C’était le bon temps, la plage ! Enfants et adolescents de tous les sexes s’y exhibaient libres. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, en général jouer avant de déjeuner, puis jouer avant de goûter, et jouer avant de dîner. Et encore après.
Voir comment sont les autres était un attrait : poitrine et arrière-train des filles, épaules et abdominaux des garçons. Mais pas à tout âge, petits garçons et petites filles plongent de concert sans se demander de quel sexe est l’autre.
Se promener presque nu était un grand plaisir. En slip dans la ville, après le bain, était admis. Parfois un sein nu sur deux pour les belles filles…
Les fratries se retrouvaient sur le sable à se mesurer au ballon. La coupe du monde venait d’expirer et chaque bande de gamins rejouait les matchs.
Mais ce bon temps est fini. L’automne est là qui rend floue la silhouette, engoncée sous les vêtements. On ne joue plus, on est sérieux, l’école et la famille l’exigent.
Jusqu’au prochain été.
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« L’enfant est innocence et oubli, un nouveau commencement et un jeu » – dans l’éternel retour (Nietzsche). La plus haute sagesse est probablement de retrouver (au sens d’une révolution) à l’âge mûr cette disponibilité de l’enfance au présent total.
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Belle évocation de cette belle équation : l’enfant, l’adolescent, la plage. Cesont eux qui en sont les rois, même si les caméras de télé, en début d’été, préfèrent les belles poitrines et la dernière mode vestimentaire. Je ne sais plus dans quel texte de Montherlant se trouve une belle réflexion, à propoos des châteaux de sable que bâtissent les enfants, puis qu’ils détruisent avec le même plaisir : « Aedificabo et dextruam » (de mémoire !) : Je bâtirai, puis je détruirai ce que j’ai bâti ». Sur la vanité des oeuvres humaines, les adultes voulant, et croyant naïvement, bâtir pour l’éternité. Alors que les enfants ne le font que pour le plaisir du jeu. Et de l’instant.
Merci pour ce bel instant de fraîcheur (comme vos évocations du Luxembourg au printemps). Et bravo pour vos analyses et recensions de livres, toujours passionnants.
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