montagneuse, creusée de grottes nombreuses. Dommage pour François Mitterrand, la visite de ”sa” grotte (”Ana A’eo”) qui lui fut dédicacée lors de sa visite en 1990, est annulée, le sol est trop glissant à cause des pluies. Depuis plus de 15 jours maintenant, il pleut très fort à Tahiti, jour et nuit, sans discontinuer. Ici aussi apparemment !

australes-archipel-carte

Rurutu est essentiellement une île agricole. Y poussent du café, des orangers, la vanille, le manioc, des pommes de terre, des carottes, des poireaux, des brocolis, du taro. La vannerie a toujours existé à Rurutu grâce à la culture du pandanus. Les chapeaux des îles sont fameux, les femmes créent aussi des paniers, des nattes, des sacs. Protestants à 90%, les quelques 2100 Rurutu vivent sous la souveraineté de leur pasteur qui règne sans partage sur les âmes comme sur la politique locale. Nous effectuons un tour de l’île en ‘truck’, voitures décorées de fleurs et auti, visite des tarodières, arrêts aux ” points de vue ” construits pour observer en saison les baleines. Déjeuner sur l’île en musique, réembarquement sur les barges, départ à 18 heures.

rurutu-enfants-en-pagne

Notre seconde destination est maintenant Rimatara, à 82 milles nautiques de Rurutu et 359 de Papeete, 22°38 de latitude sud. La nuit est très agitée avec de gros grains et du vent, mais cela n’empêche pas le vaillant cargo de se retrouver au large de Rimatara à 9 heures. C’est le déluge ! Sanglés dans tout ce qui peut offrir une protection contre la pluie incessante, engoncés dans nos gilets de sauvetage, nous voici dans les barges pour joindre une petite darse. Nous avons droit au même accueil musical et fleuri.

RIMATARA EGLISE ADVENTISTE

Les mamas du comité de bienvenue se serrent sous un abri de fortune. Avant d’être couronnés de fleurs, il nous faut passer dans une fumée purificatrice. Et nous voici embarqués dans les ‘trucks’ décorés vers un petit cimetière de corail abrité derrière un mur chaulé. Là sont enterrés les rois et reines de Rimatara. L’île fut un royaume indépendant jusqu’en 1900, annexé par la France en 1901 sur la demande de la population et en présence de la reine Temaeva V. Il est conseillé de ne pas faire de grimaces devant la tombe royale sous peine de rester défiguré toute sa vie. Comme nous sommes dimanche, jour de l’office, le pasteur s’est déplacé pour attendre les touristes avec ses diacres. Il ôte les colliers de fleurs avant d’entrer dans l’église : rigueur ! rigueur ! Mon collier parfumé vaut bien une messe et je m’éclipse à pied vers le restaurant, par la route en béton. Je peux entendre le lori de Kuhl, une perruche ura au poitrail rouge et aux ailes vertes, endémique à Rimatara. Il pleut toujours. La végétation est magnifique !

L’île est, avec Tubai, la plus agricole de la Polynésie : pommes de terre, carottes, choux, taro, salades, tomates, concombres, navets, poivrons, manioc, pastèques, bananes, citrons, pamplemousses, café, pandanus, nonis (fruit utilisé par les guérisseurs polynésiens). L’activité artisanale principale des femmes est le tressage, une autre est la confection de colliers de coquillages. Confectionner un collier est un travail long et fastidieux. Il faut environ 400 petits coquillages pour en faire un. Le ramassage s’effectue par temps de pluie, il faut ensuite nettoyer les coquilles, les faire bouillir avec de la potasse, en extraire l’animal, rincer, sécher, trier par couleur et, enfin, les enfiler sur un fil de nylon.

rori-holothurie-2

Nous prenons un repas local sous des bâches, mais toujours avec musique et chants ! Nous est servi du rori (ou bêche-de-mer, une holothurie érectile et visqueuse) préparé de trois manières différentes : cru, cuit al dente et très cuit. Le cru est coupé en tout petits morceaux mais je trouve cela immangeable, à se casser les dents, on dirait du gravier ! Le demi-cuit est un régal, selon nos hôtes ; je le trouve aussi immonde que le précédent, en moins coriace quand même. Le très cuit, servi avec d’autres légumes, est mangeable pour mon goût. Au moins, j’aurai goûté le rori !

