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Concours de sports traditionnels au Heiva

Ces concours de sports maohi dits « traditionnels » sont très appréciés des spectateurs : en plus de la course des porteurs de fruits, le lever de pierre, le concours de coprah, le lancer de javelots. Certaines îles ont leur spécialité. Ainsi les sportifs des Tuamotu sont connus pour leur agilité dans le lancer du javelot. Ceux des Iles Sous-le-Vent, en particulier Maupiti et Taha’a excellents dans la préparation du coprah et les courses de porteurs de fruits. Aux Australes, ils sont champions en lever de pierre ainsi que pour la course des porteurs de fruits. Durant deux jours les compétiteurs de ces spécialités vont s’affronter.

Timau ra’au (course des porteurs de fruits) Il s’agit pour les hommes et les femmes de diverses catégories de transporter une charge de produits agricoles (fruits ou tubercules) d’un poids déterminé, 20, 30 et 50 kg sur un parcours défini par le jury soit une distance de 1000 à 1300 m, et pour les femmes de 800 à 1100 m avec une charge de 15 kg. L’arrimage des charges est obligatoirement en fibres végétales, mais l’utilisation des paniers même en fibres est interdite. Les charges doivent être arrimées aux extrémités du levier qui lui doit mesurer entre 120 et 150 cm de long et présenter un diamètre inférieur à 15 cm. J’oubliais tout ce beau monde est vêtu de pareu (paréo) évidemment.

Patia fa et patia ai (Concours de lancer de javelots) Cette épreuve consiste, depuis une zone de pas de tir définie, à viser une noix de coco plantée sur un mât de 9,50 m de haut, depuis une zone de pas de tir définie, au moyen de javelots. Les javelots sont munis d’une pointe conique, torses et lisses sont acceptés. Patia fa est le concours individuel ; 8 séries consécutives de 7 mn chacune. La cible est divisée en 5 zones de points horizontalement soit 10 points pour la zone haute, puis 8 points, 6 points, 4 points et 2 points pour la zone la plus basse. Si un javelot touche la ligne démarquant deux zones de points, le jury attribue au lanceur les points de la zone supérieure. Patia ai est le concours par équipe composée de 3 lanceurs.

Amora’a ofai (lever de pierre) consiste à lever le plus rapidement possible depuis le sol jusqu’à l’épaule, à la stabiliser en position debout et en équilibre avec une seule main au contact de la pierre, et cela pendant un certain temps. Les catégories : femme 60 kg ; léger 80 kg ; moyen 100 kg ; lourd 120 kg ; super lourd 140 kg et extra lourd 150 kg. Les poids des athlètes variant de 55 à plus de 121 kg. Les 40 ans et plus soulèveront 80 kg.

Pa’aro ha’ari (concours de coprah). Il s’agit là d’ouvrir, en un minimum de temps, des noix de coco entières, à en extraire entièrement la pulpe, et les stocker dans le sac prévu à cet effet et à nettoyer l’emplacement. Chaque concurrent se présente avec ses outils : pa’aro (instrument de décorticage), parahira’a (tabouret) facultatif ; opa’hi (hache) ; pute (sacs de coprah). Trois catégories d’épreuves : individuel homme : 50 noix ; équipe de 2 ou 3 hommes : 150 noix ; équipe femmes : 100 noix. Il s’agit d’une épreuve de vitesse.

La montée aux cocotiers est aussi une épreuve sportive traditionnelle.

Vous devriez profiter de cette opportunité pour vous entraîner, vous inscrire pour l’année prochaine, et qui sait ?

Hiata de Tahiti

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Environnement polynésien français

Les gouvernements, pour éviter l’exode des populations des Tuamotu, ont toujours maintenu les populations en atolls. Les temps ont changé, les gens ont préféré venir s’entasser, sans travail, dans le fare d’un membre de la famille plutôt que de rester dans les cocoteraies. Le coprah a bénéficié d’un soutien financier non négligeable sous formes d’aides. L’huilerie de Tahiti, par convention, est contrainte d’acheter la totalité du coprah qui lui est livrée, moyennant un prix fixé par le gouvernement en fonction de la qualité du coprah. Le coprah donne une huile brute exportée vers l’Europe.

Pour produire le monoï une faible partie est raffinée sur place. Les tourteaux servent à l’alimentation animale. L’huile de coco est alimentaire et permet la fabrication de margarine et graisses végétales. La production est en déclin depuis les années 50. Elle subit une forte concurrence de la Thaïlande, des Philippines et de l’Inde. Un cocotier vit environ un siècle mais sa durée de vie économique ne dépasse pas 50 à 80 ans. L’entretien des cocoteraies nécessite une grande rigueur, mais dans le dictionnaire tahitien, on ne trouve pas le mot rigueur. Peu d’habitants d’un atoll vivent exclusivement du coprah.

