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Visite guidée de La Havane suite

Nous sommes étonnés de voir autant de touristes alors qu’il y en a si peu ailleurs. Leur exploitation prend ici la dimension d’une industrie. Un Cubain ambulant veut nous vendre des cigares à la sauvette, l’autre veut acheter ma chemise qui lui plaît, une femme réclame un savon d’hôtel, un garçon un stylo. Une vieille Noire fumant un gros cigare a déguisé un chien placide, qu’elle tient sur ses genoux comme elle le ferait d’un enfant, pour susciter la photo… et réclamer 1$. Je lui donne une paire de ciseaux qui traînait dans mon sac et elle en est bien contente, bien plus que d’un billet vert. Les ciseaux, ici, ne doivent pas avoir de prix. Une autre, aux grosses lunettes de myope, s’est vêtue comme en 1910 et tire elle aussi sur un énorme cigare, assise sur la marche d’un seuil. Les touristes, béats, font « la photo originale de leur vie » : « c’est un dollar ». Des jeunes l’aident à les recouvrer, ils doivent toucher un pourcentage vu leur vigilance intéressée.

la havane vieille au chien et au cigare

Certains engagent la conversation : « vous êtes Français ? vous parlez un peu espagnol ? » Mais ce n’est pas pour le plaisir de la rencontre ; ils embrayent aussitôt sur une « affaire » : tu veux des cigares cubains, du rhum, je t’achète ton jean, vends-moi ton tee-shirt, tu cherches des filles, des garçons, des jeunes, j’ai de la drogue si tu veux… Comprendre l’espagnol est ici très instructif ! Françoise la crédule ne sait pas ce qu’elle perd. Le pillage sauvage est licite – les touristes sont tous « impérialistes » et leur tonte est aussi légale que la tonte des coupons par les petits-bourgeois selon Lénine. Mais le vol ne l’est pas. Des policiers par deux, ou accompagnés d’un chien muselé, veillent aux carrefours ou dans les rues fréquentées, matraque au côté et talkie-walkie de l’autre.

la havane cathedrale san cristobal

Nous visitons la cathédrale de San Cristobal, construite par les Jésuites dès 1748. Trois nefs et des chapelles latérales, mais aucune Annonciation là encore. Ce n’était pas un thème qui semblait séduire les Créoles. Sa façade est issue du baroque romain, plissée comme un rideau de scène et flanquée de deux clochers d’inégale épaisseur.

la havane gamins souriant

La foule se presse sur le parvis, touristes et exploiteurs, mais aussi visiteurs locaux, dont ces deux petits garçons bien vêtus qui rient en me voyant les prendre en photo.

la havane arcades palais de bayona y chacon

Les palais de la place ont des portiques à colonnes et des balcons dominant la rue, des portails imposants, des corniches ouvragées et des grilles de fer forgé, toujours des grilles – comme s’il fallait emprisonner la vertu pour éviter tout péché, comme aujourd’hui le fait Castro pour empêcher les Cubains de fuir l’austérité socialiste (118ème pays avec 10 000 $ de PIB par habitant seulement, après plus d’un demi-siècle de « révolution » qui devait apporter le progrès, la prospérité et le rasage gratis).

la havane verrière

Le palais du comte de Bayona y Chacon date de 1720. Il est surmonté d’un toit de tuiles et ses fenêtres à vitraux colorés sont munies de persiennes peintes de bleu maritime et de blanc. On y a mis aujourd’hui le musée d’Art colonial.

la havane muse d art colonial

Un restaurant s’est installé sous les arcades en anse de panier du palais des marquis d’Aguas Claras, datant de 1775. Tout cela est frais, agrémenté d’arbres en pot, agréable. Des musiciens tapent sur leurs tambours à un coin de la place, ajoutant à « l’ambiance » de promenade. Un gamin les regarde, les yeux perdus, et je capte son image d’un instant.

la havane restaurant palais du marquis

Dans une ruelle proche et célèbre, la Calle Obispo, nous découvrons la célébrissime Bodeguita del Medio, une ancienne épicerie à l’enseigne de la Casa Martinez reconvertie en avril 1950 en restaurant de creole food pour journalistes. Elle est vite devenue « le » coin branché de La Havane et le reste aujourd’hui en recueillant sur sa façade en grillage de bois de multiples inscriptions et graffitis de visiteurs lambda venus du monde entier.

la havane grafittis

On y servait, paraît-il « le meilleur » mojito de Cuba, mais Hemingway ne l’a guère fréquenté, ce qui est un signe. L’hôtel « Ambos Mundos » où a habité l’écrivain épisodiquement de 1932 à 1939 est à deux pas, face à l’ancienne université et ses murs ont été repeints en rose. « Papa » aurait-il apprécié cette couleur, pas vraiment macho ? Il y a écrit « L’adieu aux armes » et une partie de « Pour qui sonne le glas ».