L’heure est venue de rentrer sur l’Aranui. Et les ennuis commencent. Il n’avait pas cessé de tomber des hallebardes depuis la nuit précédente, la houle s’amplifiait, le vent s’était mis de la partie. La première barge n’arrivait pas à approcher de l’échelle de coupée. La seconde a tenté sa chance sans plus de succès. Des creux de deux mètres cinquante nous ballottaient et permettaient à certains de renvoyer le rori dans son milieu naturel ! Les barreurs peinaient à maintenir les barges. Nous tournions autour de l’Aranui, faisions de grands huit, rien n’y faisait, impossible d’embarquer les passagers sur le cargo. Le ‘Tupac’, qui avait jeté l’ancre dans la baie en attendant de meilleures conditions de navigation, a dû lever l’ancre pour nous laisser la place de manœuvrer. Le commandant de l’Aranui a levé l’ancre à son tour pour se positionner contre le vent. Une fois la manœuvre effectuée, les matelots du bord ont pu mettre l’échelle de coupée et la gymnastique aquatique a commencé ! Je tire mon chapeau au barreur de ma barge, mon chapeau aussi aux deux matelots qui nous expédiaient sur la plate-forme de coupée en guettant le moment favorable, mon chapeau enfin au matelot Tonio qui nous a réceptionnés, tandis que deux autres, à la force des bras, maintenaient la barge tout près de l’échelle… Certains passagers tremblaient, d’autres priaient, d’autres vomissaient. Enfin, les cinquante premiers touristes, dont j’étais, ont pu s’ébrouer sur le pont. C’était au tour de la deuxième barge d’approcher pour la même manœuvre.

Il était prévu de quitter Rimatara à 15 heures, mais nous aurons plus de deux heures de retard à cause du ” Pacifique ” – qui n’en a que le nom ! Notre expédition sur l’île a fait la Une des journaux télévisés de RFO et de TNTV. Mes amis, devant leur poste de télévision à Papeete, où il tombait autant de hallebardes et où ils subissaient autant d’inondation, se sont extasiés de voir les passagers de l’Aranui se conduire en véritables ”héros” !

Hiata de Tahiti

Catégories : Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Aranui 5 inauguré

C’est fait ! Et bien fait ! Le voyage inaugural du cargo mixte Aranui 5 s’est merveilleusement bien passé. Satisfaction générale. Le 13 décembre était le jour tant attendu. La famille Wong, propriétaire du nouveau bébé, était au grand complet pour ce départ avec 220 personnes à bord contre 150 pour l’Aranui 3, afin de permettre aux croisiéristes de se rendre au festival des arts des îles Marquises se déroulant à Hiva Oa du 16 au 19 décembre. Le nouveau commandant s’appelle Vatea Sitjar, il est âgé de 36 ans.

aranui 5

Première escale à Takapoto où les passagers sont débarqués sur des barges à fond plat.

Puis Nuku Hiva, chef-lieu administratif des Marquises 387 km2, 3 000 habitants, Taiohae, la cathédrale (1973) où officiait Monseigneur Le Cléac’h le traducteur de la Bible en marquisien, celui qui a permis de remettre à l’honneur les traditions ancestrales des Marquises et de créer le premier festival des arts des Iles Marquises à Ua Pou en 1987. Le site des pétroglyphes de Kamuihei, la danse des cochons, kaikai (repas) chez Mamy Yvonne. Au cinquième jour Ua Pou, ses pitons rocheux, ses pierres fleuries. Tout le peuple se presse pour voir le nouvel Aranui.

takapoto

Ensuite Hiva Oa pour le Matavaa (festival des Marquises). Hiva Oa c’est aussi Gauguin et Jacques Brel.

Fatu Hiva, 600 habitants, c’est la Baie des Vierges (il n’y en a plus), l’une des plus belles baies au monde, le tapa et le monarque, ce petit oiseau en voie d’extinction.

Puis Tahuata. C’est le jour de la messe, et ceux qui croient au ciel, et ceux qui n’y croient pas garderont un inoubliable souvenir des voix marquisiennes résonnant sous les voûtes de l’église.

Ua Huka, la belle, avec ses quatre musées, son jardin d’Eden qui regorge de pamplemousses au goût sucré, le santal et les explications de Léon Litchlé.

Le retour s’effectue par l’atoll de Rangiroa aux Tuamotu et enfin la perle du Pacifique Bora Bora.

