
Un savant simple parle d’un sujet complexe à la BBC radio, en deux fois quinze minutes. Le journaliste scientifique David Shukman ajoute des notes intermédiaires qui expliquent les points abordés. Une page sur deux est un dessin qui fait visualiser, souvent avec humour. C’est dire combien ce petit livre permet de comprendre sans culture scientifique particulière ce qu’est cet objet mystérieux des astres, le trou noir.
Qu’est-ce qu’un « trou noir » ? Pas l’Origine du monde, comme le croyaient ces obsédés de Français lorsque le terme est apparu dans la littérature scientifique en 1967. Mais la mort – définitive – d’une étoile qui s’effondre sur elle-même sous l’effet de la gravitation, une fois son carburant nucléaire épuisé. « Pendant plusieurs milliards d’années, une étoile normale compensera sa gravité par sa pression thermique interne, engendrée par les réactions nucléaires qui convertissent l’hydrogène en hélium. » Ensuite ? Kaputt. Elle « se contractera jusqu’à un point d’une densité infinie, que l’on appelle une singularité. » Il s’agit de la fin « du » temps. La courbure de l’espace-temps y est infinie. « Cela signifie qu’en un point précis d’une infinie densité, il est impossible de prédire l’avenir. »
La force gravitationnelle du trou noir peut être comparé à une sorte de vortex dans un trou d’évier dans lequel la matière s’engouffre sans jamais ressortir. Jamais ? Quelques particules semblent résister encore et toujours comme les gaulois d’Astérix. Mais, selon Hawking, il s’agit d’une paire de matière et d’antimatière séparée par l’attraction gravitationnelle du trou noir. Une particule plonge tandis que l’autre reste en dehors, ce qui fait croire qu’elle sort du trou noir alors qu’elle n’y est jamais entrée.
Il y a encore bien d’autres considérations, sur le déterminisme de l’univers, sur la perte irrémédiable d’information, sur le paradoxe quantique, mais tout cela reste encore spéculatif. La recherche est en cours, et elle le reste. Stephen Hawking est mort le 14 mars 2018 à Cambridge, et ses travaux continuent. Sa théorie selon laquelle les trous noirs ne seraient pas si noirs que cela et devraient émettre un rayonnement, appelé « de Hawking », n’a pas encore été démontrée.
Un percée en quelques pages sur ce qui pourrait expliquer l’origine et la fin de l’univers (celui que nous connaissons).
Stephen Hawking, Dernières nouvelles des trous noirs, 2016, Flammarion et BBC, 109 pages, €10,00, e-book Kindle €6,99
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