Les gamins sont comme les moineaux, piaillards et envolés, anarchiques et sympathiques. Ils manqueraient à la ville s’ils ne couraient les rues une fois le printemps revenu.
Le Parisien est triste, bourgeois compassé voulant avoir l’air de son statut revendiqué, en général plus haut que le vrai. Le Parisien est méfiant et sourit rarement. Frôlez-le seulement, il vous jettera un regard indigné, comme si vous aviez violé son intimité. Ce pourquoi les visages sont floutés.
Pas les enfants, exubérants et libres plus qu’ailleurs. Ils donnent de la gaieté à la rue en rose et pistache.
Ils sont rêveurs, adossés aux grilles du Luxembourg.
Ou bien souvent ils vont y jouer, après l’école ou quand il n’y en a pas. Ils n’hésitent pas à ôter ce qui les gêne pour mieux profiter de cette rare liberté impossible ailleurs en ville.
Même tout petit, encore en poussette, ils n’hésitent pas à se débarrasser des contraintes. L’aisance s’acquiert dès le berceau à Paris.
Et puis c’est le jeu. Partout, avec rien, jamais tout seul.
D’un bassin grand siècle, ils font une aire de course à la voile.
D’un carré d’herbe ils font un lieu de pique-nique avec leur meilleur copain.
Attentifs, tout à leur affaire, entiers dans le présent, la frange blonde tombant sur la chemise défaite.
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