Je n’en dis pas plus car la personne qui fera cet été la croisière sur l’Aranui 5 vous en « mettra plein les yeux ».

C’est vraiment le voyage d’une vie, incomparable, inoubliable, mais pour ceux qui peuvent y consacrer quelques liasses de billets…

Kaoha (Bienvenue en marquisien).

Hiata de Tahiti

Catégories : Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Chevaucher les vagues à Tahiti

La course Faatii-Moorea 2015, ce fut l’enfer ! Course des fêtes de juillet, cette année s’avère historique par les conditions cataclysmiques rencontrées. L’océan était déchaîné et cela a brouillé les cartes. Cette course de va’a 6 est longue de 92 km et un changement de seulement 6 rameurs est autorisé. Cette année, il y avait 41 pirogues au départ, seules 22 d’entre elles sont arrivées à bon port, 19 ont abandonné. Alors que tout avait bien commencé lors de la traversée du chenal entre Tahiti et Moorea, le contournement de Moorea en passant devant la baie d’Oponohu, le motu Tiahura (en face de l’ancien Club Med) s’est déroulé normalement. C’est au niveau de Haapiti que la situation climatique a empiré. Tous les bateaux suiveurs, officiels, médias et bien sûr les pirogues, se sont retrouvés dans un océan en furie. Tous n’ont pu progresser que difficilement, avec un fort vent de face, des rafales à 90 km/h, le tout avec une houle de 3 à 4 m avec des creux impressionnants… C’est la pirogue EDT qui triomphera en 7h50 de course. Une épreuve qui restera dans les mémoires !

Les championnats du monde 2018 de pirogues dites va’a se dérouleront à Pirae, dont le Président du pays est aussi le tavana (maire). Bien sûr il y aura des problèmes à résoudre afin que les visiteurs soient accueillis dans les meilleures conditions – à commencer par la mauvaise qualité des eaux de baignade ! A l’hôpital du Taone situé sur la commune de Pirae, la salle Aorai Tini Hau où se tiennent actuellement certaines expositions est à reconstruire, les stations d’épuration sont à mettre aux normes… en attendant d’accueillir les 2 000 visiteurs espérés, d’engranger les 400 à 500 millions de XPF de retombées économiques. Sœur Anne ne vois-tu rien venir ? Non, mais j’attends 2018, j’suis pas pressée !

surf tahiti grosse vague

Pour la vague de Teahupoo, c’est parti, les trials sont finis maintenant – place à la Billabong Pro Tahiti, 7e étape du championnat du monde. Les vagues sont moyennes, pas de beaux tubes. Il y a la pluie, le vent, mais pas ces magnifiques tubes…

Échec complet ! Ce sont 3,04 milliards de XPF qu’ont dû apporter par différents moyens le pays à Tahiti Nui Rava’ai et la SAS Avai’a. Le rapport de la Chambre territoriale des comptes est sans appel : ECHEC. Les raisons de cet échec ? Une inadéquation entre les bateaux proposés et les demandes des armateurs. Aucune étude préalable conduite auprès de ces derniers avant de commander ces bateaux de pêche…

Les armateurs étaient demandeurs de thoniers conçus pour la pêche fraîche et non de thoniers conçus pour des campagnes plus longues de pêche congelée. Totale contradiction avec les besoins et les souhaits des professionnels de la pêche alors qu’il s’agissait d’aider au développement d’une flottille privée. Entre 2001 et 2004, 43 bateaux ont été commandés, doublant les capacités de pêche ! Des malfaçons en pagaille se révèlent sur les bateaux construits dans les chantiers navals chinois – cela donne des frais de réparation d’environ 3 millions de XPF par thonier. La CTC constate que 17 thoniers sont inexploités, soit la totalité des thoniers-congélateurs construits en Corée ou en Chine. Que deviennent ces tas de rouille dans le port ?

Aranui 5

D’ici la fin de l’année, l’Aranui 5 sera dans nos eaux. Toujours cargo mixte mais quelle allure, du luxe, du luxe ! Un tirant d’eau plus faible (5,20 m) qui lui permettra d’entrer dans les ports des Iles Marquises à n’importe quelle heure ; soumis à la réglementation « Safe return to port ». Toujours équipé de 2 grues pour le chargement et déchargement, il pourra livrer jusqu’à 700 m3 de gasoil. Il contiendra 166 EVP (conteneurs de 20 pieds) et aura 40 prises pour les conteneurs réfrigérés. Ce numéro 5 est construit en Chine, les moteurs sont allemands de la marque MAK, le tout pour un coût de 4,2 milliards de XPF.