hemingway statufié

Au n° 117 de la Calle Obispo se dresse encore la plus ancienne maison de la capitale. Elle date de 1648. Elle est nettement plus basse que les autres, d’un étage seulement, couverte de tuiles et ornée au premier d’un balcon en bois tourné qui supporte des bacs à fleurs. Toutes les portes et les encadrements de fenêtres sont peints de ce même bleu maritime qui contraste avec le blanc cassé des murs de façade.

la havane volets bleus

Sur la place de Armas s’étalent des éventaires de bouquinistes avec nombre d’antiques reliures. Certaines sont en français mais ce sont pour la plupart des manuels de chimie, de médecine ou de psychologie du 19ème siècle dont les touristes précédents, avertis, n’ont pas voulu. Rien de bien passionnant à trouver, sauf à chercher des heures. J’y ai quand même remarqué « La science » d’Émile Littré lui-même. Je n’ai pas demandé le prix. Installé dans le palais du comte de Jaruco, sur la Plaza Vieja, le centre d’artisanat ne propose que des gadgets indigents, noix de coco taillées en forme de tête de singe, statuettes aux élancements « africains », cendriers à cigares, objets divers fabriqués en canettes de bière vides. Les disques de musique cubaine, à 15 US$ sont aussi chers qu’à Paris et bien plus qu’à New-York. Les cartes postales ont toutes la tête du Che, comme les tee-shirts ou les livres disponibles en anglais. Mais le patio ombré est très agréable, les galeries silencieuses, et Yves s’installe à une table de la cour pour prendre un daïquiri pendant que les filles courent les boutiques au-dessus, en attendant le déjeuner.

Nous devons reprendre le bus pour y accéder. Il est en effet prévu au bar « La Divina Pastora », situé dans la forteresse de San Carlos de la Cabania, de l’autre côté du canal d’entrée au port. Achevée en 1774, elle a servi de prison militaire, notamment sous Batista, mais aussi au début de la révolution. Le Che y avait établi son quartier général après janvier 1959. Ce qui nous intéresse (selon le programme de Sergio, pas selon notre avis éclairé !) n’est pas le musée du Che avec son bureau ministériel, sensé se trouver ici, mais le restaurant. Il nous attend, le déjeuner a été réservé et nous sommes les seuls. Le cocktail de bienvenue est bleu (sans doute du Curaçao) et une cerise flotte dedans. Françoise « n’aime pas », pas plus qu’Yves (peut-être parce c’est un peu amer) et je bois trois coupes. Le menu est banal mais agréable. Nous passons là une bonne heure et demie, terminée par un café très parfumé.

la havane vue du fort del morro

Le fort de Los Tres Reyes del Morro est une autre forteresse, bâtie dès 1589 par Juan Bautista Antonelli à l’entrée du port. Il a été pris par les Anglais en 1762 pour une année, avant que le Traité de Paris ne le restitue aux Espagnols. De ses remparts, nous avons une vue sur le Malecon et sur les grands immeubles juste derrière. La Havane devient là une sorte de « Manhavane ». L’intérieur du fort recèle des boutiques touristiques. L’on y prend un rhum, « le moins cher de La Havane » d’après Sergio.

Nombre de gens sont dans les rues, des gosses sur les trottoirs, toujours habillés de même, qu’il fasse chaud ou froid. Un huit ans en culotte d’école aubergine ne porte qu’un débardeur filet noir, la peau quasi nue, alors que nous supportons sans problème la veste par ce vent frais qui maintient la température autour de 18°.

Nous revenons par le quartier « chic » de Miramar sur la rive gauche du rio Almendares. On y rencontre la verdure des allées ombrées d’arbres et l’opulence des villas devenues ambassades. Des maisons se vendent ici, mais aux étrangers désireux d’acquérir une propriété à Cuba malgré le socialisme. Selon Sergio, le prix au mètre carré avoisine les 1200 US$.

L’inévitable « rendez-vous » collectif pour le dîner n’est pas cette fois-ci à l’hôtel mais à la Villa Diana, à 500 mètres. Décor chic mais cuisine internationale – cela ne valait pas le coup. Le vaste hall du restaurant résonne, les portes des cuisines battent, les Cubains aisés qui jouent au billard parlent fort, surtout après trois ou quatre rhums de 7 ans d’âge pris tels quels sur glace. Les cassettes passées à l’entrée pour « attirer le client » en rajoutent dans le barouf. Ces gens aiment le bruit, signe de « fête », je suppose. La télévision passe un vieux film américain où deux adolescents vraiment très jeunes, naufragés sur une île, découvrent l’amour et l’on a droit durant quelques minutes à des scènes nues à l’eau de rose commentées par Philippe. La cuisine est pauvre. Sauf les tomates crues de l’entrée, pour une fois mûres, le poisson est douteux et trop cuit, le riz collé, les frites graisseuses et tièdes, la glace d’un beau rose vif chimique ! Quel est donc ce cuisinier de merde ? Je ne suis pas fâché que cela se termine, pour rentrer à pied à l’hôtel. Nous sommes trois à le faire, les autres vont, comme à l’habitude, tenter une boite de jazz ou autre chose près du Malecon.