C’est un travail de force qui rapporte peu. Il faut d’abord ramasser les cocos à l’aide d’un pic en fer et d’un bâton pour éviter de se baisser, les casser à la force des bras avec une hache, faire des tas pour les sécher. L’albumen séché est décollé de la coquille à l’aide d’un petit outil. Il faut les mettre en sac puis les ramener au village, les entreposer dans le hangar à coprah, les peser et les étiqueter avant d’être vendus sur la goélette.

Pour remplir un sac de 50 kilos, il faut 250 noix pour un gain de 7000 FCP. Pour obtenir un SMIG mensuel il faudrait récolter 20 sacs de 50 kilos de coprah de première qualité soit plus de 5000 noix de cocos. Ça vous dit ?

Certes, vous savez déjà que Tahiti compte plusieurs rois auto-déclarés, mais celui dont je vais vous entretenir brièvement est un petit oiseau en danger d’extinction. Le Monarque de Tahiti (Pomarea nigra) ou O’mamao est un petit oiseau que l’on ne rencontre plus que dans 4 vallées de Tahiti qui, depuis 1998 fait l’objet d’un programme de sauvetage. La société d’ornithologie de Polynésie « Manu » dératise les sites de reproduction, capture les prédateurs tels les merles des Moluques et suit de près les individus connus pendant la période de reproduction (juillet à décembre) pour connaître le succès des nichées. Les « sauveteurs » espèrent 8 jeunes monarques pour la saison de reproduction 2012-2013. L’association a dénombré 12 couples à protéger dans les vallées, dont 6 dans les zones hautes qui ne peuvent être atteintes qu’après avoir franchi 5 cascades de 20 à 40 mètres de haut, et parmi eux 10 couples ont construit un nid. Les sponsors sont EDT (EDF polynésien), OPT (PTT) Vini (Téléphone portable).

Le Tere ou tour de l’île Rurutu (Australes) a lieu chaque année, en général 8 à 10 jours après le 1er janvier. Cette manifestation culturelle appartient au patrimoine de Rurutu. C’est une manifestation païenne qui se maintient. Cette manifestation demande une grande préparation tant par la recherche des sites à visiter que par la confection du repas qui célèbre les nouveaux champions. Chaque village est partagé en 2 sections « nia » (Est, d’où vient le vent) et « raro » (Ouest, vers où va le vent). Le cortège des voitures suit un itinéraire bien précis, en tête celle du conteur, puis celle des « hommes forts », le maire, le pasteur puis les autres !

On commence le circuit par le lever de pierre chez Temana V. Un homme de l’organisation du Tere doit soulever et porter à l’épaule « Paororo » pesant 130 kg. L’orateur rappelle l’histoire de la pierre, le pasteur dit une prière. La population sait qu’un porteur de chaque village doit réussir à lever toutes les pierres… sinon mauvais signe pour le village. Le geste de porter une pierre n’est pas un acte léger, il doit être accompli dans le respect des conventions établies par les anciens. Au cours du Tere, les hommes doivent se mesurer à cinq pierres. A la mairie de Hauti c’est « Rono 2 » 143 kg qui doit être levé. A Moerai c’est « Rono 1 » 148 kg. Tout c’est bien déroulé. A l’année prochaine.

Après le départ de La Railleuse, c’est L’Arago qui veille sur la Zone Économique Exclusive. Il a en même temps apporté son soutien logistique au Festival des Marquises en décembre dernier. RAS, aucun pêcheur en infraction. Tout va très bien, Madame la Marquise !

En Nouvelle-Calédonie, le cagou et la roussette sont en voie de disparition, sauvons-les. Deux images symboliques du Caillou. Le cagou est un oiseau qui ne vole pas et qui « aboie ». Il reste moins de 1500 cagous en NC. Le cagou vit sur terre, déploie sa huppe pour tenter d’impressionner l’ennemi ou lors de sa parade nuptiale. Il se nourrit de larves, d’escargots, de vers, il a donc « oublié » de voler. Les cochons, les chiens, les chats sauvages et la disparition progressive de la forêt primaire menacent sa survie. La roussette est une chauve-souris autre emblème de la NC. Les Néos en raffolent. Il faut sauver le cagou et la roussette.

La campagne océanographique « Pakaihi i te moana » aux Marquises s’est achevée et l’on attend avec intérêt les résultats des chercheurs. Ils ont exploré neuf cavités pour la première fois et ont trouvé une microfaune abondante, beaucoup de vie, des organismes intéressants notamment de la famille des éponges ; des poissons côtiers dont le taux d’endémisme atteint 15%. On attendra que ces scientifiques aient analysé leurs trouvailles afin d’en faire profiter un maximum d’habitants des Marquises et les autres.

Hiata de Tahiti prend congé, portez-vous bien

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