Évidemment, au prix demandé, le voyage sur l’Aranui est celui d’une vie. Ce nouvel Aranui aura 60% de cabines de « gamme supérieure » avec un balcon. Le nombre de croisiéristes passera de 190 à 270. Les prestataires locaux devront obligatoirement fournir des prestations pour 80 touristes supplémentaires. Actuellement, il y a 68 membres d’équipage tout confondus, il devrait y en avoir une centaine sur le nouveau cargo. La croisière dure deux semaines et, depuis cette année, le bateau s’arrête à Bora Bora au retour. Les barges de débarquement des passagers seront remplacées par 2 catamarans couverts de 70 places.

Avez-vous déjà réservé votre prochain cabotage sur l’Aranui 5 ? Dépêchez-vous il n’y en aura pas pour tous !

Hiata de Tahiti

Catégories : Mer et marins, Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Tourisme pour tous à Tahiti

Envie d’une croisière aux Marquises ? Qui n’a pas rêvé d’une croisière sur l’Aranui pour Madame la marquise ? Retenez encore un peu votre envie et dès janvier 2016, l’Aranui 5 entrera en fonction. Ce nouveau géant des mers que vous pouvez découvrir sur Mer et Marine sera dans les eaux polynésiennes dès novembre. L’Aranui nouveau sera toujours un cargo mixte, et deviendra le fleuron de la CPMT. Mer et Marine vous le dévoile, il est en cours d’achèvement… en Chine… L’Aranui 3, construit en Roumanie, sera vendu. Ce géant tout neuf est long de 126 m, large de 22,4 m, a un tirant d’eau de 5,2 m, comptera 100 membres d’équipage et aura 110 cabines. Il pourra accueillir 266 croisiéristes et 46 passagers pour le transport inter-îles. Il pourra charger du fret pour un maximum de 3 200 tonnes, sera équipé de 2 grues et capable d’embarquer 166 conteneurs de 20 pieds avec 40 prises reefer pour les conteneurs réfrigérés. Pour le gasoil il pourra en livrer jusqu’à 700 m3. Sa propulsion ? 2 moteurs de 4000 kW chacun et 4 diesel-générateurs. Il sera équipé d’un propulseur d’étrave de 400 kW et aura 2 lignes d’arbres. Il est construit conformément à la norme SRTP ‘Safe Return to Port’). Pour les passagers, 61 cabines sur les 110 seront dotées d’un balcon et, pour les passagers locaux, des dortoirs de 4 à 8 personnes sont prévus. Vous embarquez quand ?

aranui 5 photo mer et marine

Une bonne nouvelle pour les atolls de Puka Puka, Fakahine, Fangatau, Tepoto Nord, Napuka, Takume (Tuamotu) qui vont recevoir des fruits et légumes frais grâce à la goélette le Taporo IX. Tous les 15 jours, ce bateau apportera des fruits et légumes directement des Marquises sans passer par la case Papeete : gain de temps, de fraicheur et d’économies. Mais attention, l’armateur n’a pas reçu l’autorisation d’inclure ces atolls « définitivement » dans sa desserte. Ce n’est qu’une dérogation valable 6 mois ! Les Paumotu vont apprécier les papayes, pamplemousses, mangues, bananes, aubergines, citrons de Marquises, un vrai délice. La noix de coco n’a qu’à bien se tenir !

archipel de palau carte

L’archipel de Palau, dans le Pacifique-Sud, a ouvert ses portes au tourisme chinois. Mais attention, la capacité hôtelière est limitée à 1 600 chambres. Pour 1 000 € (120 000 XPF) les Chinois peuvent s’offrir 6 jours aux Palau. Hôtels, restaurants, tour-opérateurs, guides sont TOUS chinois. Dans ces îles paradisiaques, les Chinois sont critiqués pour être peu sensibles à l’écologie, bruyants, irrespectueux.

archipel de palau

Pour publicité un tour opérateur chinois « Yellow skin tour » (sic) affiche un prospectus avec des photos de touristes brandissant fièrement une tortue prélevée sur un récif corallien.