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Trinidad de Cuba

Le bus descend de la montagne jusqu’à Trinidad, sur la mer des Caraïbes. Trinidad est une ville coloniale dont le centre est bien conservé, inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1988. Sergio nous débite aussitôt tout un tas de renseignements en pleine chaleur, tant il a envie de parler, alors que l’on aurait envie de laisser errer notre pensée en cette heure du jour et de se laisser imbiber d’ambiance de la ville, après nos deux jours de forêt. C’est de Trinidad que Cortès est parti en 1518 envahir le Mexique.

mere et fille trinidad cuba

Les façades pastel des maisons se succèdent, de toutes les couleurs des glaces italiennes, bleu, vert, rose, ocre, jaune…. Elles sont ponctuées de hautes grilles ouvragées, à l’espagnole. Les rues sont pavées par bonne intention et les habitants aiment à y circuler – côté ombre. Les véhicules sont absents, sauf dérogation pour travaux ou livraisons, et les deux-roues peu nombreux. Il est donc agréable de déambuler à pied dans le centre historique. De vielles carrosseries américaines ponctuent les trottoirs dans la partie encore autorisée à la circulation.

vieille americaine trinidad cuba

Nous faisons une pause à l’ombre relativement fraîche d’un bar qui vend de tout. Un présentoir de cartes postales étale le Guérillero romantique dans tous ses états : avec ou sans cigare, avec ou sans barbe, avec ou sans treillis… Un homme à l’entrée fabrique lentement un cigare à l’aide de feuilles roulées.

rouleur de cigares trinidad cuba

Dans la rue, en face, une négresse aux yeux d’or vend des colifichets. Elles s’est passé les yeux aux paillettes dorées, ce qui lui donne un regard mystérieux et attirant. Un homme passe, portant un cochon vivant en travers des épaules. Nous sommes ici entre la ville et la campagne – qu’on se le dise !

negresse aux yeux d or trinidad cuba

Un écolier tout frais lèche une glace au sortir de l’école, puis croque deux biscuits en guise de déjeuner. Le sourire qu’il me décoche pour la photo est aussi éclatant que sa chemise.

ecolier en uniforme primaire trinidad cuba

Un petit musclé, qui ne porte qu’un short scolaire aubergine, rapporte de la boutique une brique de lait à sa mère. Il a les cheveux en brosse, presque blonds, et le visage semé de taches de rousseurs.

gamin trinidad cuba

C’est le sucre qui a donné sa richesse à la ville, au 19ème siècle. Mais les premières révoltes d’esclaves en 1830 et concurrence de la betterave ont fait s’effondrer le monopole de la canne, première atteinte de la « mondialisation » aux privilèges donnés par la nature. D’autant que Cuba – déjà ! – reste archaïque en n’abolissant pas l’esclavage comme la France l’a fait à Haïti. Aujourd’hui encore, le travail non libre du « socialisme » en fait un bagne dont les balseros s’efforcent de s’échapper chaque année. La ville s’enfonce dans le conservatisme, isolée entre la mer des Caraïbes et la montagne del Escambray. Cienfuegos, la grande ville, est trop proche pour ne pas capter tout le commerce et toute l’industrie de la région. La contre-révolution installée dans les montagnes au nord de Trinidad rend le pouvoir encore plus méfiant envers ses habitants – mais (revers positif de cet état de fait) – cela a permis à la ville de ne pas être défigurée par l’urbanisme révolutionnaire dans le style stalinien des autres villes. Le conservatoire de Trinidad, aujourd’hui, est devenu un trésor : il attire le tourisme !

trinidad interieur cuba

Après un tour dans les rues, nous voici sur la plaza Mayor. L’église paroissiale de la Santissima Trinidad, construite durant presque tout le 19ème (commencée en 1814 elle ne fut achevée qu’en 1892) dresse sa façade un peu lourde, son parvis aux trois arcades fermées par trois grilles serrées comme trois cages. Elle est close et nous ne verrons pas le Christ de la Vera Cruz, une statue partie de Barcelone en bateau et destinée au Mexique, mais qui « refusa » obstinément de quitter Trinidad : à chaque départ, une tempête forçait le bateau à revenir au port. « Dieu l’a voulu », telle est l’éternelle devise superstitieuse de ceux qui ne veulent pas se battre. La ville a sombré dans la misère à cause de la concurrence du sucre de betterave, mais elle avait gardé son Christ.