CHINA-US-JAPAN-ENVIRONMENT-TOURISM WH2756

Les autorités de ce petit pays s’inquiètent et tentent de prendre des mesures pour restreindre les nuitées chinoises. Et si tous les Chinois arrivaient en Polynésie dans le mégaprojet de Punaauia, resterait-il une seule goutte dans l’Océan ? Un milliard 600 millions de personnes qui se jettent à l’eau en même temps, ça ferait quoi ?

Hiata de Tahiti

Catégories : Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Recherches à Tahiti

Lien vital entre Tahiti et les Marquises, l’Aranui avec ses 200 passagers et ses 17 croisières par an a soufflé la 10ème bougie et annonce pour la fin de l’année 2014 un Aranui 5 plus grand. C’est en 1984 que le cargo mixte Aranui a effectué sa première croisière dans l’archipel des Marquises avec une vingtaine de passagers. Et pour fêter ce 10ème anniversaire, en plus de la découverte de Fakarava (Tuamotu), Ua Pou, Nuku Hiva, Hiva Oa, Fatu Hiva, Tahuata, Ua Huka (Marquises) et Rangiroa (Tuamotu), une escale dans la Perle du Pacifique (Bora Bora) a été organisée. Belle fidélité.

aranui aux marquises

Les tests de sécurité ont été effectués sur le Tuhaa Pae IV, le bateau sera bientôt prêt pour accueillir des croisiéristes à destination. Ce sera donc le pendant de l’Aranui pour les Marquises. Ce cargo mixte dispose d’une capacité de 98 passagers, il devrait être autorisé dans le courant du mois à en transporter 25 contre 12 actuellement et développer le concept de croisière. Il y aura à la disposition des croisiéristes 16 cabines dont une cabine pour handicapés, un dortoir, un restaurant de 50 couverts. A suivre.

Une mission scientifique effectuée il y a un an et demi étoffera sans doute le dossier d’inscription au patrimoine mondial, la richesse des eaux marquisiennes étant enfin expliquée. Les scientifiques, après analyses, « confirment que la signature isotopique ici est très particulière, et qui peut s’expliquer par la production primaire (phytoplancton, zooplancton…) très riche dans les eaux marquisiennes. Du point de vue marin, les Marquises se caractérisent par trois particularités : absence de récif dans une zone tropicale, le sens de circulation du courant est différent de celui des autres archipels et les espèces endémiques sont très importantes et la chaîne trophique est différente de celle du reste du Pacifique Sud, ce qui permet une production animale très importante et le maintien de la ressource en place. »

Une équipe de trois chercheurs est actuellement en mission à Tahiti et aux Tuamotu pour récolter des cônes, des mollusques marins venimeux. Il pourrait y avoir des possibilités de médicaments liées aux venins, en particulier à ceux des cônes polynésiens. Exploiter les venins animaux pour découvrir de nouvelles molécules à vocation thérapeutiques dans les domaines de la douleur, des maladies cardio-vasculaires, de l’obésité. A suivre.

clipperton ile de la passion carte

Une mission de géographes de l’Université de Polynésie sur l’île de la Passion (autre nom de Clipperton) s’est déroulée en ce début d’année. C’est le plus petit territoire français, délaissé par Paris et qui pourtant est le spot mondial du thon. La ZEE de Clipperton est un cercle parfait de 435 000 km. C’est l’une des zones les plus riches en thonidés au monde. Elle est pillée par de nombreux armateurs venus de Corée, du Japon, d’Amérique centrale. Déjà en 1969, les autorités internationales estimaient à 25 000 tonnes de prises illégales dans la zone. En 2005, 10 bâtiments senneurs ont ainsi été aperçus sur l’espace d’un mois dans les eaux de Clipperton. Et l’on prétend qu’un seul de ces navires peut repartir de campagne les cales pleines de 1 000 voire 2 000 tonnes de poissons. 100 000 tonnes seraient ainsi pêchées sans payer de redevances à l’État, un manque à gagner estimé au plus bas à 25 millions d’euros. Alors Messieurs de Paris, k-do, k-do. Rappel de sa situation à 4 018 km de Nuku Hiva (îles Marquises) et à 1 280 km du Mexique. Ne dites pas que les fonds marins de ce petit bout de terre seraient riches de nodules polymétalliques, alors chut, bouche cousue ! Par ailleurs, il y a 100 000 fous masqués et le nombre de crabes terrestres est impressionnant.

Portez-vous bien

Hiata de Tahiti

Catégories : Mer et marins, Polynésie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,