trinidad vu du musee cuba

Le musée d’architecture coloniale est installé dans deux vieilles maisons du 18ème siècle à la façade bleu pastel. En face de l’église, Hernan Cortès a campé. Aujourd’hui, une longue maison de 1809 arbore son long balcon de bois de style sudiste américain, tandis que le rez-de-chaussée, très frais, est devenu une galerie de peinture moderne à destination des touristes. Le square de la plaza Mayor est dessiné comme un jardin à la française, où les buissons de buis taillé sont remplacés par des grilles de fer forgé peintes en gris. Le soleil s’en donne à cœur joie et marquette le sol de multiples ombres rythmées. Des oiseaux, des chats et quelques enfants rompent l’alignement des ombres en se roulant dans la poussière.

grille trinidad cuba

Il fait très chaud, Sergio nous saoule à parler tout le temps, et je suis quant à moi ravi qu’il nous lâche dans le musée « romantico » du palais Brunet, la demeure d’une ancienne famille Borrel venue d’Espagne. Il y a des pièces « d’ambiance » et l’éternel coin de révolution dans deux ou trois salles. Un mirador permet une vue aérienne des toits de la ville, jusqu’à la mer, scintillante au loin. Le patio est à l’ombre et ses arcades ouvrent sur les pièces qui contiennent le mobilier d’aristocrates amassé par les riches familles de la ville et rassemblé ici depuis 1974. Un salon est pavé de marbre de Carrare, son plafond à caissons de cèdre, ses murs ornés de moulures néoclassiques. Des vases de Sèvres voisinent avec des lustres de cristal de Bohème et des meubles de bois européen. Un fauteuil voit son accoudoir garni d’un cendrier en céramique et d’un crachoir, parfait siège à fumer le gros cigare.

musee trinidad cuba

La suite de l’après-midi est libre et je pars, seul, effectuer quelques photos dans la ville. On ne réussit bien les photos que seul. Nul pour se mettre devant, pas de groupe pour casser l’ambiance. Le photographe solitaire se fond dans la foule, il passe inaperçu, surtout s’il prend patience de guetter le moment propice et s’il sait sourire. Je prends ainsi nombre de gens sans avoir à donner le sempiternel dollar, juste pour le plaisir de l’échange de regards.

filles trinidad cuba

Des femmes brodent et discutent, un vieux mène son âne et pose quelques secondes pour la photo, des garçons rentrent de l’école, le regard perdu, rêveurs, d’autres, des petits, jouent déjà au baise-bol, le cartable dans un coin, des petites filles sages vont par deux, toutes de couleurs habillées. Un chien est couché sur la pierre, derrière la grille de sa fenêtre, et me jette un regard lourd de sieste interrompue. Un autre un peu plus loin, un caniche, est affalé sur un seuil, la tête entre le chambranle et la porte, frisée comme une Marie-Antoinette prête à passer au tranchoir.

fillette et grand mere trinidad cuba

Un garçon sans chemise ni chaussures porte une cage à oiseau dans les mains. Il rêve en regardant la fenêtre ouverte où les derniers écoliers rangent leurs affaires sous les directives de leur maîtresse. Mais le soleil tombe rapidement et je ne suis pas fâché de devoir attendre les autres au rendez-vous de la plaza Mayor, mes pellicules achevées.

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Nous reprenons le bus pour un arrêt dans un atelier de poteries sans intérêt (mais sans doute compris dans la visite organisée). Françoise et la vétérinaire belge jouent avec les perruches en cage et avec les chiens omniprésents. Pendant ce temps, des gavroches débraillés escaladent le mur du fond pour nous regarder déambuler dans cette cage, comme des singes de zoo. Comme j’en rigole, ils me font un signe.

ecolier trinidad cuba

Le bus conduit par Ricardo arrive enfin à l’hôtel Costabur, appartenant toujours à la chaîne Horizonte. Il est à l’écart de la ville, sur la presqu’île d’Ancon, bordant la mer. C’est un ensemble de blocs à la soviétique où tout se déglingue peu à peu à l’intérieur, miroirs, lavabos, rebords de terrasse. La douche est un plaisir, de même que sécher nos affaires atteintes par ces deux derniers jours de pseudo-randonnée. La piñacolada (jus d’ananas, lait de coco, rhum, sucre et glaçons) est un tel plaisir que nous en prenons deux, ce qui motive un quatrième appel de caisse collective à 10$.

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